Il n'était pas bien qu'un homme vive, meure et ne se résume à rien, qu'il soit oublié, que son propre fils soit incapable de se le rappeler véritablement - cela ne lui semblait pas juste.
La bibliothèque était ce que devait être une maison : tranquille.
Je ne devrais pas vous le dire, car vous pourriez me croire folle. Mais j’ai parfois le sentiment… le sentiment que je pourrais mourir, tant je vois de solitude. Mais je ne veux personne autour de moi. Je crois que rien ne changera jamais, que ma vie va continuer ainsi. Je pense qu’un jour, quelqu’un pourrait m’attendre dans l’entrée, quand je rentrerai. C’est de la folie. Je le sais bien. Mais il me semble que je ne peux continuer ainsi, s’il n’y a pas de promesse de quelque chose de mieux. D’une nouvelle vie. Il faut bien qu’il y ait davantage pour moi que cela, mais il faut bien que je l’accomplisse moi-même. Il faut que je le provoque moi-même.
Une femme ressemble à un rêve. Sa vie est un rêve consacré à l’attente. Je veux dire qu’elle vit dans un rêve, attendant un homme. Il n’existe aucune façon d’en sortir ; si insultant que ce soit, aucune femme ne peut y échapper. Sa vie, c’est d’attendre un homme. C’est tout. Il y a une porte dans ce rêve, et il lui faut la passer. Elle n’a pas le choix. Tôt ou tard, il lui faut ouvrir cette porte, la passer pour arriver à un homme en particulier, un homme, un seul. Elle n’a aucun choix dans l’affaire. Elle peut prendre n’importe qui, mais elle n’a aucun choix là-dessus. Voilà ce que je pense.
- Tu le penses vraiment ?
- Oui
- N’est-ce pas exagéré ?
- Cet homme ce n’est pas toi, exactement. J’ai besoin de toi, pour me sentir encore en vie. J’ai besoin de toi, pour moi-même, pour ma vie. J’ai besoin de t’aimer.
« Une femme ne grandit que pour recevoir tous les emmerdements possibles des hommes ; après quoi, elle s’écroule, c’est comme ça. » (p. 236)
- Alors, vous n'êtes pas un enfant de la Dépression.
- Ce n'est pas nécessairement de la dépression historique, remarqua Mort. Je voulais dire une autre sorte de dépression, une dépression permanente de l'esprit.
… elle était une sorte d’oasis pour son esprit. Qu’y avait-il donc chez les filles, chez les femmes, pour qu’on se laisse aller aux pensées comme on se laisse aller dans leurs bras, abandonnant tout, suffoquant, plongeant dans une mort douce et ardente ?
(Points, p.343)
Voici comment ça s'est passé : j'étais si déprimé que je voulais mourir. je n'arrivais pas à me secouer, à changer. Alors j'ai pensé à me faire descendre par la police, parce que si je m'en chargeais, ce serait un vrai carnage.
Mamie Wendall finit par abandonner et jeta la canne dans sa direction avec dégoût -la fessée était terminée.
Elle hurla :"tu finiras sur la chaise électrique, et j'abaisserai la manette moi-même!" (Page 97)
Endormie ou éveillée, j’ai peur, et comment peut-on vivre ainsi, en ayant toujours peur ? J’ai peur des hommes dans la rue, que je les voie ou non, j’ai peur que les voitures me heurtent, que les gens se moquent de moi, j’ai peur de perdre mon sac, de vomir dans un magasin, de hurler dans la bibliothèque et d’en être fichue à la porte sans espoir de retour.
(Points, p.424)