La Fontaine : Une école buissonnière

J'aime habituellement les romans et les essais d'Erik Orsenna, qui fait oeuvre de vulgarisation, toujours bien écrite. On peut vulgariser sans s'abaisser, pour élever le lecteur et le nourrir. La nourriture, cette fois, je ne l'ai pas trouvé, je suis restée sur ma faim.
Orsenna s'attaque ici à La Fontaine, peut-être l'auteur le plus connu de tous les français. Qui n'a pas appris, qui ne connait au moins une fable de notre Jean national ?Mais ici, rien de neuf, des généralités lisibles partout, des digressions (très nombreuses), des chemins de traverses qui n'apporte rien. Savoir qu'aujourd'hui une enseigne de grande surface de jardinage occupe l'espace de promenade de la Fontaine me laisse de marbre.
Est-il vraiment utile de connaitre l'indemnité d'un académicien, et les querelles autour du dictionnaire aujourd'hui, pour ne pas aborder le travail de la Fontaine à l'académie en son temps, surtout que l'indemnité de l'époque n'est même pas mentionnée ? Il précise juste ‘'les maigres jetons versés'' par l'académie. Certes, mais quelle valeur ?
Au moins laisse-t-il entendre qu'il a toujours de l'inspiration, puisqu'il aurait deux livres en cours, dont sur ‘'La gastronomie des couleuvres, ces repas qu'il faut avaler quand on veut de l'honneur ou des pouvoirs''.
Orsenna nous donne donc à lire un La Fontaine buissonnier, bon vivant, infidèle, un paresseux travailleur, un courtisan ruiné, mais un La Fontaine qui ne nourrit pas son lecteur, malgré les efforts de l'auteur pour employer régulièrement des tournures et expressions du XVIIes.
Vous m'aviez habituée à une vulgarisation érudite, Monsieur Orsenna, reprenez-vous !

Quelque peu déçue. La vie De La Fontaine est bien moins entraînante que celle De Beaumarchais. Et la plume d'Orsenna n'y apporte rien de plus.
La seule distraction est finalement le recueil de fables réunies en fin de biographie.
La biographie reste un genre que je n'apprécie guère. Quelques exceptions me font retenter l'expérience mais les biographies que j'apprécie se comptent sur les doigts d'une main.

Nous lui préférons souvent la vie dissolue de Molière ou le génie de Shakespeare. Erik Orsenna le sait bien, et c'est pourquoi Jean de la Fontaine devient le sujet d'une chronique radio sur France Inter, diffusée en cet été 2017.

En citant son nom, nous dit-il, nous avons tous un sourire en coin sur le visage, au souvenir des heures sur les bancs de l'école, récitant les fables. Mais que connaît-on vraiment de la vie de cet homme ? Finalement, peu de choses et c'est pour partir à sa recherche qu'il nous livre cette biographie. Cette dernière remplie parfaitement son rôle, car nous découvrons l'homme caché derrière l'auteur. Celui qui aime les femmes »gentilles de corsage » ou celui qui écrivit des contes libertins.

La formulation et la construction sont fort agréables : chronologique, on suit l'homme tout au long de sa vie ainsi que son évolution. le vocabulaire d'Erik Orsenna est didactique et accessible au plus grand nombre. La base d'une biographie littéraire moderne. Mais sous ses dehors académiques, le récit ne dépasse malheureusement pas ce stade. Quelques petites tacles à notre société contemporaine viennent étayer on ne sait trop pourquoi le roman, en montrant que la vie au temps De La Fontaine n'est par, certains côtés, pas si éloignée de la notre. Certes, mais où est la passion, l'émotion ? Nous peinons à nous représenter devant nous ce personnage, qui semble si mutin, mais dont on perçoit si peu.

La Fontaine nous reste ce personnage froid et disant alors que le but de cette biographie était justement l'inverse !
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Ennuyeux car sans passion et répétitif.
En outre grands caractères, beaucoup de blanc... il faut bien vivre.
Néanmoins assez agréable à lire et on y apprend néanmoins certaines choses.