Livre étrange, qui semble avoir oscillé entre plusieurs directions avant de choisir de s'engager dans la voie d'une interview divinatoire basée sur la seule lecture des ouvrages d'un écrivain...
Après quatre entretiens entre autant de journalistes et le grand
Prix Nobel de littérature, M. Tach, une journaliste réussit enfin à triompher du mépris de celui-ci et l'enrôle dans un piège subtilement mené… Cette partie est certainement celle dans laquelle
Amélie Nothomb avait placé le plus d'espoir puisqu'il s'agit de celle qui occupe la majeure partie du livre et qui est menée à son terme. Malgré des débuts prometteurs, l'interview s'enlise malheureusement dans une interprétation de l'oeuvre de Tach des plus tirées par les cheveux. La journaliste, que l'on sentait jusqu'alors dominée par la confiance inébranlable de l'écrivain, prend finalement le dessus, écrasant Tach d'une manière aussi soudaine qu'improbable. le retournement est trop rapide, difficile d'y croire, surtout lorsque tout ceci est justifié par un conte de mauvaises fées grossier.
La première partie constituée des quatre premières interviews des autres journalistes est plus réjouissante, même si le ton des conversations n'est jamais très naturel. Les répliques de Tach font mouche mais les journalistes imaginés par
Amélie Nothomb arrivent difficilement à lui faire face, et lorsque le
Prix Nobel s'emballe et commence à partir dans des délires monstrueux mêlant descriptions de repas dégoûtants ou détails anatomiques dégénérés, les journalistes prennent leurs jambes à leurs cous ou partent dans des exclamations horrifiées. le soufflé retombe aussitôt. Si les délires de Tach avaient pu m'enthousiasmer, les cris de midinettes qui les succèdent me refroidissent aussitôt.
Hygiène de l'assassin est un livre agréable à lire. Malheureusement, il est difficile d'apprécier les petites provocations que nous assène
Amélie Nothomb en fanfaronnant, l'air de se croire intouchable dans le domaine du dégoût, de la malpropreté et de la grossièreté. Pourtant, beaucoup ont fait mieux qu'elle, et ils n'avaient pas la prétention de s'en vanter à l'intérieur même de leur ouvrage.
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