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sur 564 notes
Dans les pas d'une éducatrice de la protection de l'enfance en Guyane, c'est un pan de la vie sociale du département qui s'explique à travers l'histoire d'un garçon handicapé. Un décor très réaliste des difficultés économiques, violences intrafamiliales, maltraitances et brutalités dues à la précarité dans les bidonvilles.

Le petit Darwyne, 10 ans, inadapté à toute vie sociale, est en osmose avec la nature. Dans ses pas, c'est une immersion dans le foisonnement végétal et animal de la Guyane, faune et flore luxuriantes, voire oppressantes (et un parti pris appuyé de l'auteur à sensibiliser à la sauvegarde des forêts primaires)..

On démarre donc sur une fiction sociale, brutale et documentée comme sait le faire Colin Niel quand il parle de la Guyane.
Mais il faut se méfier de l'eau qui dort et ne pas s'étonner du virage thriller angoissant, un brin fantastique, que prend le roman. Pour la « matérialiste » que je suis, l'intérêt de la lecture en a été émoussé, la finalité assez prévisible, mais ceci n'enlève rien à la beauté de la plume très inspirée dans les descriptions du milieu forestier, et très sensible dans la quête d'amour maternel d'un petit garçon.

Un très beau personnage quasi mythique, sorte d'enfant sauvage au parcours traumatique en confrontation avec le monde des hommes.
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Un roman original et dépaysant qui se passe à l'orée de la forêt amazonienne dans un bidonville. Yolanda y élève seule son fils Darwyne, 10 ans. Celui-ci est handicapé au niveau des pieds. Il voue une totale admiration à sa mère. de temps en temps, celle-ci ramène des hommes à la maison,mais ils resteront peu longtemps. La vie est rude, Darwyne n'aime pas l'école et se sent très à l'aise dans la forêt dont il connaît les moindres recoins et les oiseaux et animaux.
Suite à un signalement anonyme, les services sociaux vont s'intéresser à la mère et au fils. C'est Mathurine qui va les rencontrer et devra décider de leur avenir ensemble ou non. de son côté, elle a des problèmes mais adore aussi la nature et la forêt. C'est sur ce terrain qu'elle va rencontrer Darwyne.
Un roman assez étrange où la nature et le surnaturel occupent une place importante.
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Familier des romans de Colin Niel, je me préparais à un nouveau dépaysement complet. Cette fois-ci, direction la Guyane, ses bidonvilles et sa jungle.

Dans cet environnement hostile, plusieurs destins vont se télescoper. On fait la connaissance de Mathurine, employée pour la protection de l'enfance qui, pour une enquête, rencontre Yolanda, sa fille, son nouveau mec et surtout son jeune fils Darwyne.

Celui-ci est le centre de l'histoire. C'est un être à part, en dehors des normes. Il développe une relation privilégiée avec la forêt qui l'entoure. Il évolue dans un univers différent de ses congénères. Seulement, sa condition d'handicapé en fait un intrus dans le monde commun, particulièrement aux yeux de sa famille. Sa rencontre avec l'éducatrice va tout remettre en perspective.

Ce livre met à mal la représentation de la famille. Il met en scène un amour filial, inconditionnel, confronté à un amour maternel inexistant. Il aborde sans détour le thème de la maltraitance infantile et des relations familiales toxiques. La misère est omniprésente et alourdit l'atmosphère. Les protagonistes vivent sur un fil et la violence n'est jamais bien loin. L'auteur sait créer cette ambiance étouffante et rendre cette aventure angoissante.

Colin Niel est un auteur qui a un lien très fort avec la nature. Grâce ses magnifiques descriptions et ses évocations fantasmagoriques, il en fait un élément influent de son récit. L'enfant ne fait qu'un avec elle et leurs destinées sont liées. A travers ce roman noir pur jus, on devine les messages sur la différence et sur l'environnement qu'il veut nous faire passer.

Darwyne est le genre de personnage qui reste imprimé dans les esprits. Ce jeune garçon si spécial dégage une vague d'empathie qui vous fera passer par toutes les émotions et vous touchera au coeur. Il est donc le parfait matériau pour l'écrivain engagé et sensible qu'est Colin Niel !
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Darwyne est le premier roman de Colin Niel que je lis et je connais très peu cet auteur, uniquement précédé d'une certaine admiration d'amis lecteurs de ses romans. Trouver au rayon roman policier, je ne m'attendais à rien de particulier… Mais, je croyais tout de même lire un roman policier, impliquant un ou des crimes, une enquête menée par un policier… Enfin, j'avais en tête ce qui fait un roman policier. C'est pourquoi j'ai d'abord été déçue par ce récit resserré autour du trio familial reconstitué, en un lieu particulier de la Guyane, le bidonville du Bois Sec et Mathurine qui travaille aux services sociaux. Pourtant, c'est grâce à ce personnage que je me suis accrochée à l'histoire. En effet, ce rôle d'enquêtrice sans en être une à proprement parler, que la situation personnelle amène à s'attacher à Darwyne m'a émue. D'autant plus que les deux principales figures féminines du roman sont construites en opposition. Yolanda, la mère, prend toute son ampleur dans le dernier tiers du roman. L'histoire a pris du temps à se mettre en place, distillant au fur et à mesure des soupçons ténus mais sans jamais laisser présager une telle chute. L'aspect envoûtant et mystérieux de la forêt amazonienne a participé à la mise en place d'une intrigue frôlant avec le fantastique.
Puis, au dernier tiers du livre, est survenu la deuxième sortie en forêt de Mathurine avec Darwyne et là, un point de bascule a opéré : je suis entrée dans l'intrigue et je n'ai plus lâché le livre jusqu'à la fin.
En refermant le livre, mon avis était mitigé : avec un début lent à se mettre en place, j'ai pourtant adhéré avec le personnage de Mathurine et j'ai beaucoup apprécié la fin du roman.
Je poursuivrai donc ma découverte de Colin Niel, me tournant plutôt vers ses premiers romans afin de me rendre compte de l'évolution de cet auteur.
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Dans le tote bag polar de Sylviane
L'appel téléphonique laconique d'un homme annonçant que « ça ne va pas du tout pour le gamin » a remis dans la pile de dossiers de Mathurine, employée du service des évaluations sociales en protection de l'enfance, celui de Yolanda Massily et son fils Darwyne.
Mathurine y trouve un premier signalement auquel une autre assistante sociale a donné un avis favorable pour que la mère et l'enfant restent ensemble. Malgré sa situation précaire, la mère semblait tout faire pour élever au mieux son fils et lui donner une éducation. Mathurine suit la procédure et convoque la mère et son fils. La mère, le beau-père viennent aux rendez-vous mais pas Darwyne. Elle décide d'aller à sa rencontre dans le quartier Bois sec. Une colline déboisée où s'entassent des bicoques. La forêt amazonienne n'est pas très loin. On la sent, on l'entend, on voit le foisonnement des arbres, des plantes…Les habitants doivent sans cesse se battre contre la végétation et une pluie insidieuse qui envahissent sans cesse leur carbet bricolé avec un bout de tôle et trois clous.
Darwyne, bancale quand il marche dans le monde des adultes, se fond dans le décor bruyant de cette forêt. Il se fabrique des appeaux, communique avec les animaux, laisse des traces déroutantes lors de son passage à travers la végétation luxuriante.
Il souhaiterait se faire aimer de sa mère, si belle, si sure d'elle, mais qui le traite sévèrement. Il la voudrait pour elle et non pas la partager avec ces beaux-pères, qui prennent tant de place. Pourtant ils disparaissent « par magie » dit Ladymia, la soeur de Darwyne. Roodney le N°7 est parti si vite pour laisser place à Johnson, le N°8…un géant dingue de Yolanda, mal à l'aise avec Darwyne.
Est-ce son envie d'avoir un enfant qui incite Mathurine à faire trainer le dossier dans son service pour garder une possibilité de se rapprocher de Darwyne ? Elle soupçonne qu'il subit des maltraitances de la part de sa mère.
Elle tente de comprendre cet enfant, taiseux mais qui s'émerveille dès qu'on lui parle de la forêt. Elle aussi aime cette jungle où elle part faire des randonnées.
Et si partager la forêt avec lui pouvait être un moyen de mieux comprendre cet enfant qui a si peur qu'on l'emmène loin de sa mère malgré tout.
On entend parler de la Guyane, pour les lancements de fusée Ariane depuis le centre spatial de Kourou, le désastre pour l'environnement et les hommes de cette partie de la forêt amazonienne causé le trafic illégal d'orpaillage, des histoires de bagnards à Cayenne et sur l'île du diable. J'aurai aimé en savoir plus sur les habitants du bidonville de Bois sec. Mathurine tente de les aider à améliorer leur vie quotidienne où se mêlent précarité et violences familiales.
On devine que Darwyne retourne dans la forêt et devient un des personnages de l'histoire des croyances et superstitions de la Guyane. Peu à peu, la forêt étouffe l'espace pour nous faire prendre des sentiers enchevêtrés de lianes, cernés par une atmosphère fantastique.
Mathurine repart dans la forêt pour retrouver les traces de Darwyne, mais aussi faire face à la noirceur de cette histoire.
Pour en savoir un peu plus c'est ci-dessus sur Collectif Polar
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Darwyne a dix ans, il grandit dans un bidonville au pied de la forêt amazonienne. Il vit avec sa mère « la plus belle femme du monde » dans un carbet fait de tôle et de bois qui menace de s'effondrer. Darwyne est légèrement handicapé, ce qui ne l'empêche pas d'aller à l'école et de tout faire pour être aimé de Yolanda sa mère. Cela fait longtemps que Darwyne a perdu ses illusions sur les différents beaux-pères qui se succèdent, d'après les comptes du petit garçon, nous en sommes au beau-père numéro 8. Yolanda réserve toute son affection à son nouvel amant et à sa fille, la grande soeur de Darwyne qui a réussi à quitter le bidonville. L'arrivée de Mathurine, une éducatrice qui enquête sur la situation préoccupante de l'enfant va mettre sous pression toute la famille. Très vite elle devient synonyme de danger. Dans toute cette tension, seule la forêt apporte du réconfort à Darwyne. Sans que jamais elle ne soit mentionnée, on devine que la Guyane est le lieu de l'action, on y parle français, allocations et action éducative en milieu ouvert. Ce département français soumis à une importante immigration devient le terrain où vont évoluer les personnages forts et attachants de ce roman noir. L'auteur parvient à nous faire voir le monde à hauteur du regard de Darwyne, à travers lui on comprend tous les enjeux auxquels il doit faire face. Il aborde des thèmes comme la maternité, la parentalité, la maltraitance mais aussi la précarité et le handicap. Vue comme un personnage à part entière, la forêt amazonienne se veut tantôt belle, bienfaitrice et luxuriante tantôt sauvage, dangereuse et inquiétante. Une écriture tout en délicatesse lorsqu'il s'agit de construire le lien entre l'enfant et son éducatrice, entre étrangeté et révélation. Un roman d'atmosphère qui vous fera ressentir la faune et la flore amazonienne comme jamais. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Darwyne est un petit garçon de 10 ans, affligé d'une malformation des pieds et de bien d'autres défauts d'après sa mère, Yolanda. Nous sommes sans doute en Guyane, en lisière d'Amazonie, parmi les plus pauvres et les plus démunis.

Yolanda se démène pour que son fils soit bien élevé et apprenne bien à l'école. Elle l'élève seule, avec l'apparition régulière d'hommes qui ne font que passer. Darwyne n'aime pas ces beaux-pères qu'il désigne par des numéros. Il préfère avoir sa mère pour lui tout seul.

Quand l'histoire commence, nous en sommes au numéro huit et l'enfant pressent que ça se passera comme d'habitude, à savoir mal. Ils habitent une sorte de bidonville, un petit carbet rafistolé de bric et de broc, à la merci du moindre coup de vent.

Darwyne est un enfant un peu étrange, fasciné par la forêt qu'il semble comprendre parfaitement. Il ne peut s'empêcher d'y faire des incursions tout seul, la nuit, malgré l'interdiction de Yolanda.

La famille a été signalée anonymement aux services sociaux comme posant problème, raison pour laquelle Mathurine, assistante sociale, leur rend visite pour une évaluation. Mathurine est une femme encore jeune, mais tourmentée par le manque d'enfant, elle a décidé d'en faire un seule. Elle se rend régulièrement en Europe pour des tentatives de PMA.

Pour elle, la situation est claire, Yolanda s'occupe au mieux de son enfant, la dénonciation est calomnieuse. Mais Mathurine partage avec Darwyne la passion de la forêt, de sa faune et de sa flore. Intriguée par l'aisance de l'enfant dans cet univers, elle pousse l'investigation plus loin.

Sur cette trame se développe une histoire de plus en plus intrigante et addictive. Des questionnements sont soulevés de tous côtés. Yolande n'est peut-être pas la mère dévouée qu'elle semble être. Darwyne cache peut-être de profonds secrets inavouables. Et le dernier beau-père en date, que pense-t'il de tout cela ?

J'oublie un autre personnage omniprésent, la forêt, où se joue le principal du roman. Organisme vivant, avec ses propres réactions, subissant le changement climatique assez visible dans ces contrées et abîmée par les hommes.

L'auteur distille lentement de nouveaux éléments qui nous mettent la puce à l'oreille et nous font redouter le pire pour Darwyne, pauvre petit pian dégueulasse (dixit la mère).

Il faut accepter une part de fantastique dans cette histoire ; je ne l'ai pas trouvée gênante, elle s'intègre bien au reste.

Au final, un roman noir puissant (très noir) et un enfant particulier qui imprime la rétine.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Colin NIEL nous emmene une fois de plus en Guyane mais nous côtoyons cette fois non pas les orpailleurs mais les migrants sans papier de ce lointain territoire francais qui vivent aux bords des villes,dans des bidonvilles faits de petits carbets construits de bric et de broc à la lisière de la forêt Amazonienne.Dans cet environnement hostile, nous croisons Darwyn dont le prénom n 'est pas totalement étranger au célèbre biologiste...,enfant spécial doté notamment d'un "drôle " de handicap: ces pieds sont à l 'envers! Sans révéler l'intrigue dont l' étrangeté et le mystère sont progressivement amenés, disons que le thème central du roman est la maltraitance enfantine et l 'amour indéfectible que les enfants peuvent porter à leur bourreau.
Comme chaque fois,Colin Niel nous emporte par ses descriptions précises,sa connaissance infinie de la faune et de la flore amazoniennes et ses intrigues toujours super documentées et comme ici nourries d' une légende locale.
Un très beau roman, à mi chemin entre polar et conte fantastique , envoûtant et original par son intrigue et son environnement,la forêt amazonienne personnage à part entière de cette histoire .
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Darwyne a dix ans. Avec sa toison sombre hirsute, ses « yeux trop rapprochés », ses « traits anguleux », « il n'a pas été gâté par la nature ». Pour parachever le tableau, il a les pieds tordus et se déplace le dos voûté.
Il vit à Bois Sec, un bidonville de bric et de broc construit en empiétant sur la forêt amazonienne.
Si Yolanda sa mère, une femme belle et fière, semble subvenir à ses besoins élémentaires, elle ne lui procure aucune affection. Pis elle le traite de « petit pian répugnant » ou encore de « sale bête dégueulasse »
L'enfant qui voue à sa génitrice une adoration inconditionnelle voit d'un mauvais oeil l'arrivée d'un nouveau beau-père, les sept précédents ayant disparu...
Alertés par un appel anonyme sur les maltraitances dont il serait la victime, les services sociaux dépêchent Mathurine, une éducatrice spécialisée qui, en partageant avec Darwyne la même fascination pour la nature luxuriante qui les entoure, va se transformer en limier pour découvrir la vérité sur les relations malsaines entre la mère et le fils...
Avec ce roman d'atmosphère aux accents fantastiques qui nous plonge au coeur de la Guyane, Colin Niel décrit un département français rongé par la misère et la violence et fait le portrait à la fois poignant, inquiétant et envoûtant d'un enfant sauvage rejeté par celle qu'il aime le plus au monde et qui ne trouve la paix que dans cette forêt a priori hostile à ceux de son espèce.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Darwyne.
Colin NIEL

Dans un bidonville d'Amazonie vit Darwyne.
Un p'tit gars pas bien beau…
Entre ses traits anguleux, ses yeux rapprochés et ses pieds tordus malfoutus c'est pas le gamin dont on rêve.
Pourtant il est calme, il adore la forêt et il est très aimant voire même en adoration devant Yolanda, sa maman qui le repousse et le maltraite.
Yolanda préfère prendre des hommes dans sa vie et dans son lit plutôt qu'offrir de l'affection et de l'attention à Darwyne.
Des beaux pères plus violents les uns que les autres.
Et puis les services sociaux s'en mêlent suite à un signalement.
Le deuxième.
Une enquête débute et Mathurine qui s'y colle va observer la mère et le fils puis le fils seul.
Et s'apercevoir que cet attachant petit bonhomme est bien plus qu'une sale bête dégueulasse comme Yolanda veut lui faire croire.
Un univers chatoyant et luxuriant où nous voyons évoluer Darwyne.
Ce petit être m'a énormément peinée et sa mère m'a indignée.
Comment peut-on traiter son enfant de la sorte ?
J'ai aimé l'alternance des chapitres entre Mathurine et Darwyne, la relation qui s'instaure entre eux et je me suis attachée comme elle à ce petit bonhomme bien singulier.
C'était une belle lecture, de celles dont les personnages vous accompagnent encore une fois le roman refermé.
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