Il faut toujours une première fois, et ce court roman signe ma première fois avec
Amélie Nothomb, auteure dont la réputation est égale à sa singularité. C'est comme pour tout : on y va avec un désir fort, mais aussi une appréhension multiple, de ne pas être, soi, à la hauteur, que l'autre ne soit pas à la hauteur, les deux mon général, bref d'être déçu.
J'avoue, j'ai été déçu - la faute m'incombe : en bon hétéro que je suis, je décide de perdre ma virginité littéraire avec un Robert. Mais Robert est une femme. Mieux, ou pire selon qu'on décide de me suivre dans cette métaphore filée douteuse, c'est une enfant - née dans le sang, surdouée, pour seule compte la danse.La danse, c'est franchement pas ma came, et même si l'histoire connaît un rebondissement au dernier tiers, ça pouvait me faire fuir, et ça a failli.
Ce qui m'a fait rester, c'est cette fameuse plume d'
Amélie Nothomb qui transforme une vie qui aurait pu être celle de tant d'autres - un destin brisé, une enfance différente - en un conte voltairien qui manie le trait d'humour avec une simplicité désarmante. Candide, notre Plectrude - ça ne s'invente pas - intègre un monde qui, à chaque étape, lui rappellera qu'être différent, ce n'est pas la norme.
Nothomb, elle, rappelle au monde que quand on a un destin, on y revient quoi qu'il arrive, car il n'est pas forcément celui que l'on croit.
Pour une première fois, c'est un peu décevant, mais j'y ai pris le goût d'y retourner.