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Serge Nuñez Tolin (Autre)
EAN : 9782956562627
72 pages
Le Cadran ligné (21/09/2020)
4/5   4 notes
Résumé :
L’exercice du silence emprunte la voie et la tradition d’une poésie « pensante » dans la lignée d’un Roberto Juarroz, d’un Gaspard Hons ou d’un François Jacqmin. Pour autant, le trajet que le recueil effectue tend à s’éloigner d’une poésie du concept et de l’abstraction, d’une métaphysique, pour s’approcher du réel et de sa simple évidence mystérieuse.
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Entendre la lenteur




Entendre la lenteur et lui faire pénétrer le regard.

Les mots, avancés comme un écart qui se dit.

Parler sans trouver les mots, se taire sans atteindre le
silence : hésitations du vide.

Voir ce qui rejoint. Voir le presque.

Voir la clarté du presque, le point d’équilibre où nous
balançons.

Une étendue d’herbe où passe un frémissement au ras
du sol : simple accord allant vers la minute.


p. 40
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Regarder le silence.



Regarder le silence.

Longue accoutumance au visible.

Se servir des mots pour atteindre au silence. Regarder
pour atteindre la vue.

Tout tourne en rond dans mon esprit autour d’un mot
qui n’a jamais été complètement dit.

Aujourd’hui, je m’attache au mot qui ne demande pas
à être dit.

Le mot que rien ne demande de dire.

La chose que rien ne demande de dire.


p. 67
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Mots engagés …



Mots engagés dans la phrase, une seule, toujours
identique et continue. Une phrase se gardant d’arriver,
multipliant ses trajets, ne choisissant pas, qui habite
l’étendue et le point.


p.23
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Une pierre



Une pierre, hors de l’acte de connaître et de nommer,
dont la densité chasse le monde.

Caillou dont je m’empare, que j’abandonne quelques
pas plus tard. Mes doigts en gardent l’empreinte. Un
creux que la main conserve bien après que le caillou a
été jeté.

Un creux qui peu à peu prend forme dans l’esprit. Ça
redevient caillou. Ça marque dans la pensée l’espace
de tout ce qui y manque.

Un vide grandissant, une étendue sans limite. Le pas
du marcheur commence l’arpentage. Vaste plaine per-
due où en ramassant une pierre j’éprouve une joie
ronde et sans mesure.


p. 20
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Je me tiens là, nerveux



Je me tiens là, nerveux, instable, brouillé avec l’objet le
plus pauvre.

Pourtant, je ressens la profonde sympathie, l’humble
révérence que dans la banalité de leur usage, les choses
nous réservent et, dans l’intimité de ce contact : une
invitation.

J’aimerais leur rendre cette politesse, rejoindre leur
retrait, m’incliner jusqu’à elles : ouvrir les yeux dans
leur horizon muet.

Une docilité, une acceptation qui m’immobilisent.

Je me sens comme le nuage alourdi de blancheur dans
une grisaille d’hiver.

Ln regard, comme une paix végétale nourrie du travail
silencieux des rêves.


p. 45
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