L'auteur commence par nous parler d'un archipel océanien, nommé Vanuatu, afin de nous faire saisir le titre de son livre. Au Vanuatu, les habitants ne connaissent pas la faim. La nourriture est abondante, il suffit de peu d'efforts pour en trouver. Or la faim – la psychanalyse sait nous le rappeler – est le moteur du désir. le jeune enfant, faisant l'expérience du manque (la faim physiologique ainsi que la faim symbolique), entre dans la sphère du désir. Et à son tour, le désir nous emmène dans un monde fait d'imaginaire, de création, d'un esprit de quête et de conquête. En somme, c'est parce que nous avons faim que nous créons, inventons, partons à la conquête d'autres mondes, bref, que nous vivons, mus par l'insatiable désir. « La championne du ventre vide, c'est la Chine. […] Existe-t-il civilisation plus brillante, plus ingénieuse ? Les Chinois ont tout inventé, tout pensé, tout compris, tout osé. Etudier la Chine, c'est étudier l'intelligence » (p. 17.)
Donc, c'est parce qu'
Amélie Nothomb a eu – et a toujours – faim qu'elle est restée curieuse, vive, alerte, qu'elle a pensé son histoire, sa biographie, et qu'elle nous la livre dans cet ouvrage.
J'ai beaucoup aimé les deux parties du livre. La première m'a fait revisiter, de manière originale, les apports de la psychanalyse, à travers le concept de faim. La seconde m'a permis de me familiariser avec l'enfance et l'adolescence d'
Amélie Nothomb, dont le style précis et le trait humoristique m'ont enchantée.