"Et s’il ne vous restait plus qu’un jour à vivre ? Que feriez-vous ? Qui aimeriez-vous embrasser ? Et surtout à quel sacrifice seriez-vous prête pour changer votre destin ?"
- J'ai lu quelque part que le simple battement d'ailes d'un papillon en Thaïlande peut provoquer un ouragan à New York.
- Ouais, et un de tes pets pourrait déclencher une panne de courant au Portugal, réplique Elody en lui jetant une frite à son tour.
- Ton haleine au réveil pourrait causer un raz-de-marrée en Afrique, poursuit Ally. et ne ne pète pas.
Voilà ce que font les meilleures amies : elles vous retiennent quand vous vous approchez trop près du bord.
J'ai un autre conseil à vous donner : l'espoir fait vivre. Même quand on est mort, c'est la seule chose qui vous maintient en vie.
- Vous savez par quoi commencent la plupart des rumeurs ?
Elles secouent la tête - elles se tiennent si proches les unes des autres que je crains que leurs crânes ne s'entrechoquent.
- Par quelqu'un qui s'ennuie.
" Je sais que je n'aurais pas du faire toutes ces choses horribles dans ma vie.
Mais avant de me montrer du doigt, laissez-moi vous posez une question : mes actes étaient-ils si répréhensibles ? Répréhensibles au point de mériter la mort ? Une telle mort ? Ai-je commis des crimes étrangers au commun des mortels ?
Des crimes dont vous seriez vous capable ?
Prenez le temps d'y réfléchir."
C’est fou combien les gens changent. Mes passions d’autrefois – les chevaux, les gâteaux et le pic des Oies – ont été remplacées au fil du temps par l’amitié, les chats sur le Net, les téléphones portables, les mecs et les fringues. C’est un peu triste si l’on y songe. Comme s’il n’y avait aucune permanence. Comme si quelque chose se brisait lorsqu’on atteint sa douzième ou treizième année, enfin l’âge où l’on quitte l’enfance pour devenir un “adolescent”, autrement dit une personne entièrement différente. Peut-être moins heureuse. Peut-être plus mauvaise.
Ses mains remontent sur mon ventre et ses doigts tirent sur les baleines de mon soutien-gorge. Il n’est pas très doué avec les soutiens-gorge. Il n’est pas très doué avec les seins de façon générale. Enfin, ce n’est pas comme si j’étais une experte, mais chaque fois qu’il les touche il se contente de les masser de façon circulaire. Ma gynéco fait exactement le même geste lorsqu’elle m’examine, et j’en ai déduit que l’un des deux s’y prenait mal. De vous à moi : je ne crois pas que ce soit mon médecin.
Mais avant de me montrer du doigt, laissez-moi vous poser une question:
mes actes étaient-ils donc si répréhensibles? Répréhensibles au point de mériter la mort? Au point de mériter une telle mort?
Ai-je vraiment commis des crimes étrangers au commun des mortels?
Des crimes dont vous seriez, vous, incapables?
Prenez le temps d’y réfléchir.
Je me souviens d'un vieux film que j'ai vu avec Lindsay, un jour: le héros expliquait à quel point c'était tragique de ne pas savoir quand on fera l'amour pour la dernière fois. N'ayant jamais connu de première fois, je ne suis pas vraiment une experte, mais je suppose qu'on peut appliquer ce principe à l'essentiel des choses - dernier baiser, dernier éclat de rire, dernière tasse de café, dernier coucher de soleil, dernière glace, dernière fois qu'on traverse le jet d'un arrosage automatique ou qu'on attrape un flocon de neige du bout de la langue. On ne sait pas.
Mais je crois, moi, que c'est une bonne chose, parce qu'autrement il serait presque impossible de l'accepter.