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EAN : 9780099761518
208 pages
Vintage (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
4ème de couverture :

" At 1 pm on 26 June 1996 the Sunday Independent's crime reporter Veronica Guerin was shot dead by a motorcycle pillion passenger as she waited at traffic lights on the outskirts of Dublin - the victim of her own crusading exposés of leading criminals. "
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VERONICA GUERIN : LA VIE ET LA MORT D'UNE JOURNALISTE DE CRIME

Cet ouvrage n'est point un bouquin à sensation, puisque écrit par une des dames les plus puissantes de l'Union européenne : la première femme "ombudsman" ou médiatrice entre l'UE et ses citoyens, groupes et sociétés. Si vous vous estimez lésé par la législation européenne c'est à cette dame qu'il convient d'envoyer votre plainte ou pétition. Depuis que Emily O'Reilly a été élue à cette charge par le Parlement européen en 2013, cette fonction a acquis une nouvelle dimension ... en profondeur !
En plus, cette Irlandaise est une ex-journaliste qui approche donc la controverse de l'abattement brutal de la journaliste irlandaise (au nom de famille bien français) Veronica Guerin, en toute connaissance de cause. Sans être de proches amies pour autant, l'auteure et la victime se connaissaient depuis 11 ans au moment de son meurtre.

De ce livre un film a été réalisé par Joel Shumacher, en 2003, avec une merveilleuse Cate Blanchett dans le rôle de Veronica Guerin. Cette actrice australienne y est autant convaincante que dans "Le seigneur des anneaux", "Aviator" (oeuvre biographique de Howard Hughes, le milliardaire excentrique - voire ma critique du 03-12-2017), "Le talentueux Mr. Ripley", basé sur le roman "Monsieur Ripley" de Patricia Highsmith et "The Good German", basé sur l'ouvrage "L'ami allemand" de Joseph Kanon.

Le 26 juin 1996, à 13 heures, dans les faubourgs de Dublin, Veronica Guerin, à bord de son Opel Calibra fut tuée par 5 balles de revolver, tirées par un gangster en mobylette à travers sa vitre. Elle fut morte sur le coup. Veronica avait 37 ans et laissait un mari, Graham Turley, et un fils Cathal, âgé de seulement 6 ans. En Irlande, 22 ans après, tout le monde se souvient encore de ce qu'elle ou il faisait au moment du drame. Toutes proportions gardées, un peu comme l'assassinat du président Kennedy à Dallas, ce jour fatidique du 22 novembre 1963.

Ce fut aussi le point de départ d'une sérieuse controverse relative à la responsabilité et la carence des autorités, de la police, des dirigeants de la presse, de la pègre et de la pauvre victime elle-même. Car Veronica avait déjà fait l'objet d'actes de violence : 2 ans avant, des coups furent tirés à travers la vitre (une spécialité des malfrats irlandais ?) de son domicile, un an après elle reçut une balle dans la jambe et fut tabassée, la même année, par un dénommé John Gilligan, une canaille locale.

La controverse fut telle que lorsque Emily O'Reilly commença à écrire, un an après, son livre, elle dut faire face à une vive opposition de la presse, sous prétexte que la famille ne souhaitait pas de livre. Surtout le journal, "Sunday Independent", pour lequel elle avait eu la charge de la rubrique crime, s'y opposa, étrangement, de manière farouche.

En fait, l'ouvrage de l'auteure pose la question fondamentale de l'éthique des organes de la presse et des journalistes individuels. En d'autres termes : jusqu'où est-il permis d'aller dans le choix des sujets et du rapportage d'événements ? En prenant contact avec les pires truands d'Irlande, de relever leurs "activités" et quasiment leurs noms (elle inventait, en somme, des surnoms transparents pour le milieu et la police), il est évident que la journaliste jouait avec le feu et risquait sa vie. Après les ripostes violentes des manitous notoires du crime organisé irlandais, Veronica Guerin aurait dû arrêter ses investigations et articles. Tout comme les responsables du "Sunday Independent" auraient dû intervenir et lui interdire formellement de continuer ses révélations périlleuses.

Personnellement, j'estime que l'éditeur et le propriétaire de son journal portent la plus large culpabilité en ne pas intervenant de façon radicale. Si la journaliste n'arrivait pas à s'arrêter sur sa lancée, il incombait à eux de prendre des mesures pour éviter ce désastre ou cette "mort annoncée" - pour citer Gabriel Garcia Márquez - en lui confiant par exemple une autre rubrique, prévoir un système de sécurité autour de sa personne, nommer toute une équipe qui couvrirait le secteur de la criminalité etc. Seulement, les articles de Guerin étaient tellement populaires, assuraient un tirage du journal toujours plus élevé et garantissaient donc un bénéfice important et ... on ne noie pas le veau d'or !. le "Sunday Independent" a systématiquement nié toute responsabilité, après des attaques par d'autres journalistes et même du propre frère, Jimmy Guerain, dans un article accablant paru dans le quotidien "The Irish Times" un mois après l'assassinat de sa soeur. Quant au veuf de la victime, le journal s'est bien débrouillé pour l'avoir dans leur camp.

Cet ouvrage est assurément intéressant pour les questions qu'il soulève et parce que l'auteure a fait preuve d'un effort remarquable de documentation, et cela en dépit de l'opposition et des obstacles de ces "gentlemen" puissants de la presse irlandaise. L'unique bémol est peut-être le style, mais Emily O'Reilly est trop femme à dossiers pour se laisser distraire par des considérations purement littéraires.
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