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Arghhh Ce livre.
Ce livre se rapproche le plus de ce que l'on appelait autrefois "la personnalité multiple" (je crois que le terme actuel est "trouble dissociatif de l'identité") que j'aie jamais lu. Il sait qu'il veut être un mystère de science-fiction, mais il ne sait pas s'il veut être de la science-fiction sérieuse ou se perdre dans des inepties mystiques.
Ce qui, malheureusement, se produit à la fin, dissipant toute la bonne volonté qu'il avait réussi à susciter.
Ce livre me frustre énormément, car il y a tellement de choses justes à son sujet. La caractérisation, par exemple, est brillante. Ren souffre de TOC/accumulation et est sujette à des crises de panique, et l'auteur la dépeint sans compromis. (Bien que, à mesure que l'histoire se déroule et que le lecteur comprend ce qu'elle a fait et caché pendant toutes ces années, ce ne soit pas surprenant.) le rythme est très bon, l'intrigue est une pièce de puzzle merveilleuse qui s'emboîte avec assurance, le suspense est habilement monté - et j'aimerais pouvoir arracher les dernières pages, car la fin annule tout ce qui précède. J'ai littéralement sauté de mon siège en arrivant à la dernière page et j'ai dit : WTF?

Malheureusement, cette fin était inscrite dans le livre depuis le début, donc je ne peux pas dire que l'auteur n'a pas joué le jeu. Mais arghhh quoi !.
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En trois mots : pénible, confus, curieux.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans (1 mois et 1/2 pour 300 pages quand même...), en fait j'ai réussi à comprendre ce livre à la moitié de l'histoire. Pourquoi ?

- un rythme très lent voire mal maîtrisé
- beaucoup de redondances pour rendre crédible l'environnement technologique (mais qui finalement noie le propos)
- une écriture assez brumeuse qui enterre l'action

Vraiment déçu, car l'univers autour de l'aventure de Ren semble grandiose. Résultat, je ne suis même pas sûr de pouvoir reconstruire l'histoire avant le commencement du livre. C'est seulement 50 pages avant la fin que l'éclat apparaît, l'écriture devient limpide et l'action effrénée...
Quelques points importants :

- la maladie de Ren est un segment très intéressant
- le personnage de Sung-Soo est sous-exploité, sa trajectoire dans le récit est confuse
- une fin en demie-teinte... Ça m'a clairement laissé un goût expéditif. le build-up du dernier acte est plus long que le dénouement censé apporter réponse à tout.
- Vendu comme un SF psycho-social, alors oui mais non ? Social pour une colonie et psycho car dans la tête de Ren ? Très largement insuffisant.
- Cependant, la curiosité peut pousser à jeter un coup d'oeil à la suite ?!

En résumé ma réaction :

"Aaaaaaah oui d'accord... Mais pourquoi faire comme ça ??"
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Dans ce roman, on suit les pas de Ren, ancienne chercheuse, pilote devenue mainteneuse d'imprimantes 3D de tout type sur une planète où une expédition s'est posée pour étudier un artefact extra-terrestre. Il semble s'agir d'une expédition sans retour pour étudier une curieuse cité extra-terrestre. de cette expédition, on ne saura pas grand chose. Comment elle s'est montée ? On n'en sait rien. Comment le voyage s'est passé ? On n'en sait rien non plus. Cette mission avait-elle des objectifs scientifiques ou philosophiques ? Toujours aucune idée. Ce qu'on saura assez vite, c'est que la figure de proue, Suh, qui a tout fait pour que cette expédition ait lieu, est morte très vite, et que sa mort est à l'origine d'une espèce d'escroquerie un peu curieuse en lien avec une nouvelle forme de religion. Et évidement, dans cette communauté fermée, l'arrivée d'un intrus viendra détruire l'équilibre local.

Ce roman est un vrai renversement de bien des poncifs de la science-fiction. En effet, si on est sur une autre planète dans le cadre d'un roman de découverte d'un big dumb object, toute cette quincaillerie n'est en fait qu'un décor pour l'exploration de la psyché de Ren. Et pour le coup, la complexité est bien plus à l'intérieur qu'à l'extérieur. Entre son histoire sur Terre (une vie de famille un peu délicate aussi bien avec ses parents qu'avec ses enfants) et ses responsabilités dans la communauté, il y a bien des choses à écrire. Autrement dit, c'est un vrai roman psychologique dans un décor de science-fiction. C'est surprenant, mais au bout d'un moment, on s'y fait.
Et à ce moment, au moment précis où on se rend compte que la science-fiction n'est qu'un décor, le décor prend toute sa saveur. Parce que le roman est sacrément bien fait, les artefacts science-fictifs ont un rôle intéressant dans l'histoire sans pour autant prendre la place au coeur du récit, qui est l'exploration de la psyché de Ren. Ca n'est pas dommage, hein, mais il y a quelques trucs vraiment chouettes : des imprimantes 3D utilisables pour tout construire, des implants cérébraux fournissant de la réalité augmentée, ou un réseau social directement intégré. Ce qui est vachement bien traité,c e sont les impacts sociaux de ces innovations. On voit par exemple comment l'hyper-communication favorise les aspects émotionnels. Ca n'est aujourd'hui pas surprenant, mais c'est bien vu de donner à cet aspect déplaisant de la réalité une forme science-fictive.
Ce qui nous amène au dernier point intéressant.
Parce qu'en plus d'une analyse psychologique, il y a dans ce roman une classique histoire de retour du fils prodigue et/ou de trahison. Cette histoire est parfaitement classique. Mais son intégration dans un contexte à la fois classique et surprenant lui donne une tournure bien vue. A ce sujet aussi il y a tout un tas de trucs qui ne sont pas expliqués (comme par exemple la manière dont le jeune homme revenant du désert a survécu sur cette planète à priori peu hospitalière).
Je ne vois dans ce roman que très peu de choses loupées. le plus important étant que, malgré toutes les qualités de ce roman, je n'arrive pas à m'intéresser aux études psychologiques. Et c'est dommage, parce qu'on est loin là de l'ennui que je peut ressentir en lisant par exemple les bouquins d'Ursula le Guin. le roman est habilement construit, les personnages sont intéressants, mais je n'arrive pas à m'intéresser aux errances psychologiques de personnages qui devraient plus s'intéresser au monde extérieur. A part ce défaut (qui est plus un défaut du lecteur que de l'oeuvre), c'est un très bon roman.
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=40488
J'ai mis la note de : 18/20

Mon avis : Planetfall est un roman étonnant qui allie mysticisme, science-fiction et atmosphère de jeu de survie. C'est aussi un genre de dystopie étant donné que le roman se passe dans un futur proche et que le point de départ concerne notre planète et tous ses défauts. C'est un roman aux messages intéressants, notamment sur la technologie, l'environnement, la perte, le changement et l'humanité.

Le roman ne s'éternise pas à nous décrire où la colonie a été établie : ce n'est pas l'endroit qui compte mais les gens et leurs croyances. Ce livre est une belle critique de notre société dans laquelle nous consommons à outrance et dans laquelle il est difficile de faire confiance à tout le monde. L'argent ici n'est plus le chef suprême et a été remplacé par une entité qui n'est, tout compte fait, pas très saine non plus.

Le personnage principal, Ren, est très particulier. Elle nous livre ses pensées les plus secrètes et nous cache en même temps tant de choses, qu'il est facile de se perdre au début à cause des nombreux trous dans les données recueillies. Planetfall est ce type de roman où il ne faut clairement pas vouloir tout comprendre de suite, à moins d'être frustré jusqu'aux dix dernières pages, ce qui n'est pas recommandé.

Ce livre regorge de mystères tout du long. Ren évoque souvent le passé dont nous ne savons presque rien et c'est un passé qui lui fait du mal, qu'elle désire oublier plus que tout. Ses souvenirs nous font plonger régulièrement dans un lointain sombre et ces flash-backs vont nous aider petit à petit à saisir ce qui la torture autant et pourquoi elle souffre à ce point. Il n'est pas simple au départ de faire la différence entre les flash-backs et le présent comme Ren semble farfouiller dans ses pensées. le lecteur s'y fait cependant vite.

Ren est une héroïne qui n'est pas simple à cerner et c'est ce qui fait tout son charme. Elle est loin d'être parfaite et a du mal à savoir qui elle est et comment accepter tout ce qui lui arrive. Ses tares, sa passion pour la matière qui permet de créer tout et n'importe quoi, notamment via des imprimantes 3D, et ses envies de solitude, nous la rendent attachante à tout point de vue. On veut l'aider et on désire par-dessus tout qu'elle cesse de cacher ce qu'elle sait aux autres.

Une fois commencé et l'engrenage mis en place, il est compliqué de s'arrêter étant donné que l'on veut savoir ce qui perturbe Ren, que l'on veut comprendre ce qui s'est passé après son arrivée sur cette planète et que l'on veut ardemment découvrir ce que renferme cette fameuse Cité de Dieu dont on ne sait rien et dont on ne comprend pas grand-chose. Les descriptions concernant cette entité sont étranges et difficiles à imaginer. le lecteur aura la sensation de se retrouver face à une espèce extraterrestre sans trop savoir quoi en penser.

L'intrigue tourne autour de Dieu et de cette demeure étonnante par-delà laquelle a disparu l'Eclaireuse. Cette dernière est un personnage important dont on en apprend plus grâce aux flash-backs de Ren. Cette femme apparaît comme une Messie et une scientifique dingue, qui inspire confiance et qui donne de la force à tout le monde.

Ren y est d'ailleurs très attachée et pense souvent à elle. On ne sait pas vraiment ce qu'il est advenu d'elle, si ce n'est qu'elle est entrée dans cette Cité et que des cérémonies ont souvent lieu pour communiquer avec l'Eclaireuse. Elle constitue le pilier de la colonie, celle qui a tout organisé et grâce à qui tout s'est produit. Pour beaucoup, elle est la mère de la colonie. Que se passerait-il alors si son mythe n'était qu'un mensonge ?

L'auteure a bien retranscrit la vie en communauté, les problèmes que cela peut engendrer, la promiscuité qui peut rendre folles certaines personnes et les commérages qui ne cessent d'agrémenter la vie quotidienne. Grâce, ou à cause des technologies, la vie de chacun est pistée, connue et mémorisée par des machines qui vérifient constamment la santé et les déplacements de tous les habitants de la colonie. de plus, chaque processus et mécanisme est bien décrit, tout comme les principes d'économie, d'écologie et de gestion des ressources. On s'y croirait !

C'est une vision crédible et poussée d'une probable installation future de colons de la Terre. Malgré tous ces progrès, on ressent un malaise chez les habitants et le besoin impérieux d'être soutenu par des puissances supérieures. La foi n'a jamais été aussi grande que depuis le moment où les colons ont décidé d'aller dans l'espace pour tenter de faire face à leur créateur. Cette réflexion et cette logique sont plutôt prenantes, que l'on soit d'accord ou non.

La fin est plutôt spectaculaire. Les révélations que l'on attendait en valaient la peine et un retournement de situation a mis à mal la colonie. Les langues se sont déliées et la peur s'est abattue, comme on s'y attendait mais certainement pas autant que l'on aurait pu l'espérer. Planetfall se termine en beauté par une scène en demi-teinte qui est laissée à notre libre interprétation et qui signe un point final mystique à la fois glauque et lumineux.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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Ce roman se déroule sur une colonie sur une planète distante. La vie y est paisible et confortable, aidé par leurs imprimantes 3D qui peuvent tout imprimer, de la pièce de rechange au plat préféré de chacun.
Leur vie est bouleversé par l'arrivée d'un étranger. Celui-ci serait le seul survivant 20 ans après d'une partie des navettes de débarquement qui s'étaient écrasées et dont la colonie n'avait jamais retrouvé le moindre survivant ...

La colonie se situe sous la "citée des dieux" qui est la raison de leur arrivée sur la planète, guidés par la prophète Lee Suh Mi. Celle ci est encore retenue dans la citée, pour que les dieux lui enseignent leur connaissance. Chaque année lors d'une cérémonie, elle envoie une vision à l'un des colon pour leur donner la direction que devrait prendre leur vie pour satisfaire les dieux.

La narration se fait du point de vue de Ren, l'ingénieure chargée de la maintenance de toutes les imprimantes de la colonie. On a de nombreux flashback sur le début du voyage, sa vie avec Lee qui était sa meilleure amie, comment celle ci a eu ses visions, etc ...

Dés le début on se rend compte que Ren et le leader de la colonie, Mack, ont des secrets et que tout n'est pas ce qu'il semble être. Notamment à propos du fameux crash "accidentel" dont le nouveau est le survivant. Ren et Mack semblent aussi entretenir artificiellement la croyance des autres en Lee et les dieux grâce à de gros mensonges, même si les dieux restent un mystère pour tout le monde.

Petit à petit on découvre les secrets bien cachés qui maintiennent cette utopie en vie.
J'ai trouvé l'intrigue bien faite, on a vraiment une progression dans les découvertes de ce qu'il c'est réellement passé qui donne envie de continuer à tourner les pages.

Pourtant on est loin du livre d'action. Il est même plutôt tranquille dans l'ensemble.
En fait on a plus une exploration de la personnalité de Ren et de ce qui l'a poussé à se retrouver dans cet engrenage infernal.

C'est déjà assez rare de suivre un personnage plus âgé. Ren a plus 70 ans, même si la durée de vie a bien augmenté donc elle n'est pas du tout vieille comme le serait une personne de cet age actuellement. Mais ici en plus on a un personnage de couleur, bisexuelle et souffrant d'un syndrome d'anxiété qui prend la forme d'un toc qui la rend incapable de se débarrasser du moindre objet, transformant sa maison en décharge au fil des années.

Ren est un personnage un peu pathétique au final. On la plaint et on se rend vite compte que son toc vient du fait qu'elle voudrait pouvoir changer les choses. Les secrets l'étouffent petit à petit jusqu'au moment ou tout va exploser.
Ce personnage était vraiment réaliste dans ses faiblesses. Et c'est ce qui rendait ce livre si intéressant à lire. Plus finalement que le secret en lui même ou le final.

Le livre n'est pas forcement pour tout le monde, les fans d'intrigues bien développées ou qui aiment avoir de vrai réponses à la fin risquent d'être déçus, de même que ceux qui ont besoin d'action ou d'un coté thriller. Mais pour ceux qui recherchent des personnages atypique bien construits, pas parfait et qui évoluent, ce livre sera surement une belle découverte.


16/20
Lien : https://delivreenlivres.blog..
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Qu'est ce qui peut bien poussé des femmes et des hommes à braver l'inconnu ? Confier leur existence sur de simples prémonitions, intuitions, calculs aléatoires "ça devrait être là" ? La gloire ? Pas toujours. Pour un Christophe Colomb, combien d'inconnu(e)s squelettant dans des armures rouillées ? Ok on pourrait dire qu'ils ont échoué à obtenir reconnaissance et fortune... Tout de même, il faut une foutue dose d'inconscience, de curiosité aussi ?
Et le sentiment religieux ?
La foi qui soulèverait les montagnes et qui oublierait de les reposer après, dans l'état où elle les a trouvées ?
Nombreux sont les bouquins de Sf qui jonglent avec le concept de la foi. Jonglerie qui s'apparentes à de la dextérité avec de la lave fondue sans moufles ignifugées. C'est pour cette raison que la plupart de ces ouvrages restent dans une ambiguïté prudente, ce qui n'empêche pas quelques chefs d'oeuvres, tel LE MOINEAU DE DIEU, phénoménal.
Ainsi pour un James Morrow assumant sans complexe son irrévérence débridée dans son hilarant EN REMORQUANT JEHOVAH, on en reste pour tant d'autres à une soucieuse équanimité, une alliance apaisante (et improbable) entre foi et science
Emma Newman propose un autre chemin, elle arpente les deux sentiers. Dans son premier et court roman, elle assène que cette nouvelle religion repose avant tout sur une mystification. Et cette mystification est présentée comme nécessaire pour que la société continue de tourner comme on veut qu'elle tourne. C'est un roman bien sûr. On n'est pas obligé d'y voir là une simplification essentialiste de l'histoire du monde, non...
On n'est pas non plus forcé de s'interdire d'y songer.
La quasi totalité du livre nous guide jusqu'à la résolution de ce mensonge primordial.
Après... Emma Newman emballe la fin de son récit en une vingtaine de pages et pond sa fin ouverte sur un possible plan "divin" (faute d'autre terme) de tout ce qui précède.
Cette fin précipitée gâche un peu le plaisir. Jusque là, nous étions portés par une plume alerte et une héroïne attachante, paumée, qui entasse compulsivement tout ce qu'elle peut récupérer au point de transformer son home sweet en gourbi infernal.
En fait... le roman de Emma Newman est trop court.
Il vaut mieux ça que l'inverse.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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La colonie est donc implantée près de la Cité de Dieu dont on n'apprend rien tout au long du récit, si ce n'est qu'elle ressemble à un système digestif (super). Sachant que c'est le point d'orgue du roman et la base même du récit, c'est un peu pauvre. On retrouve quelques points de comparaison avec Annihilation de Jeff Vandermeer : le côté très organique, biologique, d'un nouvel environnement qui se calque sur ce que l'on connaît et apporte des variations pour appuyer le côté science fiction. Comme le premier tome de la Trilogie du Rempart Sud, on a très peu de réponses à nos questions, sur ce qu'on est venu•e•s voir, explorer et comprendre (à la différence qu'ici on manque cruellement d'une ambiance, de questionnements, de suspense...) Seules les dernières pages vont permettre l'exploration réelle de celle-ci, sauf qu'on dirait un dénouement trop simple, trop rapide, et que les seules choses qui auraient pu être intéressantes de savoir sont passées sous silence. Peut-être le tome suivant éclairera-t-il sur le sujet, mais j'aurais bien du mal à me motiver à continuer sur cette voie.

Concernant la technologie, quand même, le roman s'attarde un peu. Implants, imprimantes 3D, maîtrise de l'environnement, recyclage, durabilité, vaisseaux... C'est peut-être l'élément le mieux pensé, le plus développé, et on en mange donc tout le long. Je tiens quand même à dire que j'ai été très séduite par l'aspect écologique, la construction des structures, l'adaptabilité et le système en boucle qui permet d'éviter la surconsommation et donc les déchets et l'exploitation de l'environnement. C'est une partie qui fait appel presque aux cinq sens et ça en fait donc l'élément le plus captivant. Les imprimantes 3D sont la solution de facilité qui permettent de manger, se loger, se vêtir, construire tout et n'importe quoi, à partir d'éléments de base et d'éléments recyclés. Sauf qu'on ne sait pas trop où ils trouvent la nourriture de base, mais bon, on ne va pas chipoter.

Voici un exemple type du roman qui foisonne de très bonnes idées prometteuses mais qui manque complètement d'un liant, d'un développement, et surtout de crédibilité. de ce qui vient en préambule de cette nouvelle colonie sur une planète lointaine, quelques lignes assez vagues : une plante qui dégage une substance qui plonge dans le coma et révèle l'existence d'une Cité de Dieu sur une planète lointaine, planète qui s'avère tout à fait vivable et assez calquée sur la nôtre. L'idée d'un Dieu, d'un Créateur, qui aurait semé des graines un peu partout dans L Univers, de plusieurs sortes d'humanités... tout ça est si peu abouti ici que ça donne vraiment l'impression d'être un prétexte bâclé (on n'est clairement pas dans la lignée de Philip K. Dick) alors même qu'il est dit que c'est sur cette potentialité que toute une équipe de scientifiques et de spécialistes partent à l'autre bout de l'Univers ! de ce qui se passe dans la colonie enfin : une personne qui disparaît et tout le monde l'attend en pensant qu'elle est encore vivante. Des personnages très peu développés, voire plats, restés en 2D, mis à part la protagoniste principale dont on apprend plein de choses qui ne servent pas forcément le récit, mais elle reste un personnage complexe, intéressant et bien construit, contrairement aux autres (et ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve dans la peau d'une héroïne de couleur à l'âge avancé qui aime les femmes et de qui dépend toute une colonie). Toute la partie sur la relation de Renata aux objets et son gros problème d'accumulation et de déni prend une part très importante du récit, et si au début il est question d'aide et de compassion, ça finit juste en carnage cauchemardesque et en trauma (génial).

Bref, je ne vous spoile pas le reste qui constitue l'essentiel du rebondissement dans le livre, pour ne pas gâcher. Je n'ai pas été convaincue, j'ai trouvé la lecture laborieuse, malgré des points intéressants. On subit autant les non-dits que les autres personnages et ça enlève de sa saveur à ce qui aurait pu être une réflexion bien plus aboutie.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Un livre fort étrange, à la fois intéressant et pénible à lire.

Le style est un peu lourdingue, avec des répétitions à n'en plus finir d'imprimer, imprimantes, sur-impression, c'est vrai qu'on en fait une overdose, surtout dans la première moitié.
De plus, on erre dans le flou complet quasiment jusqu'à la fin du livre, on ne sait absolument pas où l'auteure veut en venir.

C'était aussi un pari risqué d'écrire en "je", un livre où la narratrice apparaît, en avançant dans le livre, de plus en plus tarée. Je n'adhère pas à ce choix, d'ailleurs. C'est extrêmement pénible par moments d'être dans sa tête. Il y a pas mal de redites, car les allers-retours dans ses souvenirs sont parfois chaotiques, avec beaucoup de personnages secondaires (voire tertiaires tellement on ne sait rien sur eux...).

Ce livre souffre donc de gros défauts.

Et c'est dommage. C'est dommage parce qu'il y a de l'idée, il y a un fond vraiment sympa, avec une recherche de vie "bio-acceptable", sans que je comprenne exactement d'où sort leur énergie, ni les métaux indispensables, dont ils doivent avoir grand besoin, avec tous ces implants, ces imprimantes, ces ordis, ces IAs, ces réseaux, ces recycleurs de matériaux automatiques, etc... L'auteure semble n'avoir pas tellement pensé à ça, tout ça fonctionne "par magie", une lacune de plus, car ça établit son roman sur une incohérence de base...

J'avoue donc que j'ai fini ce livre "en diagonale", je voulais savoir la fin (qui est assez bizarre, à dire vrai). Et bon, oui on flirte avec la métaphysique, mais d'assez loin, hein.
En fait, on a énormément de descriptions "physiques", des choses, de la "cité de Dieu", des maisons, des "impressions" (ahaha), de la société bâtie par ces colons, mais le métaphysique, dans tout ça, est à peine évoqué. C'est pas parce que la base de l'expédition c'est "on part à la recherche de Dieu" que ça en fait un roman profond et métaphysique, lol.
Si vous le lisez, ne le lisez pas pour ça, sinon vous allez être très déçu ! Pour moi c'est de la littérature YA et "easy-reader", qui se rapproche plus de l'urban-fantasy en vogue actuellement que de la SF "Clarkienne" ou "Silverbergienne"... Sans être très amateur de "hard SF", il me manque quand même le côté argumenté technologique, un minimum. Et le côté plus profond de vrais romans parlant de métaphysique comme ceux de Silverberg ou Zelazny, que je connais mieux que Clarke.


Bref, c'est pas génial, mais c'est pas totalement nul non plus...
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Planetfall est un roman plutôt agréable, en dépit d'une fin qu'on sent venir de loin et de la sous-exploitation de l'environnement pur de ladite planète comme de la fameuse cité de Dieu, élément pourtant central. Enfin, un roman intelligent osant aborder névroses et traumatismes assez complexes en les décrivant avec justesse à travers le regard d'un personnage principal dans le déni, mais touchant.
Lien : https://carrefour-ludique.bl..
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Exercice de science-fiction simpliste avec 77 fois le mot imprimante chez la dingue et les bigots.

Après quelques critiques assez élogieuses, je me suis lancé dans l'aventure vers La Cité de Dieu, mon ressenti est à l'opposé de l'ambiance générale.
Premier hiatus : Une colonie sur une planète lointaine, je pensais avoir mon lot de planet opera : Comment est le monde, la faune et la flore, comment s'est opéré les premiers pas sur cette planète, quelles sont les problèmes rencontrés par les colons. Découverte du monde, les colons sont restés collés à la Cité de Dieu, pas de bol pour le lecteur, il découvrira seulement quelques hectares modifiés par l'homme. Tout a dû se passer sans trop de problème, vu qu'ils y habitent depuis 22 ans, j'en suis très content pour eux, mais légèrement frustré.

Deuxième hiatus : Ils ont fait un voyage de vingt ans à travers l'espace pour aller tailler la bavette à Dieu. On s'attend donc que l'intrigue nous glisse quelques échanges entre les colons et leur créateur. Pas de bol, mais beaucoup de chance pour Emma Newton, la première personne qui pénètre dans La cité céleste n'arrive pas à ouvrir la porte pour en ressortir. Donc les colons attendant sagement qu'elle se démerde toute seule pour trouver un moyen de sortir. Pour une communauté légèrement utopiste et solidaire, pas très fair play.

Troisième hiatus : Une petite communauté triée sur le volet pour partir dans cette expédition aux confins de l'univers (l'auteur a préféré garder le silence sur la situation exacte : Dieu n'est pas con, il préfère se faire chier seul depuis une éternité plutôt que de se coltiner la compagnie des humains). Donc tout un panel de savants et de techniciens de haut vol qui ont décidé de faire le grand saut sur la base de la vision d'une comateuse ? Comme quoi, on peut être érudit et très con ! Ou une manière de dire que les bigots sont bas du front ? Mais bon, ce sera l'occasion de découvrir une pléthore de personnages aux caractères différents. Re-pas de bol pour le lecteur, l'auteur a eu la bonne idée de nous narrer l'histoire depuis le point de vue d'un seul personnage, et pas le plus fiable en outre. Et puis la communauté est gentille, voilà tout. Enfin, faut pas lui dire Prout car là elle se met dans une rage folle et destructrice ce qui donne une allure très réaliste à l'ensemble.

Quatrième hiatus : le pauvre lecteur que je suis se dit que les deux cent cinquante longues pages qu'il vient de lire péniblement vont être sauvé par la technologie, il doit bien resté ça. Alors, qu'en est-il de cette fameuse quincaillerie SF ? Re-re pas de bol pour le lecteur, les avancées technologiques sont telles qu'une petite piqure remplie de poudre de perlimpinpin suffit à ce que vous pouvez vivre sur une planète comme si vous viviez sur terre. Pas besoin de s'encombrer d'oxygène ni de combinaisons spatiales. Et pas besoin de remplir le vaisseau de tout une flopée de matériels de hautes technologies pour survivre en milieu hostile, pensez juste à vous munir de quelques imprimantes 3D. Vous avez faim, choisissez votre menu et l'imprimante le sort. Besoin d'un parpaing, idem. Une envie de T-shirt à l'effigie de Bad Religion, re-idem. Besoin d'un cerveau pour se questionner pourquoi j'attends comme un con pendant 22 ans devant le truc de Dieu...

Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais j'ai déjà perdu assez de temps avec ce livre.
Sur le twist final, est ce que l'auteur a voulu dire que seule la religion peut souder une communauté ? Mouaih
Une seule chose au final me restera : l'environnement, c'est cool ! Pensez à trier vos déchets et à construire durable et auto suffisant.
Le malheur n'arrivant jamais seul, un tome est à venir dans le même univers de carton pâte

Si vous voulez savoir ce que donne un roman sorti d'une imprimante 3D, Planetfall est fait pour vous. Comme pour l'intelligence artificielle, les écrivains ont encore de beaux jours devant eux.
En outre, un prix hallucinant pour la version epub pour un roman si court.
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