AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 2401 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un roman d'Amélie Nothomb… Adepte de cette auteure à l'adolescence dont j'appréciais l'originalité, la noirceur et l'humour décalé, j'étais aussi bien séduite par ses sujets que par l'intelligence de sa plume. Mais mon horizon littéraire s'est élargi et j'ai fini par me lasser de ces sorties annuelles qui me semblaient parfois superficielles et pas assez abouties. 

Et puis, il y a peu, je suis passée par une boîte à livres qui contenait “Mercure”, or, étrange coïncidence, j'avais lu juste avant une critique enthousiaste d'une babeliote sur ce titre qui m'avait échappé jusqu'alors. Pourquoi pas après tout? Troquant les deux livres que j'avais apportés, me voici repartie avec mon petit roman en poche qui n'était pas de première jeunesse visiblement puisque le prix sur la couverture était encore en francs! (Quoi?! 26 Fcs contre 6,4€ aujourd'hui, soit 42 Fcs??! On en parle de l'inflation?? ;p)

Bref, relire un roman d'Amélie Nothomb, m'a un peu fait l'effet de regoûter à une pâtisserie dont j'avais été écoeurée à force d'abus… C'est bon, l'équilibre entre le sucré et l'acidité est toujours aussi bien dosé, la recette n'a pas changé, mais c'est à consommer avec parcimonie pour que ça reste un plaisir. Avec cette île isolée au large de Cherbourg et cette étrange  bâtisse plongée dans la pénombre, on retrouve cette atmosphère oppressante de huis clos chère à l'auteure. Les mystères s'accumulent dès les premières pages et hameçonnent le lecteur presque immédiatement. Un triangle quasi amoureux se forme rapidement et donne lieu à des joutes verbales toujours aussi vives et savoureuses. Pour cela, quel plaisir de retrouver la plume acérée d'Amélie Nothomb!

Comme souvent chez cette auteure, l'horreur côtoie le merveilleux, la laideur va de pair avec la beauté et les personnages sont des êtres torturés mais à l'intelligence redoutable et à la répartie heureuse. Nos valeurs morales se trouvent bousculées et ce qui serait malsain dans tout autre contexte, se trouve sublimé par les sentiments passionnés des personnages. Petite originalité dans ce roman: l'auteur n'a pas su choisir sa fin et nous offre deux sorties possibles. Au lecteur donc de voir où va sa préférence, pour ma part je choisis la seconde, plus sombre, plus tragique, plus torturée et donc plus en adéquation avec l'ambiance du roman!
Commenter  J’apprécie          181
Chaque Nothomb est une découverte, une plongée dans un univers différent, le tout servi par une plume étonnante et déstabilisante. Celui-ci ne fait pas exception à la règle et même s'il n'est à mon goût pas aussi réussi que d'autres, cette lecture s'est avérée très divertissante.

Une infirmière se rend sur une île pour soigner l'occupant des lieux, un homme âgé qui vit reclus dans sa maison. Une drôle de maison d'ailleurs… Arrivée sur place, elle découvre que c'est pour la jeune fille qu'il héberge qu'elle a été mandatée. Cette jeune fille ressemble à s'y méprendre à une otage dans cette maison, une otage qui ne sort jamais et qui est avide de toutes les histoires qu'elle pourra lui raconter.

Hazel vit en recluse suite à un accident. Défigurée, elle ne supporte plus la vue de son visage et tout objet susceptible d'émettre un reflet n'est pas autorisé dans la maison. Découvrant petit à petit ce que le vieux fou a mis sur pied, Françoise décide de tout faire pour ouvrir les yeux de sa patiente et la sortir de là. Mais comme il écoute toutes leurs conversations, elle va devoir se montrer très fine pour y arriver et cette histoire pourrait très mal se terminer.

Le récit est haletant et bien qu'on suppose beaucoup de choses dès le départ et la réaction de Françoise, nous somme emportés par les énigmes que l'auteur nous éparpille ici et là. Accrocheur et rondement mené, il est difficile de lâcher le livre une fois commencé!

Oui mais…

Parce que cette fois il y a un mais… Un mais qui m'embête vraiment et qui a gâché une part de mon plaisir et du côté machiavélique des récits de l'auteur. En fait, tout vient de la fin qui n'est pas à la hauteur du reste de l'histoire. Les personnages sont très bien pensés, le fil rouge excellent, mais la conclusion ou plutôt les conclusions détruisent tout.

Pour une fois l'auteur nous offre deux fins différentes, toutes les deux pouvant être plausibles par rapport à l'histoire et aux personnages. Seulement la première est décevante et trop « classique » pour une telle auteur, quant à la deuxième, elle est plus dans la lignée habituelle, mais trop envisageable par rapport au récit.

J'espérais une fin inattendue et en apothéose, mais j'ai été un peu déçue. Par contre le reste de l'histoire est génial et vaut le détour. Un bon livre malgré ce petit défaut :)
Commenter  J’apprécie          150


Je commence à être habituée avec Nothomb… Une intrigue prometteuse, un style moyen, un résultat décevant.

Avec Mercure, comme à son habitude, Amélie Nothomb nous pond une histoire totalement saugrenue et assure le pari de la mener à bien jusqu'à la fin. Françoise, infirmière tranquille à l'esprit toutefois assez tordu pour accepter de vivre les péripéties que lui impose Nothomb, fait la rencontre d'Hazel, une jeune fille dont elle a la charge de s'occuper. Cette dernière vit recluse sur une île, ne côtoyant personne d'autre qu'Omer Loncours, le bienfaiteur qui l'a recueillie suite à l'accident qui la laissa orpheline. Acte de bonté pure, il la protège et assure sa survie malgré ses horribles séquelles, ne lui demandant que la faveur, minime, de lui assurer des plaisirs charnels en temps voulu. La jeune fille ne trouve rien à redire à la situation, bien contente que quelqu'un accepte de s'occuper du monstre qu'elle imagine être. Car en réalité, Hazel n'a jamais été défigurée par son accident. Les miracles opérant, elle a même embellie depuis qu'Omer l'a recueillie et sa prétendue difformité n'est qu'un stratagème mis au point par ce dernier pour la garder auprès de lui et jouir de ses charmes avec la plus parfaite rapacité. Encore une fois, impossible d'échapper au thème récurrent de Nothomb : le couple monstre/beauté fatale.

« Pour la plupart des gens, aimer est un détail de l'existence, au même titre que le sport, les vacances, les spectacles. L'amour a intérêt à être pratique, à cadrer avec la vie que l'on s'est choisie. »

Malgré tout, il faut avouer que cette intrigue contient suffisamment d'imagination et de perversité pour aiguiser l'envie. En théorie, elle comporte tous les atouts nécessaires pour exciter le plus terne des lecteurs, mais en pratique, il faut bien se rendre à l'évidence : le style de Nothomb est d'une fadeur surprenante. Comment des idées aussi sophistiquées peuvent-elles naître en elle alors qu'elle écrit ses textes avec la platitude d'une rédaction scolaire, se plaisant surtout et avant toute chose à étaler quelques brides de théorie littéraire sur la Chartreuse de Parme ? Ces propos anéantissent tout son projet et font passer l'enjeu au second plan. Les dialogues réveillent un peu l'ensemble mais après des pages qui ne les voient jamais prendre fin, ils deviennent interminables et s'enferment dans une boucle absurde, se prolongeant de manière disproportionnée par rapport à la longueur totale du texte.

Originalité de ce livre : Nothomb lui a donné deux fins différentes. Mais une fois l'effet de surprise passé, on peut se demander : « Oui, d'accord, et alors ? » La pratique a beau n'être pas courante, doit-on pour autant s'extasier de cette « audace » qui, encore une fois, ressemble plus à un exercice de style scolaire qu'à un véritable besoin de la part de l'auteur ? Que l'on choisisse l'une ou l'autre des conclusions, de toute façon, aucune ne reste plus éblouissante qu'une autre. La vraie attente du lecteur n'a pas su être comblée : celle de tenir sous ses yeux un texte à la lecture stimulante.
Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          132
Hazel est une jeune fille de vingt-trois ans. Elle vit depuis cinq ans sur la petite de Mortes-Frontières, en compagnie du Capitaine. Ce dernier l'a retrouvée défigurée après un bombardement, l'a recueillie et l'a cachée chez lui. Pour lui éviter de devoir affronter son visage, tout ce qui peut renvoyer un reflet est banni de la maison : vitres à plus de mètres du sol, aucun évier capable de retenir l'eau, lunettes interdites, etc. Leur relation est très ambigüe : si Hazel est reconnaissante au Capitaine de la tenir à l'écart du beau, elle est dégoûtée par les relations sexuelles que le vieil homme lui impose.

Un jour, Françoise est appelée comme infirmière sur l'île. Comprenant rapidement la situation dans laquelle la jeune fille se trouve, elle s'arrange pour revenir tous les jours sous prétexte de donner des soins, pour tenter d'ouvrir les yeux d'Hazel sur son sort, sans éveiller les soupçons du Capitaine qui les espionne continuellement.

Le livre est très prenant : le huis-clos est oppressant, l'intrigue soutenue, la psychologie des personnages très bien développée. Malheureusement, je trouve qu'aucune des deux fins proposées n'est à la hauteur du reste du récit. C'est un peu dommage, l'histoire est fascinante, mais le plaisir est un peu entamé par cette sensation de gâchis.
Commenter  J’apprécie          100
Ma première lecture de cette auteure.
Une impression partagée entre l'enthousiasme d'avoir découvert un style littéraire riche, classique et très agréable à lire et une histoire que j'ai trouvée, manquant un peu de vraisemblance.
Beaucoup de similitudes avec certains contes de Guy de Maupassant dans cette brève intrigue qui se lit très vite.
À découvrir.
Et me concernant, une auteure que je dois lire à nouveau.
Commenter  J’apprécie          80
Comme c'est le cas pour tous les romans d'Amélie Nothomb, Mercure se lit très rapidement, d'un trait, et captive le lecteur tout au long du récit. Toutefois, comme c'est souvent le cas également avec cette auteure, la fin est décevante et semble bâclée (même s'il y en a deux).
Commenter  J’apprécie          80
C'est ma fille lycéenne qui m'a conseillé ce roman lu dans le cadre du cours de français. le résumé était alléchant (une jeune fille défigurée vivant isolée sur une île avec son vieux tuteur), cependant il n'y a pas la tension et le mystère auxquels on pourrait s'attendre dans pareille histoire. le texte se compose essentiellement des conversations entre les deux femmes, ce qui lui donne un côté léger, même si elles débattent sur l'amour à grand renfort de références littéraires, et que le vieillard les espionne de l'autre côté de la cloison. On se demande si Françoise l'infirmière joue un double jeu et effectivement, il y a une histoire de mercure qui vient tomber comme un cheveu sur la soupe. En réalité, il s'agit plutôt d'un défi entre la soignante et le Capitaine : la jeune femme réussira-t-elle à délivrer Hazel de sa prison physique et mentale (« Votre mensonge a enfermé Hazel à l'intérieur d'elle-même ») ? C'est le lecteur qui jugera, puisque l'autrice propose… deux fins, au choix.
Commenter  J’apprécie          70
Hazel vit sur une île au large de Cherbourg avec un vieil homme, le Capitaine. Ce dernier, de 50 ans son aîné, la pris sous son aile à la mort de ses parents.
Leur relation très particulière va être remise en question par l'arrivée sur l'île de Françoise, une infirmière venue soignée Hazel de son état dépressif.

Amélie Nothomb livre ici une histoire particulièrement sordide. On retrouve tout ce qu'on aime chez l'autrice : des dialogues aiguisés, des personnages à l'ambivalence marquée, un cynisme effroyable. L'ambiance du roman est très réussie, les thématiques abordées fascinantes : relations amoureuses hors normes, syndrome de Stockolm, privation de liberté, mensonges et apparences.

Malheureusement, j'ai été un peu déçue par ce roman, qui, malgré ses qualités, n'aura pas été à la hauteur de mes attentes 🙄
Certains éléments m'apparaissent peu utiles à l'intrigue. Les personnages sont très torturés et leurs motivations parfois peu compréhensibles.
Le choix laissé par l'auteure d'une fin alternative m'a peu convaincue, j'aurais préféré qu'elle prenne cette décision et choisisse le mot de la fin.

En conclusion, pas le meilleur Nothomb (je pourrais vous partager mon top 3 si ça vous intéresse) mais tout de même un roman intéressant.
Marianne Chaillan a publié un livre qui offre une analyse philosophique de l'oeuvre de l'auteure (merci à Justine redbluemoon pour cette découverte), je pense me le procurer car il y a, à mon avis, beaucoup à apprendre des divers romans d'Amélie Nothomb.
Commenter  J’apprécie          70
Parmi les livres que j'ai lus de cet auteur, celui-là me laisse une impression plus positive que les autres. On y retrouve beaucoup de dialogues, mais ils ne sont pas superflus, ils ne s'éternisent pas. Il n'y a pas de répétition et l'intrigue est révélée petit à petit, il y a donc un certain effet de surprise.
Une seule petite remarque particulière: elle fait ici pas mal de références littéraires et culturelles qui me semblent spécifiquement relever de la culture d'une romaniste. Je suis bien placée pour le savoir, j'ai eu les mêmes professeurs qu'elle (mais pas en même temps). Ça impressionne un peu moins alors.
Mais cela n'empêche pas que c'était très bien.
Commenter  J’apprécie          60
Une île, pour planter le décor …
Se retrouver seule, on peut se demander « si habiter une telle solitude était une liberté privilégiée ou une prison sans espoir » …
Découvrir que « la parole émancipe» …
Faut il dans la vie choisir entre « le bonheur d'être aimée » et « le bonheur d'être libre » …
Découvrir un mystère formidable « quand un être humain ne dispose plus d'autres ressources que sa propre personne, comment va t il continuer à vivre ? » …
Comparer « les chasseurs accrochent à leurs murs des hures de sangliers et des massacres de cerfs » et les violeurs qui eux, doivent « y épingler des pucelages » …

Une belle écriture, quelques questions existentielles abordées, juste semées pour notre curiosité, à nous de développer si on le souhaite, l'auteur dégage toute responsabilité sur les conclusions que l'on en tirera … mais ces pistes peuvent n'être qu'un alibi car le récit s'enchaîne ne nous laissant guère de temps pour les suivre …
De la littérature certes mais que de la littérature !
Particularité de ce livre … l'auteure a écrit deux fin … elle n'a pas su choisir alors elle a décidé de nous laisser choisir … ainsi fini l'histoire … à chacun comme il nous plaira !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (5824) Voir plus



Quiz Voir plus

Que savez-vous d'Amélie Nothomb ? (niveau facile)

Amélie Nothomb est née...

En Chine
En France
A Bruxelles

8 questions
1178 lecteurs ont répondu
Thème : Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

{* *}