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sur 2394 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Amélie Nothomb, née en 1967 à Kōbe au Japon, est une écrivaine belge francophone qui partage sa vie entre la France et la Belgique. Paru en 2012, Barbe bleue est son dernier roman.
Le titre l'indique et Amélie Nothomb ne cherche pas à finasser, elle nous propose avec ce nouveau roman, une version toute personnelle du fameux conte de Charles Perrault.
Son excellence Don Elemirio Nibal y Milcar, vieux beau d'origine espagnole mais seulement âgé de quarante quatre ans, sous-loue une vaste chambre de son hôtel particulier. de nombreuses femmes se pressent pour répondre à l'annonce, attirées par la réputation sulfureuse du propriétaire, les huit précédentes colocataires ayant mystérieusement disparu, mais c'est Saturnine Puissant, vingt-cinq ans, ignorant tout de la situation jusqu'alors, qui est choisie.
La demeure est grande, la chambre plus que confortable et le loyer particulièrement modique au regard des lieux et du chic quartier parisien. Elle aura tout loisir d'y circuler, voire de dîner avec le propriétaire mais il lui est interdit d'entrer dans une pièce bien particulière et qui n'est pas fermée à clé comme le lui précise son hôte. le Grand d'Espagne loge ici seul, avec Melaine son domestique, Hilarion Grivelan le secrétaire et le chauffeur.
Une fois les bases posées, relativement proches dans les grandes lignes de celles du conte homonyme, Amélie Nothomb entre en jeu et déploie sa propre vision de l'affaire. Un roman tout en dialogues, finalement assez proche du théâtre, une sorte de huis-clos où vont s'affronter Don Elemirio et Saturnine en une joute intellectuelle. La demoiselle mène les débats, criant haut et fort qu'elle ne craint pas son logeur, le poussant à s'expliquer sur ce qui est advenu à ses locataires disparues.
Un jeu du chat et de la souris où l'on manie les paradoxes, on lâche des demi-vérités. Ces conversations menées tambour battant vont finir par les rapprocher, et si Elemirio suit son plan sans faillir depuis le début, c'est Saturnine qui succombera contre toute attente à la passion. Pour autant le roman n'est pas encore terminé et je vous laisse découvrir la fin ultime.
Il y a un ton très particulier chez Amélie Nothomb qui rend ses lecteurs accro à ses livres et à son univers. le style est toujours enlevé, pétillant comme ce champagne dont elle vante couramment les mérites, « vous qui êtes obsédé par l'or, ne savez-vous pas que le champagne en est la version fluide ? ». L'humour et la dérision en rendent la lecture joyeuse, même si comme ici le lecteur est en droit d'attendre une mort annoncée, avant le point final.
Et au milieu de ce gentil délire où l'on ne s'encombre pas de crédibilité, il y a toujours ce regard original de l'écrivaine qui laisse entrevoir la possibilité de choses cachées sous les faits les plus banaux. Ajoutez à cela, un nuage de culture finement disséminée dans le texte et de réflexions profondes et intéressantes livrées en une courte phrase (le rôle de la photographie, de l'ascèse, l'importance des couleurs, quel est la juste frontière entre l'aimée et soi, etc.).
Je crois avoir cité tout ce qui fait qu'on a entre les mains un bon petit roman.
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Le résumé est très limité, pourtant, tout est dit dans les premières phrases du livre : don Elemirio Nibal y Milcar cherche une nouvelle colocataire. Il en a 8 précédemment et les 8 ont disparu ... Saturnine est la neuvième...

Ce livre m'a beaucoup fait penser au "fait du prince" que j'ai beaucoup apprécié (tandis que j'ai détesté "Tuer le père", son précédent livre temporellement parlant), de par le fait que l'on est un peu pris au jeu de "l'enquête".

Avec à peine 170 pages et quasiment que du dialogue se livre se lit très très vite (certes c'est une habitude avec Amélie Nothomb me direz vous).

Concernant les personnages je ne peux rien dire puisque, as even, Amélie Nothomb ne les approfondit pas.

Pour une fois, je ne suis pas déçue par la fin, comme je le suis habituellement dans les romans d'Amélie Nothomb. Souvent j'ai l'impression que ses romans n'aboutissent à rien, que la fin est lâchée comme ça, sans raison et surtout sans aucun sens. Mais dans celui ci ce n'est pas le cas.


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Saturnine Puissant, 25 ans, est une jeune belge travaillant comme remplaçante à l'école du Louvre. En quête d'une colocation, elle déniche l'annonce idéale et emménage pour une somme dérisoire dans l'hôtel particulier de Don Elemirio Nibel y Milcar, un espagnol excentrique de 44 ans. La rumeur court que ses huit colocataires précédentes ont mystérieusement disparu, mais rien n'effraie Saturnine, et surtout pas les ragots…
Cet homme singulier, extrêmement pieux, quasi mystique et habitué à vivre en ermite intrigue tout de suite la jeune femme. Elle est fascinée par la richesse et le luxe ostentatoire de l'appartement, mais plus encore par cette mystérieuse porte noire dont il lui a interdit l'accès… Saturnine saura-t-elle résister à la tentation ?
Voilà des années que je n'avais pas lu un livre d'Amélie Nothomb, trouvant de plus en plus souvent ses romans superficiels et bâclés. Mais voilà que j'ai été intriguée par le titre de son nouveau texte… « Barbe bleue » ? S'attaquerait-elle au célèbre conte de Perrault ? Effectivement, on retrouve tous les ingrédients du genre : la richesse, le faste, en opposition à la pauvreté, le mystère des disparitions, la notion d'interdit et le danger qui plane au-dessus de l'héroïne. Tous ces éléments créent une atmosphère fantastique au texte et contribuent au plaisir de lecture. Par ailleurs, j'ai eu l'impression de replonger dans le premier roman de l'auteur : « L'hygiène de l'assassin » avec ce face à face plein de répartie entre une jeune femme brillante et un homme solitaire et repoussant mais qui exerce une irrésistible attraction… Néanmoins, ce que je reproche à l'auteur, c'est de ne pas se renouveler. Certes, les romans d'Amélie Nothomb sont plaisants, ils se lisent bien, mais j'ai toujours cette impression d'inachevé qui me frustre et c'est dommage…
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Saturnine a répondu à une annonce pour une collocation. Dans les beaux quartiers de Paris, un hôtel particulier, pour cinq cents euros de loyer, quarante mètres carré de chambre, la proposition est irrésistible, même si elle paraît louche. L'attente pour se présenter et déposer le dossier est longue… Des femmes sophistiquées, tout le contraire de Saturnine, sont à la file. Sa voisine pour passer le temps, se permet alors quelques indiscrétions… Comment ? vous ne savez pas ?! Mais si nous sommes toutes là, c'est pour voir le maître des lieux ! Il aurait tué ses huit colocataires précédentes. Il ne sort pas, personne ne l'a vu, ses femmes ont disparu, il est riche, très riche, il s'appelle don Elemirio Nibal y Milcar, il doit être follement séduisant, mais si inquiétant aussi !…

« Calme-toi, se dit-elle. Ne te soucie pas de ces ragots ridicules. Tu es là pour l'appartement, point final. »

Lorsque Saturnine comparaît à son tour, elle découvre un homme altier d'une quarantaine d'années, un teint blême, le regard absent, déprimé. En une brève salutation, une confrontation assez insignifiante, elle est sélectionnée. La chambre est à elle.

« - Bonjour, mademoiselle. Je suis don Elemirio Nibal y Milcar, j'ai quarante-quatre ans.
– Je m'appelle Saturnine Puissant, j'ai vingt-cinq ans. J'effectue un remplacement à l'Ecole du Louvre.
Elle dit cela avec fierté. Pour une Belge de son âge, un tel poste était inespéré, même à titre temporaire.
– La chambre est à vous, affirma l'homme. »

Dans un premier temps, elle n'explore de l'appartement que les principales pièces. Tout lui est accessible sauf une chambre. Antre noir pour les travaux photographiques de don Elemirio, cette pièce est interdite d'accès, sous peine de sanction. Autre lieu où son locataire exerce son talent, la cuisine. Pour sa première soirée, l'hidalgo la convie à partager sa table afin de sympathiser et se dévoiler un peu plus…
Lui… ça fait vingt ans qu'il ne sort pas. Depuis la mort de ses parents. Ermite, il passe son temps à lire des livres sur l'inquisition, à recevoir le prêtre pour la messe du matin, à cuisiner les mets les plus fins…
Elle… jeune Belge venue enseigner à l'Ecole du Louvre.
Très vite, la conversation se transforme en un duel de palabres. le mordant de Saturnine séduit don Elemirio. Les sujets de discorde sont des attraits désirables, d'autres, plaisirs des sens, sont conjoints. Sur une coupe de champagne, la soirée se conclut par une déclaration… « Extase amoureuse ».

Saturnine ne tombera pas amoureuse. Elle est consciente d'un malaise. Elle est bien trop indépendante. Elle se moque de cet aristocrate, de sa religion, de sa fortune, de ses fantasmes, des suspicions… Non, elle ne l'aime pas. Non… mais si cela devait se passer, finirait-elle comme les autres disparues ?

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Tous les ans, les livres d'Amélie Nothomb charrient des critiques élogieuses, objectives ou sévères. On peut dire que cette demoiselle ne passe pas inaperçue et que ses histoires sont atypiques. Fidèle dès son premier livre, depuis trois ans j'étais déçue. Une déconvenue qui restait quand même bienveillante car j'aime le personnage.
Avec ce livre, conte macabre qui reprend le mythe de Barbe Bleue, on lit du loufoque, de l'absurdité, de la déraison, de l'amour, des passions et du funèbre. Certaines cocasseries sont des coquetteries… les mots sont choisis et embellissent les joutes dialoguées.
Pas à pas, l'histoire se développe et prend la moelle du conte de Perrault. Mais est-ce vraiment une adaptation rebattue et impersonnelle ? Oh que non ! Une volte surprend et remanie l'histoire. Les mondes basculent et rendent une modernité au récit.
Alors que le précédent livre m'avait semblé bâclé et orphelin de quelques pages supplémentaires, j'ai trouvé les 170 pages de ce roman justement équilibrées.
Nothomb fait du Nothomb ? Oui, et j'aime bien ! Si j'en juge son sourire mutin et son oeil canaille, je pense qu'elle a dû s'amuser à jouer les deux rôles. Mais qui est réellement le diable inquisiteur ?
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A. Nothomb reprend le conte de C. Perrault et le modernise. Ainsi, Don Elemirio, dit Barbe Bleue, choisit sa nouvelle colocataire, Saturnine, après avoir fait disparaitre les 8 précédentes. Comme dans le conte, on retrouve la fameuse pièce dans laquelle la jeune femme ne doit absolument pas entrer. Elle finira pas y pénétrer mais avec l'assentiment de son futur bourreau, car celui-ci est tombé sur un os : Saturnine est une femme de tête, forte, qui lui tient la dragée haute. Amélie Nothomb n'hésite pas à modifier l'issue de cette histoire, Saturnine ne mourra pas et nous étourdit avec de nombreuses références littéraires, bibliques, ésotériques dont il est un peu difficile de comprendre les portées. En effet, nos 2 personnages, Don Elemirio et Saturnine sont 2 érudits dont les joutes verbales sont parfois plutôt obscures. On y parle aussi champagne, on apprend ainsi qu'il existe des bouteilles à 2500 € pièce, photographie, haute couture, cuisine, Inquisition et bien plus. le style n'est pas compliqué, ça se lit rapidement, parfois le cynisme de Don Elemirio est plutôt jubilatoire, sa "victime" a beaucoup de répondant...Distrayant.
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Mon deuxième livre d' Amélie Nothomb et autant j'ai apprécié Premier sang, autant là, j'ai été mal à l' aise.
Je me sentais étouffée par ce livre à seulement deux personnages la plupart du temps et l'atmosphère qui régnait.
Je n'ai rssenti aucune affinité avec Saturnine, ni avec Don Elemirio, noble espagnol d'une quarantaine d'années, et qui ne sort plus depuis vingt ans!
Saturnine devient sa neuvième colocataire, car les précédentes ont disparu; jalais un corps n'a été retrouvé, elles ont donc simplement disparu.
Il y a des joutes verbales entre Saturnine et Don Elemirio et Saturnine apprécie le champagne. et ne doit surtout pas entrer dans la pièce interdite, la chambre noire, là où sont développées les photos de Don Elemirio.
Atmosphère pesante, peur de ce qui va se passer, ça fiche la trouille et la fin n'est pas mieux à mon avis.
Une chose est sûre, j'ai vraiment du mal avec l'auteure.
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Une histoire d'amour impossible à la Nothomb.

Cette fois-ci, on apprend le secret dans un couple.

Au-delà de l'amour, selon Dom Elemirio Nibal y Milcar, il y a toujours le devoir de respecter l'autre et son jardin secret.
Dans ce cas, certes il y a une question de femmes disparues, après avoir pénétré la chambre noire.

Mais la question est telle : en couple, jusqu'où va le partage ?
Cela repose sûrement sur les besoin de chacun et le respect de soi-même.

Se respecter et s'aimer impose-t-il de poser des limites dans son couple ?

N'a-t-on pas tous besoin d'un peu de recul et de solitude de temps en temps pour continuer à aimer l'autre ?
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Tout petit roman, lu le temps d'un vol entre Paris et Toulouse ... 

Saturnine, jeune belge professeur à l'école du Louvre, cherche une colocation qui lui évitera les longs trajets depuis la lointaine banlieue où vit l'amie qui l'héberge.

Pour 500€ mensuels, elle obtient la jouissance d'une chambre dans un luxueux appartement du VIIème arrondissement où réside un noble espagnol assez excentrique ... 

Il ne sort jamais de chez lui, cuisine comme un grand chef, coud comme une première main de grand couturier mais ... refuse catégoriquement l'accès à une pièce interdite ... 

Un roman qui revisite le conte de Barbe-bleue, où comme dans l'oeuvre originale, la neuvième femme aura le dernier mot ! 

Un petit roman léger qui m'a divertie mais qui ne restera pas longtemps dans ma mémoire ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Quoi de mieux après une lecture longue et prenante qu'une lecture qui tranche dans le vif ?!
Amélie Nothomb est décidément un prodige de la littérature française
Dans "Barbe Bleue" elle réussit à transmettre l'envie de poursuivre malgré un texte lourd et complexe. le désir de connaître la suite des échanges de Saturnine avec Don Elemirio est plus fort à chaque page tournée... Et surtout qu'en est il des on-dit ?
Malgré une très bonne écriture, les deux dernières pages ont été décevantes à mon goût. J'espérais plus grandiose, moins simple.
Que le final soit a l'image des discussions des personnages.
Plus complexe
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Saturnine une jeune belge qui enseigne à l'Ecole du Louvre n'en peut plus de squatter dans le minuscule appartement de sa copine à Marne la Vallée, alors quand elle voit cette annonce pour une colocation dans un hôtel particulier parisien elle ne peut pas résister.
Mais voila il n'y a pas que l'hôtel qui soit particulier, son propriétaire Don Elemirio Nibal y Milcar l'est plus encore, un noble espagnol dont les 8 épouses ont mystérieusement disparu....
Saturnine peut aller à sa guise dans l'hôtel particulier, une pièce lui est cependant interdite : la chambre noire.
Cette pièce recèle t-elle les secrets de la disparition des femmes du maître des lieux ?
Saturnine n'a pas l'intention de se laisser faire et elle fait même tout pour en découdre avec Don Elemirio au cours de leurs conversations.
Que finira par découvrir Saturnine ?
Une fin surprenante à laquelle j'avoue je ne m'attendais pas....
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