Si ce roman ne manque pas de qualités je ressors néanmoins de cette lecture avec un avis partagé. Je m'attendais à un roman policier pur jus or ce n'est pas le cas, c'est un roman noir certes, mais davantage social que policier à mon goût, il ne prend une tournure policière qu'à la toute fin.
Il y a peu de suspense et de surprises dans ce roman d'atmosphère à l'ambiance dérangeante comportant des scènes parfois sordides.
Pour ce qui est de l'histoire on suit l'enquête sociale menée par une éducatrice spécialisée Mathurine après que la situation préoccupante d'un enfant de 10 ans,
Darwyne, a été signalée par un appel anonyme. L'enfant vit avec sa mère dans un bidonville jouxtant la forêt amazonienne. Voûté, solitaire, la démarche claudicante en raison d'une malformation du pied, cet enfant sauvage fait tout pour se faire oublier.
Dans le cloaque où il réside avec sa mère, un « carbet » minuscule et insalubre, l'étrange
Darwyne a du mal à faire sa place d'autant qu'un défilé de « beaux-pères » entame sa relation avec sa mère Yolanda qui le compare à un animal et s'acharne à le « redresser » « pour son bien ». L'enquête mènera Mathurine au fin fond de la forêt d'Amazonie mais aussi de la noirceur humaine…
Malgré un début prometteur, même si certains passages sont très beaux et les messages sous-jacents intéressants, j'ai trouvé le récit un peu poussif, gangrené par des redondances et des personnages selon moi trop caricaturaux pour être tout à fait crédibles.
Reste à saluer les descriptions marquantes de cette immense et luxuriante jungle, tantôt protectrice, tantôt menaçante, qui fourmille de vie et semble avoir une âme.
Mais aussi l'osmose entre l'écosystème forestier amazonien et
Darwyne en connexion avec plusieurs espèces donnant lieu à de très beaux paragraphes surtout dans les derniers chapitres.
Enfin et surtout plus d'un lecteur sera touché par cet enfant hors norme, peu gâté par la vie mais digne et combatif.