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Critique de Marti94


Voilà un livre comme je les aime !
« Légende d'un dormeur éveillé » c'est un voyage dans la première partie du 20ème siècle. J'ai choisi la version audio de ce livre et j'ai pris grand plaisir à écouter cette biographie romancée de Robert Desnos écrite par Gaëlle Nohant.
Le très beau titre évoque bien le poète car le dormeur éveillé c'est le terme utilisé par André Breton à l'occasion du film hommage tournée en 1958 sur Robert Desnos.
Il faut dire que le surréalisme fait partie de son histoire et même s'il s'est fâché avec André Breton il a gardé une franche amitié avec un grand nombre de surréalistes comme Jacques Prévert et Paul Eluard.
Il faut dire que Desnos ne cessera pas d'innover en inventant de nouvelles formes de création tout au long de sa vie. Au début de la TSF il va diriger les pièces radiophoniques sur Fantômas dites par Antonin Artaud, écrire une complainte avec une musique de Kurt Weill, exercer le métier de critique mais son désir le plus cher, intraitable, est celui d'être poète.
Et ses proches l'encourageront toujours, conscients de son génie : Man Ray et Kiki de Montparnasse, la chanteuse Yvonne Georges son premier amour rencontrée au boeuf sur le toit, Henri Jeanson, Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, et sa plus grande passion Youki.
Mais la montée du nazisme n'échappe pas à ces artistes lucides, dès les années 30 et la guerre d'Espagne. Desnos trouvera un frère en Garcia Lorca qu'il a rencontré grâce à Pablo Neruda. Sa mort le touchera profondément.
Fou de liberté et haïssant la guerre, il mènera dans le Paris de l'occupation une double vie de poète résistant et de journaliste exposé à la censure hitlérienne. Impliqué dans le réseau Agir il sera déporté en 1944 et je ne peux pas m'empêcher de penser aux vers d'Aragon « Je pense à toi Desnos, qui partit de Compiègne… ».
J'ai été émue d'autant plus que la dernière partie est celle du journal de Yuki qui raconte tout ce qu'elle sait sur sa déportation et sa mort, celle d'un poète inoubliable qui a écrit des poèmes pour les enfants pendant la guerre comme « La fourmi de 18 mètres » et qui aida ses amis déportés avec lui en leur lisant les lignes de la main pour leur donner un avenir... J'en suis encore bouleversée.


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