Régression

J'ai été attirée par la couverture de ce roman car elle m'a fait penser à l'excellent Erectus de Xavier Muller et j'espérais que ce livre serait au moins aussi bien mais avec une autre histoire.
C'est un pari gagné, ce roman se dévore et est juste un vrai bijou.
Alternant les passages dans le passé et d'autres dans le présent, on remonte le temps à partir de l'évolution d'Homo sapiens en passant par Socrate et même Heinrich Himmler. Quel est donc le point commun à tous ces personnages?
C'est dans la régression de l'espèce humaine que la vérité apparaitra. Mais quelle est-elle?

Ce roman est donc un vrai bijou comme je l'ai déjà dit, il est construit vraiment de façon magistrale, il est plein de suspense. Son côté scientifique n'est en rien rébarbatif et apporte un immense plus à l'évolution de l'intrigue.

J'ai vraiment aimé cette lecture que j'ai dévorée et je le recommande vraiment car il sort des sentiers battus.

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Fabrice Papillon m'a récemment scotché – et oui, je récupère mon retard dans les découvertes, avec son premier roman, LE DERNIER HYVER.
Pour ce second thriller-écolo-scientifique, il reprend sa recette. Donc pas de surprise sur la forme. Il s'agit là d'une mécanique fragile pour laquelle, il faut être doué. Car couvrir 38 000 ans en un seul livre, cela demande un chouia de précision pour ne pas perdre son lecteur. Bref on commence 36 000 ans avant Jésus-Christ avec la famille de Gnva, sa femme Chta et son fils Bvé, pour finir en février 2020 dans une caverne Corse entrainé par Vannina Aquaviva, capitaine de gendarmerie qui officie sur une scène de crime barbare. Vannina est aussi mazzera. Elle a hérité d'un don de prophétie. Elle porte la mort à travers ses rêves.
Et voilà, une bonne partie des éléments de Régression sont sous mes yeux. de là à trouver le rapport entre un crime Corse avec Neandertal ou l'Homme de Denisova, il faut tout le talent de Fabrice pour m'accrocher durant 500 pages. Avec une construction toujours précise, il alterne, passé et présent, pose quelques grandes figures de l'histoire qui se transmettent un secret. L'auteur se joue du relief donné à cette histoire qui prend ses sources au plus lointain pour nous entrainer dans une enquête de police, qui je l'avoue, s'avère être le terreau d'un excellent thriller. Un vrai page turner. A tel point que j'en ai oublié le procédé, pour ne m'attacher qu'à cette traversée des siècles.
S'il est divertissant, ce roman sait se faire tranchant et brutal. Fabrice Papillon n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il s'agit de l'Homme et de son évolution, de son aptitude à casser ses jouets ou bien ses semblables. Papillon distille également un côté scientifique. Régression nous parle de l'Homme, sa trace sur le monde, la nature. A travers l'ADN mitochondrial ou la parenté phylogénétique, c'est de l'héritage des gènes, qu'il vulgarise. La survie de l'humanité, son ancienneté ne sont pas réservées exclusivement aux scientifiques ou aux ethnologiques. Mise en perspective, ce roman me régale de notre chute. A trop vouloir évoluer, chaque génération creuse un peu plus la tombe de la suivante.
Bref, ce second roman, est aussi intelligent que le premier, aussi addictif. Une franche réussite.
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Un thrilleur scientifique assez bien documenté mais complètement déjanté sur l'évolution humaine. Des policiers tous plus anormaux les uns que les autres, des déluges d'hémoglobine, une intrigue qui traîne en longueur, et un final apocalyptique : too much !

Régression est un thriller scientifique et historique qui m'a rappelé Da Vinci Code, avec un côté polar davantage prononcé puisque nous suivons – d'aussi près qu'il est possible – l'enquête menée par les forces de l'ordre.

À cette trame principale l'auteur intercale habilement des évènements historiques, ce qui favorise le suspense par un stop-and-go régulier, renforce l'impression de progression, et soutient l'intrigue en apportant des clés de compréhension. J'ai trouvé le procédé efficace et parfaitement maitrisé. Par curiosité, j'ai donc visité la page wikipedia de Fabrice Papillon, où j'ai appris que son précédent roman le Dernier Hyver – également un grand succès – repose sur la même structure. Dans l'or du diable, Andreas Eschbach a recours au même procédé, mais de manière moins mécanique.

Si, clairement, l'intrigue et la dynamique sont les points forts de ce roman, les autres aspects ne sont pas négligés, bien au contraire.

L'immersion, tout d'abord, est parfaite, servie par une plume agréable, riche et précise, des descriptions minutieuses des lieux visités, des scènes d'action et des états d'âme des personnages. On imagine aisément le film adapté… La précision de l'auteur et son souci de crédibilité sont criants, par exemple lorsqu'il décrit les personnels de gendarmerie et de police, et leurs techniques d'investigation. La section « Remerciements » du livre apporte quelques éclairages à ce sujet.

Le style est particulièrement soigné, pour le plus grand plaisir du lecteur, avec un lexique très littéraire j'ai trouvé, parfois trop ? Si le lexique recherché produit tout son effet lors des intermèdes historiques sur fond culturel, ou bien quand l'auteur dépeint les magnifiques paysages de la Corse, il m'a paru quelquefois excessif, notamment dans la description des personnages (ex. : « Marc Brunier venait d'abîmer son regard dans la béance »).

Les personnages centraux sont bien travaillés, avec un background et des comportements cohérents, et leur psychologie est également mise en avant, ce qui est bienvenu pour un thriller.

Les bémols maintenant :

Paradoxalement, l'aspect thriller et le suspense ne m'ont pas marqué dans ce livre… sans que cela pose problème à mon avis. Pour tout dire, on devine assez vite où l'auteur veut nous emmener (le titre aidant), et le déroulé de l'histoire ne fait que dévoiler le message un peu plus à chaque fois.

Aux trois quarts de l'intrigue, l'aspect répétitif et prévisible de la structure narrative a fini par me lasser : chaque épisode historique est suivi immanquablement d'une réflexion-écho dans la trame principale, ainsi que d'un récapitulatif des précédentes références historiques. Cela reste digeste car habilement résumé en une phrase, mais tout de même. Trop de références peut-être aussi. Je pense en particulier à du troisième Reich.

Les personnages centraux que l'ont suit sont des archétypes ultra-classiques du polar : un ancien flic de choc en fin de carrière, usé physiquement et mentalement ; une jeune capitaine de gendarmerie plus physique et plus teigneuse que ses homologues masculins. L'auteur ne prend aucun risque sur ce plan-là, s'assurant l'adhésion du plus grand nombre, au prix du renoncement à l'originalité. Par ailleurs, le côté tête à claque et infantile de l'enquêtrice, bien pratique pour pimenter la narration mais peu crédible, m'a souvent agacé. Enfin, le personnage de Carlier, présenté comme l'élément comique, m'a paru mal exploité, peu crédible, et finalement sans doute inutile.

La scène d'ouverture m'a plu, mais m'a paru peu crédible elle aussi. Ou comment deux individus d'un peuple de « colosses solidement charpentés » tombent tour à tour en combat singulier face à un seul homme au corps « svelte et délicat ».
Dans la scène suivante, c'est la règle « des trois » qui m'a hérissé !

Au final je ressors satisfait de la lecture de ce roman un peu long, peut-être parce que j'adhère à son message. Clairement, l'auteur ne s'est pas contenté de pondre à la va-vite un nième page turner.

Une lecture qui laisse un goût mitigé avec une conclusion que je ne suis pas loin d'approuver, comme quoi le fait de couper, ou tout du moins élaguer la branche sapiens de l'évolution ne pourra que servir à la terre.
Où j'ai plus de mal, c'est dans la sensation que l'auteur nous manipule et nous laisse guère le choix.
En gros, sous couvert d'un thriller, dont pour ma part nous sommes tout de même très éloigné, l'écrivain nous impose sa vision des choses, à l'aide, parfois, de ficelles extrêmement grosses, ce qui n'arrange rien.
Et comme j'aime bien penser par moi-même, et au delà du fait, que je sois sensible au message véhiculé, cette absence de libre arbitre m'a de plus en plus géné au fil de la lecture.
Bref, je pense, qu'il y a des moyens plus subtils et intéressants d'interpeller le lecteur sur ce type de sujet, et ce, même si l'ouvrage se trouve bien documenté.

Hello ami(e)s mordu(e)s. En cette belle journée ensoleillée ( en tout cas par chez moi) , voici un retour d'un livre que j'ai vraiment adoré . il s'agit de « Régression » de Fabrice PAPILLON - éditions points
Je ne peux que vous conseiller de le lire
*A SAVOIR
- paru en broché en juin 2019 aux éditions belfond (20.90€) et en poche en 2020 , aux éditions points , 524 p. (8,70 € )
- histoire indépendante mais on y retrouve des personnages présents dans « le dernier hyver »
- romans du même auteur : le dernier hyver ( 2017)

*CA DONNE QUOI ?
Ce thriller scientifico -historique ( ou historico - scientifique pour ceux qui préfèrent) a été pour une claque monumentale . je l'ai dévoré en très peu de temps malgré ses 524 p. La lecture fut instructive, captivante , très bien écrite , avec de nombreux rebondissements . J'ai été happée , baladée ( dans le sens premier du terme) dans le temps et dans l'espace . Il y a beaucoup de thèmes abordés , tous intéressants . On y parle d'histoire, de religion, de science ( paléontologie, anthropologie..) , mythes, légendes, cannibalisme , philosophie, écologie .....oui tout ça et plus encore dans un même livre , et qui plus est de manière parfaitement maîtrisée et accessible à tout lecteur même néophyte dans ces domaines . C'est un mélange entre récit historique et enquête policière , on croise de nombreux personnages historiques hétéroclites comme Platon, Socrate, Michelange Rabelais, Nietzche , Himmler mais aussi Jésus … L'angoisse est présente , tout comme le sanglant , avec des morts particulièrement atroces
La construction du roman, alternance entre présent ( sous forme d'enquête) et passé ,donne un rythme effréné., et il n'y pas de temps morts
L'interprétation que fait l'auteur de l'évolution de l'homme depuis la préhistoire m'a captivée et intriguée, le point de vue développé est original .
Bref , ce roman est une grande réussite me concernant. le message écologique ( tellement ancré dans l'actualité ) m'a touché et donne à réfléchir ( l'épilogue , bien que fictif, m'a fait un peu flippé j'avoue) . Et l'auteur aurait du faire sponsoriser son livre par gilette ( comprend qui pourra mon humour )…
Lecture qui va me marquer c'est certain .

📌 Je ne m'attendais pas à autant de références historiques et scientifiques dans un thriller, et pourtant elles sont le socle d'une intrigue époustouflante.
Remonter l'histoire de l'homme à plus de 36000 ans avant JC jusqu'à aujourd'hui sans nous faire décrocher est une vraie prouesse. Et côtoyer des personnes illustres telles Platon, Homere, Achille, Jesus et même Himmler (brrr !) est passionnant. Tantôt ces récits historiques nous éclairent, tantôt ils jettent une part d'ombre supplémentaire. Bien sûr, parallèlement et en alternance de chapitres, on suit une enquête criminelle riche en rebondissements avec de l'action et du suspense à gogo. S'y rajoute une bonne dose d'anticipation que je n'avais pas décelée au départ parce que je n'avais pas lu le résumé.

📌 Tout part de la découverte d'un charnier en Corse, et quel charnier ! 😱 L'enquête est confiée à Vannina Aquaviva, capitaine à la Section de Recherche de Corse, à qui on impose de travailler en binôme avec le commandant de police Marc Brunier. Tous deux sont des personnages atypiques traînant chacun un passé lourd de blessures ou de traumatismes. Tous deux font des rêves qui les perturbent et tous deux perçoivent les changements qui s'opèrent en eux. Et ça rend la lecture encore plus intrigante qu'elle ne l'est déjà.
On assiste à une enquête menée dans les règles de l'art et qui est méticuleusement fouillée. A aucun moment le rythme ne baisse. On les suivra en Espagne, en Angleterre ou en Sibérie, sur les traces de ces barbares mangeurs d'homme dont on veut connaître la véritable apparence et identité, car, à écouter ceux qui semblent les avoir aperçus, on se demande s'ils ont apparence humaine.
Ce thriller est une histoire humaine ainsi qu'une enquête criminelle et scientifique autour d'un secret transmis au travers des siècles par des personnages illustres. Un secret auquel l'auteur va s'amuser à donner un sens quant à l'évolution de l'homme depuis la préhistoire jusqu'à nos jours.
Un final digne d'un scénario que pourrait bien nous inspirer notre monde contemporain, peut être pas assez engagé dans des programmes visant à la préservation de notre terre nourricière.

Un excellent roman. Je vous laisse consulter les critiques des autres Babeliotes, qui exprimeront bien mieux que moi tous les atouts (nombreux) de ce livre. Pour ma part, un seul bémol : un dénouement un peu expéditif, au regard du suspense et des rebondissements mis en place tout au long des chapitres.

Voici une enquête atypique. Vannina Aquaviva, jeune capitaine de gendarmerie, est chargée d'une affaire sanglante près de Bonifacio. Dans une grotte difficile d'accès, des restes humains et animaliers sont retrouvés. Rares sont ceux qui s'aventurent dans cette zone reculée. le plus troublant encore c'est que le coeur de l'une des victimes est retrouvé sur un site Paléontologique non loin de là. Et le pire est à venir. Après analyse des restes, si ceux des animaux s'avèrent avoir été dévorés à pleines dents, ceux des deux corps le sont aussi.
Cette constatation rend le meurtrier atrocement sadique, cruel et anthropophage.
Pour Vannina, qui a elle même des dons de chamanes hérités de sa grand-mère, il n'y a pas de doutes, il y a un côté mystique à ces morts. le commandant de police Brunier, avec qui elle fait équipe tant bien que mal, est lui beaucoup plus sceptique et demande plus de preuves, des faits, pas des visions ou des intuitions.
Ces révélations et ces preuves viendront bientôt avec l'arrivée de Zim, un paléontologue original, adepte du zéro émission pour protéger la planète. Ce dernier, bien qu'un peu perché, est d'une compétence indéniable et oriente l'affaire vers d'anciennes croyances et des êtres supérieures qui seraient prêts à revenir sur Terre pour accomplir une prophétie et rétablir l'ordre dans cette nature perturbée et torturée par l'homme, l'Homo Sapiens.
Cette enquête est décidément loin d'être terminée et les deux enquêteurs vont aller de surprises en surprises, d'autant que les morts se succèdent, et pas seulement en France car la France n'est pas la seule touchée, l'Espagne observe le même phénomène, puis...
Jusqu'où cela va-t-il aller ? Que cherche le meurtrier ? Les enquêteurs vont petit à petit remonter jusqu'aux origines de l'homme tel qu'on le connaît aujourd'hui avec toutes les conséquences et surprises que cela entraînera pour eux.
Vannina aura fort à faire pour tenter de résoudre cette affaire.
Une écriture fluide et maîtrisée pour ce roman historico-policier intense. Les références historiques et ésotériques sont nombreuses et donnent l'orientation complète de l'histoire et de l'enquête. Un point d'Histoire succède à une étape de l'enquête. Cela donne une dynamique à l'intrigue et un nouvel élan à l'enquête des policiers. C'est bien écrit et c'est surprenant tant sur l'histoire que sur sa conception et sur les détournements subtiles de mythes anciens. Mêlant fiction, faits réels et défense de l'écologie et de la planète ce roman est à découvrir.
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🔙 Régression - Fabrice Papillon 🔙

Il y a quelques mois je m'étais inscrite pour devenir Exploratrice du Polar sur le site lecteurs.com et j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour deux romans. J'avais postulé pour Régression car le sujet, à savoir le retour d'Hommes préhistoriques, m'intriguait beaucoup. J'avais beaucoup aimé l'aspect "anthropologie" du roman Erectus de Xavier Muller et je voulais continuer ma découverte de cette science fascinante.
Le roman débute en Corse avec une horrible scène de crime, une grotte pleine d'ossements, des chairs en décomposition et un crâne bouilli dont une partie du cerveau semble avoir était mangée... On parle d'une bête, d'un homme cannibale, à la carrure démesurée, à la pilosité anormalement développée. Vannina, une gendarme Corse au don de voyance, et Marc Brunier, un policier traumatisé en lutte avec lui-même, sont chargés de l'enquête. Ils étaient loin d'imaginer qu'elle les conduirait à travers toute l'Europe et à remonter à des milliers d'années en arrière, aux temps où tous les Hommes n'étaient pas des Sapiens.
J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman. J'ai particulièrement apprécié les nombreux flashbacks à différentes époques mettant en scène des personnages historiques et les reliant judicieusement avec l'histoire de l'Homme préhistorique. J'ai également beaucoup aimé le personnage de Zim et toutes les explications scientifiques, j'ai appris beaucoup de choses, c'était vraiment très intéressant. Pour le côté polar, je n'ai pas réussi à m'attacher aux deux enquêteurs, ce qui m'a un peu gênée. le livre se lit facilement, on a toujours envie d'en savoir plus, d'avancer dans l'enquête mais il y a de petites longueurs (notamment sur les états d'âmes, les questionnements intérieurs des policiers (je vous ai dit que je ne m'étais attachée 😀)) et quelques ficelles bien connues un peu trop tirées.
Pour conclure je dirais que j'ai avant tout apprécié d'apprendre les différentes évolutions de l'Homme au fil des millénaires et de découvrir les technologies utilisés par les anthropologues que l'enquête en elle-même. Ce n'est pas le policier le plus haletant que j'ai lu mais l'un des plus intéressants, je le conseille à ceux qui veulent en apprendre plus sur nos origines sans être plombé par des informations trop académiques.