Seconde lecture dans le cadre du Prix Relay Voyageurs-Lecteurs… et merci à Babelio et aux Éditions Sonatine pour l'envoi de ce roman.
Début des années 1970: la famille Lee est confrontée à la mort de Lydia, seize ans.
Suicide, accident ou meurtre?
Qu'importe au final… Lydia n'est plus.
Et la vie de Marilyne, sa mère, femme au foyer, de James, son père, professeur et d'origine chinoise et de Nath et Hannah, son frère et sa soeur, s'en retrouve bouleversée…
C'est l'heure des doutes, des introspections, des souvenirs, des rancoeurs et des frustrations, des accusations et des mises au point…
Mais Lydia, elle, n'est plus là.
Un décès et on ne joue plus, le vernis se craquelle et les vérités explosent!
La tristesse, l'incompréhension et la colère gouvernent.
Tout ce qu'on pensait avoir construit s'écroule quand un de ses enfants disparaît.
Ce cataclysme nous plonge dans les années 50-70 avec les thèmes principaux de la parentalité, de la condition féminine et de l'intégration des asiatiques aux States.
Marilyne voulait devenir médecin à une époque où les cours scolaires sur les « arts ménagers » étaient encore obligatoires pour ces demoiselles, où les cursus scientifiques étaient exclusivement réservés à ces messieurs et le bonheur et l'épanouissement féminins devaient résider dans le rôle de femme au foyer.
Marilyne s'est mariée et a eu trois enfants.
James voulait s'intégrer et avoir des amis. Mais être chinois dans ces années n'était pas une situation ordinaire et facile. Même si on renie quelque peu ses parents pour ce faire. Même si on tombe amoureux d'une belle blonde américaine aux yeux bleus et qu'on l'épouse. Même si on enseigne l'histoire des cow-boys…
James est toujours asiatique et n'a pas d'amis.
Lydia, Nath et Hannah sont frère et soeurs. Et métisses. Ils sont donc confrontés aux mêmes difficultés d'adaptation sociales que leur père. Et quand Hannah et Nath sont transparents aux yeux de leurs parents car Lydia focalise toute leur attention, leur épanouissement est loin d'être idéal. Mais Lydia n'a rien demandé, surtout pas d'être le réceptacle des ambitions avortées de sa mère. Et elle n'a pas d'autre choix que de se plier à leurs désirs… pour être aimée…
Tout doucement, crescendo, l'auteur nous ouvre le coeur de cette famille, de leur mal-être, de leurs frustrations, de la paralysie des enfants devant l'amour de leurs parents ou de leur désintérêt. Marilyne et James ont des blessures secrètes et reportent leurs espoirs déçus sur leur aînée… Mais un enfant n'est pas un remède ou un pansement…
Tout doucement, le brouillard s'éclaircit peu à peu pour expliquer la disparition de Lydia… Et a contrario, petit à petit, notre regard s'obscurcit au fur et à mesure des révélations…
C'est l'histoire de trois générations dans un contexte social étriqué.
C'est l'histoire de parents désabusés et de la différence d'attention portée à leurs trois enfants…
C'est l'histoire d'une éducation et d'un amour bien mal exprimé.
Comment les enfants peuvent-ils trouver leur place dans l'existence quand leurs parents eux-mêmes en ont été incapables?
C'est un roman noir sur la société, les relations humaines, les choix de vie, le microcosme familial et ses drames…
Il y a différentes manières de mourir… certaines sont plus pernicieuses et lentes que d'autres…
Ce premier roman est un coup de coeur et même si j'ai eu un peu de mal, au début, à me plonger dans l'histoire, j'ai tourné la dernière page le coeur serré et la larme à l'oeil…
Un grand moment d'émotions, tout en délicatesse et pudeur…
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