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sur 162 notes
Norvège le 22 juillet 2011. A 15h24, une bombe explose dans le quartier ministériel d'Oslo. A 17h21, un carnage débute sur l'île d'Utoya. Au total 77 morts dont 67 sur l'île. L'auteur, un jeune norvégien de 32 ans, Anders Berhing Breivik. Ce livre retrace ce qu'a fait ce tueur de masse.

Ce roman se découpe en plusieurs parties : la tuerie sur l'île, le procès, puis les préparatifs de l'attentat à la bombe et sa vie actuelle en prison. le fait que l'auteur est pris le parti de rédiger ce roman à la première personne nous permet d'être dans la tête de ce tueur. C'est à la fois intéressant mais aussi très dérangeant. Pendant toute la tuerie sur l'île, l'auteur décrit les trajectoires des balles reçues par les victimes. Ces focus sont révoltants et démontrent la détermination du tueur. 3 balles en moyenne pour chaque victime dont souvent une touche la tête. Aucune possibilité d'y échapper. Enfin presque. Et pourtant, ce tueur de masse estime qu'il n'a pas atteint son objectif. Pourquoi est-il passé à l'acte ? Pour ouvrir les yeux à la race norvégienne des dangers du multiculturalisme, du parti travailliste, du marxisme. Est-il fou ? Est-il pleinement conscient de ses actes ? Oui pleinement conscient tout en se dédouanant, en ayant toujours la bonne réplique à ses yeux. C'est le meilleur, c'est lui qui voit réellement et qui ne se met pas des oeillères. Impressionnant ! Toujours droit dans ses bottes.

Au final, une lecture très troublante.
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L'auteur s'est glissé dans la peau d'Anders Breivik. le livre commence par son massacre, sur l'île d'Utøya, de membres du Parti Travailliste norvégien. Les meurtres sont suivis, en capitales, de rapports de médecine légale. La force de l'ouvrage tient à la rigueur clinique avec laquelle Laurent Obertone décrit Breivik, et à l'intervention des victimes, psychiatres et policiers. Car la parole leur est donnée ; leurs témoignages, leurs blessures, leur pensées nous sont fournis. le récit acquiert une ampleur exceptionnelle. On passe du massacre au procès et à l'incarcération. Puis, retour en arrière, Anders Breivik narre ses années de préparation et d'organisation de l'attentat. Cet homme poursuivant une idée fixe - «éveiller l'Occident, réveiller le gène nordique» - l'élaborant, a été reconnu responsable de ses actes ; il dispose d'un QI supérieur est n'est pas fou, quoique son absence de compassion et d'empathie laissent perplexe. La résultante dépasse le cas Anders Breivik pour aboutir à une interrogation collective ; il semble alors que le tueur devienne symptôme.
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Quand Obertone réussit à satisfaire pleinement la fascination morbide que nous nourrissons pour ce genre de drames et de personnages.⁣

Le ton est donné dès le départ : difficile de rentrer plus rapidement dans le vif du sujet. Anders Behring Breivik pose un pied sur le quai. Il est déguisé en policier et prétexte intervenir pour la sécurité de l'île suite à l'explosion d'une bombe à Olso. La sienne. Plus déterminé que jamais, il rejoint l'île d'Utøya.⁣

Son parcours meurtrier est retracé avec précision, minute par minute. Aux faits, l'auteur joint des immersions dans l'esprit intelligent et résolu de Breivik. Les premiers paragraphes se terminent par de petites croix, le nom des victimes, la nature de leurs blessures.⁣ Des doigts arrachés, de la cervelle, on entendrait presque les victimes prier ou supplier.

Obertone a réalisé un grand travail de documentation et de recoupement d'informations (manifeste de Breivik, rapports en tous genres, témoignages etc.) pour relater les attentats mais aussi pour nous permettre, au fil de son récit, de rencontrer Breivik. Qui était-il ? Qu'a-t-il fait pendant ces 9 années qui ont servi à monter son « opération » ?⁣

Cette opération, c'est celle du sauvetage de la Norvège et de l'Europe contre le multiculturalisme. Breivik, 32 ans, Chevalier Templier, commettra cet acte "héroïque" destiné à éveiller les consciences face à ce danger imminent.⁣

Utøya est pour moi un récit complet. le choix d'un récit à la première personne du singulier contribue largement à sa réussite.⁣
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Nous sommes de suite plongés dans l'horreur de ce jour tragique du 22 Juillet. Les événements relatés sont à la fois surprenants et irréels et pourtant si proches de la réalité. En effet l'auteur a choisi comme angle d'écriture la première personne, nous sommes dans la tête de ce tueur sanguinaire qui n'hésitera pas à décimer une île après un attentat en ville.

Pas à pas, heure par heure, nous évoluons dans la tête de Breivik que ce soit dans son exécution que dans sa préparation. Tous ses ressentis, ses envies, ses choix et ses décisions sont communiqués. Une immersion totale, glaçante qui nous transporte au-delà de l'entendement, un réalisme frissonnant. Je salue par ailleurs la plume de l'auteur qui nous retranscrit ce récit dans les moindres détails avec une impression de « comme si on y était ».

Le livre se décompose en deux parties, la partie tuerie puis ensuite la partie procès. On ressent très bien au fil de la lecture la jubilation du meurtrier, l'effet théâtrale et sa mise ne scène, face aux victimes et aux familles en deuil. C'est révoltant une telle attitude mais elle correspond tellement au personnage que l'on se laisse transpercer par l'émotion et la révolte que les familles et la population ont dû ressentir. La dimension internationale de l'affaire place Breivik au premier rang de la scène médiatique pendant de longs mois. Il jubile, a l'impression d'exister, et de se sentir important. le sourire ne s'efface pas de son visage. L'arrivée en prison sonnera le glas de son existence. Je vous laisse découvrir par vous-même.

Une lecture qui me marquera longtemps de par son authenticité, le travail d'écriture et d'ambiance afin d'emporter la lecture dans ses événements totalement fous et pourtant si réels. Une violence très bien dépeinte et un meurtrier sans remords ni égard pour ses victimes. Habituée aux récits de fictions où il est beaucoup plus facile de mettre de la distance et de prendre du recul. Ici, j'ai été totalement submergée d'émotions.

Sans conteste, fiction ou réalité, je poursuivrai ma découverte de cet auteur qui a su me toucher à ce point.
Lien : https://www.facebook.com/les..
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Livre extrêmement critiqué, et critiqué avec extrême. le questionnement reste essentiel. Quelques partis pris de rédaction discutable et un petit manque de profondeur.
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Laurent Obertone avec Utøya casse les codes, il nous amène dans les ténèbres du cerveau du tueur Breivik.

Pour moi redécouverte d'Obertone dans un style complètement différent où il pirate la conscience du tueur de masse.

La première partie nous transporte directement en compagnie de sa folie meurtrière, avec une précision de détails sur le déroulement du massacre déroutant, moralement très prenant.

Ensuite on prend place au procès où la pensée idéologique de Breivik est décortiquée, entremêlé de rapports psychologiques, témoignages des victimes et policiers.
Recherche de pouvoirs, atteintes des consciences européennes ces buts étaient nombreux.
Livre lourd psychologiquement, l'enquête de l'auteur m'a fait rentrer totalement dans les abysses d'Utøya et de tout ce qui l'entoure.
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Un livre bouleversant et plein d'apprentissage concernant la personnalité du tueur. Il est écrit de sa main, de ses pensées, de sa réalité. On se rend compte à quel point il est enfermé sur lui-même, persuadé d'être le meilleur et sauveur de l'humanité. C'est un drame, une horreur, qui nous est chaque seconde compté. On découvre l'ampleur du massacre avec pour seul auteur un homme. Ce livre fait mal à lire, mais je pense qu'il est important de comprendre.
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Dans ce livre, Obertone se met à la place de Anders Breivik. C'est parfois dérangeant. le début où il décrit la tuerie notamment. L'accumulation des meurtres finit par faire perdre leur humanité aux victimes.
Dans un second temps, il essaie de décrire comment l'assassin a façonné son idéologie. J'ai trouvé cette partie un peu longue et répétitive.
Dans une troisième partie, il décrit les préparatifs et le travail titanesque du meurtrier.
Un livre intéressant surtout pour la partie descriptive et le parti pris narratif. Mais j'ai été moins convaincue par l'analyse psychologique du personnage (mais est-il possible de comprendre un tel tueur?!).
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Le 22 juillet 2011, Utoya (Norvège) :

• 17 heures 18 :

Anders Behring Breivik débarque sur l'île d'Utoya à quarante kilomètres d'Oslo. Il a déjà fait exploser une bombe à Oslo tuant huit personnes et s'apprête à ouvrir les portes de l'Enfer sur l'île d'Utoya.

• 18 heures 30 :

Breivik est interpellé. Il a massacré 77 personnes, la majorité était âgée de treize à vingt ans. Il devient le plus grand tueur de masse en Europe et fait vaciller tout un pays dans le chaos et la sidération.

Mon avis :

Bienvenue en Enfer, bienvenue sur l'ïle d'Utoya !

Une expérience littéraire glaçante…

Ce livre est terrifiant car fondé sur des faits réels ayant traumatisé toute une nation et je pense qu'il doit être lu par le plus grand nombre afin de comprendre comment un homme d'apparence ordinaire a pu se transformer en tueur de masse froid et impitoyable au nom d'une idéologie nationaliste.
Avec Utoya, il ne s'agit pas de fictionner ou de romancer la mort ou l'agonie mais de la vivre en direct à travers le regard d'Anders Behrin Breivik. La réalité brutale et sanglante est incarnée par ce norvégien de trente-deux ans se définissant encore aujourd'hui comme un chevalier Templier.

Sa motivation: frapper fort pour dénoncer l'islamisation de l'Europe, le multiculturalisme qui menace son peuple et réveiller les consciences nationales.

Son objectif : tuer un maximum de jeunes travaillistes sur l'île Utoya (peu importe qu'ils aient entre 13 et 21 ans, ils ont choisi leur camp et pour Breivik, ils sont définitivement contaminés par le multiculturalisme).

Bilan humain, moyens matériels, préparation du projet, motivations nationalistes de Breivik : tout est détaillé pour comprendre. Aucun détail n'est épargné, l'agonie et les souffrances de ces jeunes adolescents sont terrifiantes. L'horreur est posée et omniprésente (sang, cervelles qui explosent, supplications des victimes, tentatives de fuite vaines, exécutions, rapports d'autopsie…) La nausée est là et dure un bon moment…

L'auteur profite de notre sidération pour enchaîner très efficacement sur la phase du procès dans la seconde moitié du livre avec des retours sur certains épisodes de tueries, en retranscrivant des témoignages de victimes ou de tiers. le travail de documentation est impressionnant et ultra-précis. Rapports de police, témoignages des jeunes survivants qui font état de l'acharnement de Breivik, compte-rendu psychiatrique et psychologique et surtout éléments de personnalité de Breivik. L'auteur se fonde sur le manifeste rédigé par le tueur et diffusé massivement avant le massacre. Une chose est certaine pour moi : Breivik n'est pas fou, il est radicalisé et convaincu d'agir en chevalier Templier parti en croisade contre ceux qui veulent souiller la Norvège.

A L'horreur des crimes se mêle une sorte de fascination malsaine pour tenter de suivre la logique de Breivik sur la préservation de la race et de la culture norvégienne. Son discours inébranlable, sa certitude d'avoir agi pour le bien de son peuple m'a fait repenser aux discours des dirigeants nazis durant le procès de Nuremberg.

• et unique…

Au-delà de l'aspect effroyable du récit, Utoya a cette singularité incroyable d'être narré à la première personne.
Obertone et Breivik ne font qu'un dans ce récit, instaurant une proximité immédiate et terrifiante avec le lecteur. C'est complètement inédit et assez intelligent. Laurent Obertone court-circuite l'esprit de Breivik et déroule cette journée macabre pour percuter son lecteur et le choquer.

La lecture est unique, dérangeante et néanmoins magnétique. J'ai arrêté ma lecture de temps en temps afin de mesurer l'ampleur du massacre et suivre le discours vertigineux de Breivik. La charge émotionnelle de cette « quasi-autobiographie » est énorme et électrisée par ce style narratif impeccable.

Utoya est une expérience de lecture que je recommande à tous afin de comprendre la logique nationaliste alors que l'Europe politique est plus que jamais au bord de l'implosion.
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Je l'ai emprunté, après quelques minutes d'hésitation, sur l'étagère d'une de mes bibliothèques municipales. A la lecture, j'ai sauté les deux premiers chapitres, et pas mal de pages ensuite. On est dans la tête du tueur de masse Anders Behring Breivik, en Norvège, sur l'île d'Utoya le 22 juillet 2011, on assiste à la tuerie des 77 victimes, dont il est l'auteur et le narrateur. C'est très perturbant. Viennent l'arrestation, puis son procès dont il va faire une tribune pour ses idées de suprémaciste norvégien. le malaise continue avec l'exposé des idées de Breivik, avec pour seuls contrechamps les témoignages de policiers, de quelques-unes de ses victimes survivantes, d'un exposé de la thèse de Simon Baron Cohen, psychiatre, physiologiste de l'autisme et des "cerveaux systèmes" : systématisation de toutes leurs actions, rationalisation de leurs délires compulsifs qui les poussent à l'action. C'est glaçant. Les tueurs de masse, qui prisent et revendiquent l'hyper virilité, haïssent tous sans exception les femmes, Breivik n'y fait pas exception, ils commencent généralement leur périple meurtrier en tuant leur mère, ou les femmes de leur entourage, mais Breivik, curieusement, aime sa mère et sa soeur. Il a eu une enfance normale. C'est parfaitement écrit, ce qui rajoute à la séduction du récit. Laurent Obertone, que je ne connaissais pas, est de la mouvance conservatrice libertarienne, critique du multiculturalisme. Cela rend l'ouvrage encore plus troublant. On se demande si ce récit ne serait pas prétexte à développer des idées d'extrême-droite accusant l'immigration de la majorité des actes de délinquances et de l' "ensauvagement" de notre société.
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