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sur 564 notes
Sous la chaleur moite de la Guyane, dans le quartier miséreux de Bois-Sec étalé comme un bidonville en bordure de l'Amazonie, Yolanda Massily élève Darwyne son fils de dix ans dans le petit carbet à peine salubre qu'ils doivent se partager. Alors qu'arrive Jhonson, le beau-père numéro 8, Darwyne sent que cette fois encore l'histoire va se répéter.

Alertés par une information préoccupante transmise via un appel anonyme au 119, les services de protection de l'enfance ouvrent une enquête sociale chez les Massily plusieurs mois plus tard, faute de moyens. C'est Mathurine, une éducatrice à l'aube de la quarantaine qui se chargera du dossier du petit garçon qui ne cessera de la surprendre.

C'est que Darwyne est né avec une difformité au niveau des pieds et malgré de multiples opérations dans la petite enfance, il conserve une démarche bancale. Cet enfant taciturne reste en général à l'écart des autres, ces enfants normaux qui se moquent de lui mais que sa mère rêve qu'il devienne en travaillant dur à l'école. Lui, ce qu'il préfère, c'est la forêt : sentir la terre et l'humus sous ses doigts et côtoyer ces animaux qui en terroriseraient plus d'un. Après tout il n'est, comme lui répète en permanence sa mère, qu'un sale petit animal dégoutant.

J'ai été particulièrement touché par cette découverte de Colin Neil avec ce roman sensible sur l'enfance, la différence et la parentalité. S'il fleure parfois avec le mystique, le récit reste très juste et touchant sur les protagonistes et assez documenté pour être crédible. Ce fut une lecture parfois douloureuse mais globalement très belle.

📖 Darwyne de Colin Niel a paru le 24 août 2022 aux éditions du Rouergue. 278 pages, 21,50€.
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Un vrai beau roman qui floute son final.
La Guyane est celle de nos jours pas celle que j'ai aimé il y a 30 ans..
Une Guyane mortifère, décharnée, corrompue, terre de tous les trafics et de tous les abandons…
Vivent ici dans des carbets pourris des âmes livrées a elles mêmes. Des communautés de « pauvres gens » qui s'abîment en lisière de la forêt.
Darwyne incarne le personnage de
l'enfant/animal, l'enfant « différent » maltraité, violenté, rejeté par le monde mais surtout par
Une mère séductrice, maltraitante, mal aimante et manipulatrice …
Entre thriller et écologie l'auteur nous désarçonne par son récit à la fois vif et languissant.

Même si la fin laisse un petit goût amer le voyage a été splendide par sa beauté sauvage et cruelle.

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Darwyne de Colin Niel

Nous suivons Darwyne d'un coté, un enfant pas comme les autres, il est né avec une malformation de ses pieds et il adore passé du temps en foret. Sa mère est tout pour lui, il l'aime démesurément.
Et Mathurine de l'autre, une agent des services sociaux qui enquête sur des signalements de maltraitance infantiles. Leurs chemins vont être amenés à se croiser.

Le point fort du roman est l'ambiance de la foret, la sensation d'humidité constante, de poisseur, de lourdeur de l'atmosphère. Les bruits de la foret, les animaux sauvages sont omniprésents. L'enquête que mène Mathurine est vraiment prenante. C'est un récit qui met mal à l'aise. Cet enfant sauvage qui s'est forgé dans la foret et dont sa mère ne l'a jamais porté dans son coeur. Ces beaux pères qui disparaissent constamment de leurs vies à lui et sa mère. Ca porte aux questionnements.

L'intrigue est intéressante, même si dès le départ, j'ai deviné la trame que suivait l'auteur, cependant l'ambiance pesante de la foret nous met dans l'ambiance et le rythme mis en place par l'auteur est très appréciable. Une bonne lecture que vous apprécierez encore plus si vous aimer les romans d'ambiance !
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Darwyne est un petit garçon de 10 ans, vivant avec sa mère dans un misérable taudis accolé à la forât amazonienne. Handicapé de naissance, très inhibé, il voue une adoration éperdue à sa mère Yolanda.
Pourtant très vite on apprend combien cet amour est unilatéral. Sa mère le méprise, l'humilie, et lui préfère sa soeur, plus âgée, Ladymia avec laquelle les rapports sont simples. Un nouveau compagnon partage la vie de Yolanda, c'est Jonhson, un costaud éperdu d'amour pour elle.
Darwyne passe beaucoup de temps à bricoler, à sculpter des morceaux de bois, à observer oiseaux et insectes. L'école ne lui convient pas.
Mathurine est employée à la protection de l'enfance et s'intéresse à cette famille qui lui a été signalée.
Sur fond de forêt amazonienne, une histoire de maltraitance et d'amour. Colin Niel offre un merveilleux roman écrit de sa belle plume qui évoque à la fois la magnifique nature , et les rapports difficiles entre les humains saccagés par la misère.

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Colin Niel a frappé très fort à nouveau avec ce magnifique roman tout en contrastes !
Contrastes car j'y ai trouvé des descriptions fabuleuses aux antipodes l'une de l'autre : D'un côté le commun et la tristesse des bidonvilles, des destins voués à l'échec, la pauvreté, la crasse.
De l'autre des êtres dotés de capacités hors du commun ((ou plutôt un), un aspect flirtant avec le fantastique qui, habituellement, n'est pas mon style mais qui là, sous cette plume magnifique m'a complètement conquise.

"Darwyne", c'est le nom d'un jeune garçon de 10 ans qui vit avec sa mère au sein d'un bidonville en Guyane. C'est l'histoire de cet enfant qui aime sa mère d'un amour inconditionnel. Cette mère qui accumule les liaisons, les beaux pères se succédant et disparaissant l'un après l'autre.
C'est l'histoire de cet enfant qui communique avec la nature comme personne et qui va faire l'objet d'un signalement auprès des services sociaux. Lesquels, et plus précisément Mathurine, une assistante sociale dont nous allons suivre également les difficultés personnelles, vont s'intéresser de plus près à cet étrange enfant.

Colin Niel m'a emportée au coeur de la forêt Amazonienne, endroit où je ne mettrai probablement jamais les pieds, ce fut un voyage fabuleux et je l'en remercie.
Mais je retiens surtout le suspense qui se met en place, le sentiment angoissant, tout au long de la lecture, qu'il va se passer quelque chose de grave et d'inévitable et que certains n'en sortiront pas indemnes.

C'est le troisième roman que je lis de lui après "Seules les bêtes" et "entre fauves" et cet auteur est décidemment un auteur à ne pas manquer si vous appréciez le roman noir sans jamais tomber dans l'excès et le gore.
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Troisième roman de Colin Niel que je lis, troisième coup de coeur…

Darwyne a 10 ans, il vit avec sa mère dans un bidonville de Cayenne. Plus que tout, le petit garçon aimerait que sa mère l'aime et ne plus la partager avec les beaux-pères de passage. Mais Yolanda ne montre aucune affection à cet enfant différent, aux jambes tordues et au regard sans cesse tourné vers la forêt qui borde leur cabane. La forêt, Yolanda l'a en horreur, elle est terrifiée par cette immensité inconnue et menaçante. Arrive dans leur vie Mathurine, éducatrice pour les services sociaux, qui mène une enquête après avoir reçu un signalement de maltraitance. Très vite Mathurine est fascinée par le lien entre l'enfant et la forêt. Entre cette femme en mal d'enfant et l'enfant mal-aimé, petit à petit une relation se noue.

Au coeur de ce roman, un enfant. Un personnage étonnant et attachant, avec une grande part de mystère. Est-ce que Darwyne est simplement un petit garçon handicapé et solitaire ? Ou est-il un être fantastique, qui appartient plus à la forêt amazonienne qu'au monde des hommes ? Tout le temps du roman, il est à la lisière des deux mondes, incapable de choisir. On ne peut qu'être touché par cet enfant, rejeté par tous à cause de sa différence, y compris et surtout par celle qu'il aime plus que tout. Mais on peut aussi, et surtout pour ma part, être fasciné par le lien mystérieux qui unit l'enfant et la forêt. Darwyne comprend la forêt, mais cette connaissance n'a rien de théorique. Il ressent, vit la forêt, comme personne, connaît chaque plante, chaque arbre, chaque créature.

La relation entre Darwyne et sa mère, amour absolu d'un côté et rejet de l'autre, est douloureuse pour le lecteur. le garçon représente tout ce que Yolanda rejette. Elle souhaite une autre vie à ses enfants, qu'ils s'extraient de la pauvreté, du bidonville et de cette proximité avec la forêt, pour rejoindre un monde civilisé, vivre dans une vraie maison et avoir un véritable emploi. Comme l'a fait sa fille aînée. Mais Darwyne la renvoie à une animalité qui l'effraie, alors elle lui renvoie sa peur sous forme de colère et est prête à tout pour le (re)dresser.

Si par son travail Mathurine côtoie la pauvreté extrême, elle ne la vit pas. Passionnée par la forêt, elle s'y réfugie pour oublier le quotidien, les piles de dossiers d'enfants maltraités et surtout son désir d'enfant. C'est donc un tout autre regard qu'elle porte sur Darwyne. Elle voit toute la beauté de cet enfant extraordinaire et cherche doucement à l'apprivoiser.

Yolanda et Mathurine incarnent deux figures maternelles, mais aussi l'opposition entre deux mondes. Yolanda est le seul lien qui retient Darwyne dans le monde des hommes, Mathurine le relie encore un peu plus à la forêt. Encore aujourd'hui, la forêt amazonienne cache de nombreux secrets (pour info, entre 2014 et 2015, 381 nouvelles espèces animales et végétales ont été découvertes dans la région amazonienne !). Il y a d'ailleurs une très belle scène dans laquelle Darwyyne feuillette les livres naturalistes de Mathurine qu'il trouve bien pauvres. Car lui a vu bien plus dans la forêt. Des plantes, des animaux, des créatures plus étonnantes encore peut-être qui n'ont jamais été répertoriés. Cette scène illustre parfaitement à la fois ce qui nous reste à découvrir de la forêt amazonienne (trésor inestimable malheureusement en grand danger…) et le mystère lié à ce monde primaire, inconnu, à la fois fascinant et inquiétant. Une forêt qui semble d'ailleurs douée d'une volonté propre et avancer à la rencontre de Darwyne. Jonhson, le beau-père n°8, a l'impression que la forêt pousse plus vite sur leur terrain que sur ceux des voisins. Et il s'interroge. Est-ce à cause de l'emplacement, de la lumière, de la terre sur leur parcelle ? Ou y a-t-il une raison plus étrange liée à Darwyne ? Comme ces animaux qui rôdent près du carbet et s'approchent de l'enfant…

Comme dans les précédents romans que j'ai aimé de l'auteur, ce nouveau roman mêle à la fois des thématiques sociales très actuelles (ici maltraitances familiales, pauvreté, condition des immigrés …) et le rapport de l'homme à la nature. C'est un très beau roman, fort et vibrant,à l'atmosphère envoûtante frôlant parfois le fantastique. Je me suis complétement laissée porter par l'histoire de cet enfant extraordinaire inspiré d'une légende amazonienne et par cette immersion dans la splendeur de la forêt. 
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Avec ce temps très pluvieux j'ai eu envie de me replonger dans l'univers Guyanais de Colin Niel et j'ai donc ouvert son dernier roman « Darwyne » que j'ai dévoré en 2 jours…Décidément il a le don de faire plonger le lecteur au coeur de la forêt amazonienne sans avoir envie d'un retour à la civilisation !!!
J'ai cheminé en compagnie de Darwyne, un petit garçon très spécial, et je me suis retrouvée quelques semaines plutôt sur les chemins (seulement sur les chemins de randonnée pour moi) que j'ai découvert en compagnie de mes amis. Tout y est dans ce roman, les bruits des arbres, les chants des oiseaux et les cris des animaux invisibles à nos yeux, la moiteur et la pluie, j'y ai presque retrouvé l'odeur des plantes et de la forêt. La forêt qui est un personnage à part entière dans ces pages, à la fois accueillante et malveillante selon qui s'y aventure.
Mystérieux et intrigant, ce petit garçon élevé en bordure de la forêt dans un bidon ville de tôle, dans un carbet grignoté jour après jour par les plantes envahissantes est l'objet d'un signalement de maltraitance et c'est dans le cadre d'une évaluation que Mathurine, employée de la protection de l'enfance, va rencontrer Darwyne et sa famille. Une rencontre étrange et perturbante qui donne le ton du roman dont l'écriture encore une fois m'a subjuguée. Qui est donc réellement Darwyne ?
Merci à Colin Niel pour cette replongée dans un environnement qui m'était totalement inconnu il y a peu.
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Une mère admirée malgré qui à travers la crasse quotidienne se répand d'amour pour dieu un fils espère qu'un peu de tendresse rebondira sur lui par intermédiaire
la loyauté du fragile face à la venue au monde
un goût des noces barbares de Yann Queffélec
un enfant nié d'amour ne survit qu'à moitié grillé par l'attente qui jamais ne comble et se transforme psychopathie

Darwyne ou comment je me suis retrouvée plongée dans ma vie d'éduc transposée en Amazonie. Tout y est et tout addictif. Je ne lis pas de roman vie ma vie habituellement mais finalement l'Amazonie (et peut être aussi la pause maladie) emporte le morceau. C'est fluide c'est combatif, c'est très très réaliste sur la situation de protection de l'enfance.
Vous voulez en savoir plus dans un décor jungle ? Foncez
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Voila le nouveau roman de Colin Niel pour cette rentrée littéraire 2022, Darwyne. Une couverture colorée. Un titre énigmatique et évocateur. Je n'ai pas trop lu cet auteur et je me suis dit que ce serait bien de lire son nouveau roman.

S'il est édité au Rouergue noir, ce roman flirte avec la frontière du contemporain et même du fantastique. À la fois drame social et conte écolo, Darwyne met en scène un petit héros, gamin marginal, difforme, handicapé, asocial dont les motivations se révèlent petit à petit.

Ode à la forêt amazonienne, Colin Niel avance masqué. La part sociale est très forte. L'auteur y dénonce la misère des bidonvilles, la difficulté à gérer les violences contre les enfants. Et cette forêt, vrai personnage vivant, prenant, envahissant a sa part dans Darwyne. Pensez au titre et à ce qu'il évoque.

Je dis que Colin Niel avance masqué car in fine, un léger doute sous-jacent à l'histoire laisse planer l'ombre du roman noir. C'est ténu pour un roman de cette taille mais l'intérêt de Darwyne n'est pas dans cela. Roman émouvant, trouble, Darwyne, à mon avis, saura vous surprendre.
Lien : http://livrepoche.fr/darwyne..
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En train de lire « Darwyne » / Colin Niel.
Aux Éditions du Rouergue, août 2022.

Résumé éditeur :

Mathurine travaille à la protection de l'enfance. On lui confie un signalement concernant un garçon de dix ans, légèrement handicapé, Darwyne Massily. C'est à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie, que vivent Darwyne et sa mère Yolanda, une beauté qui collectionne les conquêtes. Malgré des apparences rassurantes, Mathurine a l'intuition que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille. Dans ce roman où s'exprime magistralement sa plume expressive, Colin Niel nous emporte vers l'Amazonie, territoire d'une puissance fantasmagorique qui n'a livré qu'une part infime de ses mystères. Darwyne, l'enfant contrefait qui ferait n'importe quoi pour que sa mère l'aime, s'y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui voudraient qu'il soit comme les autres.

Mon avis : C'est un plaisir de lecture, ce roman.
Assez court (moins de 300 pages), ce qui est une qualité. Un roman court va à l'essentiel, « à l'os ». Aller à l'essentiel ne va pas dire qu'on va bâcler le style, la qualité d'écriture, la structure, la psychologie des personnages ou les dialogues.
Les dialogues par exemple : dans la grande majorité des romans « moyen-mauvais » ou « mauvais-mauvais », ils sont omniprésents, n'ont plus qu'une seule fonction : faire du remplissage. A croire que les auteurs sont encore payés au nombre de signes.
Dans le roman de Colin Niel, ils sont à leur juste place et à leur juste fonction.
Et c'est un tour de force quand on choisit pour personnage principal un enfant handicapé et quasiment mutique.
C'est à partir des dialogues, souvent courts, amenés à petites touches que l'on ressent la solitude et la violence subie par cet enfant.
C'est un roman d'une grande beauté également, avec la présence à la fois mystérieuse, inquiétante et rassurante de cette forêt toute proche de l'enfant. On sait que Colin Niel a vécu en Guyane, qu'il y retourne fréquemment. Et les descriptions de la forêt, de la faune et de la flore sont loin du « plaqué-carte postale » que l'on peut trouver dans d'autres écrits.

Comme je le disais plus haut, je ne l'ai pas fini. Comme il est assez court et que je sais le sentiment de deuil que les lecteurs éprouvent quand ils arrivent au point final, je prends mon temps pour la lecture.
Mais je voulais vraiment te remercier, Colin.
Lien : https://laure.surzur@gmail.com
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