Nous n'avons de personnalité que dans la mesure où il existe des gens qui nous connaissent, des gens que nous espérons convaincre que nous méritons d'exister.
Espérer est notre consolation face à la mortalité.
La plus délicieuse des intimités : ne pas avoir besoin de parler.
La plus délicieuse des intimités : ne pas avoir besoin de parler.
Peut-être aucun homme n'est-il capable de penser à lui-même comme une femme pense à lui.
Pourquoi tant de choses se perdent-elles ? Tant de nos paroles ? On dit que les souvenirs lointains sont stockés dans le cerveau - bien plus solidement que les souvenirs récents - mais si peu sont accessibles à la conscience, à quoi bon ce stockage ? Notre mémoire auditive est faible, peu fiable. Nous avons tous entendu des amis répéter des fragments de conversation - avec inexactitude, mais conviction : ce ne sont pas seulement les paroles qui se perdent, mais aussi le ton, l'insistance, le sens.
ET je me dis voilà ma vie maintenant. Absurde mais imprévisible. Non pas absurde parce que imprévisible, mais imprévisible parce que absurde... Je peux encore trouver de petits trésors dans des déchets épars.
Nous sommes résolus à garder en vie ceux que nous aimons, nous désirons ardemment les protéger, leur épargner toute souffrance. Etre mortel, c'est savoir que c'est impossible ; il nous faut pourtant essayer.
J'ai fait la découverte suivante : chaque jour est vivable à condition d'être divisé en segments.
Ou plus exactement, chaque jour n'est vivable que divisé en segments.
Vous ne souhaiteriez pas vous heurter au chagrin d'autrui. Il vous faudra déjà toutes vos forces pour résister au vôtre.