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Christopher Mitten (Illustrateur)
EAN : 9781616556310
104 pages
Dark Horse (05/05/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Cal McDonald's changed . . . and maybe not for the better. Locked away and numbing himself with booze and aspirin, the undead Cal feels the evil consuming him. Will he be able to withstand its pull or will he become the monster war's greatest weapon of destruction?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce récit se déroule après The eyes of Frankenstein (réédité dans Criminal Macabre Omnibus Volume 3) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015, écrits par Steve Niles, dessinés et encrés par Christopher Mitten, avec une mise en couleurs de Michelle Madsen, et des couvertures réalisées par Justin Erickson. Cette histoire n'a pas été rééditée dans un omnibus.

En septembre 1975, un jeune garçon sur une plage s'est amusé à construire un monstre en sable décoré avec des matériaux de récupération. Il s'amuse alors à le détruire avec toute l'énergie de l'enfance. Un vieil homme l'aborde et lui propose de se déshabiller pour qu'il se lave dans l'eau. le jeune garçon lui enfonce un pieu dans l'oeil, tuant net ce pédophile. Il a continué à tuer des monstres toute sa vie. de nos jours un couple se promenant amoureusement dans un parc se retrouve face à 2 diablotins à la peau de bébé toute rose. L'un d'eux, celui en forme de nouveau-né si mignon, leur dérobe leur essence vitale, les laissant morts.

Dans un autre quartier de Los Angeles, Cal McDonald fond du ciel sur sa proie, ses deux revolvers crachant le feu. Il plante un épieu dans le coeur de ce vampire pour faire bonne mesure. Il est chaudement applaudi par Mo'Lock (une goule) et par Adam (le monstre de Frankenstein). Ces deux-là essayent de lui expliquer qu'il a des responsabilités à endosser. Cal McDonald s'énerve en leur indiquant qu'il fait ce qu'il veut. Il va jusqu'à les molester. Après s'être calmé, il rentre chez lui et il trouve l'inspecteur Lou Wheatley devant sa porte. Mais la situation globale dégénère. Les goules ont décidé de se ranger du côté des monstres et de ne plus suivre Mo'Lock ou McDonald. Les 2 poupons continuent de se nourrir et finissent par déclencher une réaction hystérique parmi la populace. Les vampires ne sont pas en reste pour profiter du désordre.

Cal McDonald avait achevé sa transformation à l'issue du tome précédent. Mais visiblement celle-ci a des effets sur son psychisme, en particulier déclencher des accès de rage violente. le titre évoque l'existence d'un troisième enfant, en plus des 2 poupons de l'enfer. Dès le premier épisode, le lecteur assiste au retour de Jason Hemlock (voir tome précédent) à grâce à l'imbécilité d'êtres humains jouant avec un plateau ouija. le lecteur se rappelle que ces récits doivent être pris avec un grain de sel, en gardant à l'esprit que Steve Niles fait l'équilibriste entre une histoire d'horreur premier degré, avec des gros monstres pas beaux, et un second degré jouant sur une forme de décalage avec le personnage du privé dur à cuire, flirtant avec la parodie. Effectivement les 2 poupons (surtout le plus petit) sont trop mignons, on leur donnerait le bon dieu sans confession, et ils se conduisent comme des gros monstres se repaissant d'êtres humains, sans aucun remord, ni même une arrière-pensée. Complètement dans le ton, Christopher Mitten s'amuse à leur donner une apparence bien propre, avec un joli trait fin délimitant leurs formes, et une peau de bébé. Michelle Madsen en rajoute couche avec une couleur de peau, de type chair tendre bien rose, bien élastique. de la même manière, le monstre de Frankenstein (pardon, Adam) dispose d'une morphologie de gros balourd, à la vue basse (c'est d'ailleurs pour ça qu'il cherchait de nouveaux yeux dans un tome précédent).

Le retour de Jason Hemlock sur Terre relève du même registre parodique, avec l'apparence d'une silhouette masculine nue, dont la peau est rouge sang, comme si elle était vraiment constituée de sang. Au cours du récit, il effectue plusieurs transformations en éventrant sa peau, et en cherchant de la matière en dessous, aussi grotesque qu'impossible. le lecteur assiste médusé à plusieurs utilisations de ses ailes par Cal McDonald. À nouveau, il est possible de regarder ça comme du grand n'importe quoi, bien que cet usage et sa représentation présentent une logique sans faille avec le reste du récit. du coup, le lecteur peut effectivement aussi bien s'amuser de ces énormités, que les prendre comme des représentations littérales et simplistes des énergies surnaturelles qui habitent ces créatures. Il sourit franchement en voyant la tête d'une journaliste télé, arrachée par un monstre, alors qu'elle est à l'antenne.

Cette fois-ci c'est la bonne. Après plusieurs fausses alertes, le moment est bel et bien venu de cette grande confrontation finale entre humains, créatures surnaturelles et entités infernales. Bien sûr Cal McDonald a son rôle à jouer dans ce grand carnage. Steve Niles, pas vraiment renommé pour sa subtilité, se lâche vraiment, avec une grande baston généralisée, dans laquelle tout le monde s'en prend à tout le monde, avec le maximum de tripes à l'air. Ça a l'air complètement dérivatif, et complétement gratuit. C'est effectivement complètement dérivatif, par contre le mode d'écriture du scénariste fait que le lecteur s'y retrouve. Steve Niles est adepte d'une construction linéaire avec une intrigue principale. Il n'y a donc aucun risque de se perdre dans l'enchevêtrement d'intrigues secondaires, ou de perdre le fil des motivations, encore moins de perdre de vue l'objectif final. Sur la base de la trame simpliste au cours de laquelle Cal McDonald affronte un ennemi après l'autre et le bat un peu par la force et beaucoup par l'obstination, le scénariste évoque cette guerre généralisée, et la recherche du troisième enfant. le lecteur comprend tout de suite qui est ce troisième enfant, et s'amuse de voir Jason Hemlock faire fausse route. Donc finalement, on ne peut pas dire que l'histoire soit gratuite.

L'histoire est d'autant moins gratuite que Steve Niles a décidé d'étoffer un peu la personnalité de son personnage principal, en évoquant 2 moments de sa vie passée. Bien sûr quand Cal McDonald repense à son passé, il ne le fait pas à la manière du jeune Marcel avec une madeleine. Non, lui déterre le cadavre d'un parent proche pour tailler une bavette avec. Ce moment est aussi inattendu que la conversation s'avère surréaliste et grand guignol. En même temps, c'est totalement logique, car Cal McDonald ne sait plus vers qui se tourner maintenant qu'il a rejoint le camp des monstres, qu'il est vraisemblablement immortel, ou peu s'en faut, et qu'il dispose d'une force brute le mettant à l'abri de la plupart des dangers. Il est donc tout à fait légitime que ce nouvel état le laisse désemparé et qu'il cherche quelqu'un qui puisse lui donner un conseil.

Les tomes précédents ont établi Christopher Mitten comme le dessinateur attitré de la série, et ont fourni des occasions répétées au lecteur pour qu'il s'y habitue. Il retrouve sa manière un peu esquissée de représenter les personnages, s'attachant plus à l'allure globale, qu'au menu détail. Les traits ne présentent pas un beau délié, mais plutôt des irrégularités, et quelques crénelures, et pourtant les formes sont reconnaissables et apparaissent plutôt juste, avec un respect des proportions. Ce mode de représentation donne une impression de dessins réalisés rapidement. Cependant la narration visuelle est très claire et efficace. Par ailleurs le lecteur constate que ce rendu un peu âpre convient parfaitement aux monstres divers et variés. Il est en phase avec la tonalité pour partie premier degré et pour partie moqueuse de Steve Niles. le dessinateur a tout autant conscience que le scénariste que cette histoire n'est pas sérieuse, et assez dérivative de la tradition des films d'horreur.

À chaque ouverture de séquence, Christopher Mitten fait l'effort de planter le décor : une plage, un parc, la terrasse d'un restaurant, un pavillon de banlieue, une façade d'immeuble, une église, une ruelle désaffectée, le pavillon de Cal McDonald, etc. Mais le lecteur se rend vite compte que ce n'est pas une dimension de la narration visuelle qui l'intéresse beaucoup. Dès le premier épisode, il y a une séquence qui se déroule, sans aucun autre arrière-plan que les jolies couleurs de Michelle Madsen, pendant 4 pages. Ce n'est pas si catastrophique que ça, mais ça renforce l'impression d'un film à petit budget, d'une série Z. Cependant, les séquences d'affrontement restent dantesques, avec une forme d'amusement bien réelle.

Ce tome marque peut-être la fin des aventures de Cal McDonald, en tout cas une pause significative Cette phase de la série se termine avec un récit de grande ampleur, placé sous le signe du cynisme de McDonald, et aussi sous celui de ses auteurs D'un côté, ils adoptent une narration à budget contraint, de l'autre Steve Niles a fait des efforts conséquents pour construire une intrigue digne de ce nom et pas un simple squelette, et Christopher Mitten dispose de compétences réelles en matière de construction d'une séquence, et de réalisation de séquence horrifique le lecteur ressort de ce tome le sourire aux lèvres, avec une arrière-pensée quant à la relation père-fils très particulière de cette histoire. Il faut peut-être un peu de temps pour saisir l'approche narrative de Steve Niles dans cette série, mais le jeu en vaut la chandelle et le dernier tiers de la série (omnibus 3 et présent tome) mérite qu'on s'y intéresse pour un amalgame entre privé dur à cuire et surnaturel en toc qui réussit à donner des frissons.
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