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3,59

sur 1802 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec avidité que j'ai lu cet ouvrage d'Amélie Nothomb.
Je ne suis pas déçue de cette première lecture découverte d'une auteure que j'avais jusque là snobée pour de multiples et fallacieuses raisons: son hypermédiatisation sans doute et son côté déjanté: "je me la joue un tantinet sorcière". Bon passons au roman, belle autobiographie de son enfance jusqu'au moment où elle se lance dans l'écriture, quand elle retrouve son Japon bien aimé.
Enfant surdouée, le passage à l'adolescence est une bien dure épreuve, Amélie parle sans fausse pudeur de son alcoolisme infantile, de son anorexie entre treize et quinze ans, et même si les mots sont crus ils ne sont jamais vulgaires!
J'ai trouvé l'écriture de cet ouvrage très fine et fluide, elle a à la fois la douceur des perles de rivière et le vrombissement d'une cascade de montagne.
Un excellent moment de lecture et une bien belle rencontre, il me tarde de découvrir d'autres ouvrages d'Amélie Nothomb!
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Dans « Biographie de la faim », Amélie Nothomb décortique sous le prisme de la faim son univers, et l'univers tout court. Un parti pris loufoque pour raconter son enfance de fille de diplomate aux 4 coins du monde. Dis-moi quelle est ta faim, je te dirai qui tu es. Dis-moi de quoi ton peuple a faim, je te dirai quel pays tu es. Un pitch un peu dingue ? En fait, il est surtout très digne d'Amélie Nothomb.

Elle me plaît bien cette idée de dérouler ainsi le fil d'une vie, en contant son alimentation, ses besoins et désirs au sein de la cellule familiale ou son appétence pour la connaissance. L'auteure est une créature qui cultive une farfelue vision des choses et son grain de folie vous attend en embuscade à chaque ponctuation. Soyez donc prévenus.

Moi qui m'étais un peu ennuyée avec les derniers opus, j'ai démarré ce roman en me demandant : suis-je lassée de son excentrique plume ? Je me disais que sa folie ne savait plus me surprendre, qu'avec l'âge, l'araignée que j'élève (précieusement) au plafond de mon crâne avait appris à narguer la sienne…
Mais avec « Biographie de la faim » je retrouve l'excitation des premiers romans. le plaisir revenu, j'avale goulûment les mots, je dévore les pages, Amélie me donne envie de chocolat, d'ivresse, d'ailleurs, de frasques, elle réveille mon esprit fantasque. Elle conte une enfance à part, à son image. Impossible de se projeter. Au fond, qu'importe, elle m'emmène sur des terres inconnues, fantaisistes, improbables. du Japon qu'elle chérit tant, à Pékin, au Bangladesh, à New-York… Avec son verbe flamboyant, son surprenant talent, l'auteure épluche sa faim de sucre, de chocolat, de spéculoos, d'eau ou d'alcool. de l'excès à la privation, ses « troubles » alimentaires ont la saveur d'une géopolitique réinventée par une enfant terrible. Pile c'est tragique, face diablement joyeux. Et enfin l'adolescente découvre la gourmandise suprême : le roman à lire ou à écrire…

Un seul petit bémol, il m'est arrivée de ressentir une certaine gêne devant sa provocante excentricité, cette posture est littéraire avant tout mais surtout si adulte ! Donc pas toujours identifiable à l'enfant qu'elle raconte.

Ne cherchez pas trop de sens à mes lignes. Telle sa biographie, ma chronique n'a de sens que si vous décidez de parler à mon araignée. Un humble hommage Dame Amélie…
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La faim est la constante de l'enfance et de l'adolescence d'Amélie Nothomb : faim de découvertes, de vie, de connaissances, d'ivresse, de nourriture divine et spirituelle, refus de la faim, douleur de la faim, souvenirs de l'appétit parfois salvateur, parfois destructeur…La faim, c'est ce sentiment universel qui nous relie tous.

Biographie de la faim est probablement un de mes livres préférés d'Amélie Nothomb. Un régal à lire, une écriture délicate, vive et posée en même temps, qui dégage une grande puissance poétique. Comme toujours, Amélie Nothomb me surprend. On commence ses ouvrages comme on engage spontanément une conversation chaleureuse à un moment inattendu avec un inconnu : une digression, ici sur le Vanuatu, pays qui n'a jamais connu la faim. On ne sait pas vers quoi ça va nous mener, mais on sait dès les premiers mots qu'on va savourer l'instant. Souvent évoquée dans ses livres, la nourriture est un sujet fort de l'auteur, qui entretient une relation sensuelle et parfois ambiguë avec elle. Dans cette oeuvre, l'auteur relate son appétit gargantuesque pour toutes les choses de la vie, une faim féroce et inextinguible pour le monde et la volonté de le comprendre. La faim, qui alimente nos rêves et nos existences, qui est pour l'auteur un moteur de l'être et des sociétés : «toute nation est une équation qui s'articule autour de la faim».

Cet ouvrage est un voyage : au sens propre, bien sûr, car Amélie, nous conduit dans ses souvenirs qui se sont construits beaucoup en Asie (Japon, Chine, Bangladesh), mais aussi aux États-Unis, notamment dans la grande pomme. Mais c'est davantage encore un voyage intérieur où l'auteur ravive la flamme de ses émotions passées, de son vécu, de ses questionnements, mariant le recul des années et le prisme du regard de l'adulte à une innocence toute enfantine par moments. Avec authenticité, parfois légèreté elle se livre et évoque cette partie de sa vie. Enfant surdouée, sa vie prend un tournant au moment de l'adolescence et elle évoque les passages douloureux de cette époque : un viol non prononcé directement mais décrit par métaphore (un des passages qui m'a serré la gorge), l'anorexie, le combat contre ce corps qu'elle n'aime pas voir grandir.
Mais beaucoup de joie aussi : celle de ses années à New York (« la liesse ! » en dit-elle, je comprends son exaltation !), des moments passés avec sa soeur adorée et leurs festins de lectures partagés ensemble, sa gourmandise, surtout de sucre (source il est vrai parfois aussi de frustration face aux interdits), une pulsion de vie qui se transmet dans son récit d'un bout à l'autre.
Et en fil conducteur, des réflexions sur la nostalgie du Japon, sur la Chine maoïste et les horreurs qui s'y perpétraient, qu'elle ne comprenait pas toujours au vu de son jeune âge mais un climat pesant qu'elle pouvait ressentir, tout comme l'horreur de la misère au Bangladesh soulevait son coeur. Car le père d'Amélie était diplomate et son métier a beaucoup fait voyager l'auteur qui a conscience qu'au milieu de tant de misère, c'était une personne privilégié, qui a notamment de par sa curiosité, son entourage et son contexte de vie, pu développer des connaissances et un regard aiguisé sur le monde. Autobiographie donc, mais aussi ouvrage de réflexion sur notre rapport à la faim, question de survie, d'existence, de désir.

Amélie Nothomb signe ici un roman captivant, où on ne sait pas toujours où l'on va atterrir au fil des pages mais qui se révèle être une promenade fort agréable, où elle dévoile de nombreux aspects de sa personnalité dans une prose tour à tour passionnée,caustique, légère, grave et douce. On croit s'entretenir avec elle tout au long de cette lecture et on se peut s'empêcher de se sentir nous aussi envahi par cette faim qui la talonne et la rend si vivante.


Lien : http://wp.me/p12Kl4-CJ
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Château Mercier, Sierre, Valais, Suisse - Lundi 28 janvier 2019
Dans ce lieu mythique surplombant la petite ville valaisanne, Amélie Nothomb a donné rendez-vous à son public et aux curieux du coin.
Les places sont limitées. Mais la chance m'a souri et c'est impatiente que j'ai pris place dans la salle à manger du Château centenaire pour cette rencontre littéraire hors du commun.
Amélie Nothomb, invitée par la journaliste Manuella Maury, s'est prêtée à un dialogue lumineux, enrichi d'extraits de "Biographie de la faim" lus par la comédienne Olivia Seigne.
Il n'a fallu qu'une minute pour que je sois complètement sous le charme de cette soirée hors du temps, de cette Amélie Nothomb se livrant sans faux-semblant, humblement, de cette biographie puissante, de ces trois femmes exceptionnelles, réunies pour nous faire vivre les plus belles des émotions.
Une soirée qui restera gravée dans ma mémoire.

Un mois plus tard, je décide de me plonger dans la lecture de ce roman autobiographique émouvant qui décrit avec pudeur et violence les soifs et les faims spirituelles et corporelles de cette Amélie-enfant si sensible, si éveillée et déjà capable d'un discernement hors du commun.
Et la magie a opéré à nouveau.
Plus qu'un livre, cet ouvrage est une parcelle de vie palpitante, tendre, douloureuse, émouvante, riche qui a fait jaillir en moi de nombreux émois, questionnements et envies de partage.
Un livre, une rencontre qui resteront à jamais gravés dans mon coeur.
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Mon deuxième Amélie Nothomb après Attentat. Et pas mon dernier.

Biographie de la faim est un voyage.

Un voyage qui commence une digression consacrée à Vanuatu, le pays qui n'a jamais connu la faim, la vraie.

De cette digression, elle conclut que Vanuatu est "l'expression géographique de [s]on contraire" et qu'il n'y a rien de plus terrible que de ne pas connaître la faim.

"La faim, c'est moi. (...) Par faim, j'entends ce manque effroyable de l'être entier, ce vide tenaillant, cette aspiration non tant à l'utopique plénitude qu'à la simple réalité : là où il n'y a rien, j'implore qu'il y ait quelque chose."

S'ensuit un voyage autour du monde au gré des postes de son père diplomate, raconté avec la candeur et l'humour décapant de la petite fille puis de l'adolescente : le Japon, la Chine, New-York, le Bangladesh.

Amélie a toujours faim. Faim d'apprendre, de comprendre, les us et coutumes des pays dans lesquels elle vit, les comportements des adultes qu'elle trouve bien immatures...

Autobiographique, ce bref ouvrage traite aussi, sans avoir l'air d'y toucher, à des sujets graves comme son alcoolisme ou son anorexie d'adolescente.

Une lecture comme aucune autre. Rafraîchissante, divertissante, drôle, caustique, instructive...bref, du Nothomb !
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Roman autobiographique où elle explore la faim sous diverses facettes, Biographie de la faim se situe entre Métaphysique des tubes et Stupeur et tremblements. La petite Amélie doit quitter son Japon tant aimé pour la Chine, du fait des déplacements de son père diplomate. La famille vivra ensuite à New York, ainsi qu'au Bangladesh entre autres. Jeune adulte, elle fera des études en Belgique, où elle se mettra à écrire plus sérieusement, avant de retourner au Japon. Elle nous fait voyager avec elle, au gré de ses expériences, tantôt bonnes, tantôt douloureuses, et de ses réflexions, avec la même intelligence et érudition que nous lui connaissons, et le même humour noir. Une vie hors du commun pour une personnalité singulière. Relecture, je l'ai apprécié davantage qu'au moment de sa sortie, peut-être du fait de ses aspects psychologiques, les origines de son anorexie et de sa haine de soi.
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Après Métaphysique des tubes, qui parle des trois premières années de la vie d’Amélie Nothomb, ce texte continue le récit de son enfance puis de son adolescence marquées par la faim qui l'a étreinte dès son plus jeune âge. Faim d'amour, de liberté, de beauté ...
Après avoir connu l'état divin la petite fille doit redescendre sur terre en devenant un simple pissenlit belge. Pire, elle est chassée du paradis. Elle doit quitter le Japon qu'elle aime tant et sa tendre nounou Nishio-san. Son père diplomate est muté et entraîne sa famille en Chine, aux USA, au Bangladesh,en Birmanie. A travers ces voyages la petite fille va pouvoir nourrir son féroce appétit des choses de ce monde mais cette boulimie se transformera en anorexie à la suite d'un traumatisme subi pendant l'adolescence. Ce sont alors les livres qui deviendront sa nourriture et l'aideront à tenir debout.

J'ai apprécié l'écriture simple et malicieuse, sans effets de plume grandiloquents en complet contraste avec la personnalité théâtrale de l'auteur. Elle sait à merveille nous faire partager la jubilation de ses moments de plaisir.
Par contre je n'ai pas du tout compris la nécessité de la trop longue et un peu fumeuse introduction dans laquelle Amélie Nothomb cherche à démontrer que la faim est la plus haute identité des peuples, et que «toute nation est une équation qui s'articule autour de la faim» C'est inutile, si elle a faim c'est son droit le plus strict, pas besoin de se justifier!
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Ce roman retrace-t-il l'évolution des comportement alimentaires de l'auteur au cours de son enfance comme le laisse penser le titre ? Ou retrace-t-il les difficultés de la vie d'enfants de diplomates confrontés à des changements incessants ? J'opterais plutôt pour cette deuxième option. Et on s'aperçoit que cette mobilité souvent présentée comme une formidable ouverture cache aussi un terrible isolement pour les enfants qui y sont confrontés.
Même si le sujet est grave, l'écriture dynamique et l'humour d'Amélie Nothomb en font un roman pas déplaisant.
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Bien sûr, j'avais vu à la télévision l'adaptation cinématographique de "stupeur et tremblements", que j'avais beaucoup appréciée, notamment pour le ton humoristique qui s'en dégageait, mais je n'avais encore rien lu d'Amélie Nothomb.
C'est en regardant une master class dont elle était l'invitée d'honneur que j'ai eu envie de lire un de ses livres. Je disposais dans ma bibliothèque d'un de ses ouvrages, ça tombait bien.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai vite compris que toutes ses publications racontaient des périodes différentes de sa vie.
J'ai retrouvé dans celle-ci l'humour et l'érudition qui m'ont séduit en l'écoutant et en visionnant le film. Je n'ai pas pu lâcher ce livre de 240 pages, fait de chapitres courts, car il nous entraîne dans les différents états d'évolution psychologique et géographique de l'auteure, de sa petite enfance à l'âge adulte, si tant est qu'il y en ait un.
J'ai beaucoup aimé cette lecture car je suis entré en empathie avec elle et que j'ai eu l'impression de la comprendre alors que mon parcours de vie est très éloigné du sien.
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Souvenirs d'une enfance à partir de 3 ans : de Vanuatu, au Japon, en Chine , à New York puis au Bangladesh, tant de voyages liés à son père diplomate. Sa relation avec la nourriture reliée aussi aux lieux .Cette envie de manger , cette envie de boire de l'eau à outrance : la potomanie.
J'ai cette sensation qu'Amélie Nothomb est très proche de son père , et de sa soeur. Un beau roman sur les individus , la faim, sur les excès; c'est un livre très intime.
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