Qu'est-ce que ça raconte ?
Surface raconte l'histoire d'un Capitaine de la brigade des Stups de Paris, Noémie Chastain. Après une opération de police foireuse, l'officier de police a été grièvement blessé au visage et sa hiérarchie veut l'envoyer sur une voie de garage.
La flic parisienne débarque dans l'Aveyron, dans le village d'Avalone. Cette localité du sud-ouest de la France ne connait aucune activité criminelle depuis des années. Ce qui devait être une mise au vert pour Noémie Chastain ne se déroulera pas comme prévu et elle devra reprendre du service, car une histoire de disparition d'enfants vieille de 25 ans remonte à la
surface … à la
surface du lac.
Ce que j'en ai pensé : Cher Camarade, chers lecteurs, vous avez deviné, je suis un fan absolu d'
Olivier Norek. Cet ancien lieutenant de police vous raconte des histoires avec beaucoup d'authenticité, de réalisme et fait preuve d'une précision chirurgicale. L'auteur a un talent rare qui vous permet de rentrer dans ses romans dès les premières lignes. À chaque nouveau roman, je suis agréablement surpris par sa capacité à se renouveler.
Avec
Surface, nous ne sommes pas dans un roman policier dit classique mais plutôt dans un roman de société où une enquête policière autour d'un cold case est venue se greffer. Avec un titre comme celui-ci, on pourrait également partir sur un philosophique et/ou psychologique. Pour cela, je vais vous donner quelques pistes de réflexion.
Primo, lorsque
Olivier Norek décrit les cicatrices de Noémie Chastain, celles-ci occupent la moitié de son visage et du bout du doigt, on trace sur notre visage ce qu'elles pourraient être. Bien entendu, cela fait peur. Après tout le visage est la partie de notre corps où toutes nos émotions transparaissent. Imaginez comment les émotions peuvent-elles transparaître ? Secundo, la
surface ne désigne pas simplement celle du lac où le premier cadavre a été retrouvé mais tous les mystères que les gens cachent au plus profond d'eux.
À travers la lecture, vous allez percevoir tout le génie de l'auteur. Sa parfaite maîtrise des éléments de suspens tout comme sa manière de manipuler nos émotions. Avec
Surface, vous avez l'un des meilleurs romans de l'année. Personnellement, il sera très bien classé dans mon top 5 de fin d'année. Avec ce roman, nous abordons la reconstruction physique et psychologique d'un personnage. Un personnage pour lequel on vibre ou on pleure à chaque page. Un personnage qui est le parfait reflet du lecteur. Mention spécial pour le chapitre 27 qui a réussi le tour de force de faire pleureur.
Touchons un mot de l'enquête. Si celle-ci est jalonnée de rebondissements jusqu'à la dernière page. J'ai été agréablement surpris par la découverte de la méthode de travail de la brigade fluviale. La plongée dans le lac d'Avalone vous fera penser aux sorties dans l'espace de Gravity et au sentiment d'angoisse qui va avec.
En dehors des exploits de la brigade fluviale, l'enquête se présente comme un retour aux sources en matière de méthode policière. Depuis 10 ou 15 ans, nous sommes habitués de voir les progrès techniques et scientifiques mais ici, c'est le retour de l'instinct ou du flair du policier. Appelons ça comme on veut. Certains lecteurs diront que c'est aussi le retour du roman de terroir, si on peut s'exprimer comme cela.
Qui a dit que le polar était un sous-genre de la littérature ? En tant que fervent défenseur de la littérature de l'imaginaire,
Surface est un merveilleux roman qui va vous faire vibrer, qui va vous retourner. Un véritable page-turner qui va vous envoyer dans les méandres de l'esprit humain. Une fois que vous qui aurez goûté le reste vous semblera fade, alors ne tardez pas à vous le procurer et à faire de même avec les autres romans d'Olvier Norek.