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4,15

sur 791 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Élevée dans un esprit de liberté et de découverte par son père fin XIXe siècle, Nelly Blie voit sa mère spoliée au décès de ce dernier, n'ayant aucun droit, puis contrainte de se remarier avec un homme sui la bat. Elle en retire une farouche volonté d'indépendance et décide de devenir journaliste, dénonçant le sort des femmes ouvrières et miséreuses. Pour décrire celui réservé aux femmes enfermées à l'asile de Blackwell, à New-York, après s'être entendue avec l'assistant du procureur pour être sûre de pouvoir en sortir, elle se fait passer pour folle en prétendant rechercher des troncs d'arbres et y est enfermée. Là, pendant dix jours, elle va subir la faim, le froid, mais aussi sévices, châtiments et humiliations, de quoi faire basculer dans la folie nombre des femmes qui y ont été envoyées sans ancune raison médicale.
Son article, "Dix jours dans un asile", va secouer l'opinion et permettre de faire évoluer leur situation.
J'ai beaucoup apprécié cette bande dessinée. le contraste entre la douceur du dessin et l'horreur des situations dépeintes souligne la normalité de la plupart des patientes, dont la solidarité est la seule arme face au sadisme des infirmières et à l'aveuglement de médecins pour certains corrompus. le sort réservé à ces femmes était vraiment terrifiant et la folie réelle de certaines d'entre elles, acquise avant ou suite à leur internement, est bien rendue par les sortes de spectres qui les entourent. Au delà de la dénonciation de cet enfer, c'est un bel hommage à cette femme et au rôle crucial de la presse. Nelly Blie ne m'était pas inconnue depuis la lecture des Culottées, mais cette bande dessinée m'a vraiment donné envie d'en savoir davantage sur elle.
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Cette bande-dessinée nous plonge à la fois dans l'univers glauque et misérable des asiles et également dans celui du journalisme où il est bien difficile pour une femme de percer autour des années 1900. J'ai beaucoup aimé le rythme de l'histoire et le dessin proposé. On apprend beaucoup d'éléments dans la lecture de cet ouvrage, sur Nellie Bly, sur ses combats et sur les traitements odieux dont les femmes furent victimes à cette époque.
Je recommande vivement!
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Je ne connaissais pas du tout l'histoire de Nellie Bly (de son vrai nom Elisabeth Brown), ou alors très peu, en lisant sa petit bio dans "Culottées". Nellie est journaliste, dans les années 1880 à New York et elle a du mal à se frayer un chemin professionnel dans ce milieu d'hommes.
Cette BD la suit dans ce que l'on appellerait aujourd'hui une "infiltration" dans un asile d'aliénées, où elle enquête sur les conditions de vie. En un rien de temps, elle se fait enfermer dans cet endroit où elle rencontre des femmes qui, pour la plupart, n'ont de "folle" que le nom, leur seul crime étant la pauvreté. Là, Nellie découvre la faim, le froid, les coups, les insultes et humiliations diverses.
On découvre en même temps son parcours de journaliste par les nombreux flash backs qui ponctuent le récit.

Une belle BD très documentée aussi, qui nous éclaire sur l'hystérie. Qui rejoint complètement "le bal des folles", excellent roman de Victoria Mas, que j'ai lu en parallèle.
J'ai beaucoup aimé le jeu des couleurs, qui retranscrivent très bien cette atmosphère parfois pesante, parfois légère, dans l'antre de la folie.
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Découvrez l'histoire vraie de "la pionnière du journalisme d'investigation et du reportage clandestin" qui a partagé pendant dix jours l'ordinaire de la vie à l'asile des femmes internées là, afin de dénoncer leurs conditions de détention. Car oui, à New York en cette fin de 19e siècle, Blackwell ressemble bien plus à une prison qu'à un hôpital psychiatrique! "Il fait froid, la nourriture est insipide, les châles sont mités, les couvertures aussi", sans compter les consultations médicales bâclées et surtout les violences infligées par les infirmières. Pour Elizabeth Cochrane, alias Nelly Bly, journaliste infiltrée pour le "New York World", "la charité n'autorise pas la maltraitance" et elle constate que, si la plupart des femmes sont saines d'esprit en arrivant, "elles deviennent folles d'impuissance face à l'institution qui ne les écoute pas, folles de rage d'être considérées comme démentes, folles d'angoisse à l'idée de rester enfermées toute leur vie ici".

Mais alors pourquoi sont-elles internées? "Parce qu'elles n'étaient pas parvenues à remplir le rôle assigné aux femmes", selon Nelly. La jeune journaliste est bien placée pour connaître "l'injustice de mon sexe". Des flashbacks racontant son enfance expliquent d'où lui vient sa vocation à dénoncer les injustices: on y voit comment sa mère a été traitée à la mort de son père. A l'époque, une femme ne peut vivre que sous la tutelle d'un homme. Sans aucune autonomie financière, une femme seule voit "ses désirs et ses volontés étranglés par le joug de la société". Ce que dénonce Nelly avant tout, c'est donc "la précarité sociale des femmes".

La dernière partie, un peu moins intéressante selon moi, montre le procès intenté contre le directeur de Blackwell. On y voit une Nelly courageuse affrontant une assemblée d'hommes réfractaires, mais néanmoins soutenue par un avocat aussi déterminé qu'elle. Au final la ville de New York débloquera des fonds pour l'asile tout en renforçant la commission de surveillance des oeuvres de bienfaisance. Il ne restera plus à Nelly qu'à trouver un nouveau combat à mener!
Lien : https://www.takalirsa.fr/nel..
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Cette bande dessinée m'intéressait depuis un moment car je voulais en découvrir plus sur la vie de Nellie Bly et je dois dire que c'est une très bonne surprise. L'histoire en elle même, vraie, est à la fois glaçante et digne d'un roman d'aventure. Les illustrations sont sublimes, avec une impression hantée et irréelle qui donne une ambiance particulière à la bande dessinée et porte magnifiquement le récit. Et le sujet en lui même est extrêmement intéressant puisqu'il révèle l'histoire d'un système psychiatrique profondément biaisé par la misogynie systémique de l'époque.
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Deux femmes illustrent et racontent Dix jours dans un asile (récit de Nellie Bly paru en Points Poche), séjour forcé par une journaliste simulant la folie. Se faire interner est un jeu d'enfant ; en sortir est un jeu d'enfer.
La patte graphique frappe d'emblée, tracée à la plume ou à la mine grasse, reflétant l'ambiance morbide du lieu d'internement, l'île de Blackwell, au large de New York, à la fin du 19ème siècle. Des lignes très fines posent un lasure en surimpression, bruine permanente sur le destin de femmes spoliées et violentées.
Les couleurs expriment tellement mieux que le texte abondant, ce dernier portant le contenu politique d'une démarche humaniste et féministe. Tons délavés, froids et bleutés à l'asile, couleurs chatoyantes et acidulées dans les retours au passé, aux sources de l'engagement de Nelly B.
Je lis toujours avec bonheur la mise en planches d'une biographie ou d'un fait historique, comme le récit du bourreau de la mafia, Roberto Saviano. En général, ces ouvrages émanent d'une collaboration complice entre un crayon et un clavier, animée de la volonté de révéler des caractères bien trempés, résolus à changer le monde .





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Il a fallu que je lise une présentation de cette bande dessinée pour découvrir la personne de Nellie Bly (pseudo de Elizabeth Jane Cochrane, 1864-1922), une jeune femme américaine journaliste d'investigation qui a dénoncé les conditions de travail des femmes dans les usines, et l'enfermement de femmes pauvres déclarées folles dans un asile psychiatrique new-yorkais. L'autrice Virginie Ollagnier retrace dans ce roman graphique l'enfance d'Elizabeth, puis sa persévérance pour trouver une place dans le journalisme réservé aux hommes. A 23 ans, elle accepte, à la demande de Pullitzer de s'infiltrer à l'asile pendant 10 jours, pour enquêter sous couvert puis témoigner de la cruauté des conditions d'accueil dans ce lieu sordide. le dessin de Carole Maurel rend hommage à la dynamique de Nellie Bly, et sait saisir les affres et traumatismes vécues par des femmes privées de dignité.
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Nellie Bly a réellement existé et vécu cette expérience que nous partagent Virginie Ollagnier et Carole Maurel. Plongez avec Nellie dans un asile psychiatrique réservé aux femmes et découvrez leurs conditions de vie et leur place dans cette société.

L'histoire : Nellie Bly peine à se faire engager par les journaux parce qu'elle est une femme. Elle se remarque par son ton et son implication dans ses enquêtes. C'est ainsi qu'elle se retrouve internée. Elle souhaite enquêter sur les conditions de vie de ces femmes internées et oubliées de tous. Il ne lui faudra pas beaucoup d'effort pour se retrouver à l'asile.
Là-bas, elle rencontre des profils de femmes très différents. Toutes ne sont pas folles. L'internement est peut-être devenue une solution pour la société de se débarrasser de celles qui dérangent. Voici son enquête.

Retour de lecture : La collaboration entre Virginie Ollagnier au scénario et Carole Maurel (Collaboration horizontale) au dessin est une très belle réussite. A la fin de l'ouvrage vous retrouverez une interview de Virginie Ollagnier dans laquelle elle explique pourquoi elle a choisi ce sujet, et une interview de Carole Maurel qui explique son travail et le choix esthétique de ses dessins. Des interviews très enrichissantes qui mettent en perspective la BD. Une BD touchante qui parle de la place des femmes, de l'horreur des asiles et de la violence qu'elles subissent au quotidien.

Le conseil de la bibliothécaire : Certes le sujet est difficile mais Virginie Ollagnier a trouvé le bon ton pour raconter cette histoire. “Nellie Bly” parle de la condition des femmes et de leur place dans la société à la fin du XIXème siècle, notamment les femmes de la classe populaire/ouvrière. Si le sujet vous intéresse et que vous préférez les romans je pourrai vous conseiller “le bal des folles” de Victoria Mas dont je vous parlerai bientôt.
Lien : https://journaldunebibliothe..
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J'ai adoré cette bande-dessinée qui reprend le reportage de Nelly Bly sur les conditions de vie des femmes considérées comme folle et envoyées à l'asile de Blackwell à New York, en 1887. Elle a alors 23 ans et se fait elle-même passer pour folle pour intégrer l'asile et ainsi réaliser son reportage.
Le reportage est glaçant et dénonce clairement ce qu'on peut retrouver depuis dans d'autres romans / reportages mais qui était à l'époque un pavé dans la mare. le reportage de Nelly Bly a d'ailleurs abouti sur un procès pour de meilleures conditions de vie et un meilleur contrôle de l'argent alloué par la ville de New York à cette « oeuvre de charité ».
La bande dessinée retranscrit très bien le courage de Nelly Bly, qui a bravé les conditions de vie imposées aux femmes pour se faire embaucher comme journaliste (par Pullitzer) et qui réalise à 23 ans un reportage « en immersion » à l'asile. le jeu des couleurs permet très bien de rendre compte du reportage, ainsi que de la vie de Nelly Bly (portions de vie qui sont insérées tout au long de l'ouvrage).
En résumé, je recommande chaudement cette BD à ceux que le sujet intéresse (et aux autres) et espère que d'autres reportages de Nelly Bly seront adaptés par la suite !
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Victime de troubles du comportement une jeune femme est internée à l'asile psychiatrique pour femmes de Blackwell sur une île de New York. Elle va être plongée dans un univers carcéral effroyable de misère ou la maltraitance des patientes est quotidienne. Certaines de ces patientes n'ont aucune pathologie psychiatrique et leur tort est d'être trop pauvre. Ainsi se débarrasse-t-on des malheureuses qui finissent par développer de vraies pathologies dans cet univers impitoyable dont la mission de soigner n'est qu'une utopie. Notre jeune patiente qui se nomme Nellie Bly, est en réalité une journaliste d'investigation qui joue à la malade pour enquêter de l'intérieur et témoigner des vraies conditions d'internement des femmes dans cette institution publique. Il fallait oser car ce n'était pas sans danger. Lorsqu'une femme était internée, il était très rare qu'elle sorte un jour de l'asile. L'article de Nellie Bly, publié dans le New York World, dénonça ce scandale humain et sanitaire en rendant publique la condition des femmes aliénées.
L'intrigue se déroule en 1887, et, en parallèle, on découvre combien il était difficile pour une jeune femme d'accéder au monde du travail et de devenir journaliste indépendante.
On s'attache très vite à l'héroïne. Courageuse, obstinée et fonceuse, elle nous entraine dans son sillage et nous découvrons son combat féministe.
Les dessins sont soignés et détaillés, ils accompagnent l'intrigue avec efficacité. Superbe travail de la scénariste et de l'illustratrice.
Un grand plaisir de lecture
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