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4,05

sur 579 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce petit livre d'une écrivaine japonaise, dont j'avais adoré “Les mensonges de la mer”, est une ode à la vieillesse. Je sais que cette joie de vivre que possède la mamie de Mai la protagoniste de l'histoire n'est pas à portée de tous, mais par ces temps de Pandémie, où nous avons tous des difficultés ajoutées avec nos parents qui vieillissent ,elle m'a mise du baume au coeur.
Un rituel quotidien à la campagne où les plantes deviennent une source d'énergie incommensurable, est au coeur de ce beau récit. « L'air est pur et limpide, une nouvelle journée est sur le point de commencer. Je fais bouillir de l'eau, je me prépare un thé. Puis je sors dans le jardin et je me réjouis du spectacle de mes plantes.», Mai est une adolescente oppressée par l'angoisse, elle ne veut plus retourner à l'école. Envoyée chez sa grand-mère d'origine anglaise afin qu'elle se repose, le temps d'un cours séjour cette dernière va lui transmettre sa relation privilégiée avec la nature. Une relation qui calmera ses angoisses. Cette communion de coeur et d'esprit “presque parfaite “, entre cette grand-mère et sa petite fille est d'autant plus touchante qu'elle fait parti des souvenirs d'enfance de l'auteure, Kaho Nashiki. La Postface de l'écrivaine simple et sincère est encore plus émouvante.
Merci Sabine.

« Mai avait commencé à comprendre que la réalité, comme l'appelait Papa, et les histoires qui se déroulaient dans le coeur des gens étaient deux choses bien distinctes. Il ne fallait pas les confondre, mais sûrement que de temps en temps, on pouvait décider en secret de ce qu'était sa vérité à soi. »
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Un livre doux, réconfortant et pourtant présentant des thèmes graves comme le deuil, la différence mal vécue , la quête difficile de soi-même. Je l'ai profondément aimé.

L'auteure explique qu'elle l'avait publié déjà vingt-cinq ans auparavant, sous une forme un peu plus courte. La magnifique première de couverture symbolise vraiment bien ce roman: un buste juvénile et un visage absent, d'où jaillissent des fleurs sauvages.

le récit est à la troisième personne mais présente un point de vue interne, celui de Mai, une adolescente. Retournant brutalement chez sa grand-mère , qui vient de décéder, et qu'elle n'a plus vue depuis deux ans, elle se souvient...

Elle a passé quelques temps avec elle, alors qu'elle ne supportait plus d'aller au collège. Se sentant à part, angoissée, elle trouve auprès de sa singulière grand-mère d'origine anglaise le repos et la sérénité dont elle a besoin. La vie s'écoule, simple, assez rudimentaire, à soigner les plantes, à nourrir les poules, à échanger avec " la sorcière de l'Ouest", surnom tendre qu'elle et sa mère ont donné à la vieille dame. Car , oui, à sa façon, elle est un peu sorcière, dans le sens où elle prête une attention particulière aux signes de la nature. Les conseils précieux qu'elle donnera à sa petite fille lui permettront de grandir. C'est effectivement un parcours d'initiation que fera Mai auprès d'elle.

Tout est délicat, sensoriel, l'odeur entêtante de la sauge et de la menthe fraîche, cette petite plante aux minuscules fleurs bleues que Mai arrose avec soin, le lieu refuge dans une clairière, qui deviendra le jardin secret de l'adolescente. Tout est empreint de fraîcheur, d'authenticité.

le monologue final de Grand-mère m'a émue aux larmes. Quel magnifique personnage! C'est elle qui permettra à Mai de rayonner de tout son être, de se faire confiance, de résister aux normes imposées. Une lecture qui restera en moi et qui m'a fait penser au livre tout aussi marquant d'une autre japonaise" La péninsule aux 24 saisons" de Mayumi Inaba.
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J'ai découvert ce beau roman grâce à la critique de Hordeducontrevent. Je te remercie Chrystèle pour ce très beau moment de lecture.

J'aime beaucoup les romans japonais. Tout en parlant de sujets graves, il place le lecteur dans une atmosphère apaisante et délicate.
Ce roman m'a fait un bien fou, comme si je m'abreuvais de calme et de repos, retrouvant la sérénité au contact de la nature, m'isolant dans ce petit coin de paradis, me promenant au milieu de ce petit bois lumineux tapissé du rouge des fraises sauvages, respirant les parfums capiteux de fleurs, écoutant le chant des oiseaux et le vent bruire doucement dans les arbres, me couchant le soir dans des draps gorgés de soleil et de parfum de lavande.
*
La narratrice de cette histoire émouvante est Mai, mais le personnage principal de ce roman est sans aucun doute sa grand-mère dont nous ne connaîtrons pas le nom.
J'ai trouvé cette vieille dame indépendante, touchante et même fascinante. Une sorcière moderne, qui vit au contact de la nature dans laquelle elle puise son équilibre et sa force.
*
Mai souffre d'un mal-être profond. Un sentiment de malaise, d'oppression, d'exclusion qui l'étreint.
Mai, selon ses parents, « a toujours été une enfant difficile à comprendre, difficile à vivre ».
Atteinte de phobie scolaire, Mai, pourtant bonne élève, refuse de retourner en cours.

« Une tristesse, un sentiment de solitude absolue qui lui enserraient le coeur et la poitrine. »

Ses parents décident alors de l'envoyer auprès de sa grand-mère pour se reposer. Ils espèrent que, au beau milieu des montagnes avec cette grand-mère atypique, elle saura reprendre ses marques et trouver confiance et stabilité.

« Malgré son jeune âge et sa maigre expérience de la vie, Mai sentait d'instinct que ce paysage qui s'offrait à elle par-delà la vitre était infiniment précieux. »

Mai est heureuse de retrouver cette grand-mère un peu sorcière qu'elle affectionne énormément.
*
Le temps prend une place importante dans ce roman.
Le monde dans lequel on vit n'est pas toujours facile, il faut être armé pour supporter la pression que nous impose la société. A notre vie moderne stressante et fatigante, cette grand-mère au sourire énigmatique et affectueux vit en accord avec la nature, laissant venir les choses sans brusquerie, laissant le temps agir et panser ses blessures.

Cette vie tranquille à l'écart du monde trépidant de la ville est vécue par l'adolescente comme une parenthèse. Un monde où elle peut s'évader.

« Son esprit s'envola en un clin d'oeil pour aller vagabonder comme le vent entre le jardin et la colline. »
*
Aux questions angoissées de Mai, les réponses de la vieille dame sont empruntes de sagesse et de philosophie.
Le lecteur est ainsi enveloppé dans une atmosphère délicate et rassurante, marquée par l'empathie, l'écoute et le partage de valeurs et de savoirs. J'ai aimé le regard bienveillant et doux que porte Nashiki Kaho sur ces deux personnages.
La vieille dame, sans jamais avoir un discours moralisateur, va guider la jeune adolescente et lui transmettre son amour de la nature et ses bienfaits.

« Il est difficile d'être juste quand les émotions entrent en jeu. »

Peu à peu, Mai se livre, comme une fleur ouvrant doucement ses corolles.
Le rythme est assez lent pour laisser à Mai le temps d'apprendre à vivre en accord avec elle-même, à savourer les bons moments, et à gérer les émotions qui l'empoignent lorsque la vie est plus difficile à vivre.
*
La lecture de ce roman m'a rappelé deux très beaux romans sur le rôle de la transmission que je vous conseille si vous ne les avez pas lus, « La papeterie Tsubaki » d'Ito Ogawa ou « Les délices de Tokyo » de Durian Sukegawa. Deux romans tendres dont l'atmosphère chaleureuse et réconfortante vous enveloppe d'une douceur bienveillante.
*
A l'image de la superbe couverture, le texte, simple et poétique, est un long voyage intérieur qui invite à la méditation sur le bonheur, la solitude, le deuil, la perte de repères, les liens familiaux, le rôle de la transmission. C'est également une réflexion sur le monde d'aujourd'hui, sur le regard des autres qui nous abiment, sur notre société qui privilégie les personnalités fortes au détriment des personnalités plus effacées.
Voyage sensoriel aussi qui resplendit d'authenticité, comme si l'auteure avait insufflé à ce roman une part de son histoire personnelle.

« N'es-tu pas heureuse quand tu trouves une clairière et te laisses réchauffer par les doux rayons du soleil par une froide journée d'hiver ? N'es-tu pas heureuse quand une brise fraîche te caresse alors que tu es assise à l'ombre d'un arbre en plein été ? »
*
Pour conclure, Nashiki Kaho décrit avec délicatesse et pudeur toutes les nuances et la profondeur des émotions humaines. La relation entre cette grand-mère et sa petite-fille m'a vraiment touchée et émue avec un superbe épilogue lorsque la grand-mère prend la parole dans un long monologue.

L'auteure signe un beau roman initiatique, emprunt de poésie et de sagesse. Un voyage hors du temps, serein et paisible. J'ai aimé cette belle parenthèse où les valeurs de partage et de transmission sont essentielles, j'ai aimé ces moments de bonheurs simples, de quiétude et de contemplation des beautés que nous offre la nature.

Un beau roman qui ne laisse pas indifférent et que je vous invite à lire.
Pour ma part, j'ai envie de continuer à découvrir cette auteure avec « Les mensonges de la mer ».
*
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Un joli moment intemporel que ce roman de Kaho Nashiki.
Mai, une adolescente très angoissée à la scolarité difficile, vient passer une courte période chez sa grand-mère avec qui elle entretient une relation faite de partage et d'échanges. Durant ce bel été, cette dernière va lui apprendre la patience, la sérénité, l'importance des rituels. Comme souvent avec les auteurs japonais, l'écriture est ciselée, poétique, sensorielle : une véritable ode à la nature et aux joies du quotidien. Une belle découverte.
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La jeune Mai se sent rejetée par ses camarades de classe, alors ses parents décident de la laisser aller passer quelques semaines chez sa grand-mère, à la campagne, afin de calmer ses angoisses.
Là, en plein nature, elle va prendre le temps de cueillir des fruits pour faire des confitures, de s'aménager un espace bien à elle, de manger des oeufs frais, tout en profitant de sa grand-mère qu'elle ne voit pas aussi souvent qu'elle le voudrait.
Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman, c'est juste doux, ça sent bon les herbes aromatiques, la confiture de fraise, et l'omelette toute chaude.
Mai va apprendre à laver du linge à la main avec du vrai savon, elle va découvrir les bienfaits des plantes sauvages, le plaisir de sentir le vent dans ses cheveux et le soleil sur son visage.
Ces quelques semaines vont lui permettre de grandir et de s'accepter.
Un joli roman qui est reposant, comme une pause qu'on s'accorde dans nos journées trop chargées.
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Un plaisir de partager l'intimité de cette grand-mère et de sa petite-fille. Une histoire douce qui apaise malgré les sujets graves abordés comme le deuil, la solitude, le harcèlement moral chez les ados et la quête de l'identité.

Beaucoup de nature, de plaisirs simples, d'onirisme et de merveilleux aussi, ce qui m'a énormément plu, peut-être parce que cela a réveillé des sensations de mon enfance. Et les paroles de sagesse de la grand-mère qui rassurent, qui réconfortent, qui revigorent. Ce roman a parfois des allures de roman feel-good. Enfin je trouve mais je ne suis pas experte dans le domaine.

Idéal pour survivre au Blue Monday, bien au chaud avec une tasse de thé, après une balade au parc…
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Choisi le 4 janvier 2024- Librairie Les Mots et les choses Boulogne- Billancourt

Une très attachante lecture, qui fait du bien et distille à merveille quelque sagesse et sérénité, à travers la personnalité lumineuse d'une " précieuse mamie"....Un très joli moment en compagnie de cette mamie idéale, anglo- japonaise et de sa petite - fille, Mai....

"- Pourquoi est-ce que tu es venue au Japon, Mamie ?
Grand-mère souffla la fumée de sa cigarette.
- Au debut de l'ère Meiji, mon grand-père, ton arrière- arrière-grand-père , est venu en voyage au japon et il rentré en Angleterre profondément marqué par la politesse et la gentillesse des Japonais, leur détermination et leur honnêteté. Comme il m'a raconté tout un tas d'histoires sur le Japon dès mon plus jeune âge, je me suis mise à rêver de ce pays comme on rêve d'un futur amoureux."

Mai, 12 ans, traverse une période douloureuse, affectée par une violente " phobie scolaire".
Ses parents très compréhensifs ne veulent surtout pas la forcer, et décident d'un commun accord de l'envoyer chez sa grand-mère afin qu'elle se requinque et retrouve confiance...

Ce qui se révélera des plus bénéfiques pour Mai....Cette Mamie qui adore son unique petite fille l'accueille avec bonheur, lui concocte un planning joyeux mais fort rempli, mêlant ce qu'elle aime faire et différents apprentissages, sans oublier les " cours à la maison" ( ** la grand-mère était professeur d'anglais), et une participation aux travaux de la maison et du jardin...sans omettre un apprentissage très spécial : devenir une " sorcière "...

Une définition de " sorcière " toute personnelle à cette mamie, professeur en sagesse et philosophie : elle souhaite surtout apprendre à Mai l'autonomie, l'indépendance, contrôler ses émotions, apprendre à réfléchir par elle-même, continuer à se battre en dépit des chagrins, des épreuves de la vie...apprendre à " penser" et à décider par elle-même, selon ses convictions et non en fonction des autres...

"Mai avait commencé à comprendre que la " réalité", comme l'appelait Papa, et les histoires qui se déroulaient dans le coeur des gens étaient deux choses bien distinctes. Il ne fallait pas les confondre, mais sûrement que de temps en temps, on pouvait décider en secret de ce qu'était " sa vérité à soi"."

Sa mamie adorée va apprendre à Mai le nom des plantes, leurs qualités ou leurs dangers, toutes les astuces possibles du quotidien pour qu'elle puisse , pour l'essentiel, se débrouiller toute seule, " comme une grande" !

Mai est en confiance avec cette mamie qu'elle adore, et avec laquelle elle est plus à l'aise pour la questionner sur des sujets plus délicats, dont celui de la mort...où même son père s'empêtre dans des réponses non satisfaisantes !!

L'air de rien, un séjour qui va sacrément aider Mai à grandir pour avoir à nouveau la volonté de reprendre l'école et affronter la vie collective et les inévitables clans !

Un roman initiatique...un roman d'apprentissage dense et positif, ainsi qu'une éloge des Anciens, des vieilles personnes offrant aux petits, leur sagesse et leurs savoirs- faire...

Le texte débute par l'annonce de la mort de cette mamie...Au fil du trajet avec sa maman, Mai va se souvenir de tous les petits trésors de vie que sa mamie lui a transmis au fil de ce séjour exceptionnel, où elle n'était pas bien !

Dans la postface, l'auteure nous apprend qu'elle a écrit ce roman fortement inspiré de sa propre enfance, un quart de siècle auparavant, au début des années 1990; qu'à l'époque elle s'interrogeait sur la valeur et l'utilité de cet écrit...et puis, le temps passant, elle décida de le faire rééditer avec l' ajout d' un dernier monologue de " sa" grand-mère et de permettre à cet ouvrage de repartir vers un deuxième envol...25 ans plus tard, pour aider peut-être d'autres lecteurs...!

En conclusion, je vous transcris un extrait de cette postface :

"(...) Il n'a jamais été aussi difficile qu'aujourd'hui de vivre simplement, de vivre une vie simple et sincère.

La société a de plus en plus tendance à se diviser en groupes, à rechercher des leaders qui parlent d'une voix forte, à exclure ceux qui sont différents. La sincérité de la pensée individuelle est bien souvent raillée, parfois même considérée comme dangereuse.

Ce livre, je le regardais à l'époque avec une certaine appréhension en me demandant à qui il pourrait être utile, à part à moi-même et aux femmes ayant une nature similaire à la mienne
Maintenant que j'ai presque l'âge de la grand-mère de Mai, c'est avec sérénité que je le vois être à nouveau publié et partir pour un autre voyage .(...)
Qu'il parvienne à ceux qui en ont besoin (...)

Nashiki Kaho, 2017 "
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Mai est une petite fille japonaise de 10 ans. A l'école, elle subit du harcèlement. Pour la laisser respirer un peu, sa mère l'envoie passer quelques temps chez sa grand-mère d'origine anglaise qui vit au Japon. Au contact de cette femme atypique, proche de la nature, Mai va peu à peu dénouer les fils de l'angoisse qui l'étranglent et reprendre confiance en elle.

Ce court récit de 166 pages est une belle rencontre entre deux personnes que tout éloigne. Il sera d'ailleurs beaucoup question des différences de comportements entre la spontanéité de l'Anglaise et le stoïcisme du Japon. Avec sa grand-mère, Mai se confie plus facilement et la vieille dame lui communique le goût de son individualité, son talent de « sorcière » comme elle l'appelle. A ses côtés, la petite fille va découvrir les plaisirs simples de la nature, apprendre à s'écouter, à accepter d'être différente et de faire de cette différence un atout.
J'ai beaucoup aimé le récit sur cette relation grand-mère – petite-fille. La plume de l'auteure est plutôt poétique et on se laisse facilement emporté dans la routine quotidienne de ces deux personnages.

C'est un livre qui fait du bien. L'histoire simple d'une tendre relation entre deux générations et le goût de vivre en profitant du quotidien.
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"Nous n'avons pas besoin de parler d'une voix forte, nous pouvons tout à fait parler et communiquer avec une petite voix. Que ce livre leur chuchote ce message".
C'est par ces mots que Kaho Nashiki conclut la postface de la réédition de L'été de la Sorcière, vingt-cinq ans après sa première publication.

L'été de la Sorcière est un roman assez court, qui dépeint Mai, jeune fille qui ne veut plus retourner au collège et trouve refuge auprès de sa grand-mère. Cette histoire se déroule au Pays du soleil levant, probablement dans les années soixante -dix. Au fil des pages, nous découvrons les relations privilégiées qu'entretiennent Mai et sa grand-mère, Anglaise qui est venue quarante ans auparavant au Japon pour enseigner l'anglais, s'est mariée et n'est pratiquement plus repartie. Au cours de son séjour, Mai va apprendre à devenir sorcière, tout comme sa grand-mère. La magie de cette grand-mère ressemble à s'y méprendre à une sensibilité toute particulière à la nature, la nature humaine, à une réflexion sur la vie et la mort.

J'ai beaucoup aimé L'été de la sorcière ; il m'est impossible de décrire longuement toutes les émotions que j'ai ressenties à la lecture de ce roman. L'apparence simplicité du texte laisse deviner une complexité des relations, des sentiments.

A petites touches, Kaho Nashiki nous dépeint la nature, les fleurs, les bambous, les fraises des bois, le monde de la grand-mère de Mai. Mais elle excelle aussi dans la description minutieuse des sentiments, de l'intuition : point n'est besoin de trop de mots pour que Mai et sa grand-mère se comprennent, pour que Mai explique ses souffrances et que sa grand-mère parvienne à lui communiquer une force pour aller plus loin.

Kaho Nashiki nous fait entendre sa "petite voix", celle de tous ceux - et en particulier au Japon, mais pas seulement , osent exprimer le fait que penser différemment peut être une richesse.

Je garderai longtemps à l'esprit deux images.
Celle de la grand-mère qui continue à verser du thé dans le mug de Mai longtemps après qu'elle soit repartie, "afin qu'elle ait, aujourd'hui encore le corps et le coeur bien au chaud" - cérémonie du thé simple mais raffinée.
Celle de l'arc-en-ciel double, que la grand-mère de Mai aperçoit tout en haut de la colline et auquel elle adresse une prière muette : symbole de son amour pour sa fille et, sa petite-fille et espoir en l'avenir.

Une très belle lecture, d'une grande force poétique.







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Chez la grand mère de Mai, les serviettes et les couvertures sont pliées avec le plus grand soin, le thé est utilisé comme insecticide, la vie est calme et tranquille. C'est là que Mai s'installe quand elle refuse soudain de ne plus aller à l'école.

Elle va découvrir toutes les joies simples du quotidien comme le bonheur de faire une confiture maison avec des fraises sauvages, apprendre comment utiliser les plantes.
A travers les gestes simples du quotidien et l'histoire que lui raconte sa grand-mère, Mai va apprivoiser ses émotions pour ne pas se laisser engloutir même si elle fera l'expérience de la tristesse, le dégoût, la colère.
Un ode à tout ce qui peut être invisible à l'oeil si l'on ne prend pas le temps de les observer et un bel hommage à la grand mère de l'écrivaine !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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