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4,2

sur 1560 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
De Gaëlle Nohant j'ai lu tous ses romans. J'aime son style doux et l'atmosphère qu'elle sait créer et je suis admirative du travail effectué pour écrire ses romans.

Le bureau d'éclaircissement des destins est un roman qui se situe en Allemagne à notre époque. Irène, une jeune française est venue s'y installer avec son mari 20 ans plus tôt. Son travail : rechercher les personnes où leurs descendants pour leur restituer des objets volés pendant l'Allemagne nazie.

Un beau récit, un travail de recherche extraordinaire, un univers qui m'était jusqu'alors inconnu : l'international Tracing Service. J'ai appris tout un tas de choses.

Mais une écriture froide et distante qui m'a mise de côté. Ici, ce n'est pas un roman que j'ai lu, mais un documentaire, à la seule différence que les personnages de ce livre sont fictifs. J'ai fait face à une avalanche de données et d'informations qui se sont suivies les unes aux autres sans sentiment. Les prénoms de disparus défilent, les objets perdus aussi. On s'enfonce dans les méandres de l'histoire et il est parfois difficile de savoir où on en est. Un récit construit de façon complexe qui donne le tourni.

Une lecture en demi teinte donc.
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Poussons la porte des archives Arolsen, devenu l'International Tracing Service, accompagnant Irène, enquêtrice méticuleuse du centre de documentation et de recherche de la persécution nazie.

Famille éclatées, enfants volés, individus persécutés, descendants en recherche de souvenirs ou réponses…
Le passé est un cimetière fait de morts aux destins inconnus et d'objets abandonnés. L'enjeu de retrouver les parcours des personnes déplacés ou disparues donne un éclairage nouveau de l'après-guerre, prenant en compte le nouveau contexte géopolitique où se dessine peu à peu la Guerre-Froide.

On peut encore et toujours s'interroger sur la pertinence de personnages fictifs dans le drame absolu de la Shoah. Est-il toujours besoin d'incarner les douleurs humaines du nazisme quand la réalité suffit ? J'ai beaucoup pensé à la démarche plus réaliste de Daniel Adam Mendelsohn avec Les disparus.

Roman d'enquêtes et de mémoire, structuré en chapitres dédiés à quelques exemples de personnes persécutées, perdues ou détachées de leur propre histoire familiale. En évitant néanmoins le piège de l'émotion tout en étant pétri d'humanité, le récit se fait volontiers documentaire et met en lumière une collection inscrite à l'Unesco peu connue du grand public.
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ITS pour International Tracing Service, un acronyme qui désigne l'organisation en charge d'aider les descendants des victimes nazies à retrouver les traces d'un disparu, reconstituer son parcours à l'aide des archives conservées précieusement dans le centre allemand de Bad Arolsen. C'est là que travaille Irène depuis plus de trente ans. Arrivée un peu par hasard dans ce centre, son travail hors du commun a fini par prendre toute la place dans sa vie, d'autant que maintenant son fils vole de ses propres ailes. Elle va s'investir corps et âme dans la nouvelle mission qui lui est confiée, restituer des objets collectés au fil des ans dans les camps aux descendants de leurs propriétaires.
Grâce à la belle plume de Gaëlle Nohant nous partons à la recherche de l'histoire d'une poupée de chiffon ; un pierrot, qui nous mène d'un personnage à l'autre, dans une toile d'araignée soigneusement tissée.
Cette approche des drames dans la période nazie est un angle de vue très original, l'auteure a réalisé de nombreuses recherches, et on l'imagine sans peine comme Irène avoir compulsé de multiples documents pour rédiger cette fiction, qui nous replonge dans la vie dans les camps, les crimes nazis, l'histoire dramatique d'enfants arrachés à leurs familles pour être adoptés par des familles allemandes, …
Cependant, malgré toutes ces qualités, j'avoue avoir décroché par moments de l'histoire, un peu perdue parmi la multitude de personnages, les trop nombreuses ramifications. J'ai trouvé regrettable cette complexité qui m'a mise à distance des émotions et finalement empêche de vraiment donner chair aux personnages. J'aurais aimé une enquête également un peu plus crédible, car à de multiples reprises le hasard fait trop bien les choses et de nombreux voiles se lèvent sur des faits qui remontent à soixante-dix ans. La fin ne m'a pas convaincue non plus, en s'avérant un peu trop facile et feel-good à mon gout.
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Le bureau d'éclaircissement des destins, de Gaëlle Nohant, (Grasset, 2023, 410 pages) est un livre intéressant historiquement puisqu'il raconte l'histoire du centre de documentation concernant les persécutions nazies: l'International Center on Nazi Persecution situé à Bad Arolsen (Arolsen Archives) ou encore jusqu'en 2019, l'ITS (International Tracer Service). Ce sont 26 kilomètres linéaires de documents (environs 30 millions) concernant les victimes du nazisme, déportés, travailleurs forcés, juifs, personnes déplacées etc... J'y ai d'ailleurs retrouvé la carte de mon grand oncle Louis, interné à Natzweiller en 1944 pour faits de résistance et libéré par l'armée américaine.
L'autrice exploite le filon à fond, jusqu'à l'écoeurement.

Elle concocte une intrigue très complexe afin de nous faire découvrir l'histoire du centre, le travail et les destins de multiples personnages. C'est pour ces derniers, à mon sens que le bât blesse! Trop c'est trop ... On s'y perd parfois, souvent j'ai frisé l'overdose. Tout ce qui concerne la guerre, l'après-guerre, la Shoah, les victimes et leurs bourreaux, les camps, les ghettos, les soldats, la guerre, l'exil, l'ami homosexuel, le pétainisme, le divorce, la dépression post-partum, Israël, la Grèce, les enlèvements d'enfants blonds polonais, les expériences médicales dans les camps etc... Je me disais qu'elle avait oublié les bombardements des villes allemandes mais non! Bref, -et ce mot me gène tant les sujets abordés sont graves - , ... tout est exploité!
Chapeau!
Je ne saisis pas bien l'objectif de l'autrice: Ratisser large? Ne pas savoir se limiter? Refuser de creuser l'intrigue et les personnages et choisir d'enfiler les perles et les lieux communs?
J'ai lu ce livre jusqu'à la fin, agacée, me disant que c'était trop facile de conquérir le lecteur en pompant les historiens.
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Irène travaille à l'International Service Tracing, organisme chargé de retracer le sort des victimes des nazis. Après son divorce, la jeune femme a choisi de continuer sa vie en Allemagne, patrie de son mari.
Elle est convoquée dans le bureau de la directrice qui lui confie une mission : trouver les descendants des disparus à qui appartenaient des objets sans valeur et les leur remettre.
Le premier objet sur lequel Irène enquête est une marionnette, ayant appartenu à un enfant.
Le petit-fils d'une ancienne gardienne de camp fait parvenir à l'institut une lettre de sa grand-mère décédée et un médaillon qui appartenait à une femme, assassinée par les nazis.
Les enquêtes d'Irène ne sont que le prétexte à nous parler de vies, certes imaginaires, de personnes disparues, ou de celles qui ont survécu, traînant avec elle un traumatisme qui ne s'effacera jamais.
Pour retrouver les propriétaires de tous ces objets ou leurs descendants, il faudra beaucoup de patience à Irène et à la lectrice que je suis, tant j'ai eu du mal à relier ces histoires les unes aux autres.
Même si j'ai apprécié de retrouver l'écriture de Gaëlle Nohant, j'ai trouvé l'ensemble assez confus.
J'ai pris de nombreuses notes, fait de multiples retours arrière dans ma lecture, cela ne m'a cependant pas suffi pour apprécier pleinement ce roman.

Merci à NetGalley et aux Editions Grasset qui m'ont permis cette lecture en avant-première.
#Lebureaudéclaircissementdesdestins #NetGalleyFrance

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Le bureau d'éclaircissement des destins est basé depuis la fin de la seconde guerre mondiale dans un petit village en Allemagne, Bad Arolsen, dont le passé est clairement nazi. Irène y vit depuis 25 ans et travaille sur les nombreux dossiers encore accumulés et elle recherche, inlassablement encore, une vérité possible sur les disparus des camps. Elle est française, s'est installée là par amour pour un mari qu'elle a quitté, juste enceinte de leur premier enfant. Ce fils unique est d'ailleurs la béquille de sa solitude, mais il grandit, et le véritable moteur d'Irène est le souvenir d'Eva. Une rescapée des camps qui l'accueillit au centre et qui, elle ne raconta jamais ses souvenirs, et qui lui sert de modèle. Irène vit pour ses dossiers, son fils et rien d'autre. 

Le vrai nom du bureau dont s'est inspiré l'autrice est l'International Tracing Service. Depuis sa création, il a connu la modernisation et la numérisation, mais il reste des dossiers et surtout des objets. Des objets de rien,des montres, des agendas, des portefeuilles, des restes de vies modestes. Ils n'ont de valeur que comme dernières traces, des objets revenus de si loin, entreposés dans les locaux comme des reliques que l'on manipule avec des gants. Au début du roman, Irène se voit confier la mission de retrouver les descendants de ceux qui ont tenus ces trésors et qui sans doute en savent si peu sur leurs propriétaires que la tâche est autant de les retrouver que de reconstituer une histoire inconnue. Irène jette son dévolu, un peu au hasard sur un Pierrot blanc, qui comme une poupée russe, cache un numéro d'immatriculation, qui lui même conduit à un pendentif à des lettres qui n'ont pas été lues, à un destin d'homme d'une étonnante résistance, condamné à l'errance par l'impossibilité de l'oubli, d'une femme qui a gardé, jusqu'au bout de l'horreur, une forme de beauté et de bonté quasi mystique. 

Irène retrouve les fils, lève les mystères, reconstruit les parcours, soulève les pierres. On rentre à nouveau dans les camps, sous la tente de Ravensbruck, dans le froid sidérant des crimes nazis. le recours aux objets est riche de romanesque mais finalement, le récit reste assez convenu, peut-être parce que les pistes sont nombreuses et du coup, la plume passe sur chacune. 

On ne peut que valider la démarche documentaire et historique même si l'après guerre qui est le temps de cette histoire ne fut pas forcément celui de la réconciliation et parfois celui de l'oubli hypocrite : la dénazification sommaire, les conséquences de lebensborn, les mensonges des adoptions cachées, les exactions de l'armée soviétique lors de la libération des camps ... Ces "tâches"  ont un écho dans ce livre pour finalement, disparaitre du récit au profit d'une intrigue qui préfère une morale plus humaniste et conscensielle. 
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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Il existe dans une ville du centre de l'Allemagne nommée Bad Arolsen un organisme qui centralise les archives de l'Allemagne nazie et notamment des camps de concentration. Initié par les alliés et d'abord intitulé "International Tracing Service" il avait pour but de retrouver les personnes déplacées pendant la guerre, ce qui n'était pas une mince affaire on l'imagine très bien. C'est le point de départ du nouveau roman de Gaëlle Nohant qui a découvert son existence en 2020, en rapport avec Robert Desnos. Je n'ose penser au choc de l'exposition à de telles archives, à l'atmosphère qui peut régner dans ce lieu situé dans une ville qui fut, ironie de l'histoire, hautement inféodée aux SS. On se situe effectivement au carrefour de milliers de vies, de destins brisés. Ce roman aura ainsi au moins le mérite de faire découvrir ce lieu à ses lecteurs.

Il y a donc à l'origine de ce roman une matière énorme, l'opportunité de parler d'une période moins souvent abordée dans les livres, celle de l'après-guerre, après massacres, après libération. Les familles séparées, des enfants esseulés, sans oublier ceux qui ont été enlevés à leurs parents dans le cadre de la politique de germanisation menée par les nazis. Gaëlle Nohant choisit de l'aborder par le prisme d'une française, Irène, employée dans ce centre depuis une trentaine d'années. C'est le hasard d'un mariage avec un Allemand qui l'a conduite à s'installer dans cette région dans les années 90, à trouver ce travail et à prendre goût aux enquêtes qui l'amènent sur les traces de disparus à la demande des membres d'une famille. Lorsque nous faisons sa connaissance, la directrice vient de lui confier une mission particulière, travailler à partir d'objets sans valeur récupérés dans les camps, des objets qui dorment dans les archives depuis des décennies et qui pourraient éventuellement être rendus à des descendants. C'est à travers les enquêtes d'Irène que nous allons découvrir les destins tragiques et compliqués de plusieurs familles.

Alors, malgré l'importance du sujet et la richesse de la matière, qu'est-ce qui m'a gênée ? Plusieurs choses. D'abord la construction romanesque que j'ai trouvée brouillonne, mêlant tellement d'histoires différentes qu'il est difficile de les suivre, et des coïncidences trop belles pour être crédibles - sans parler de quelques incohérences. On enfile les situations, les faits assénés mais on n'a jamais le temps de s'en imprégner ni de les personnaliser. Je sais bien que le roman est toujours un concentré mais à ce point... La belle-famille tellement "cliché" dans l'évitement voire la négation, le meilleur ami journaliste français qui comme par hasard a aussi remué la boue des familles pétainistes dont la sienne... La révélation de la fin qui vient ajouter une couche à un vase déjà trop plein. Mais le plus ennuyeux est sans doute le manque total d'épaisseur des personnages principaux. Ils sont juste esquissés, si prévisibles, et que dire des interactions entre eux. C'est service minimum, au point qu'en refermant le livre j'avais oublié tous les prénoms. Alors bien sûr il y a des moments poignants liés aux enquêtes et à ce qu'elles mettent en évidence. Comment ne pas être sensible à ces parcours ou ces retrouvailles tronquées par-delà la mort, comment ne pas être choqué par les faits révélés ? C'est sans doute l'effet recherché. Mais moi, ça ne me suffit pas. Peut-être parce que j'ai déjà beaucoup lu sur la période mais pas seulement. Un sujet et des recherches fouillées ne font pas un roman. Il y a des essais ou des documents pour ça. Pourquoi se contenter de cette accumulation mal ficelée, pourquoi ne pas s'attacher à construire de vrais personnages avec de la chair, de ceux qui existent longtemps, qui font vibrer et portent réellement le propos ? Cette lecture m'a parfois mise en colère parce que cette matière méritait tellement mieux que ce titre aux allures feel good et cette trame romanesque grossièrement tissée.

Pourtant, tout le monde va aimer ce roman. L'aime déjà d'après ce que j'ai pu voir. Il y a suffisamment de faits terribles relatés pour secouer le quidam, le sujet le rend quasiment inattaquable et la plupart des lecteurs vont découvrir la réalité et les conséquences de certaines vérités historiques ce que l'on ne peut que saluer. Ce n'est pas parce que tout le monde va l'aimer que c'est un bon roman (encore moins un grand roman comme j'ai pu le lire), et il me laisse à moi un arrière-goût bien amer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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