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EAN : 9782890318236
Triptyque Editions (04/02/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Un récit fabuleux, percutant, parfois drôle, parfois émouvant, qui lève le voile sur une culture légendaire. L’intrigue se situe en Algérie, au cœur des années cinquante du siècle dernier, juste avant que ne se déclenche la Guerre d’Indépendance. Tandis qu’au Café Maure, des hommes meurtris s’affrontent en discussions politiques et philosophiques sans issue, le jeune apprenti Fekkir confronte la réalité dans l’action et découvre l’amour.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le Café, c'est, durant les années 50 (comme le hammam pour les femmes), le lieu de rencontres incontournable des hommes du quartier ou de la cité.

A Mostaganem ville côtière de l'ouest algérien plus précisément a' Tijditt, petit port balayé par le sirocco, dans le quartier de la Souika, il y en avait quatre. Mais celui qui était toujours bondé de monde, tous les jours, c'était celui qui avait pour «enseigne» le Café maure. Des chômeurs qui ne voulaient pas travailler pour les «roumis», des chômeurs qui voulaient travailler mais qui ne trouvaient pas de travail, des talebs survivant de lectures du Coran et se chamaillant sur un détail pendant des jours, des «rebelles» (syndicalistes et politiques), dont certains revenus du bagne, des indics, des jeunes intellos discutant des «révolutions» (française, américaine, russe, chinoise...), des nationalistes partagés sur le «zaïm» à la longue barbe, des fumeurs de kif, le pêcheur magique, le derouiche silencieux... Et, au milieu de tout ça, un jeune orphelin, Fekir, ne comprenant encore rien aux discussions et aux querelles qui n'en finissaient pas. Et, avec ça, les continuelles descentes de police...juste après une chaude discussion dite (par l'indic de service !) politique.

Une société vivant à part... et, avec la population européenne, les seuls contacts (en dehors de la police) étaient les matches de football interquartiers, toujours assez rudes sinon se terminant dans les coups et le sang... les jeunes Européens ne voulant jamais admettre la défaite.

Une ambiance lourde, insupportable dans une société partagée, parfois déchirée. Heureusement, pour notre jeune héros, il y a encore beaucoup d'interrogations... il y a aussi la découverte de l'amour (impossible) pour une jeune fille en fleurs (européenne... mais non pied-noir) et de l'amour raisonné pour celle qui va devenir, très tôt, sa femme. Il y a enfin la guerre...et la mort du poète s'écriant «Liberté»... Comme dans un conte. Comme dans un songe.
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Unique roman de l'homme de théâtre Mazouz Ould Abderrahmane, et frère du célèbre dramaturge Ould Abderrahmane Kaki.
Le roman se situe à Tijditt, la vieille casbah de Mostaganem, dans les années 50 au début de la guerre de libération.
Le récit arrive à restituer avec brio, la lumière, le son, la poussière et le sirocco des étés de Tigditt et sa Souika.


Avec sa multitude de personnages hauts en couleur (le cafetier effacé, le syndicaliste docker et boxeur, l'intello timoré, le fumeur de haschich farceur et philosophe, l'ancien combattant délateur et le Fidaï avant l'heure...) il dépeint ce microcosme en ébullition où foisonnent les discussions politiques et philosophiques qui préfigurent le mouvement national avec ses divergences et ses dénominateurs communs.


Un roman qui tient de l'art du Meddah, où l'on sent la triple influence du conte populaire du frère aîné, de la culture ancestrale de la Médina natale et du souffle de la révolution algérienne naissante.
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Entre conte oral et récit d'initiation, témoignage d'une époque révolue, celle de l'Algérie des années 1950, juste avant que ne se déclenche la Guerre d'Indépendance, le Café Maure possède un parfum réel de nostalgie. L'auteur a su mêler avec une rare habilité la petite histoire à la grande, grâce à une galerie de personnages forts et une réelle maîtrise de l'image. « Une lumière ocre diffuse, traversait les persiennes calcinées par la poussière d'or du sirocco. Les rayons se posaient tendrement sur ces ombres chuchotantes. Vapeur parfumée. Odeur de menthe. Chaleur enivrante du café à l'eau de fleur. le sifflement du vent fou à l'ombre des murs du Café Maure, peints à la chaux, figeait les lieux. » Au fil des pages, le lecteur a presque l'impression d'être assis au milieu de ces hommes, dépossédés de leurs biens mais pas de leur dignité, qui discutent politique entre deux gorgées. Il vouera sans doute une tendresse réelle à Fekkir, jeune apprenti qui découvre le monde du travail en même temps qu'il s'initie à l'amour. Malgré leurs idéologies divergentes, les clients du Café sauront s'unir pour célébrer le mariage de Fekkir, transformant le tout en une journée que le jeune « roi des pauvres » ne pourra jamais oublier. Série de petits gestes, de paroles qui n'attendent que le chergui pour se disperser, mais qui pourtant se fichent dans le coeur de ceux qui les ont prononcées, nous rejoignent autrement, quelques décennies plus tard. Et si l'extrémisme que l'on reproche aujourd'hui à l'Algérie avait au fond pris naissance dans celui des « Roomis », des colons français?
Lien : http://larecrue.net/2013/04/..
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critiques presse (1)
LaPresse
18 février 2013
Il y a quelque chose du conte oral qui serait écrit, de la chanson populaire devenue poème dans ce roman assez stupéfiant, rempli de vie et de paroles et de colère et de beauté.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les gens que j’ai rencontrés dans ma vie se divisaient toujours en deux clans : ceux qui exploitaient le système en profitant des redevances et en s’exprimant avec arrogance et certitude. Et ceux qui cherchaient la vérité, et qui doutaient. Ceux-là n’avaient pas de temps à perdre. Ils chinaient à tous les instants…
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Une lumière ocre diffuse, traversait les persiennes calcinées par la poussière d’or du sirocco. Les rayons se posaient tendrement sur ces ombres chuchotantes. Vapeur parfumée. Odeur de menthe. Chaleur enivrante du café à l’eau de fleur. Le sifflement du vent fou à l’ombre des murs du Café Maure, peints à la chaux, figeait les lieux.
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«Tous les malheurs font de belles légendes. C'est comme ça que naissent les traditions» (p 103)
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«Derrière chaque légende se cache une vérité pas bonne à révéler» (p 102
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