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Il y a d'abord Casimir (enfin, Casimir … Charles-Edouard de son nom de naissance), qui à défaut de mener la grande vie, passe son temps à la chercher dans une époque où il se sent bon à rien ; une époque qui ne lui ménage pas la moindre place ;
Ensuite, il y a le « vieillard irascible », son grand père avec qui il partage sa non-vie ; un vieillard perdu lui aussi dans son époque qui, à l'entendre, s'était mise à aller mal tout d'un coup ;
Comme si cela ne suffisait pas, il y a aussi Eric, un révolutionnaire trotskiste à qui l'époque ne vaut rien non plus , mais qui, au contraire des deux autres, a la ferme intention de la changer, par la violence, bien entendu, révolution oblige ;
N'oublions pas le professeur Amédée Barbaste-Zillouin de l'Académie des inscriptions et des Belles Lettres, ami du grand père et que rien d'autre n'intéresse que son ouvrage sur la « controverse du Filioque », un sombre désaccord entre l'église de Rome et celle de Constantinople, apparue au VIII ème siècle et qui aboutira en 1054 à la séparation des Églises de Rome et de Constantinople respectivement nommées de nos jours : Église catholique et Église orthodoxe.
Tout ce beau monde se réunissant au 1bis Rue de Fleurus, chez l'ancien …
« A milieu de tout ce beau monde attendri », Leila, elle, prépare médecine… et Adeline, le veau Marengo.
On se réunit, on discute… On se réunit encore, on discute encore… Un groupe se forme. Il s'appellera « le Groupe » ! Et le Groupe ne discutera plus que d'action, locale tout d'abord : il s'agira de punir les scélérats et de rétablir la justice, Robin des bois des temps modernes… L'action s'amplifiera, deviendra internationale ; on fait et défait les républiques bananières … Ça monte au paroxysme, pour finalement aboutir à la démonstration de la vanité de l'Action.

Un d'Ormesson bien particulier, qui n'est pas sans rappeler certains opus de Gide… Un conte, une farce, une parodie ? Qu'importe les étiquettes. On retrouve tous les thèmes qui ont jalonné la « production » du grand Jean (qui rit ou qui pleure…), la vie, la mort, le bien, le mal, la philosophie, la religion, l'amour, les femmes… Et tout ça porté par une immense érudition ; et un art du zeugme inégalable : « Ils portaient nos espoirs. Nous portions leurs bagages ». Je sais c'est facile, mais j'adore ça…

Bref. Il me reste encore de cet esthète de l'oxymore et du zeugme, de nombreux volumes non lus dans ma bibliothèque, et ça me réjouit, rien que d'y penser.
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Jean d'O fait partie de mes favoris !
Trouvant ce livre en classant les ouvrages de ma femme, je me jette dessus, sachant la qualité d'écriture de l'auteur.
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Nous sommes à Paris environ dans les années 1960. Casimir, lycéen, est sous la tutelle de son grand-père, un irascible vieillard, ancien légionnaire à la coupe en brosse, grognon, mais avec un coeur gros comme ça !
Petit-à-petit se forme "Le Groupe" de six personnes qui trouvent que certains s'enrichissent aux dépends des pauvres.
Il y a Casimir, le vieillard irascible, le Membre (de diverses académies ), Eric le trotskiste et son amie Leila, kabyle aux yeux verts qui descend des Vandales, étudiants tous les deux, qui ont été acceptés par le grand-père malgré leurs opinions politiques opposées, et Adeline, la championne du veau marengo, embarquée malgré elle dans l'aventure.
Aventure, car le Groupe, pétri de valeurs morales, ne fait pas que causer ; il a décidé d'agir !
Et quelles actions !
C'est Robin des Bois, Zorro le vengeur masqué, le casse place Vendôme...
Mais les tontons flingueurs de la morale passent au niveau supérieur en importance, en nombre de "combattants", et en "protections" ministérielles : le but devient le renversement des gouvernements pourris d'Afrique ou autre avec des barbouzes du style de Bob Denard, mais toujours pour servir le Bien.
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Pour moi, c'est un conte philosophique, avec une bonne dose d'humour, car chacun des membres du Groupe a une opinion sur l'évolution de la société, mais aussi sur l'imbrication étroite du Bien et du Mal ;
et je pense que Jean D'Ormesson voudrait, comme Thomas More, ou Jean-Jacques Rousseau une société d'où le Mal serait éradiqué, mais que ces deux-là (Mal et Bien ) sont trop liés pour qu'on puisse, depuis deux mille ans que certains essayent, les séparer !
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« Mon grand-père aimait le passé. Moi, j'étais comme tout le monde : je préférais les filles, et les baiser. Je ne pensais à rien d'autre. Je venais d'avoir seize ans, J'étais en terminale. Je préparais le bac. L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus. » Cet extrait du roman Casimir mène la grande vie se trouve en quatrième de couverture de l'édition que j'ai lue, puis elle commence le deuxième chapitre. Début punché et prometteur (selon mes goûts). Beaucoup de mes meilleures lectures datent de mon adolescence et, étant enseignant au secondaire, je lis encore énormément de bouquins mettant en vedette de jeunes protagonistes. Et ce Casimir me semblait engageant, incertain de sa place dans le monde mais ayant l'honnêteté de l'affirmer, même de le crier haut et fort. C'est très réaliste, pas tous les jeunes n'ont l'ambition de vouloir changer le monde. de plus, les premiers chapitres rendent évident sa grande culture (histoire, religion, littérature, rien ne lui échappe !). Je m'attendais donc à l'histoire d'un Holden Caufiled français. En plus, il est orphelin, il vit chez son grand-père original et détraqué mais leur tendre relation nous les rend plus sympathiques. Sans oublier leur humour unique.

Conséquemment, ce roman ne pouvait que me plaire ! Hélas…

Ces premiers chapitres alléchants mettaient la table à une histoire loufoque, que j'ai trouvée difficile à suivre. Casimir semble à la remorque, son ami Éric s'engage à fond dans le socialisme, la petite amie de ce dernier, Leïla, semble être d'origine arabe parce qu'on voulait une fille de cette nationalité dans le groupe. Tous les trois, avec le grand-père, dînent régulièrement chez des vieilles relations et ils forment un Groupe, une Pléiade des temps modernes dont l'objectif m'a longuement échappé. Il s'ensuit des péripéties abracadabrantes qui ne servent que la prémisse du roman : amener Casimir à écrire cette histoire. Ça tourne en rond. Jean d'Ormesson m'a grandement déçu. Comme quoi les personnages les plus intéressants, les jolis mots et les belles tournures de phrases ainsi que le style personnel (quoique pompeux) d'un académicien respecté ne sont pas tout !
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Si vous n'avez jamais lu de « Jean d'Ormesson » et si vous hésitez à entrer dans l'oeuvre, c'est par « Casimir » qu'il faut commencer.

Ce récit philosophique est en partie autobiographique et jubilatoire.
Le style débridé change de ce qu'a produit l'auteur dans le reste de son oeuvre.
On retrouve dans le style le ton enjoué, espiègle et les yeux pétillants de l'auteur.
On s'amuse à la lecture, à la découverte des personnages, parfois caricaturaux, bien typés qui se réunissent et échangent des idées.

Une jolie parenthèse au milieu de beaucoup de littérature prétentieuse et parfois ennuyeuse qui envahit nos rayonnages
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Je préfère préciser tout de suite que Jean d'Ormesson est un auteur que je ne lis pas ou peu.... Mon dernier essai de lecture était pour "Voyez comme on danse" récit que j'avais abandonné car j'avais trouvé l'écriture pompeuse et puis même si je reconnais beaucoup de qualités à l'auteur, le côté "nombrilisme" m'agace un petit peu.

Comme c'était un livre choisi dans le cadre d'un club de lecture (sûrement en raison du décès de l'auteur) et que je suis contentieuse, j'ai refait l'essai, un peu à reculons, mais j'ai été plutôt surprise et je suis allée jusqu'au bout.

Je pense qu'à travers Casimir et son grand-père, il y a beaucoup de Jean d'O. Ce récit est à classer dans la catégorie fable, un peu philosophique. 

Casimir, son grand-père qui l'élève, l'ami de celui-ci Amédée Barbaste Zillouin (membre de l'académie des belles lettres), Adeline, la cuisinière, Erik et Leïla, les amis de Casimir, décident de devenir des Robins des Bois des temps modernes, de rendre justice . Punir les malfrats, les malhonnêtes, les magouilleurs, les profiteurs et les méchants, les tortionnaires, tous ceux qui passent à travers les mailles des filets de la justice ou qui s'en arrangent, voilà leur mission, artisanale au début mais qui très vite va prendre des proportions qu'eux-mêmes auront du mal à maîtriser.

Sur un ton vif, humoristique, Casimir, le narrateur qui a envoyé son récit à Jean d'Ormesson ........, nous décrit les aventures de ces doux dingues, qui ne cherchent pas dans un premier temps à tirer profit de leurs actes, ne recherchant qu'à appliquer une juste justice, mais très vite ils vont être débordés, le monde regorgeant tellement d'être malfaisants, et devant faire face à des frais ils vont se retrouver à la tête d'une entreprise de grande envergure, comportant soldats mercenaires. Oui car tout est fait en cohérence avec leur idéologie, bien sûr..... Mais à vouloir rendre justice, ils vont être confrontés à des situations clownesques, se retrouvant parfois à aider les tortionnaires d'hier...

Le grand-père est le maître du jeu, sympathique, aux idées très arrêtées, un peu vieille France, descendant d'une longue ligne d'aristocrates et de défenseurs de la femme et de l'orphelin, il a élevé Casimir après le décès de ses parents. Tout ce qui concerne la Querelle de Filioque (religion et mythologie), passion d'Amédée, m'a ennuyée mais elle est le prétexte à leurs réunions. 

Pour équilibrer le récit il était nécessaire d'avoir leurs opposés : Erick et Leïla, lui trotskiste, elle kabyle et puis Adeline, la cuisinière, l'intendante, la catégorie bon sens et classe ouvrière, voilà un microcosme sociétal qui va porter l'épée quand la justice fermera les yeux ou que sa balance penchera du mauvais côté.

L'auteur étant très médiatique, on entend presque celui-ci au fil des pages mais on retrouve également ses domaines de prédilection : littérature (Chateaubriand), politique, mythologie, religion avec son oeil qui frise, détournant les faits, parfois tragiques, pour une tirer une fable sur le pouvoir, sur l'engrenage mais aussi sur les petits arrangements avec les évènements et la conscience mais avec l'humour et la dérision qui le caractérisent.

L'ensemble est fluide, il y a une progression et un entraînement à suivre ces galopins, de voir jusqu'où ils vont aller même si la fin est très morale (quoique). C'est une écriture avec de l'humour mais sur un fond réaliste sur notre monde. C'est aussi une belle histoire d'amour filiale, d'amitié entre tous les protagonistes. 

J'ai aimé mais sans plus mais au moins je ne garderais pas une impression négative sur cet auteur sans que cela m'est donné l'envie de lire autre chose de lui. 
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Jean D'ORMESSON. Casimir mène la grande vie.

«  Casimir mène la grande vie », un roman truculent que j'ai découvert dans une boîte aux livres. Une pépite de bonne humeur. de l'humour, du rire, et une jolie satire de la vie actuelle, dissimulée par cet auteur.

Casimir, enfin, Charles-Edouard pour l'état-civil est orphelin de père et mère à l'âge de huit mois ; Son grand-père, le vieillard irrascible, va le prendre en charge et l'éduquer. le garçon est un fieffé garnement. Il rêve de mener la grande vie et n'est pas un très bon élève.... Il se lie d'amitié avec Eric, un trostskiste. Ce n'est guère le genre de la maison. Mais Eric sait parler et il va s'immiscer dans la tribu de son compagnon d'études. Il sera même régulièrement invité toutes les semaines à venir partager le dîner, accompagné de son amoureuse, Leila, une jeune marocaine qui étudie la médecine. Au 1 bis, rue de Fleurus, à Paris, le domicile du « vieillard irrascible » et de Casimir. L'intendance est assurée par Adeline, la fidèle servante. le professeur Amédée Barbaste-Zillouin de l'Académie des inscriptions et des belles lettres, ami de la famille participe également à ses réunions gastronomiques.

Insensiblement, Eric va convaincre l'aristocrate à ses belles idées de partage de la richesse, d'égalité, de justice, et j'en passe. Nous assistons à la création d'un groupe d'action, les Vengeurs associés ou les Justiciers anonymes… et les idées fusent. Il faut combattre l'injustice, proclamer la vérité…. Les personnages rivalisent avec Robin des Bois, Arsène Lupin.... Il faut prendre aux riches pour redistribuer aux pauvres… Au cours de ce récit burlesque, Jean D'ORMESSON nous dévoile de nombreuses histoires, toutes plus loufoques les unes que les autres. Cependant, dans sa narration, il n'épargne pas nos dirigeants, qu'ils soient de droite ou de gauche, chez nous, en France ou dans le monde... Chacun en prend pour son grade…. Des vérités sortent, non de la bouche des enfants, mais de celle de notre académicien au regard si bleu… Si vous trouvez ce petit roman, 200 pages sans compter la table des matières qui retrace les 41 chapitres qui constituent cette oeuvre, je vous le recommande. Vous êtes assurés de passer un bon moment entre toutes ces moqueries, ces ironies, ses railleries… Nous retrouvons dans ce conte l'esprit rabelaisien. Bien sûr, il y a des invraisemblances, nous pardonnons a cet écrivain son emballement, son enthousiasme, son exubérance. C'était un visionnaire. Jugez par vous-mêmes le pillage de la bijouterie, place Vendôme : le scénario d'un film à la Louis de FUNES ! ! ! Quelle belle parodie de nos travers. Bonne lecture et bonne détente.
( 04/02/2023).
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Cela commence en fanfare, avec des accents d'"Au plaisir de Dieu" ; des personnages qui regardent vers le passé, se perdent en valeurs révolutionnaires ou attendent l'âge d'homme ; un appartement simplet près du Luxembourg, moins aristocratique ; un Membre de l'Institut, spécialiste de la querelle du Filioque. Les premières aventures de ce Groupe improvisé, improbable, réjouissent par leur juvénilité. Jean d'Ormesson s'amuse visiblement à s'inventer de nouveaux Robins des Bois, acteurs et super-héros d'une croisade aristo-anarcho-trotskiste contre l'injustice et les prédateurs du monde capitaliste.

La dernière partie, très redondante, moins inspirée, moins crédible, finirait par lasser si le roman n'avait le bon goût de se limiter à 240 pages. du reste, D Ormesson s'en amuse dans le dernier chapitre : il critique gentiment Gallimard, la télévision, les gauchistes qui s'institutionnalisent, les livres trop longs ... à tel point qu'on finit par se demander si ce manuscrit n'a pas réellement existé. Une belle pirouette finale qui justifie la lecture de ce conte - sotie contemporaine, avec masques d'acteurs vieillissants.
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Cette histoire m'a laissée plutôt perplexe. le seul plaisir que j'en ai ressenti, c'est de retrouver le côté très facétieux de d'Ormesson.
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Léger, drôle, foutraque, ce livre est une petite fantaisie, une fable des temps modernes. Au début, on se demande bien où l'auteur va nous mener et puis finalement on ne cherche plus trop car on est entraîné dans un doux délire ou perce, peut-être, une critique du monde moderne et de ses valeurs.

A lire comme une petite gourmandise sans prétention si ce n'est de nous divertir pendant quelques heures. Et, de ce côté là, c'est plutôt réussi. Il y a des pages savoureuses. Je vous recommande celle concernant l'utilisation des oxymorons. C'est du grand art!
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Ce Casimir a vu le jour sous la plume de J.d'Ormesson il y a une vingtaine d'année. Autant dire que le ton était plus primesautier si j'ose dire.
Il s'agit d'une aimable pochade , une satire de la société familière de l'auteur.
Casimir est un jeune garçon qui s'ennuie, quasiment bon à rien , élevé après l'accident de voiture qui l'a privé de ses parents, par son grand -père qu'il appelle « l'irascible vieillard », genre colonel de cavalerie en retraite, raide, mais bienveillant.
Casimir ne veut pas grandir comme on le lui suggère, vu qu'il mesure 1m89 (histoire de nous détourner de Jean ! pas folle la lectrice!)
Vient s'ajouter « Le Membre »Amédée Barbaste-Zillouin de l'Institut ; et fin connaisseur du Filioque, auteur également de »Biquette et son trou » ... Belle occasion pour d'Ormesson de nous faire partager un peu de sa grande érudition , qui parsème heureusement ce court roman .
Car , l'histoire part en vrille ; se joignent à eux un  révolutionnaire encore en peau de lapin, une charmante jeune fille, et tout ce beau monde se lance dans des hold-up genre western,afin de redistribuer le TOUT aux nécessiteux .
Il est évident qu'il faut lire entre les lignes, c'est totalement loufoque. Par contre , je déconseille vivement aux nouveaux lecteurs de Jean d'O de commencer par la lecture de Casimir , qui n'est qu'une parenthèse amusante, mais assez inattendue, c'est le moins qu'on puisse dire. J'ai bien ri quand même.
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