Le journal de Monalisa, tome 1 : À livre ouvert

Adieu les petits kékés marseillais, les jeunes, les vieux, les beaux, les moches, les sportifs, les drogués, les riches du 8ème, les pauvres des quartiers ! Tchao les sites de rencontres, les Meetic, les AdopteUnMec.com, les Elite Rencontre, les Attractive World, les eDarling, et tous les autres ! Tout ça c’est fini, salut tout le monde !!! Au revoir !!! Dans un mois je me tire au Bahreïn vivre dans un Palais avec un Prince beau un Dieu et riche comme Crésus ! Et je suis sa Princesse ! Moi Monalisa Belleville ! Je ne vois que trois mots pour résumer mon bel avenir merveilleusement enchanté : « Amour, Gloire et Beauté » !

...le mot Bahreïn signifie littéralement « les deux mers » : c’est magnifique, rien que le nom annonce le début d’un conte de fées, les deux mers, lui et moi, les deux mers qui se touchent, les deux mers qui se rencontrent… Bref, je sais tout sur le Bahreïn. Le Bahreïn n’a plus aucun secret pour moi. Il ne me reste plus qu’à apprendre l’arabe bahreïnien, et je suis au top. Bon, j’ai pas trop le temps en une nuit… J’ai juste essayé quelques mots pour m’amuser…

...c’est la plus belle aventure de ma vie, c’est tout ce qui compte, j’ai rencontré le « Prince Charmant », il y a si peu de femmes qui le vivent, dans la vraie vie, un conte de fées pour de vrai, alors qu’est-ce que j’en ai à faire de l’InterContinental, d’un palace, de mon contrat, d’une librairie, des livres, je m’en balance de tout ça aujourd’hui !!!

Tout ce que j’ai fait dans ma vie, on dirait que ce n’est pas moi qui l’ai décidé. C’est drôle ça aussi. Normalement chez les gens normaux, ça ne se passe pas comme ça, les gens normaux eux décident ce qu’ils veulent faire et ils le font, après s’ils réussissent ou pas, c’est une autre affaire, mais ils savent à peu près ce qu’ils veulent faire.

Il faudrait absolument qu’un jour je fasse un travail avec un psy pour régler ce problème de timidité, mais que je le fasse vraiment parce que des thérapies j’en ai commencées des tas mais je les ai toujours arrêtées, sûrement au moment où ça devait commencer à marcher (mon inconscient qui résiste, les résistances inconscientes, et blablabla, j’ai quand même retenu des trucs !). Mais les psys, je les trouve toujours trop froids, trop lointains ou trop proches, mauvais, trop chers, pas assez, complètement dingues, illuminés, trop lents, trop intelligents, pas assez, ils ont tous les défauts de la terre et me donnent toutes les raisons du monde pour que je ne fasse pas le travail que j’ai à faire.