Car à quoi sert de partager ses misères avec quelqu'un, sinon à le rendre misérable lui aussi ?
Quand nous aimons nos parents, nous les prenons en nous. Ils nous habitent. Très longtemps j’ai cru que je ne supporterais pas de vivre sans mon père et ma mère–que je ne supporterais pas de leur « survivre »–car être une fille sans parents me paraissait impossible. Aujourd’hui, je pense différemment. Aujourd’hui, je n’ai pas le choix.
Voilà autre chose qui me paraît intolérable, insupportable : que les morts soient réduits au silence. On peut tout dire, n’importe quelle idiotie cruelle et ignorante, les morts ne peuvent répondre, ne peuvent se défendre.
Quand on a nulle part où être, tous les endroits se valent.
Il y a ceux - bienheureux - qui peuvent vivre leur vie dans éprouver le moindre besoin d'y ajouter quoi que ce soit - un effort "créatif" quelconque ; et il y a ceux - maudits ? - pour qui l'activité de leur cerveau et de leur imagination est primordiale. Pour ceux-là, le monde peut être infiniment riche, gratifiant et séduisant - mais il n'est pas primordial. Le monde peut être interprété comme un présent, que l'on ne mérite qu'à condition d'avoir créé quelque chose qui le dépasse.
« En dépit du fait que tu aimais Ray, énormément, et que tu n’imaginais pas pouvoir vivre sans lui, tu découvriras peu à peu que tu fais des choses que Ray n‘aurait pas pris beaucoup de plaisir à faire, et que tu rencontres des gens que tu n’aurais pas rencontrés quand il était en vie, et tout cela aura des effets positifs sur ta vie, quoi que tu puisses en penser maintenant » Eleanor Bergstein
Cette habitude que nous avions de nous "protéger" mutuellement nous a peut-être conduits, par inadvertance, à passer l'un à côté de l'autre.
L'indignation est la face civilisée de la colère. La fureur, sa face sauvage.
L’indignation est la face civilisée de la colère. La fureur, sa face sauvage.
Il y a quelque chose de terrifiant à être seul, plus même qu'à se sentir seul. Et à présent c'est ma vie. Cette solitude, cette angoisse, cette peur de l'heure suivante, de la nuit qui vient et du matin qui suivra.