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3,99

sur 162 notes
Je lis souvent dans les critiques de thriller ou de romans noirs des termes comme "dérangeant" ou des formules telles que "ce livre vous fait sortir de votre zone de confort"...

Et bien cela peut s'appliquer au livre de Laurent Obertone et plus encore car ici, il ne s'agit pas de fiction.
Breivik et ses victimes sont réels, et par conséquent le norvégien ne peut être auréolé d'une aura de noir romantisme comme un Hannibal Lecter par exemple.

Obertone prend le parti de faire parler Brievik plutôt que d'en parler à la troisième personne.
Cela donne une force considérable au livre, car la récit de la préparation de ce Breivik nomme son "opération" et qui lui a pris neuf ans, s'en trouve infiniment plus réaliste.

Breivik raconte, son combat contre le multiculturalisme, le marxisme, la lâcheté suicidaire de l'Europe et de la Norvège qu'il entend bien sauver malgré elles.
Dans son délire paranoïaque, Breivik reste cohérent, et ayons le courage de le dire, certains de ses arguments se tiennent (ce qui d'ailleurs ajoute au malaise qu'on peut ressentir à cette lecture).

Mais alors que penser de tout cela ?
Le fin mot, c'est -peut-être- une des victimes du terroriste qui le détient.
Une jeune femme blessée qu'on a dû amputer d'un bras, et qui écrit à Breivik emprisonné :
"Vous avez peur Breivik. Si peur d'être dominé. Peur de perdre. Une peur de petit garçon. Vous avez tenté de nous faire partager un peu de cette peur, en croyant mieux la supporter. Ce que vous avez fait n'est pas grand. Vous avez tué parce que vous êtes petit, terrorisé au fond de vous même par ce monde qui change sans vous."


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Obertone tente de se mettre à la place de Breivik mais se cantonne à de la psychologie de comptoir et à une narration factuelle qui est bien le seul maigre intérêt qu'on pourra trouver au livre, bien qu'on l'eût souhaitée plus brève. le travail d'introspection est factice, superficiel et fragile et ne choque ni n'émeut. L'auteur se met à la place d'un assassin idiot à la phraséologie chevaleresco-xénophobe de très bas étage. Un article de presse sur la tuerie d'Utoya apporte plus d'éclairage sur le personnage et le style ampoulé, n'en déplaise à l'auteur, n'est pas que celui de son personnage.
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Dans la tête d'un tueur –
Un livre très bien documenté sur le massacre de 77 personnes, perpétré sur l'île d'Utøya près d'Oslo le 22 juillet 2011.

Ecrit à la première personne, c'est tout le parcours d'un jeune norvégien qui est reconstitué ici avec beaucoup de minutie. L'auteur est un écrivain-journaliste qui recoupe toutes les informations disponibles pour s'interroger sur ce personnage et son parcours, sans moraliser.

Le tueur étant une personne intelligente, vous verrez que vous adhérerez parfois à certains de ses raisonnements – effrayant- jusqu'au moment où il choisit une voie fantaisiste et funeste qui ne correspond qu'à sa propre logique.

C'est un livre qui aide à comprendre comment nos sociétés peuvent créer de telles personnes – le procès a conclu qu'il n'était pas fou - et que vraisemblablement il y en aura d'autres si nous ne cherchons pas à mieux comprendre et changer les mécanismes qui sont à l'origine de leurs actes.
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Plutôt que de m'arrêter aux critiques d'une certaine presse, j'aborde ce bouquin en gardant à l'esprit la préface de Stéphane Bourgoin, spécialiste incontesté en France des tueurs en série et tueurs de masse : "Il nous faut louer le travail titanesque de Laurent Obertone et la minutie exceptionnelle qu'il a développée pour reconstituer le parcours authentique d'Anders Breivik et des drames d'Utoya, jusque dans ses moindres détails".

En s'identifiant à Breivik l'auteur ne cautionne ni son idéologie, ni son action, il nous fait vivre les événements à la première personne afin de leur donner encore plus d'impact. le récit est entrecoupé de nombreux extraits de documents officiels (rapports d'autopsie, témoignages, greffes du procés, bilans psychiatriques…) qui viennent confirmer le travail de recherche effectué par Laurent Obertone.

Certains reprochent la froideur du récit. Normal puisqu'on le vit à travers le personnage Breivik et que le gars n'a jamais manifesté le moindre remords, convaincu que son combat est juste et qu'il sera perçu comme un Templier des temps modernes par les générations futures ; donc oui il reste de marbre face aux faits qui lui sont reprochés et face aux survivants et aux familles.

Dérangeant ? Inconstestablement, pas le bouquin en soi (même si le fait de démarrer le récit à Utoya fait tout de suite l'effet d'une douche glacée) mais que de tels individus puissent exister et faire leur propagande en toute liberté, voire dans l'indifférence générale. Dérangeants aussi le nombre de dysfonctionnements qui ont retardé l'intervention de la police.

L'auteur a fait un choix osé et assumé, sans doute a-t-il pris certaines libertés pour combler certains vides mais globalement, sur le fond, on est effectivement face à un travail hyper-documenté. Sur la forme, ça passe ou ça casse… Pour moi ça passe, même si parfois la plongée dans un esprit aussi malsain laisse des relents acides (et éventuellement des envies de meurtres).

Bien que hautement instructif et intéressant n'espérez pas lire ce bouquin comme vous liriez un roman, personnellement j'ai étalé cette lectures sur plusieurs semaines, le temps d'assimiler et de digérer les différentes parties du récit, m'est d'avis que c'est la seule façon de saisir toute la richesse de cet essai de Laurent Obertone.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Une amie m'a prêté ce roman de Laurent Obertone, un témoignage documentaire sur un acte terroriste. C'est une plongée troublante dans l'esprit du tueur, mais ça devient rapidement dérangeant. Les descriptions froides et cliniques des morts des victimes m'ont repoussée. J'ai tenu jusqu'à la quarantième victime, mais ça devenait trop. Les détails macabres et la fascination pour les actes étaient révoltants. Les descriptions cliniques étaient excessives, comme si on racontait un match de foot. En fin de compte, je remercie mon amie pour la découverte de cet événement, mais ce livre est trop voyeuriste, morbide et distant pour moi.
Mon avis détaillé
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Le récit le plus complet que j'ai pu lire sur le massacre d'Utoya dont on sait peu de choses au final. C'est captivant, parfois difficile à lire notamment à cause des relevés d'autopsie, mais aussi très enrichissant sur la façon de penser d'Anders Behring Breivik.

On a vraiment l'impression d'être dans sa tête heure par heure, avant, pendant et après la fusillade. Il y a une très bonne analyse comparative sur les rats-taupes nus qui m'a intéressé, ce sont ces petits mammifères qui vivent sur le principe de la colonie comparable à celui des abeilles.

Moi aussi j'ai été saisi de consternation en apprenant que les tribunaux norvégiens sont meublés par Ikéa. Alors certes les meubles Kallax ça peut faire son petit effet chez soi, mais dans une cours de justice c'est totalement hors de propos.
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Chronique complète sur le blog

Ce récit sur la tragédie d'Utøya est incroyable et glaçant. J'ai eu tout au long des pages cette sensation de malaise. Laurent Obertone nous retrace pas simplement les faits de ce massacre de masse, il rentre dans la tête d'un tueur avec sa folie, sa solitude.


Je peux comprendre que ce récit ait pu déranger plus d'un lecteur, surtout ceux d'un parti politique. Souvent je me suis demandée comment Laurent Obertone pouvait imaginer les pensées d'Anders Behring Breivik sans lui même penser la même chose ... ce récit est tellement réaliste, tellement dérangeant avec cette façon d'écrire à la première personne. C'est ce qui fait qu'on y retourne, malgré le choc continuel des aveux qu'aurait pu faire Anders Behring Breivik.


Mon sommeil a été troublé, j'ai passé une nuit blanche suite à un cauchemar, où je me retrouvais sur l'île d'Utøya parmi les victimes. Laurent Obertone a réussi à me transporté dans la folie meurtrière de ce 22 juillet 2011.

J'ai pu ressentir dans ce récit le froid du Fjord, une immersion totale sans langue de bois. Anders Behring Breivik est un tueur "sain d'esprit" si je puis dire, car après de nombreux examens psychologique, aucune maladie mentale n'a été décelée. C'est d'autant plus flippant de se dire que pour une fois c'est un "Monsieur tout le monde" qui a orchestré ce massacre.

La construction de ce récit sur les 200 premières pages est glaçante. On y retrouve les extraits d'autopsies des victimes, les pensées de certaines d'entre elles. Un carnage émotionnel. Après ces 200 premières pages, j'ai fais une pause de 2 jours pour continuer la suite.

Laurent Obertone a fait un travail exceptionnel sur ce fait divers. Qui d'autre que lui aurait pu faire ça ?! Un récit qui dérange, un récit pleins de vérités sur une triste réalité.
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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Etre dans la peau d'Anders Breivik, lorsqu'il perpétue ses crimes, lorsqu'il les prépare, lorsqu'il écrit son manifeste, lors de son procès, c'est ce que nous propose Laurent Obertone. Et c'est glaçant, froid, intelligent, ordonné, logique et implacable. Un surdoué passe à l'action, conscient et sûr de lui.
Qui a lu Les bienveillantes, de jonathan Littel, connaît cette sensation d'être entrainé vers l'horreur sans trouver la faille, sans avoir rien à y redire, sans excuser l'auteur de ces crimes. On se dit Quelle horreur, il est fou, mais force est de reconnaître que non.
Le criminel est souvent très intelligent, très organisé et sûr de lui. Dire que ses gestes sont condamnables et immoraux est un peu court, il faudrait d'autres arguments... Mais on ne les trouve pas!
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Cette fois-ci je clôture bel et bien une nouvelle année de chroniques en entamant une nouvelle série : les tueurs en série et les tueurs de masse.
En 2017, il y aura également la série « clowns », la série « félins ».
Et donc pour clôturer cette année et inaugurer les Tueurs en série, j'ai choisi Utoya de Laurent Obertone.
OK, j'entends déjà des dents qui grincent mais lisez mon billet d'abord.
Utoya c'est une toute petite ile norvégienne. En Juillet 2011, une bombe explose à Oslo. le 22, Anders Behring Breivik, se revendiquant comme un chevalier de l'ordre des Templiers, missionné pour sauver la Norvège des islamistes, débarque sur cette ile, armé jusqu'aux dents, se faisant passer pour un policier venu sécuriser l'ile suite à l'attentat dans le coeur d'Oslo.
En moins de 2 heures, il va massacrer près de 70 adolescents.
Dans ce document, car il ne s'agit pas d'un roman mais d'un réel documentaire, la première partie est, pour moi, la moins intéressante. le carnage y est décrit et minuté avec force détails sur les blessures des victimes. Là, cela relève du voyeurisme morbide auquel on aura du mal à adhérer, justement parce que ce n'est pas un roman, mais bel et bien des faits réels et que les victimes ont presque toutes entre 14 et 20 ans.
Par contre, ensuite, ce livre devient passionnant. On découvre le cheminement des pensées de ce tueur de masse.
Breivik, n'est pas à proprement parler un tueur en série. Il est ce que l'on appelle un tueur de masse.
Un tueur en série a une victimologie précise. Un tueur de masse, lui, va seulement tuer un maximum de personnes. Breivik va en épargner certains, pour des raisons que vous découvrirez. Il va penser à la souffrance de sa mère quand elle saura ce qu'il a fait… Il n'est pas non plus psychopathe ou sociopathe et a d'ailleurs été jugé responsable de ses actes.
Laurent Obertone nous fait vivre la tuerie, l'arrestation, le procès de Breivik à travers ses yeux. Pour mieux nous faire comprendre ce qu'est un fanatique, rien de tel que d'entendre ses pensées.
Breivik est un nazi, bien que le terme ne soit plus trop employé. Il pense combattre des fanatiques islamistes, des marxistes endoctrinés, des travaillistes…
La seule chose dont il n'aura jamais conscience c'est qu'il ne combat que ce qu'il est : un fanatique endoctriné par des idées extrémistes.
Un extrait :
Oui, je suis coupable. Je n'ai pas eu le choix. C'est comme ça qu'on m'a élevé. La peur domine l'instinct de l'homme. Cette alarme génétique est le meilleur garant de notre survie. Face à l'inconnu, à un danger potentiel, tous les animaux ont une distance de fuite raisonnable, qui leur a permis de survivre jusqu'à nos jours. Les animaux domestiques n'ont plus de distance de fuite. J'ai compris, sur Utoya, que les travaillistes étaient des animaux domestiques.
J'ai visionné des reportages, par acquis de conscience, sur cette tuerie.
Je vous propose celui-ci, très documenté :
https://www.youtube.com/watch?v=g1ZV6eAKhIE
Je peux vous dire que ce livre est fidèle à l'extrême.
Laurent Obertone à retranscrit, sans jugement aucun, tout ce qu'il s'est passé pendant, mais surtout après.
Vous découvrirez que ce tueur est un vrai déséquilibré.
Une chose m'a vraiment terrifiée dans ce livre : Breivik, qui est toujours en prison, à promis de se venger, a dit qu'il reviendrait en Norvège et qu'il finirait ce qu'il a commencé. Il est libérable en 2033 avec possible libération anticipée en 2022…dans 5 ans.
Un livre que je recommande pour tous les passionnés et tous les curieux. Instructif, enrichissant, glaçant et passionnant.

Lien : http://atelierdelaulo.canalb..
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J'ai eu énormément de mal à terminer ce livre.
Pas parce qu'il était mal écrit, bien au contraire parce qu'il l'était trop bien. Ce roman inspiré de faits réels que tout le monde connaît malheureusement met tellement mal à l'aise qu'il est difficile de tourner les pages. L'ambiance est sombre, pesante et il n'arrive rien de bon ici.
L'auteur arrive à faire passer de réelles émotions dans cet ouvrage. C'est une lecture qui me marquera pour quelques temps.
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