On sous-estime beaucoup les cotés intellectuel et érudit de
Katherine Pancol qui sont en très évidence dans "
Les yeux jaunes des crocodiles" . À la fin du roman,
Pancol nous donne une bibliographie qui contiennent des titres des grands historiens francais du moyen âge tels que
Georges Duby,
Régine Pernoud, Jacques LeGoff et
Philippe Ariès. Parce que je connaissais assez bien la plupart des ces historien, je m'intéressais aux parallèles présentées par
Pancol entre la guerre des sexes au XIIe siècle et celle du XXe siècle.
À mon avis,
Pancol commente surtout sur les thèses du
Georges Duby qui se trouvent dans "
Le Chevalier, la femme, et le prêtre". Au XIIe le mariage n'était toujours un sacrement de l'église sous la juridiction des cours ecclésiastiques. C'était plutôt un contrat que l'on pouvait facilement dissoudre dans un cours civil ce qui faisait l'affaire des nobles qui exigeaient la fécondité de leurs épouses. Si une femme n'enfantait pas dans les délais raisonnables le marie la répudierait immédiatement. Après un premier échec on favorisait une jeune veuve qui avait déjà fait ses preuves de fécondité. Faute de jeune veuve à la portée de main, on enlevait la femme de quelqu'un d'autre. Il y a eu donc des cas des femmes qui ont eu plusieurs maris dans leur vie. Joséphine, la protagoniste des "Yeux jaunes des crocodiles" écrit un roman dont la héroïne, une aristocrate du XIIe siècle, passe à travers six mariages. le succès de librairie sera extraordinaire parce que selon
Pancol le monde a peu changé depuis le XIIe siècle. Mon seul bémol est que
Pancol qui se sert du livre du Duby n'accepte pas sa conclusion qui est que la décision de placer la juridiction du mariage sous les cours ecclésiastiques a été un pas de l'avant pour les femmes.
Plus qu'un jugement sur une époque lointaine, "
Les yeux jaunes des crocodiles" est surtout un hommage à la loi de la jongle qui prévaut dans notre société contemporaine. Ceux qui y prospèrent sont ceux qui acceptent joyeusement les règles du jeux. Joséphine y réussit parce qu'elle est travaillante et déterminée. Son mari, Antoine, qui est très mou se fait croquer par les crocodiles. En plus d'un conjoint parasite, Joséphine doit aussi composer avec sa soeur Iris qui la tyrannisé. Iris est très menteuse mais dénuée de tout talent. Malheureusement pour Iris ses mensonges sont démasqués et sa chute suit. de cette manière, Joséphine est délivrée de ses deux bêtes noires. le roman finit si bien que j'ai décidé de ne pas aller plus loin dans la trilogie et courir le risque d'une déception.
Dans le dernier chapitre, Hortense la fille de Joséphine lui explique que son plus grand péché dans la vie a été d'avoir trop protégé ses enfants. Elle aura du plutôt leur enseigner comment faire face aux défis du monde réel. Hortense dit aussi à sa mère de ne pas s'apitoyer sur le sort des perdants-nés comme son père Antoine et sa tante Iris mais de se remettre au boulot.