Avec Hirondelle, l'histoire avait mal commencé, mais elle se termine au mieux puisqu'elle ne finit pas.
C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou.
Aimer une morte, c'est peu facile, disent certains. Aimer celle qu'on a tuée, c'est pire.
Tout a débuté il y a huit mois. Je venais de vivre un chagrin d'amour si bête qu'il vaut mieux ne pas en parler. À ma souffrance s'ajoutait la honte de ma souffrance. Pour m'interdire une telle douleur, je m'arrachai le coeur. L'opération fut facile mais peu efficace. Le siège de la peine restait, qui logeait, partout, sous ma peau, dans mes yeux, mes oreilles. Mes sens étaient mes ennemis qui ne cessaient de me rappeler cette stupide histoire.
Je décidai alors de tuer mes sensations. Il me suffit de trouver le commutateur intérieur et de basculer le monde du ni-chaud-ni-froid. Ce fut un suicide sensoriel, le commencement d'une nouvelle existence.
Dès lors, je n'eus plus mal. Je n'eus plus rien. La charte de plomb qui bloquait me respiration disparut. Le reste aussi. J'habitait une sorte de néant.
Passé le soulagement, je me mis à m'ennuyer ferme. Je songeais à rebasculer le commutateur intérieur et m'aperçus que ce n'était pas possible. Je m'en inquiétai.
𝐉𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐞𝐥𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬 𝐧’𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐮 ê𝐭𝐫𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐦𝐚𝐭𝐫𝐨𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐢𝐝𝐞. 𝐋𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐛𝐫𝐢è𝐯𝐞𝐭é, 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞, 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐦𝐚𝐢𝐠𝐫𝐞𝐮𝐫, 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐢𝐧𝐚𝐧𝐢𝐭é 𝐝𝐢𝐬𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐥’ê𝐭𝐫𝐞 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐚𝐥𝐥é. 𝐋𝐞𝐮𝐫 𝐠𝐫â𝐜𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐠𝐢𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐣𝐨𝐥𝐢𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐢𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐝é𝐟𝐮𝐧𝐭𝐞. 𝐋𝐞𝐮𝐫 𝐛𝐢𝐳𝐚𝐫𝐫𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐬𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧
-Tant mieux. J'ai horreur des familles. Quand j'entends le mot "famille", je pense à ces déjeuners du dimanche, la tante filme mes treize ans avec son Caméscope et tu as envie de mourir.
Je l'ai lu entièrement car j’attendais qqchose de sensationnelle qui se serait glissée ds « le journal d’hirondelle » mais RIEN, RIEN . Je n’apprécie pas le côté pervers du protagoniste. Seul intérêt, la qualité de l’écriture de l’auteure même pour écrire des horreurs ! j’ai revu qqs définitions de mots que j’avais oubliés et que Amélie Nothomb sait si bien nous distiller, ds le cours de ses narrations, même dans les narrations les plus sordides, la preuve ! CPW
Je venais de vivre un chagrin d'amour si bête qu'il vaut mieux ne pas en parler. A ma souffrance s'ajoutait la honte de ma souffrance. Pour m'interdire une telle douleur, je m'arrachai le cœur. L'opération fut facile mais peu efficace. Le siège de la peine restait, qui logeait partout, sous et sur ma peau, dans mes yeux, mes oreilles. Mes sens étaient mes ennemis qui ne cessaient de me rappeler cette stupide histoire.
Je décidai alors de tuer mes sensations. Il me suffit de trouver le commutateur intérieur et de basculer dans le monde ni-chaud-ni-froid. Ce fut un suicide sensoriel, le commencement d'une nouvelle existence.
On a pas de plaisir sans un minimum d'organes
Rien n'est vierge comme de tuer. Cette sensation ne s'apparente à aucune autre. On tressaille de plaisir en des régions difficiles à situer. Un tel exotisme libère.