Après avoir voyagé, travaillé dans de nombreux pays, rencontré une multitude de gens et aimé des hommes différents, Rosie rentre dans son Irlande natale. Elle croit y revenir pour s'occuper de sa tante, Min. Mais ce qu'elle va découvrir en faisant le bilan de sa vie va l'étonner...
Ne pas trop en dire sur Rosie Barry, c'est la laisser vous raconter elle-même ses craintes, ses joies et ses souvenirs. C'est se laisser porter par l'écriture plaisante et poétique de son auteur... C'est aussi apprendre à regarder autour de soi, derrière et devant...
Ne pas trop en dire c'est vous donner l'envie d'ouvrir les pages de ce roman...
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Rosie Barry ah que j'aurais aimé croiser votre chemin! Vous qui dans les années 1960 avez voulu quitter le carcan étouffant de cette Irlande catholique jusqu'aux bouts des ongles, êtes partie à travers le monde voir du pays, voir d'autres gens, découvrir d'autres façons de vivre, vivre l'amour sans pudeur, sans tabous ni interdits . Ah que j'aurais aimer vous voir revenir à Dublin pour prendre soin de Min , votre tante, votre mère adoptive, celle qui vous a élevée après la mort de votre mère et qui est restée auprès de votre père et de vous!
Arrivée à cet âge dit senior , il vous a fallu faire le bilan d'une vie animée par une volonté d'indépendance, de féminisme et dresser le constat . Quand vous avez vu Min, la timide, l'effacée, prendre enfin son envol , se poser en Amérique et enfin vivre à près de 7O ans , vous vous êtes sentie frustrée, orpheline , abandonnée, vieille avant l'heure...
Et puis il y a l'Irlande vue à travers vos yeux, vos larmes, vos fous rires , vos coups de gueule et vos déclarations d'amour et là aussi j'aurais aimé être à vos côtés...
Un roman plein de tendresse écrit par une femme en pleine maturité loin de se douter que la maladie allait l'emporter quelques mois plus tard . Un roman qui raconte cette période que chacune-que chacun- traverse plus ou moins bien quand les décennies s'accumulent, un regard sans concession mais plein d'espoir.
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Retour au bercail pour Rosie, la cinquantaine mal assumée, qui, après une carrière professionnelle qui l'a menée aux 4 coins du monde et une vie sentimentale dans les bras de nombreux amants, décide qu'il est temps de rentrer à Kilbride (Dublin) pour s'occuper de sa tante Min. Celle-ci, 70 ans, semble glisser sur la pente d'une déprime alcoolisée.
Les retrouvailles ne sont pas exactement cordiales, Rosie s'attendant à être accueillie en sauveuse de l'humanité, alors que Min n'a jamais appris à montrer son affection, à supposer qu'elle en éprouve. Et puis, ces deux femmes évoluent sur des planètes complètement différentes : Rosie n'a cessé de bourlinguer, s'imagine connaître la « vraie » vie et se montre parfois condescendante ; Min n'a jamais quitté sa région et a sacrifié sa jeunesse et sa vie de femme à élever Rosie.
Le voyage à New York est le pivot du livre : Rosie s'y rend pour motifs professionnels, laissant Min dans une maison de repos. Celle-ci, refusant cette prison, débarque elle aussi en Amérique. Elle y découvre un autre monde, qui lui convient si bien qu'elle y restera le temps de son visa touristique, au grand dam de Rosie. Celle-ci, de retour en Irlande, entreprend de se réapproprier la maison de son grand-père, confisquée pendant 50 ans par le gouvernement.
Les semaines passent, Min ne rentre pas, et Rosie se vautre dans la mélancolie. Elle s'interroge sur le sens de sa vie, elle qui n'a pas voulu d'enfants et n'a jamais vraiment rencontré « l'Amour. »
Le dernier chapitre est intitulé « l'hiver », je laisse le soin à ceux/celles qui liront ce livre de découvrir s'il faut comprendre ce titre comme la dernière saison de la vie avant la mort, ou comme une période d'hibernation, de ressourcement et de recentrage sur soi avant une renaissance au printemps suivant…
Il m'a fallu environ 250 pages (sur 450) pour entrer dans cette histoire. Ce n'est qu'à ce moment-là que je me suis vraiment intéressée au sort des personnages, à avoir envie de savoir s'ils trouveraient l'apaisement.
Sinon, il faut bien dire qu'à part les aventures de Min aux USA, il ne se passe pas grand-chose, et qu'on passe le temps à observer Rosie traîner son ennui et son spleen.
D'ailleurs, Rosie, parlons-en : je n'ai pas son âge, ni ses questionnements (et donc peut-être, « je ne peux pas comprendre », encore que pas besoin d'avoir 50 ans passés pour craindre la solitude), mais ce personnage m'a énervée plus d'une fois, dans le style « pauvre petite fille riche ». Dieu qu'elle est pénible à se lamenter sur son sort, alors qu'elle n'a que 55 ans, qu'elle est intelligente, belle et appréciée de ses amis. Mais non, elle croit sa vie finie, inutile, pleure sur ses rides et ses cheveux gris, ce qui ne l'empêche pas, paradoxalement, de rédiger un petit guide de développement personnel sur le « comment bien vieillir », et de faire étalage, gratuitement, de sa connaissance du moindre bled de ce vaste monde.
De manière générale, tout le roman crie, hurle, le besoin d'amour de la plupart des personnages. Ce qui m'a gênée dans cette atmosphère pessimiste, c'est que l'auteur insiste trop lourdement sur le fait d'une part que seul « l'Amour » (amour « amoureux », pas filial, maternel ou amical) rend la vie supportable et lui donne un sens, et d'autre part, que la vie s'arrête à 50 ans. Tout en laissant cependant la place à un peu d'espoir (ouf !), le personnage de Min en est la meilleure illustration.
Heureusement, il y a aussi de l'humour, principalement dans certains passages cocasses consacrés aux péripéties de Min.
Enfin, une chose m'a frappée, c'est le contraste entre l'état d'esprit américain (positif à l'excès) et l'irlandais (beaucoup plus négatif et réaliste).
Rien à redire quant à l'écriture, au style, à l'analyse très fine des sentiments, mais tout ça est trop sombre et désespérant pour moi. Je le relirai peut-être dans 20 ans…
Un extrait, qui illustre l'état d'esprit de Rosie : « Je pense que l'humanité n'est rien d'autre – des hordes de gens qui font la queue avant de plonger dans la mort. Tout le reste, c'est du divertissement. Si on sait quoi faire pour se divertir, ce qui n'est pas mon cas en ce moment. »
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Comment ne pas craquer pour Rosie et sa tante Min?
Rosie voyageant dans le monde entier pour son emploi reçoit un appel de Reeny, la voisine de sa tante. Celle-ci boit de plus en plus et la situation devient difficile à gérer. Rosie décide de rentrer en Irlande.
La maman de Rosie, soeur de Min également, atteinte de la tuberculose, a été emmenée dans un centre dès la naissance de Rosie. C'est ainsi que Min, alors âgé de quinze, est venue s'occuper du bébé.
Les relations entre les deux femmes ne sont pas toujours cordiales et encore moins affectueuses. Et pourtant, au fur et à mesure des pages, le lecteur est témoin de cet attachement, de ce lien qui les unit.
Ce roman aborde plusieurs thématiques dont la principale concerne la vieillesse. Cette remise en question en tant que femme âgée de cinquante-cinq ans, cet âge entre deux où l'on n'est plus jeune ni tout à fait vieille. Rosie en parle à travers son corps, ses relations amoureuses, son pouvoir de séduction, la nostalgie des bons moments passés avec son père et Min, son avenir,.... Même si la période qu'elle vit n'est pas facile, on voit Rosie comme une femme lumineuse, déterminée, drôle, allant de l'avant mais, parfois, comme tout un chacun, elle a des doutes.
Min est comme un feu follet, là où on ne l'attend pas. Elle qui s'est sacrifiée toute sa vie a décidé de se réveiller et de prendre sa vie en main. Sa renaissance se passe aux Etats- Unis avec son amie Luz. Une vie simple faite de labeurs mais qui lui convient. Min m'a fait sourire quelques fois, une gamine qui n'en fait qu'à sa tête.
C'est au travers des conversations téléphoniques entre la nièce et sa tante que nous apprenons leur histoire commune. Rosie va retrouver ses racines et les partager avec sa tante qui lui parle enfin de son enfance à Stoneytown. Min a hérité de la maison de son père et Rosie tombe amoureuse de cet endroit non loin de la mer et éloignée de tout et de tous. Elle, qui a parcouru le monde, se sent enfin chez elle et veut garder cette maison.
Il y a tant à dire sur ce roman, tant de richesses: les amours passés, les amitiés, la relation aux ancêtres (le père, le grand-père), la relation aux animaux de compagnie, la solitude, la peur de vieillir seul(e), le regard posé sur notre vie et sur celle des autres (le paradoxe entre le regard critique de Rosie sur la vie menée par Min aux USA alors que cette vie est identique à celle que Rosie a vécu jusqu'à présent. Les rôles tenus par chacune semblent s'inverser, celle qui s'inquiétait pour l'autre n'est plus la même),....
Alors, je ne sais pas si c'est l'effet confinement mais, j'aurais tellement voulu me glisser dans ce roman pour rencontrer Rosie et sa bande ainsi que Min et découvrir aussi ce merveilleux petit bout d'Irlande.
Un véritable coup de coeur! L'Irlande, de beaux portraits de femmes et d'hommes, une écriture délicieuse et un roman qui nous fait réfléchir. Bonne lecture!!!!
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Rosie, la cinquantaine a passé sa vie à parcourir le monde , sans attache de lieu ou d'amants .
Le doute sur son pouvoir de séduction s'installe avec Léo, son amant italien vieillissant, leur relation s'émousse et Rosie éprouve alors le besoin de rentrer au bercail .
Son pays c'est l'Irlande , sa seule famille c'est Min, la tante de 70 ans qui l'a élevée à la mort de sa mère et qui a mis sa vie entre parenthèse à l'âge de 15 ans pour s'occuper du bébé.
Il lui reste aussi quelques amis de son âge, fidèles même s'ils n'approuvent pas toujours ses choix .
Min, elle, ne l'attend pas les bras ouverts et préfère passer des heures dans un pub à boire plus que de raison ou rester couchée une bonne partie de la journée : ce ne sont pas les retrouvailles espérées par Rosie !
Le lecteur lors de la mise en place des personnages reste un peu sur sa faim, mais le roman prend une autre tournure lorsque, à l'occasion du projet de la rédaction de petits opuscules sur l'art d'aborder la cinquantaine , Rosie part à New-York, bientôt rejointe par sa tante qui a décidée de mener enfin une nouvelle vie au grand étonnement de sa nièce et parfaite illustration de ce qu'on peut entreprendre à tout âge .
Si l'une s'ouvre au nouveau monde, Rosie de retour en Irlande découvre la maison de ses grands-parents et par la même , leur histoire et s'entête à vouloir restaurer la bicoque et vivre dans ce coin perdu.
Nuala O'Faolain aborde dans ce roman deux thèmes principaux .
Celui du peuple irlandais avec ce besoin ou cette nécessité de fuir un pays où la pauvreté a longtemps perduré , pas d'espoir , pas d'avenir , envie d'aller voir ailleurs, de rêver d'un futur plus souriant, une ouverture au monde que les gens les plus vaillants ne sentaient pas dans leur pays natal mais ce départ n'est que partiel, une partie du coeur restant profondément attaché au à l'Irlande.
Et puis l'amour, omniprésent, celui pour ses enfants ou ceux qu'on élève, souvent ingrat ou décalé et l'amour de l'autre, recherche d'un partenaire pour quelques heures de plaisir ou quête de l'âme soeur .
J'ai bien aimé le portrait touchant de ces femmes et de leurs amis, l'évocation du sol irlandais où les racines sont profondes et les convictions bien ancrées , la fierté nationale de ces gens même s'ils sont partis pour fuir justement le carcan qui les oppressait .
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Rosie Barry a parcouru le monde et vécu des passions amoureuses.Mais les démons de la cinquantaine vont surgir inévitablement à son retour en Irlande où rien ne va se passer comme prévu. J'ai aimé les réflexions de Rosie sur l'âge,la solitude,les amis,la nature.Ces propos résonnent en moi,d'autant plus que j'ai son âge,l'âge où on fait le bilan,où l'on se demande ce que nous réserve l'avenir.L'humour est souvent présent au travers des personnages et de leurs réparties.C'est une lecture qui réchauffe l'âme.
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