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sur 1221 notes
L'Embellie de Audur Ava Olafsdottir est un conte Islandais où par la magie de la narratrice tout se métamorphose en moments de bonheur, il suffit de regarder la vie autrement, changer de prisme, éclater les couleurs du temps. le gris n'est alors plus tout à fait gris, car on y voit du bleu indigo, du rose carmin, du vert amende.

Si je devais en deux mots résumer cet ouvrage ; « bonheurs minuscules ».

Elle ajoute à cette facilité, de s'émouvoir, ce petit brin de poésie : «Il m'est arrivé bien souvent de me retrouver dans la merde jusqu'au cou. Pourtant, sur le fumier, il peut y avoir des fleurs. le mouron blanc en donne de belles, il a un goût sucré et il est délicieux en salade.
P 311

Philippe Delerme a trouvé sa copiste, son élève, sa suiveuse, cette gorgée de Bierre est bien blanche, comme les routes de l'Islande en plein hiver .

On y rencontre des policiers frigorifiés et des hommes en maraude. Ces rencontres imprévues, réchauffent sa carcasse mouvante, qui ne fait que flotter sur des baisers furtifs, elle ne s'attache pas à ces compagnons de routes verglacés, elle entretient la distance, elle garde des indices de leur passage, elle se crée des statistiques.

Son attachement à la vie est entre les mains de Tumi, des mains qui dialoguent et qui se donnent, des mains qui n'ont plus peur.Elle a peu à peu, deviné ce que ses lèvres, et ce que ses mains exprimaient, elle apprenait ses mains de sourd- muet.

Dans cette connivence gestuelle des mots, l'amour se greffe mieux qu'un coeur et sans rejet du receveur, elle se découvre maman, ou mieux encore responsable d'un autre bonheur à vivre, un faux pas et tout est à reconstruire ; « En réalité, je ne puis guère être plus heureuse, car je commence à savoir qui je suis, je commence à devenir autre, à devenir moi «  par le regard de Tumi.

Je n'ai jamais su disait elle au début, » me servir des mots, en tête à tête, face à un homme », avec Tumi elle réapprend les gestes simples qui nouent les êtres dans une douceur réparatrice, une embellie de liens, un futur plus apaisé.


Et un enfant miracle naît à ses yeux, Tumi se met à tricoter des chaussons de bébé, mais pour qui ?
C'est un roman pastel où tout est redessiné pour rendre le tableau vivant poétique et plein d'éclats de rires, rires d'humour, pour ne jamais se prendre trop au sérieux.
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L'histoire d'une femme totalement spectatrice de sa vie.
Son mari vient de la quitter, à sa grande surprise. Pas une mauvaise surprise, juste une surprise quoi. Elle croit qu'elle l'aimait, mais en fait peut-être pas, ou peut-être bien, comment savoir ? Sa meilleure amie lui refile son gamin, ça lui plaît pas trop, mais c'est comme ça. Elle gagne le gros lot de la loterie par hasard (bon, ça c'est normal, hi hi ). Et elle part faire le tour de l'Islande en voiture avec ce gamin, alors qu'il y a des inondations sans précédent, que les routes sont coupées, mais on verra bien, advienne que pourra.

Ça fait presque un mois que j'ai lu L'embellie d'Audur (je ne suis pas de ses intimes, mais je l'appelle comme ça parce que je ne sais pas écrire Auður Ava Ólafsdóttir). Et c'est comme pour le ð, j'ai du mal à écrire ma critique : difficile d'évaluer ce que j'en pense.

C'est écrit de manière drôle, mais tellement détachée que je ne crois pas à ce personnage, certes complètement paumé, mais qui est si passif que j'y perds mon empathie. C'est mignon, il y a de belles descriptions de l'Islande et des Islandais (que je ne connais pas, je fais confiance à l'auteur), on sourit par moments. le chat est mignon, l'enfant est mignon, la femme est mignonne (en tout cas, elle dit jamais non). Et le lecteur, ben il est bien mignon aussi et il suit, mais sans trop s'impliquer, comme l'héroïne.
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Lecture très agréable, un peu différente. J'ai suivi avec beaucoup de plaisir cette femme dans une espèce de fuite qui finalement ressemble plus à un pas de côté, une volonté de se retirer pour mieux se retrouver.

Quittée par son mari, la narratrice (dont on ne connait finalement pas le prénom...) partira sur les routes en Islande avec l'enfant de sa meilleure amie Audur hospitalisée à la suite d'une chute devant chez la narratrice alors qu'elle est en fin de grossesse jumélaire.

L'enfant , c'est ce petit garçon tout frêle et un peu différent qui se prénomme Tumi.

Le personnage de cette femme m'a touchée, même si a un moment au début de l'histoire et comme son mari j'ai pu la trouver un peu trop détachée de tout, comme désincarnée... Elle ne fait rien pour se rendre intéressante. Les évènements semblent lui glisser sur la peau sans faire aucune marque...

Mais c'est finalement la construction de cette personnalité tout en détachements qui a su capter mon attention

On a ici un humour très caustique, cette femme à une vision de la vie, du couple et des enfants qui m'a parlée.

Cette mise à distance qu'elle a vis a vis des autres et d'elle-même nous fait voir la vie autrement.

Tout le long de son périple sur l'île noire avec Tumi, elle va changer petit à petit en profondeur. Elle va devenir malgré elle un peu maman.

Il y a des situations incongrues, des rêves, des flash-back sur son enfance et de la voyance pour son futur.

Parfois quelques ellipses, des moments hors du temps entre rêve et réalité... J'ai aimé ressentir ces impressions de flottements (loin de l'écriture de Agnès Martin-Lugand... désolée mais c'est si linéaire...).

Il y a aussi la chance qui guide et l'amour qui s'insinue là où on ne l'attend pas .

Il y a les paysages lunaires de l'Islande.

On croise des animaux, une oie en autre qui sera écrasée par la femme. On a des recettes de cuisine, l'auteure en fin d'ouvrage et par l'intermédiaire de la narratrice nous présente 47 recettes et cuisine et une recette de tricot.

Celles-ci ont jalonné l'histoire et sont autant de clins d'oeil délicieux. Un régal jubilatoire !!!

Une belle lecture, un brin fantasque.
Une femme détachée qui devient attachante.

Une histoire qui parle de maternité
(comme dans Rosa Candida) et de non maternité.

De ces liens d'amours qui peuvent nous unir
sans forcément être des liens familiaux.
Une femme qui m'a parlée intimement.

Partez vous perdre en compagnie de Tumi et de cette femme,
vous vous y retrouverez sans doute...

Quant à moi je vais continuer à lire cette auteure ♥ il m'en reste à découvrir et j'aime beaucoup son style.
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Après Rosa Candida (le roman qui fait du bien !), Audur Ava Ólafsdóttir nous offre L'embellie et nous y retrouvons la veine qui nous avait plu. Un roman tout aussi charmant, mais très différent.

Il se construit autour d'un personnage principal, une femme de trente-trois ans, larguée par son mari pour une jeune maîtresse enceinte. Mais comme dit l'adage, malheureux en amour heureux aux jeux ! La narratrice empoche une coquette somme et décide de partir en voyage. Sa meilleure amie, Audur, encore plus farfelue que la narratrice et sur le point d'accoucher de jumeaux, lui confie son petit garçon de quatre ans pendant quelques semaines, le temps de terminer tranquillement sa grossesse. C'est alors que la narratrice part sur la Route Nationale 1 islandaise, celle qui fait le tour de l'île, avec Tumi qui est malentendant et s'embarque dans un périple qui les mènera dans un petit village islandais qui servait jadis de lieu de villégiature à sa famille. Elle qui n'a jamais voulu d'enfant , qui est incapable d'être mature et que son ex-mari trouvait trop fantasque, doit faire face à l'improvisation.

À la fois touchant et cocasse, le roman nous entraîne dans ce road trip en compagnie d'un duo aussi insolite qu'attachant. Les situations dans lesquelles se retrouve la narratrice sont toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Audur Ava Ólafsdóttir y aborde une fois de plus la quête personnelle et la recherche de soi à travers un voyage initiatique. Les paysages se prêtent au récit et les frasques de la narratrice ne cessent de nous donner le sourire. Un joli roman plein d'allégresse et de fantaisie.


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L'Embellie, deuxième roman de l'auteur a été écrit en 2004, bien avant Rosa Candida bien qu'il ait été traduit et publié en France bien plus tard.
J'ai retrouvé dans ce roman la fantaisie qui m'avait séduite dans Rosa Candida, mais je n'ai été qu'à moitié emballée là où j'avais été totalement séduite.
Les personnages d'Audur Olafsdottir sont attachants : jeune femme immature, fantaisiste et placide, l'héroïne de l'Embellie, comme l'Arnljótur de Rosa Candida se laisse ballotter par la vie sans intervenir véritablement. Il aura fallu que son mari la quitte pour qu'elle commence à se poser des questions sur son mariage… et alors même qu'elle se félicite de son statut de célibataire sans enfant, voilà que sa meilleure amie lui colle entre les bras un marmot de 4 ans pour un temps indéterminé.
Commence alors un tour d'Islande en hiver où les personnages les plus inattendus surgissent dans le désert de lave et la nuit noire ! J'ai bien aimé cet aspect « ethnologique » du roman où l'on suit la route circulaire, cette route étonnante, seule grande route islandaise, qui longe les côtes, bordées de falaises abruptes, de déserts, où l'on rencontre de façon inopinée une faune diverse et variée : moutons, faucons, oies sauvages, baleines, phoques…
Si j'ai aimé les personnages et la nature, l'ensemble m'a cependant laissé comme un goût d'inachevé : sympathique, plein d'humour et facile à lire mais moins abouti que Rosa Candida. Et pour ceux, qui comme moi, auront aimé le road-trip islandais, je leur conseille la lecture de Karitas, sans titre de Kristín Marja Baldurs
dóttir et Entre ciel et terre de Jon Kalman Stefansson.
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L'Islande. L'hiver…
La narratrice: une femme fraîchement quittée par son futur ex-mari prochainement père.
La meilleure amie : mère célibataire d'un bambin de 4 ans et désormais, enceinte de jumeaux, victime d'une mauvaise chute.
Qui pour s'occuper du gosse ? Ce ne pourra être que la narratrice à l'instinct maternel aussi développé que celui d'un skinhead biélorusse.
Le gosse ? Pas exactement le profil pour le casting d'une pub de Skyr : prématuré, sourd comme un énarque, nanti de lunettes montures Mouskouri et verres Cousteau…
Refilez ce pitch à Sorj Chalandon et nul doute que l'apothicaire du canton sera rapidement en rupture d'approvisionnement de Xanax.
Avec A.A Òlafsdòttir, le risque d'engraisser les majors pharmaceutique est écarté. Tout au long du livre et longtemps, longtemps, après que les glaces ont disparu, un sourire « tranche papaye » accompagnera le lecteur. Une expression réunionnaise pour un ouvrage scandinave, étrange idée… Pas grand chose en commun. Si, tout de même, le volcanisme et l'insularité. Les deux façonnent parfois de drôles de conceptions, un rapport différent aux autres, d'inévitables questionnement face aux éléments, magnifiques souvent, mais inquiétants parfois.
Mais, revenons à nos moutons islandais, (Sorj, si tu m'entends, un mouton écrasé ça peut être drôle !), « L'embellie » n'est pas une farce ou l'itinéraire déjanté de scandinaves improblables, façon Paasilinna : derrière l'apparente légèreté du récit, le portrait de cette femme est avant tout un hymne à la liberté.
Dans cette ballade islandaise de deux êtres si dissemblables, l'auteure prend soin de faire le plein des sens. Tous sont convoqués, tous sont l'objet de réflexions métaphoriques et ce petit caillou perdu dans l'Atlantique Nord devient le centre de réflexions existentielles universelles. Les audaces narratives qui pourraient déconcerter les frileux ajoutent du piment à la sauce concoctée par la sensuelle écriture d'Òlafsdòttir.
Quand on referme « l'embellie », on se dit qu'à défaut de le voir, un jour de neige embaumé de lilas, on l'a lu.
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Pour moi, écrire un avis sur ce roman s'avère presque une mission impossible. Non pas qu'il soit compliqué mais il renferme bien plus que son apparente légèreté et c'est par touches inattendues et saisissantes que l'auteure nous les délivre. Parallèlement certains sujets sérieux sont abordés directement mais traités avec une sorte de regard puérile ou plutôt un regard non jugeant . La narratrice s'adapte à ce qui lui arrive et transforme les évènements positivement. Ainsi ,sa séparation conjugale se passe sans heurt,le fait de se retrouver responsable d'un bambin de quatre ans quasi sourd et mal voyant s'assume sans se poser de question.et puis se passe une multitude d'événements qui m'aurait fait perdre les pédales alors qu'ici il semble que chaque embûche soit l'occasion de découvrir la part de bonheur qu'elle renferme ! . Mais attention cela ne signifie pas l'absence d'émotion bien au contraire. le road movie qu'entreprend ce drôle de petit duo est bourré de tendresse. Et puis, au fil des pages,se dévoile un évènement passé traumatique qui donne tout son sens à la personnalité de cette jeune femme.
Une lecture originale et la découverte d'une écriture pétillante qui me donne envie de lire Rosa Candida.
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Road movie islandais, rempli de petits bonheurs et d'amour! Mais pas que: il y a aussi quelques magnifiques descriptions et surtout de belles réflexions sur la vie. Mais pas que: du féminisme doux, de l'éducation bienveillante, quelques bouteilles d'alcool et des amants. Mais pas que: en prime, des recettes spécialement adaptées à une femme seule qui a du temps à donner à une petit garçon mal-entendant et précoce...
Le ton est envolé et on se laisse emporter: c'est sauvage comme on l'imagine de l'Islande en novembre mais c'est tendre comme un amour pur qui naît entre deux personnes solitaires.
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Son amant la quitte car elle ne veut pas quitter son mari, son mari la quitte car elle ne veut pas d'enfant et que sa maîtresse est sur le point d'accoucher...
Notre narratrice, jeune Islandaise trentenaire qui n'a rien de la femme idéale - elle parle onze langues mais ne s'occupe pas de sa maison et très peu de son mari - prend la chose relativement sereinement, et décide de s'offrir des vacances d'été tardives - nous sommes au mois de novembre - à travers l'Islande.
Malheureuse en amour elle ne l'est pas au jeu : elle gagne une maison d'été en bois qu'elle décide d'installer dans le village de sa grand-mère et une grosse somme d'argent.
Mais c'est alors que sa meilleure amie, Audur, enceinte de jumelles, vient se tordre la cheville devant chez elle. Hospitalisée pour plusieurs semaines, elle lui confie alors son fils Tumi, quatre ans, malentendant et malvoyant. Notre héroïne, d'abord déboussolée - elle ne veut pas d'enfant et l'on va peu à peu découvrir pourquoi alors que se révèle un épisode douloureux de son passé - ne se sent pas très à l'aise dans ce nouveau rôle. Mais elle va se laisser séduire par ce bout de chou atypique et embarquer ce petit compagnon dans son épopée pluvieuse à travers l'Islande.
J'ai beaucoup aimé l'humour de la première partie, la rupture avec son mari, l'épisode de l'oie écrasée puis cuisinée en repas d'adieu, la légèreté apparente d'un personnage en fait profondément blessé. J'ai été moins convaincue par la deuxième partie qui manque de vraisemblance, malgré la relation avec le petit garçon qui illumine le roman.
On découvre un pays marqué par les changements climatiques, encore très rural, qui s'ouvre à nous entre ses traditions culturelles et culinaires, et une modernité qui se révèle dans l'évolution des moeurs. Notre narratrice va en fait partir à la recherche d'elle même, d'un passé qu'elle n'a jamais révélé, et découvrir que tant qu'on se fuit soi-même on ne peut construire de relations solides avec autrui...Mais après des jours et des jours de pluie, enfin se dessine une accalmie. la promesse d'un amour, le désir de nouvelles destinations, le bonheur avec l'enfant...
Un clin d'oeil à la fin : des recettes de cuisines qui embelliront votre quotidien...
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Plus que conquise par Rosa candida qui était un coup de coeur, j'attendais la lecture d'un second roman. Première opinion confortée, j'apprécie ses histoires inédites et son style !
À lire !
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