Un Jo Nesbo qu'on n'arrive pas à lâcher mais ce n'est pas pour ça que ça en fait une bonne lecture , mais il y a quelque chose de terriblement addictif dans ce genre de livres , ça me dérange même , impossible de ne pas continuer à lire jusqu'au dénouement , un peu comme un paquet de biscuits qu'on doit manger en entier une fois ouvert , ou plutôt un paquet de chips , à chaque fois je me fais attraper , il faut que je lise .
C'est dans ce cas comme un état hypnotique , une lecture pas vraiment agréable car j'ai l'impression de ne plus être moi - même , je ne sais pas si d'autres lecteurs se reconnaîtront .
Attention ce n'est pas mauvais non plus mais pour moi il manque la dimension psychologique d'un Henning Mankel , une histoire de pourris , un peu de déjà vu je trouve .
« T’en as déjà vu un comme ça ? Oui, certainement. Les gardiens qui m’ont fouillé à mon arrivée en avaient déjà vu en tout cas. Ils m’ont dit qu’ils vendaient des cigarettes de contrebande si j’étais intéressé. Et ils m’ont laissé garder ce briquet. Ils ne devaient pas connaître mon casier. C’est à se demander comment ce pays peut fonctionner quand on voit autant de gens bâcler leur travail… »
-Personne d'entre nous ne le mérite. Nous sommes humains quand nous péchons. Mais nous sommes divins quand nous pardonnons. (page 501)
L'homme et le jeune garçon allèrent dans l'entrée et l'enfant poussa un cri de joie en voyant la casquette noire et blanche que son oncle prit sur l'étagère de l'armoire, mais il observa aussitôt un silence recueilli quand Simon la lui posa sur la tête. Tous deux se plantèrent devant le miroir. L'enfant pointa son index sur le reflet de son oncle en imitant des tirs de pistolet avec sa bouche.
« Tu tires sur qui ? demanda Simon.
- Des bandits, répondit le garçon. Pan ! Pan !
- Ou peut-être sur des cibles, suggéra Simon. La police ne tire pas sur les bandits à moins d'y être obligée.
- Mais si ! Pan ! Pan !
- Alors nous finirons en prison, Mats.
- NOUS ? répéta le garçon, surpris, en levant les yeux vers son oncle. Pourquoi ? Puisque nous sommes de la police.
- Parce que nous devenons aussi des bandits si nous tirons sur des personnes au lieu de les arrêter.
- Mais... mais si on les a arrêtées, on peut leur tirer dessus, hein ? »
Simon rit. « Non. Dans ce cas, un juge nous mettra en prison et décidera du temps qu'on y restera.
- C'est pas toi qui décides, oncle Simon ? »
La policier vit la déception dans les yeux de l'enfant. « Tu sais quoi, Mats ? Je suis content que ce ne soit pas nous qui décidions. Je suis content de n'avoir qu'à les attraper. Car c'est ça, la partie amusante du boulot. »
(p. 43-44)
Il y eut un silence. Puis le garçon s'éclaircit la voix et hasarda:
"Comment... comment sait-on que quelqu'un nous aime Pelle?
- On le sait c'est tout. C'est plein de petites choses imperceptibles. L'amour ça vous enveloppe comme la vapeur d'un hammam, tu vois. On ne voit pas les gouttes, mais on a chaud. On est humide. Et propre". Pelle eut un rire gêné, mais il n'était pas peu fier de ses paroles.
Franck ne se souvenait pas exactement à quel moment précis des collègues commençaient à tutoyer leurs supérieurs. Ou quand des directeurs de prison délaissaient l'uniforme pour une tenue civile. A certains endroits, il y avait même des gardiens qui allaient en civil. Lors des mutineries à la prison de Francisco de Mar à São Paulo, aveuglés par les fumées des gaz lacrymogènes et incapables de les distinguer des détenus, ils avaient tiré sur leurs collègues.
(p. 30-31)
La religion, c'est un peu comme les assurances incendie : on n'en voit pas l'utilité avant d'en avoir besoin pour de bon. (p.16)
-Parce que je me suis parfois demandé si les choses auraient pu être différentes. Si j'avais pu faire un autre choix. Pareil pour Ab. Et pour toi. Einstein a dit que la vraie folie c'est un homme qui refait toujours le même calcul en croyant qu'il va obtenir un résultat différent. Mais si Einstein se trompait, Sonny ? Peut-il y avoir autre chose, une inspiration divine qui, la fois suivante, nous fasse malgré tout agir autrement ?" (page 466)
Il inspira . Car elle allait sortir maintenant, la phrase qu'il se réjouissait et redoutait tout à la fois de prononcer, la phrase dont les mots étaient enfouis si profondément dans sa poitrine qu'il craignait qu'ils n'aient pris racine et ne puissent plus sortir.
Le serveur avait apporté à chacun une petite assiette avec quelque chose qui ressemblait à une méduse. Simon se dit qu'il n'était pas impossible que c'en soit réellement une. A Tjuvholmen, cela n'avait rien de surprenant : les sushis étaient devenus ce que la pizza était pour les classes moyennes supérieures.
(p. 217-218)