Akseli Jaatinen, ingénieur des Ponts est chargé de construire un pont dans le village de Kuusmäki. Mais s'il sait se faire aimer de ses ouvriers, il déplait d'emblée aux notables du coin à l'esprit revanchard.
Ses méthodes peu conformistes seraient-elles la cause de cette inimitié féroce, ou bien serait-elle la résultante de l'ignorance, la bêtise, la jalousie, la méchanceté gratuite, la haine viscérale envers l'Autre que l'on ne connaît pas, bref, la peur de « l'étranger » ?
En tout cas, la lutte va s'engager.
Humilié, malmené, puis finalement renvoyé, Askeli est mis KO assez rapidement.
Mais c'est sans compter sur sa fierté, son imagination, sa ténacité, ses compétences professionnelles et sa générosité. Il prendra alors sa revanche en utilisant les armes utilisées par ses adversaires et se révèlera être un fin stratège en abattant progressivement ses cartes.
Alors ? « Oeil pour oeil, dent pour dent » ? Et Askeli de nous apparaître aussi méchant, despotique, tyrannique et intolérant que les notables…
Je pense qu'
Arto Paasilinna a voulu à travers Askelli nous montrer un homme qui ne fait que réagir au mal qu'on lui a fait en dénonçant au passage l'esprit « revanchard » (dont j'ai déjà parlé dans « La guerre des boutons ») et l'intolérance qui lui est associée.
Un conte (social) drôle, stimulant, tumultueux, ironique (parfois), mais avant tout optimiste puisqu'il parle de solidarité entre les hommes, de la quête du bonheur, bref d'une humanité ouverte et soucieuse d'autrui.