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sur 829 notes
« Si vous tenez à faire plaisir à un homme – préparez-lui une tarte. Mais assurez-vous que la tarte est parfaite. Plaignez l'homme qui n'a jamais trouvé en rentrant chez lui une tarte à la citrouille ou à la crème anglaise»
Je suis sûre que vous toutes, mesdames, bonnes ménagères, êtes tout à fait d'accord avec cette phrase issue du livre de cuisine-culte des années 50.
Non ? Me suis-je trompée sur vous ?

Sans rire, l'héroïne de ce roman, Marylin, mère au foyer, mère de 3 enfants - principalement de Lydia - , a été élevée dans le culte du « bon mariage ». Elle qui voulait devenir médecin, elle n'a été abreuvée que par les conseils pro-matrimoniaux de sa propre mère. Résultat : devenue mère au foyer comme il se doit, elle transfère son rêve sur sa fille, Lydia, qu'elle imagine exceptionnelle.
SA fille, la prunelle de ses yeux. Elle en a une autre, pourtant : Hannah. Et aussi un fils : Nathan. Mais curieusement, cette « bonne mère », traumatisée par ce rêve détruit dans l'oeuf, ne peut être qu'imparfaite, intransigeante, inflexible, impossible.

Son époux transfère lui aussi ses rêves sur Lydia...
Il est Chinois, et dans les années 50 et même au-delà, c'est traumatisant pour les Américains de croiser un être aux yeux bridés, qui plus est s'appariant avec une blonde bien américaine. C'est LA différence qui tue ! C'est l'horreur ! Il ne sortira jamais rien de bon de ce mariage si mal agencé ! Et pourtant il s'appelle James, et donne cours à l'université sur...le cow-boy américain.
Donc, il aimerait tant que sa fille se fonde dans la masse, fasse « comme les autres », malgré ses yeux bridés, quoique bleus.
Traumatisé par sa jeunesse brisée, il ne peut être qu'imparfait, intransigeant, inflexible, impossible.

Et pourtant, ces parents aiment Lydia.
Et pourtant, ces parents aiment moins leurs 2 autres enfants.
Et pourtant, Lydia meurt, « asservie par les rêves des autres ».

Roman glaçant, tourmenté, fouillant avec ferveur le tréfonds des désirs et des peurs : voilà le cadeau que m'a fait Babelio en partenariat avec les éditions Sonatine.
Il m'a confortée dans l'idée que la famille est un système, une structure dont les membres sont inextricablement liés. Microcosme ballotté dans la tourmente de la vie, incapable de rester stable, la famille peut être un cadeau mais aussi un fardeau.

Parents, interrogez-vous une minute : vos enfants sont-ils aimés à leur juste mesure ?
C'est l'occasion de vous dire tout ce que vous ne vous êtes jamais dit.
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Ce matin, Lydia ne descendra pas embrasser ses parents. Ne posera pas son regard sur son frère et sa soeur. Ne déjeunera pas de son bol de céréales. Ne jettera pas non plus un oeil sur ses exercices de physique. Non, Lydia ne viendra plus jamais s'asseoir autour de la table familiale car Lydia est morte... Il est encore tôt en ce matin du 3 mai 1977 et personne ne soupçonne, n'ose même imaginer, que le corps de Lydia gît au fond du lac, non loin de la maison...
Ce matin, comme tous les matins, Nath et Hannah partiront pour l'école, James pour l'université de Middletown où il enseigne l'histoire. Quant à Marylin, la maman, inquiète du retard de sa fille, elle ira vérifier dans sa chambre si sa fille dort encore. Un lit encore intact de la veille, ses vêtements qui traînent, son cartable contre son bureau. Après avoir téléphoné au lycée et avoir appris que Lydia n'y est pas, elle appellera la police qui, elle, ne s'inquiétera nullement. Une fugue peut-être ? Malheureusement, dès lors que le lac aura été dragué et le corps remonté à la surface, moult questions assaillent toute la famille. Aura-t-elle fugué ? Fait une mauvaise rencontre ? Chuté de la barque ? Ou se sera-t-elle suicidée ?


Lydia Lee, à tout juste 16 ans, est retrouvée morte au fond du lac. Dans des conditions que personne ne s'explique. Personne, surtout pas ses parents qui ne croient guère à la thèse du suicide que soulève la police. Impensable. Incroyable... D'autant que cette gamine avait tout pour réussir : élève studieuse et brillante (un brin poussée par maman), un avenir tout tracé de scientifique, une enfant adorée voire préférée de la fratrie. Et pourtant, Celeste Ng va, au fil des pages, remonter parfois le temps, donner la parole à Nath, Hannah ou les parents et nous immerger peu à peu au sein de cette famille d'apparence ordinaire et heureuse. Peu à peu, l'image familiale se fissure, devient floue parfois. En toile de fond, le racisme ordinaire. James et Marylin formant un couple mixte, lui étant d'origine chinoise, seront montrés du doigt. Les trois enfants métis, quant à eux, seront stigmatisés. Celeste Ng dresse le portrait d'une société américaine sombre et parfois cruelle. L'intrigue est passionnante, foisonnante et malicieuse, l'auteur révélant petit à petit les secrets inavouables, les mensonges, les regrets et les remords, les désillusions, les doutes ou encore les vexations. Un roman subtil, brillant, finement et intelligemment mené.
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" Lydia est morte. Mais ils ne le savent pas encore."
( Ainsi commence ce roman , le premier roman de Celeste Ng , et quel roman…)
"ils", c'est sa famille, et on se doute avec ces deux phrases , que le reste sera douloureux et implacable .
On est le 3 mai 1977, Lydia est morte et sa famille se demandera s'il s'agit d'un crime, d'un suicide ou d'un accident. D'enquête, il sera très peu question, l'auteur préférant disséquer les rapports familiaux, les non-dits, les interprétations, les quiproquos, les souffrances, et les attentes.
Car c'est de ça aussi, qu'il est question : qu'attend-ton de ses enfants en les mettant au monde ? Veut- on des "mini-moi"? Veut- on qu'ils remplissent nos vides, nos ratages, nos non-accomplissements ? Ou désire t-on pour eux, une vie propre, leurs choix, leurs voies ?
Parce que Mr Lee , professeur à l'université aura souffert toute sa vie de ses origines chinoises, du racisme , il sera obnubilé par l'intégration de ses enfants, qu'ils aient des amis…
Parce que sa femme, la mère de Lydia, blonde aux yeux bleus, voulait être différente de sa mère, professeure d'arts ménagers, et parfaite illustration de la femme des années 60, elle voudra que sa fille réussisse ses études, travaille, soit la médecin qu' elle n'a pas pu être .
Mais Lydia , qu'est ce qu'elle voulait , elle ?
Beaucoup d'attentes sur une toute jeune fille de seize printemps, le tout enveloppé dans beaucoup d'amour…
Il suffira d'une étincelle..

Celeste Ng a écrit deux romans et, déjà , on devine ses obsessions , ses sujets de prédilection : la famille, l'adolescence , les non-dits ou les secrets , et les névroses qu'on se transmet de générations en générations… Il se trouve que ces thèmes m'intéresse beaucoup et qu'elle en parle magnifiquement bien.
Ses romans sont plein de suspens et très bien écrits… Implacables, lancinants, subtils, fins, fulgurants, intenses ..
( Merci à nameless qui la première, avait attiré mon attention sur cette auteure…)
Voilà, je crois que je vous ai tout dit...
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Décidément, j'adore cette auteure. Coup de coeur après La Saison des feux avec beaucoup de passerelles entre les deux romans.

Une nouvelle fois, Celeste Ng nous livre une autopsie au scalpel d'une famille américaine en mode thriller de l'intime afin de savoir pourquoi Lydia, 16 ans, est retrouvée morte au fond d'un lac. Accident ? suicide ? meurtre ? La réponse sera révélée avec brio, par petites touches subtiles suite à la dissection d'un microcosme familial précis qui résonne très vite en réflexion universelle sur les ressorts familiaux.

Désir de revanche sociale transféré sur l'enfant, poids du racisme et sexisme dans la construction de névroses personnelles, rapport de force dans une fratrie lorsqu'un des enfants est privilégié, les renoncements, bref toute la pression ordinaire que peut engendrer la cellule familiale est analysée avec une acuité et une finesse psychologique incroyables.

Certaines pages sont bouleversantes, comme celle où, alors que sa mère a fui le domicile conjugal, Lydia ouvre le livre de cuisine de sa mère, et en découvrant les traces de larmes sur certaines pages réalise les frustrations et les renoncements de sa mère à une carrière brillante de médecin. Un choc qui l'entraîne à une promesse silencieuse : si sa mère revient, elle se conformera pour toujours aux rêves de cette dernière, elle sera la fille idéale, elle sera médecin, elle étouffera ses aspirations sous un masque de sourires.
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Lydia Lee est morte. Un beau jour du mois de mai 1977, son corps a été retrouvé, noyé dans le lac , juste derrière la maison familiale. Elle n'avait que 16 ans. Meurtre, accident, suicide ? Pour ses parents, cela ne fait aucun doute : quelqu'un a fait du mal à Lydia, leur fille tendrement aimée, la plus jolie, la plus douée, la meilleure de leurs trois enfants. Pourtant, derrière la lycéenne brillante, appelée à être docteur, la fille populaire entourée d'amies que décrivent ses parents, se cache la vraie Lydia, timide, solitaire, écrasée par la pression parentale. Alors que Nath, l'aîné, et Hannah, la petite dernière, sont totalement délaissés par Marylin et James, Lydia est la somme de toutes leurs espérances. Elle sera médecin, comme sa mère rêvait de l'être, elle sera une parfaite américaine, comme son père, d'origine chinoise, rêvait de l'être. Oui mais, malgré ses yeux bleus et ses cheveux clairs, pour la société américaine frileuse des années 70, Lydia est une chinoise. Sa différence se voit dans ses yeux bridés et dans ce père qui, même s'il enseigne la littérature américaine à l'université, ne sera jamais un grand blanc, bleu, blond made in US. Pour cette famille dévastée, la vie ne sera plus jamais la même sans Lydia mais pourront-ils surmonter les petits secrets, les non-dits, les trahisons, le manque de communication ? Sauront-ils se rendre compte de leurs erreurs ?

Malgré leurs manquements ou leur trop plein d'investissement selon les cas, le couple Lee est attachant et émouvant. Elle, pur produit de l'Amérique des années 50, élevée par une mère professeure d'arts ménagers, éduquée pour être la plus parfaite des épouses, et qui choisit, envers et contre tous, d'être médecin. le destin en décidera autrement. Elle tombe amoureuse d'un jeune professeur, James Lee. le mariage, les grossesses et son rêve s'effondre au profit de la famille. Lui est d'origine chinoise. Il est né en Californie, n'a jamais mis les pieds en Chine mais pour tout le monde, il est chinois. Après une enfance solitaire, rejeté, humilié, insulté, il garde la trace de cette intégration rendue impossible par les préjugés et le racisme ordinaire. Leur rencontre est un miracle, un bol d'air pur dans un monde qui a du mal à les accepter. Ils ont jeté le voile de l'amour sur leurs blessures, leurs fêlures, leurs déceptions, leurs rêves avortés. Chacun à sa façon a une revanche à prendre sur la vie, le poids des espoirs déçus que devra porter Lydia, la gentille, la docile, la belle Lydia. Négligés, les deux autres enfants du couple sont livrés à eux-mêmes, privés d'amour et d'attention. Quelle énorme pression pour cette enfant fragile qui doit briller dans ses études, s'entourer d'amis et ne pas se faire détester par son frère et sa soeur.
L'histoire de cette famille fait bien sûr froid dans le dos mais elle donne aussi à réfléchir sur le rôle de parents, le passif que l'on transmet malgré soi à ses enfants, les erreurs que l'on commet là où l'on croit bien faire. Céleste Ng, dont c'est le premier roman, fait preuve d'une parfaite maîtrise de l'intrigue et de l'écriture et d'une belle sensibilité qu'on sent à fleur de peau. Elle a su nous plonger dans cette famille dysfonctionnelle sans nous faire détester ses membres les plus faillibles. Au contraire, elle a su nous les rendre proches, nous faire ressentir la même tendresse qu'elle a pour eux. Et puis, elle fait là une fine analyse critique de la famille, ce microcosme complexe où s'agitent différentes personnalités liées par des drames, des joies, des expériences vécus en commun mais ressentis différemment. Ce livre est une claque, un bijou, une pépite ! Un coup de coeur absolu !
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Un coup de coeur !!!! Un vrai !!!
Une jeune fille de 16 ans meurt, noyée dans un lac.
Nous rentrons alors dans l'intimité de cette famille de 5 personnes : le père, la mère, le fils aîné et les 2 filles. Une famille comme il y en a partout en Amérique. Une famille qui se construit, sur le passé de chacun.
Les parents amènent leur propre vécu, les sentiments et les ressentiments, les rêves et les regrets, de générations en générations... Les enfants se construisent peu à peu, avec leurs propres envies, mais surtout " en traînant des casseroles", celles de leurs parents et grands-parents.
Une famille construite sur des non-dits.
Celeste Ng apporte ici une ambiance pesante. On a mal pour la petite Hannah, on a mal pour Nath, on comprend que Lydia a mal également. Quant aux parents, eux aussi souffrent, en silence !! On aimerait les aider, leur dire de communiquer. Facile à dire !
Ce roman n'est pas un polar, un thriller. C'est un roman qui raconte l'histoire d'une famille ordinaire.
Les pages se tournent les unes après les autres. On est pris dans cette histoire qui pourrait être la nôtre. Construire une famille, élever ses enfants, se réaliser soi-même... Comment ne pas faire d'erreurs, comment voir les personnes de notre entourage telles qu'elles sont réellement, sans transposer nos rêves et nos espoirs ??...
Bravo à Celeste Ng pour ce 1er roman.
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Il y a des livres, on s'en voudrait presque de ne pas les aimer plus que ça. On met poliment la main devant la bouche - ou le coude par les temps qui court - pour bâiller. le thème des relations familiales, notamment en ce qu'elles peuvent avoir d'aliénant, d'étouffant, est finement traité, l'auteur a fait un travail sérieux, c'est soigné, maîtrisé, on ne s'est pas moqué de nous, l'écriture est tout sauf débraillée - et c'est peut-être bien là le problème, un côté trop propre sur soi, on voudrait lui dire de se lâcher un peu, de prendre des risques, de nous surprendre. Ça ronronne, rien ne déborde, tout est d'équerre, alors que les sujets, une ado qui se suicide, une mère qui abandonne ses enfants, un père d'origine chinoise qui souffre de peiner à s'intégrer, mériteraient plus de bouillonnement, de tourbillons.
À la fin, quand même, ça se décoince un peu, c'est plus touchant, moins froid, le personnage d'Hannah, la petite soeur, est plus présent et c'est à mes yeux le plus réussi.
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Les faits se déroulent dans l'Ohio, en 1977.
Le matin, la famille constate la disparition de Lydia, 16 ans.
On la retrouvera noyée dans le lac de la ville.
Lydia était la fille aînée de James, d'origine chinoise, professeur d'histoire américaine à l'université locale. Sans avoir jamais vu la Chine, il rêve d'une intégration totale dans le peuple américain mais il ressent sa différence.
Miriam est mère au foyer et déçue de s'être lancée dans la vie familiale sans avoir effectué ses études de médecine.
Lydia était leur fille aînée, ils avaient fondé tous leurs espoirs de voir réaliser leurs rêves personnels à travers leur fille.
Lydia avait un frère, Nathan et une jeune soeur Hannah conscients de la préférence de leurs parents pour leur soeur.
Tout cela, nous le découvrons petit à petit et ce n'est pas un thriller, ni un policier mais une introspection fine des rouages de cette famille qui pourrait être la nôtre.
Je pense que le succès du roman doit beaucoup à cette identification que nous pouvons opérer à certains moments du récit car qui est parfait en tant que parents même quand on pense être dans la bonne voie.
Heureusement, nos histoires ne se terminent pas toujours aussi tragiquement.
Très belle lecture enrichissante avec un petit bémol pour la présentation du livre par une chroniqueuse "Femina" qui présente l'ambiance comme celle que développe Laura Kasischke. J'apprécie beaucoup cette auteure mais l'atmosphère de ses romans est mille fois plus mystérieuse et le suspense est saupoudré par petites touches. Rien à voir.
















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Comment être déconcertée dans le bon sens du terme ? Et bien lisez ce premier roman de la très prometteuse Célecte Ng et vous verrez. Merci aux éditions Sonatine et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet auteur car nous ne sommes pas loin du coup de coeur.

Quand on m'a contactée pour le chroniquer j'ai rapidement fait le calcul : éditions Sonatine = roman noir/polar/policier = romans de qualité = choix éditoriaux approuvés la majeure partie du temps par bibi. Donc revenons-nous en à nos moutons. le roman s'intéresse à la question suivante : comment la jeune et prometteuse Lydia Lee, 16 ans, métisse sino-américaine a-t-elle trouvé la mort ? Suicide ? Assassinat ? Accident ? Comment expliquer la découverte de son corps noyé dragué dans le lac à 5 min de là où elle habitait ?

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit déroule le fil de cette macabre découverte qui a chamboulé en quelques minutes le quotidien de sa famille : sa mère Marylin, femme au foyer, pure whasp américaine qui n'a jamais caché sa préférence pour sa puinée, modèle de réussite et porteuse de tous ses rêves brisés, à savoir être médecin ; son père James, prof de fac d'origine chinoise, qui toute sa vie a souhaité s'intégrer parfaitement dans le moule américain ; son frère Nath qui ne rêve que de quitter l'étouffant cocon familial et est sur le point de le faire en intégrant Harvard ; sa petite soeur que tout le monde semble ignorer et qui assiste impuissante à l'éclatement d'une bulle familiale sous pression. Car nous le comprenons assez vite, rien n'est rose chez les Lee. Rancoeurs, non-dits, souffrances et frustrations sont le lot quotidien de tous ces membres. On découvre la dure réalité d'un mariage mixte aux USA (l'intrigue se déroule dans les années 70) et ce que cela implique : regard de l'autre, rejet, racisme ordinaire. On y parle également de rêves brisés, celui d'une femme, Marylin qui a tant souhaité être médecin mais a dû abandonner pour fonder une famille, celui d'une relation fraternelle fusionnelle, celle de Lydia et Nath qui font corps pour affronter le monde extérieur. On apprend à connaître chaque membre de cette fratrie, à les découvrir dans leur complexité. En filigrane, c'est la figure de Lydia qui apparaît et dont personne pas même ses proches ne savent rien finalement, jeune fille discrète et élève modèle sur qui reposent beaucoup d'espoirs : réussite et revanche sur le passé.

Je pourrais dérouler encore 2 pages pour vous parler de ce roman qui m'a beaucoup touchée. Moi qui pensais avoir affaire à une classique (et divertissante) intrigue policière (avec une enquête, des inspecteurs et tout le tintouin) je me retrouve avec un roman aux qualités littéraires indéniables qui est loin de rentrer dans la case du roman noir. Au final, nous nous intéressons moins à comment Lydia est morte qu'aux raisons qui ont fait d'elle la jeune femme mystérieuse et insaisissable qu'elle fut. Céleste Ng a su conquérir mon p'tit coeur de lectrice avec ce tableau de famille brisée porté par une écriture sensible et profonde (chapeau à la traduction d'ailleurs). Tout est juste et d'une maîtrise impressionnante pour un 1e roman. Chapeau madame, j'en redemande !
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****
La famille Lee vit un terrible drame : Lydia, leur deuxième enfant, vient de disparaître. Âgée de 16 ans, elle concentre à elle seule tous les espoirs, les rêves et les attentes de ses parents. Sa disparition fait éclater cette famille en milliers de morceaux, plus à vifs les uns que les autres. Enlèvement, meurtre, suicide... Qu'est-il arrivé à cette jeune fille que tout le monde croit connaître ? Que vont découvrir ses parents ? Son frère ? Sa soeur ? Et comment continuer à avancer...
Si vous pensez ouvrir un thriller, vous serez déçus. le roman de Céleste Ng est une véritable plongée étouffante et sombre dans un huis clos familial. Les secrets et les non dits attireront chacun des membres toujours plus bas, plus loin dans les souffrances et les angoisses. Même si les relations entre ses 3 enfants et leurs parents semblent poussées à l'extrême, on sent très vite ce qu'elles ont de toxiques. On n'élève pas ses enfants dans l'espoir qu'ils réussiront là où nous avons échoués, mais bien en les portant vers leur propre sommet, même si ce n'est pas ce qu'on avait imaginé... Sous peine d'un drame... Leur laisser le choix, commettre leurs propres erreurs, expérimenter leurs aventures, en les protégeant, en les assurant d'un foyer aimant et à l'écoute... C'est certainement ce qui aurait sauvé Lydia... Un très beau et bon roman !!!
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