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sur 1029 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Agnes est tombée enceinte et Will l'a épousée. Sa belle-mère le déplore qui n'apprécie guère cet elfe, cette ensorceleuse, cet esprit de la forêt qui va, enceinte de leurs jumeaux après une première fille, pousser son mari à aller travailler à Londres. Une décision lourde de conséquences. Onze ans plus tard Will, une fois de plus loin de chez lui, arrive trop tard auprès d'Hamnet son fils adoré qui vient de succomber de la peste. Ce qu'il ne peut se pardonner. Ce qu'Agnes ne peut lui pardonner.

Maggie O'Farrell avec ce sujet sur la famille de William Shakespeare (qu'elle ne nomme jamais) s'est lancée sur un terrain propice à l'interprétation et à l'invention — peu d'informations nous étant parvenues de la vie de Shakespeare et des siens. Ce qui en soi n'est pas forcément gênant. A cela près que l'auteure semble avoir compensé ce manque de faits avérés par les descriptions minutieuses (des faits et gestes de ses personnages et de la faune et de la flore peuplant la campagne anglaise) qui je dois dire m'ont lassée par leur abondance et par leur ton pseudo poétique. Reste quelques moments forts de l'expression des émotions qui traversent Agnes. L'expression d'une douleur capable de faire naître chez son mari un chef-d'oeuvre tel qu'Hamlet.
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Hamnet c'est un peu la métaphore qu'il fallait découvrir, faire le rapprochement entre le célèbre auteur et son fils et quelle surprise! L'auteure m'aura t'elle convaincue de lire par la suite la pièce de théâtre pour m'imprégner un peu plus?
Agnès, personnage principal qu'on suivra tout au long de ce roman, son rapport constant et merveilleux avec la nature, sa sagesse, ses maternités, sa vie séparée de son mari et ces longueurs qui font qu'on avance tellement lentement à la lecture, pour peu qu'on ait du temps à lui consacrer.
L'Angleterre du XVIe siècle, ses scènes de vie quotidienne à la campagne, la peste qui sévit (quelle coïncidence!) Eh bien on a tout ce qu'il faut avec la plume de Maggie O,'Farrrell. Son lyrisme est d'une délicatesse profonde et c'est lorsqu'on a fini son livre qu'on se dit une fois de plus que cette auteure est remarquable et c'est une valeur sûre. On ne doit jamais perdre de vue que ses romans sont vraiment à apprécier sur leur fond et non pas sur leur forme.
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Voici un billet dont je repousse l'écriture depuis un bon moment, la faute à tous ces sentiments contradictoires qui s'affrontent dans mon esprit. Ai-je aimé ce livre ? Oui et non. le plus compliqué arrive donc maintenant, tenter de mettre de l'ordre et d'isoler ces sons discordants qui m'ont empêchée de me laisser complètement porter par une plume qui a pourtant su me charmer à de nombreuses reprises par le passé.

Maggie O'Farrell s'empare de l'histoire méconnue d'Hamnet dont la mort tragique à l'âge de 11 ans inspira à son père, William Shakespeare une célèbre pièce qui a traversé les siècles. Elle fait de la dramatique journée le fil rouge de son roman, mettant le lecteur dans la peau du jeune garçon affolé face à la santé brusquement déclinante de sa soeur jumelle, Judith qui présente tous les symptômes de la peste ; Hamnet cherche de l'aide mais ni ses grands-parents, ni sa mère ni sa soeur aînée ne sont à proximité. Pendant que cette journée suit son cours funeste, on remonte le fil du temps par fragments, depuis la rencontre de Will le précepteur et d'Agnès, fille de fermier, la façon dont ils seront contraints de forcer le destin pour pouvoir se marier face à des familles pires que dysfonctionnelles. Peu à peu se dessinent les personnalités atypiques des deux amoureux, la volonté de Will d'échapper aux plans de son père, le caractère indépendant d'Agnès qui semble posséder des dons de guérisseuse et vit en totale harmonie avec la nature.

Le personnage d'Agnès est ce qui m'a maintenue dans le récit. J'ai trouvé de toute beauté les pages qui décrivent ses liens avec la nature, la façon dont elle fait corps avec les éléments au point de ressentir les individus simplement en leur prenant la main. Maggie O'Farrell nous offre l'un des personnages féminins les plus intéressants que j'aie croisés récemment, à la fois fort, empathique, indépendant, profond et nimbé d'un voile de poésie. Ce rapport à la nature, très inspiré de la mythologie irlandaise m'a beaucoup plu. Pourtant, l'émotion ne m'a pas gagnée et je suis restée en dehors de cette histoire. La faute à ce fil rouge je pense. Cette journée qui s'étire de manière interminable et très exagérée (après tout, on en connaît malheureusement l'issue fatale). Cette façon un peu trop visible de chercher à appuyer sur la corde sensible a eu comme un effet repoussoir sur moi. Quelque chose d'artificiel est venu gâcher ma lecture. Et malgré de jolies trouvailles, comme ce voyage d'une puce porteuse de la peste ou l'intense scène finale du théâtre, je n'ai pas complètement embarqué. La distance prise avec le personnage de Will n'a certainement pas aidé. Dommage pour le propos sur le pouvoir consolateur de l'art.

Reste l'écriture toujours inspirée de Maggie O'Farrell, son talent pour creuser au plus près des sentiments humains ; peut-être a-t-elle tout simplement perdu un peu de son pouvoir sur moi, ou bien sont-ce ma sensibilité et mes attentes qui changent ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un autre livre qui m'a fait envie dès sa sortie. Pour l'histoire, mais surtout pour le décor. L'Angleterre du 16e siècle. de quoi dépayser. Nous suivons dans ce roman, Agnès, femme qui ne fait qu'un avec la nature. O'Farrell raconte ses maternités, sa vie d'épouse, ses pensées, sa séparation… Et puis, la description des scènes à la campagne, la peste qui ronge les habitants… Tout ça est d'une lenteur qui m'a tannée. le rythme, trop lent à mon goût est accentué par les chapitres qui ne semblent jamais finir. J'aime pourtant la plume, habituellement, mais là, trop lent, trop peu d'attachement aux personnages… Bref, une lecture en demi-teinte, mais bien contente de l'avoir sorti de ma PAL.
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Je suis passée par toutes les émotions avec ce livre et c'est avec un avis assez mitigé que je ressors de cette lecture. Après avoir été à de nombreuses reprises découragée par cette lecture, à la fin du livre, je suis restée accrochée à ma lecture jusqu'à ce que je la termine. Et je me suis endormie à 2 heures du matin …

Je suis tout de même loin d'être convaincue par cette lecture. A plusieurs reprises, je me suis lassée des descriptions et des allers-retours vers le passé et le présent. Les longueurs de certains passages m'ont très vite lassées et j'ai mis de côté à plusieurs reprises ce livre pour en lire d'autres.

J'avais lu des critiques élogieuses sur ce livre mais en les survolant seulement, ce qui fait que je ne savais pas vraiment de quoi parlait ce roman. Je ne savais pas vers où on allait. Et l'auteure m'a perdu dès les premiers chapitres. La première scène n'y est pas pour rien car on fait la rencontre d'Hamnet qui se retrouve dans une situation très angoissante dès le premier chapitre. Et en plein milieu de cette scène, l'auteure nous ramène quelques années auparavant pour nous raconter la rencontre des parents. Ces 2 périodes ne sont pas racontées au même rythme et pour ma part, j'ai trouvé cela très frustrant. La scène d'Hamnet s'étire en réalité jusqu'à un peu plus de la moitié du roman. Et en fait, je n'ai été tenue que par cette partie.

En réalité, on comprend par la suite pourquoi l'auteure cherche absolument à nous raconter le détail de cette rencontre. Ça donne encore plus de poids au drame qui va se jouer par la suite. On comprend mieux certaines choses et on découvre chacun des personnages et leur interaction entre eux. Je trouve vraiment regrettable que l'auteure ait autant étiré cette période de la rencontre.

Pourtant, j'ai apprécié, bizarrement, la 2ème partie, celle du deuil. le rythme est davantage soutenu, quoi que. C'est absolument bouleversant et très bien retranscrit. J'ai été déchirée par le deuil de cette mère, qui perd son enfant de 11 ans. le sentiment de culpabilité, le sentiment de ne pas avoir fait ce qu'il fallait au moment où il le fallait sont rendus au lecteur, si bien que ce passage est le gros point fort de ce livre. Il ne faut pas lire ce livre quand on est un peu déprimé…

L'auteure aura fait un coup de maître dans le sens où, dans ma lecture des derniers chapitres, c'est comme avec un pincement au coeur que je me disais que j'allais bientôt quitter cette famille. On s'attache beaucoup à cette mère. L'autre point positif de ce roman est que dès la première scène finalement, on a fait le tour de la maison de la famille. On sait très rapidement comment est la maison et on a déjà un bref aperçu des membres de la famille.

L'auteure a donné également un peu de magie à son roman. La mère est dotée de sorte de pouvoirs qui lui permet de guérir et de voir l'avenir. Cette dimension-là va donner aussi une tournure particulière à l'histoire.

Cette histoire est basée sur des faits réels. Il s'agit en l'occurrence de l'histoire de William Shakespeare qui a perdu son enfant de 11 ans. A aucun moment, l'auteure cite son nom et on le devine dans le courant de la lecture. Shakespeare va s'inspirer de son histoire personnelle pour monter l'une de ses fameuses pièces de théâtre Hamlet. L'auteure s'est donc inspirée de ces faits et on ne sait pas vraiment si tous les faits imaginés ont vraiment pu se produire, comme raconté dans ce roman. La cause de la mort de l'enfant est par exemple imaginée.

En bref, ça aurait pu sincèrement être une bonne lecture. le rythme assez lourd dans la première partie du livre ne m'a pas aidée du tout. J'ai failli abandonner à plusieurs reprises ma lecture mais je ne regrette absolument pas d'avoir été jusqu'au bout. Ça vaut vraiment le coup.

Je remercie Netgalley et les éditions Belfond pour cette lecture.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Le titre de ce livre est à la fois une malédiction et une bénédiction. le lien avec William Shakespeare est clair dès le départ, bien que son nom ne soit mentionné nulle part dans le livre (O'Farrell l'appelle 'le professeur de latin' ou 'le père du garçon', une répétition qui devient très ennuyeuse à la longue). Je dois avouer que moi aussi, j'ai mis ce livre sur ma liste de lecture parce que l'histoire tourne autour du barde de Stratford-upon-Avon. Mais si vous vous attendez à mieux comprendre la psyché de Shakespeare, vous serez alors largement déçu. Dans cette histoire William est le grand absent (littéralement), et elle tourne plutôt autour d'Agnès, sa femme. Elle est décrite par l'auteur comme une sorte de femme magique, qui sait tout sur les herbes médicinales, comprend la nature et peut même sentir l'avenir en serrant la membrane entre le pouce et l'index d'autres personnes. En soi, il est attrayant qu'O'Farrell la dépeint comme l'opposé polaire «terrestre» du rêveur de génie qu'est son mari, mais Agnès est devenue un peu trop une Wicca du 21e siècle pour moi. de plus, la première partie, avec la maladie de Judith, la soeur jumelle de Hamnet, et le retour en arrière sur la façon dont William et Agnès se sont rencontrés, ressemblaient un peu trop à un joli conte historique se déroulant dans l'Angleterre du XVIe siècle, sans plus.
Mais ensuite, il y a la mort de Hamnet (pour laquelle O'Farrell devait inclure une tournure plutôt farfelue), menant à la deuxième partie beaucoup plus forte du roman. Elle oppose les sentiments bruts de chagrin d'Agnès à l'apparente indifférence de «l'homme à distance». Ici, O'Farrell offre vraiment sa prose la plus forte, avec une perspicacité psychologique intense. Cette deuxième partie compense les défauts de la première. Mais à la fin, où elle suggère un lien avec la pièce de théâtre ‘Hamlet' comme dénouement final, je n'en était pas convaincu. Ceci n'est certainement pas un mauvais roman, mais mes attentes élevées n'ont pas été comblées.
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Je crois que je suis passée à côté de ce livre. Pourtant, je m'y suis lancée avec enthousiasme compte tenu de l'auteure et des critiques élogieuses. Mais j'ai très vite déchanté. J'ai trouvé cela laborieux, peut-être à cause de la traduction ? Très souvent long. Mais où veut-elle en venir? Où est le coeur de l'histoire?
Pourtant les personnages sont forts et attachants, le contexte historique intéressant mais cela ne m'a pas suffit. Je suis allée jusqu'au bout, uniquement pour connaitre la fin. Dommage.
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« Agnes, comme toutes les mères, projette constamment ses pensées vers ses enfants comme on lance une canne à pêche, se remémorant où ils se trouvent, ce qu'ils font, comment ils se portent. »
Anne Hathaway, appelée ici Agnes, était l'épouse de William Shakespeare. le dernier roman de Maggie O'Farrell, "Hamnet", est surtout SON livre, pas celui de son fils homonyme ni celui de son mari. le nom du barde immortel n'est même pas mentionné une seule fois. Il est le fils de John et Mary, le mari d'Agnes, le père de Susanna et des jumeaux Hamnet et Judith, mais il n'est jamais appelé par son nom. L'accent n'est pas mis non plus sur ses oeuvres littéraires et cette timidité dans son évocation m'a étonné et interrogé. Peut-être n'est-ce pas si surprenant si l'on considère que ce serait pour Maggie O'Farrell un acte d'orgueil ou d'audace colossal de croire que l'on peut fouiller l'esprit de l'un des plus grands génies de l'humanité. La seule oeuvre de Shakespeare évoquée est "Hamlet", supposément intitulée ainsi d'après le nom de son fils Hamnet qui dans le livre meurt à onze ans de la peste. La façon dont cette tragédie est décrite à la fin du roman à travers le regard d'Agnes est l'une des scènes les plus émouvantes du livre. « Hamlet, là, sur scène, est deux personnes à la fois : le jeune homme, vivant, et le père, mort. Vivant et mort à la fois », dit Agnes qui comprend alors la magie du théâtre et de la littérature. La femme du dramaturge est au centre du récit avec ses maternités, ses joies, ses doutes, ses craintes, ses peines, son esprit sauvage, ses talents de guérisseuse, ses intuitions presque infaillibles. Une femme hors du commun, peut-être un peu trop même. Car malgré le peu de connaissances sur lesquelles s'appuyer, Maggie O'Farrell façonne une de ces mères certes fascinante, mais rebattue et stéréotypée dans la fiction historique, celle de la femme éclairée, véritable force de la nature, mi-sorcière, mi-nymphe. C'est dommage, car l'auteur avait suffisamment de liberté artistique pour lui donner une vie plus singulière.
Le récit alterne entre 1596, juste avant la mort d'Hamnet, les débuts de la vie d'Agnès, son mariage avec William et les années intermédiaires. Il rend très bien la vie familiale et rurale de cette campagne anglaise de la fin du XVIe siècle. Une vie ordinaire avec ses odeurs, ses couleurs, ses histoires, ses sensations et ses émotions que l'art subtil de Maggie O'Farrell réussit à recréer même si nous ne connaîtrons jamais vraiment les détails de la vie familiale des Shakespeare ou la mort du fils. le plus réaliste de tous est la représentation étonnante du chagrin de la famille, en particulier celui de la mère. Lorsqu'Agnes se prépare à l'enterrement d'Hamnet, lorsqu'elle se rend sur sa tombe ou ne supporte pas de se séparer de ses vêtements, j'ai ressenti la profondeur de son chagrin.
L'écriture de Maggie O'Farrell bien que fleurie et sinueuse n'est pas ornementale, mais bien poétique. Là où un auteur quelconque ne mentionnerait que la présence de chatons, O'Farrell écrit qu'ils sont de « minuscules créatures dont la figure ressemble à une fleur de pensée, avec sous leurs pattes de doux coussinets. » Là où certains auteurs s'arrêteraient à dire qu'un personnage récolte du miel, O'Farrell décrit le miel qui coule « aussi lentement que de la sève, orange et doré, chargé de l'âpre parfum du thym et des notes douces et florales de la lavande. » "Hamnet" est un festin pour les sens.
Mais il est aussi d'une étonnante actualité avec le chapitre sur la puce que j'ai adoré. Qui aurait pu penser qu'une puce pouvait être si intéressante ? J'ai été captivé par le récit du voyage de cette petite bestiole, qui fait son chemin sur tout le bassin méditerranéen d'Alexandrie, en Égypte, à Stratford, en Angleterre. Si déterminée à survivre, à se nourrir, à sucer du sang et à répandre involontairement la peste. Je reconnais à l'auteur le mérite d'avoir transformé un minuscule et insignifiant insecte porteur de virus en un personnage fictionnel intéressant et redoutablement actuel. Cela exige du talent et Maggie O'Farrell en a.
J'ai trouvé par contre que d'autres éléments du récit étaient moins bien traités ou abandonnés sans raison : le faucon crécerelle d'Agnes dont nous n'en entendons plus parler après le mariage, le personnage de John, son trafic avec les peaux de mouton, son caractère abusif et violent avec en particulier la blessure à l'arcade d'Hamnet dont on aurait pu imaginer un autre développement, la ressemblance troublante des jumeaux alors qu'ils sont dizygotes, le sort des pommes ballottées lors la scène de sexe torride dans le grenier (non, je plaisante).
En cours de lecture, j'ai été confronté à un dilemme moral intéressant sans être toutefois aussi cornélien que le célèbre « To be, or not to be » du prince Hamlet. Devais-je en vouloir à Shakespeare de mettre sa femme en difficultés en l'abandonnant à Stratford ou devais-je en vouloir à Agnes D entraver l'épanouissement artistique de son mari ? Bien évidemment, je suis censé être immensément reconnaissant à Shakespeare de nous avoir légué des oeuvres inestimables et je devrais donc plutôt me plaindre d'Agnes. Et pourtant, Maggie O'Farrell réussit un joli coup en rendant Agnes sympathique, digne de respect et pour tout dire attachante (malgré les clichés énumérés plus haut). Bien qu'elle accepte de voir partir son époux pour Londres, cette séparation laisse clairement penser qu'il y a du sacrifice dans son attitude en assumant seule l'éducation des enfants et en voyant son mari devenir loin d'elle un célèbre dramaturge. Elle pose plus généralement la question de la vie dans l'ombre d'un personnage illustre. Comment trouver sa place ? Comment être épanoui sans être transparent ou invisible ? Comment être généreux sans être mesquin ? Être ou ne pas être, telle est la question.
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On sait peu de choses sur la vie de Shakespeare, notamment sur sa jeunesse et le début de sa vie de dramaturge. Or, le peu qu'on sait sur soulève au moins deux interrogations importantes. D'abord, comment expliquer qu'il épouse à 18 ans Anne (Agnes) Hathaway, une femme restée célibataire jusqu'à l'âge de 26 ans ? Ensuite et surtout, qu'a-t-il pu passer par la tête de Shakespeare pour qu'il écrive une tragédie intitulée Hamlet à peine deux ans après la mort de son fils qui se prénommait Hamnet (ou même Hamlet, les deux orthographes semblant interchangeables) ?

Maggie O'Farrell propose de répondre à ces deux questions par la fiction. de nombreux passages du roman sont forts et émouvants. D'autres rendent bien compte des modes de vie en Angleterre à la fin du XVIe siècle, particulièrement de la condition de la femme, du rapport à la maternité, à la maladie et à la mort. Mais la lecture d'Hamnet m'a laissé une impression mitigée car je n'ai pas vraiment adhéré au parti pris de l'auteure de combler par la fiction les béances de la biographie de Shakespeare, d'autant qu'elle dote Agnes Hathaway d'une personnalité très singulière, parfois à la limite du crédible.
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Quand j'ai ouvert ce livre, je m'attendais à tout autre chose. J'avais dans l'idée que l'histoire serait plus centrée sur Shakespeare et sur la pièce de "Hamlet". en réalité, ce livre est l'histoire du fils de Shakespeare (du moins telle que l'a imaginé l'autrice car on ne sait en fait pas grand chose sur cet enfant) , l'histoire de sa dernière journée, l'histoire de sa mort, l'histoire du deuil que vivra sa famille. C'est aussi l'histoire de ses parents, de sa mère surtout. Et c'est aussi l'histoire d'une horrible maladie, la peste bucolique qui a fait tant de ravages.

Si les personnages ont bel et bien existé, l'histoire est quand à elle fictive, étant seulement inspirée par le peu que connaît l'autrice de la famille de Shakespeare. Cela pourrait être réel cependant car même s'il y a ici des passages qui tiennent plus de l'allure du conte (un conte plutôt sombre!), l'histoire est crédible et on se croirait bel et bien en 1596.

Tout l'intérêt de ce livre tient en grande partie dans la plume de Maggie O'Ferrel, une plume sensible et émouvante qui met des mots sur la douleur, la perte, le deuil. Sur la maternité et l'amour aussi car c'est bel et bien d'amour et de lien qu'il s 'agit, que ce soit entre mère et fils, entre frère et soeur jumeaux, entre mari et femme même s'ils ne se comprennent pas toujours.

S'il j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs à ce livre, je l'ai cependant apprécié, en grande partie pour ses qualités littéraires et pour la fin que j'ai trouvé très belle.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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