Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s’ils avaient été déracinés. Même s’ils ont l’air d’avoir disparu, il en reste des réminiscence quelque part. Comme des petites graines. Si la pluie vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus, même si les souvenirs ne sont plu là, il arrive que le cœur en garde quelque chose. Un tremblement, une larme
Après avoir passé ainsi quelques semaines sans incident, une nouvelle disparition s’est produite. Je croyais m’y être habituée, mais cette fois-ci ce ne fut pas aussi simple. Les romans ont disparu.
" Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s'ils avaient été déracinés. Même s'ils ont l'air d'avoir disparu, il reste des réminiscences quelque part. Comme des petites graines. Si la pluis vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus, si les souvenirs ne sont plus là, il arrive que le coeur en garde quelque chose. Un tremblement, une douleur, une joie, une larme, vous voyez ? "
p.110
Dans ce monde, la plupart des inquiétudes que l’on peut se faire sont sans fondement.
Dès que je compris que je n’avais aucun moyen de les libérer, les mots se mirent à proliférer en moi et je fus remplie d’angoisse.
J'imagine parfois ce qu'il adviendrait si je pouvais prendre votre cœur entre mes mains pour l'observer, ai-je dit. Il tiendrait tout juste sur ma paume et aurait un peu la consistance de gélatine mal prise. Il menacerait de s'effondrer à la moindre manipulation brutale, mais glisserait et tomberait si je ne le serrais pas suffisamment fort, de sorte que je tendrais prudemment les mains. Une autre particularité importante serait sa tiédeur. Puisqu'il aurait été dissimulé quelque part au fond du corps, il serait un peu plus chaud que la normale. Alors, la sensation des choses perdues me reviendrait petit à petit.
" Tous les souvenirs ne sont-ils pas conservés dans cette pièce ? L'émeraude, la carte, la photo, l'harmonica, le roman, tout. Ici c'est le marais du fond du coeur. C'est le dernier endroit ou échouent les souvenirs."
p.317
Dès que je compris que je n'avais aucun moyen de les libérer, les mots se mirent à proliférer en moi et je fus remplie d'angoisse.
Les habitants de l'île évitaient de sortir, et les jours de congé ils déblayaient la neige en silence, tiraient tôt leurs rideaux en soirée, menaient une vie discrète. On aurait dit que même les cœurs se blottissaient au creux de la neige.
P-131.
Le cœur n’a pas de contour, pas de fond non plus. C’est pourquoi il est capable d’accueillir n’importe quelle forme pouvant descendre à une profondeur infinie.