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3,48

sur 217 notes
J'avais apprécié ma lecture du premier roman de Fabrice Papillon, "Le dernier hyver". le travail de recherche de l'auteur sur tout un tas de sujets était assez impressionnant et même si il y avait bien quelques longueurs, l'ensemble tenait la route. Ce thriller est resté dans ma tête dans la catégorie "bon moment de lecture". Autant vous dire que mon attente était assez forte avec ce nouveau roman.

Fin du suspens, j'ai trouvé ce second roman un peu en dessous du premier. Sans surprise, l'auteur reprend exactement les ingrédients qui ont fait le succès du premier roman. Alors, peut-être aussi que l'effet de surprise n'a pas fonctionné ici. Si j'essaye d'être un peu plus objectif que ça, j'ai trouvé le rythme bien plus inégal que dans le premier roman. C'est plus haché, plus brouillon, l'auteur fait référence à beaucoup d'illustres personnages, de nombreuses périodes de l'histoire, ça fait un peu trop. de plus, j'y ai trouvé un peu plus de longueurs que dans le premier roman et j'ai été un peu déçu par la fin du récit que je trouve bien trop précipitée.

J'ai commencé par les points négatifs mais il y a bien sur aussi plusieurs points positifs. le récit est très rythmé, tous les ingrédients d'un bon thriller sont là. Encore une fois, l'auteur a fait de nombreuses recherches pour écrire ce roman et il arrive à faire passer tout ça avec une écriture agréable à lire.

Alors évidemment, il y a des défauts mais ce roman reste un très bon divertissement. Fabrice papillon s'impose vraiment comme un incontournable du thriller scientifique. Il arrive à mélanger les genres pour obtenir un récit dynamique. Dommage que cet opus parte un peu plus dans tous les sens que le premier qui me semblait plus cohérent, plus fluide.

Au final, comme vous l'avez compris, j'ai moins accroché à ce second roman de l'auteur. J'en attendais peut-être aussi un peu trop après la lecture du premier livre. "Régression" part un peu plus dans tous les sens avec parfois un côté trop brouillon, trop d'éléments délivrés aux lecteurs avec des longueurs à la clé. La fin m'a semblé un peu bâclée également. Il ne supporte donc pas vraiment la comparaison avec le premier roman à mon sens mais il n'en reste pas moins un divertissement agréable qui ravira les amateurs de thriller scientifique.
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Tout commence en 36 483 avant Jésus-Christ, sur la péninsule ibérique. Gnva chef de famille, cherche à protéger coûte que coûte sa femme Chta et son fils Bvé des destructeurs, notamment de Draka leur chef emblématique. Malheureusement, Bvé, impuissant assiste au massacre de sa famille. À Ajaccio, en février 2020, Vannina Aquaviva, capitaine de gendarmerie, mais aussi « mazzera acciaccatore », chasseuse d'âme se réveille après un nième cauchemar terrifiant. Il faut dire qu'elle a un don : des prophéties lui annoncent régulièrement la mort de proches sans qu'elle puisse savoir qui va mourir. Vannina est appelée sur les lieux d'un crime sordide, au fond d'une grotte où elle découvre « un amas de carcasses orné d'un enchevêtrement de membres sectionnés et d'ossements de toute taille. », une cage thoracique cisaillée, un coeur arraché, de la cervelle cuite… Quel est le rapport entre ces hommes venus d'un âge lointain, et ce crime qui frappe la Corse ? « Une chasse à l'homme » débute (et vous verrez que ces guillemets prennent tout leur sens) à travers le monde et les âges.

Fabrice Papillon signe ici sa deuxième fiction. Après « Le dernier Hyver », nous voici dans « Régression ». Si les deux romans fonctionnent sur la même mécanique, une construction passé-présent où le lecteur fait connaissance avec des personnages charismatiques de l'Histoire du monde, en suivant parallèlement une enquête de police, nous sommes pourtant dans une thématique très différente : la quête de nos origines et une mise en perspective de ce que nous avons fait de notre monde.

Il est très difficile de parler des romans de Fabrice Papillon, tant ils sont denses et touffus. Je préfère vous parler de mon expérience de lectrice et surtout de ma réticence à y plonger. D'abord, et c'est un point de vue tout à fait personnel, les 4e de couverture me font peur. La plongée historique ajoutée aux informations scientifiques me donne des sueurs froides. Ce n'est pas ma zone de confort, pas mon domaine de prédilection. Peur de ne pas comprendre ? Peur d'être perdue ? Peur de ne pas avoir le niveau intellectuel pour appréhender de tels romans ? Exactement ! Alors, après plusieurs sommations, et plusieurs avis éclairés dont un fameux « tu n'as jamais lu un truc pareil », je me suis décidée à attaquer « Le dernier Hyver », sans relire le résumé, sans le commencer à 23 h à l'heure où habituellement mes yeux se ferment. J'ai procédé de la même manière avec « Régression ».

Historien de formation, journaliste, Fabrice Papillon apporte un soin particulier à la traversée de l'Histoire du monde. Nourri de détails pointus, de personnages emblématiques comme Homère, Platon, Michel-Ange, Rabelais pour ne citer qu'eux, le roman s'articule autour de ces époques par des anecdotes passionnantes et, surtout, la transmission d'un secret à travers les âges. La vulgarisation historico-scientifique chère à l'auteur permet de tisser un lien, précis, méthodique et scrupuleux avec l'enquête qui se joue en 2020. Dans ce présent-là, je voudrais insister sur l'hyperréalisme des scènes de crime, la précision des détails, une volonté d'exactitude des éléments dépeints pour l'avancée de l'enquête, qui font que le lecteur devient lui aussi un Sherlock Holmes en puissance.

La force de ce roman est qu'une fois encore, les parties historiques sont aussi captivantes que les parties « instants présents ». L'effervescence est à son comble lorsque s'affiche en tête de chapitre, une date différente de 2020, car le lecteur, indubitablement, se réjouit de savoir où l'auteur va l'emmener cette fois encore, et surtout quel personnage historique il va pouvoir mettre sur sa route. le récit passé-présent est un mécanisme qui fonctionne très bien chez moi, quand aucune des parties ne prend le pas sur l'autre, qu'elles suscitent le même intérêt, et surtout, le même attachement. Rajoutez à cela un petit côté mystique, ésotérique, une écriture adaptée à chaque époque décrite sans verser dans la pédanterie, et la volonté que donne l'auteur de s'interroger sur notre monde, et vous obtenez une recette inouïe qui fait la marque de fabrique de Fabrice Papillon.

Enfin, et c'est une information importante, on sort de ses romans moins stupides, on ne va pas se le cacher. Entre « Le dernier Hyver » et « Régression », j'ai appris une foule de choses. J'ai adoré découvrir des anecdotes truculentes au sujet de personnalités de notre Histoire, imaginé comment les choses pouvaient se passer alors, comprendre des chantiers tels que la cathédrale de Strasbourg ou la basilique Saint-Pierre, m'imprégner des ambiances, des coutumes, des mythes et croyances régionaux, et des lieux, d'imaginer les traces d'un message laissé pour les générations futures dans « les récits de Rabelais, les peintures de Michel-Ange ou les cartes d'Oraux Magnus », car oui, ce roman ouvre les portes de l'imagination et amène à rêver les yeux ouverts.

Vous l'aurez compris, ce livre est truffé d'une substantifique moelle qui amène à des questionnements bien légitimes : qu'avons-nous fait de notre monde ? « Que veulent nous dire ces hommes et pourquoi maintenant ? » Qu'est-ce que cette régression dont nous parle l'auteur ? À travers multiples lieux, agrémentés de photos, de symboles, ce roman est certes ambitieux, mais à la portée de tous. L'immersion est jouissive, trépidante et génère un plaisir de lecture sublime. Laissez l'histoire vous envahir, sans crainte et avec délice, vous ne serez pas déçus du voyage que vous offre Fabrice Papillon.

« Si l'homme était né bon et pur, avant de dégénérer, c'est alors que la civilisation l'avait perverti. L'homme serait naturellement bon, mais aurait perdu toute son innocence en raison des méfaits de la société. »

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Le résumé de la 4e de couv. et les éloges dont l'a comblé la presse m'ont incitée à lire Régression de Fabrice Papillon.

Le début m'a mise en appétit. Nous sommes en pleine rixe préhistorienne et je m'attendais à ce que l'entièreté du roman se déroule à cette époque. Je ne crois pas trop en dévoiler en disant que ce n'est pas le cas, sinon je ne peux pas témoigner de ma déception.

Malgré quelques incursions à différentes époques de l'histoire européenne, l'intrigue policière se passe au XXIe siècle avec ses grands poncifs. La gendarmerie saisie se fait concurrencer par la police ; la relation de l'officière de gendarmerie et de l'officier de police sont entre rivalités et séduction ; les indices révèlent des informations incroyables (au sens propre du terme)…

Ainsi sommes-nous en plein dans ce que je déteste le plus : le livre à message donné avec de gros sabots : homo sapiens doit être puni car il a abîmé la planète qu'il habite. Qui croit encore au châtiment qui s'abat sur l'espèce humaine fautive ? Il y a de bons livres qui poussent intelligemment à se remettre en question ; Régression n'est pas de ceux-là. L'intrigue est mal conduite, les personnages manquent d'épaisseur et agissent sans logique, avec trop de lenteur puis dans l'urgence.

On trouve mieux comme roman a suspense.

On en apprend plus sur l'être humain à travers les conférences du musée de l'Homme diffusées sue Youtube, données par Coppens, Picq, Détroit, Heyer, Vialet, Patou-Mathis, Depaeppe et tant d'autres pointures de la paléoanthropologie.
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Grr ! C'est affligeant...
Je suis péniblement allée au bout de cette lecture pour voir comment l'auteur allait pouvoir se sortir de tant d'énormités et invraisemblances.
Au secours ! C'est vraiment terrible.
Dommage car l'idée de départ est plutôt bonne mais ça part complètement en vrille
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Régression... Un titre bien choisi pour un livre qui fait évoluer nos connaissances... C'est l'avantage quand un auteur vient du monde du journalisme scientifique et je fais forcément le parallèle avec Xavier Muller et son très bon roman "Erectus".. Quel plaisir de lire ce livre de Fabrice Papillon qui sait nous rendre accessible une science qui n'est pas des plus binaires car humaine : l'Homme et son évolution (j'ai toujours adoré ça et suis un grand fan d'Yves Coppens)... Il faut s'accrocher un peu au début le temps que l'histoire se mette en place et d'appréhender les différents personnages, tous un peu torturés, mais dès que l'on est entré dans l'histoire c'est difficile de la lâcher.. Et même après, ce livre nous donne envie d'aller se remettre à jour des dernières découvertes dans ce domaine..
Mais attention c'est avant tout un thriller avec tout le suspens, les révélations et retournements de situations qu'il faut...
C'est la première fois que je lis du Fabrice Papillon et j'ai hâte de découvrir son précédent roman.
Il m'en restera un bon moment de plaisir littéraire et la sensation d'avoir appris des choses même si pour moi notre évolution sera synonyme de destruction et non de régression..
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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre... On alterne entre plusieurs points de vues mais aussi avec des flashbacks dans des lieux et des époques totalement différents. J'ai été assez perdue jusqu'à ce que je comprenne où l'auteur voulait nous emmener et à partir de là j'ai pris beaucoup de plaisir !
Énormément de personnages, on peut avoir du mal à se souvenir qui fait quel métier et en quoi il est lié à l'enquête mais finalement je me suis focalisée sur 2/3 ce qui a énormément simplifié le récit ! Un thriller qui aborde des thèmes très originaux: les origines et l'évolution de l'Humanité, l'écologie...
Premier livre que je lis de l'auteur, je me laisserai probablement tenter par d'autres ^^

Et vous ? Vous connaissez ???
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Quelle lourdeur... comme si l'auteur n'avait su choisir et décidé de caser toutes ses idées en un seul roman. Et il insiste pour être sûr qu'on est bien compris ses références, comme s'il s'adressait à des écervelés.
C'est imbuvable et incohérent.
C'est too much, et on tombe vite dans le nanar littéraire qu'il en devient drôle.
Mais sûrement pas époustouflant !
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Régression de Fabrice Papillon est un roman dense comme il est rare d'en trouver. Il nous emmène dans l'origine de l'homme à travers les siècles et les millénaires.
On se trouve d'abord en Corse avec une équipe de policiers et de gendarmes obligés de coopérer sur une affaire de meurtre abject.
On va ensuite en Espagne, Angleterre, Allemagne, Russie pour la suite de l'enquête.
C'est un roman super intéressant mais j'avoue que par moment j'ai décroché car sans doute trop historique pour moi, dans certains chapitres.

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Ce livre est l'expression d'une idéologie mortifère
Pour aller plus loin, il faut un peu spoiler mais tant pis ! Accrochez vous ! Donc les hommes de Néandertal étaient plus grands, plus intelligents et beaucoup plus moraux et pacifiques que ces salauds de sapiens que nous sommes. Et nous en avons profité pour les exterminer (d'après les préhistoriens, ça s'est passé très différemment, mais si on commence à pinailler
Les exterminer tous. Tous ? Non car un petit village..non, ça c'est une autre histoire
Bon, mais il y en a quand-même qui ont survécu
Beaucoup se sont mis en hibernation, et puis il y a le Yéti, le Big Foot. Et de temps en temps, un néandertalien refait surface incognito pour faire avancer l'humanité : Socrate, Jésus (si, si!) Léonard de Vinci (échappé des griffes de Dan Brown)
Et donc aujourd'hui, comme nous avons tout gâché, ils reviennent. Ils commencent par commettre des atrocités sur des sites préhistoriques un peu partout (mais ils sont bons ? Rien à voir !) Et ensuite ils reviennent en masse (d'où ? comment ?cessez de poser des questions idiotes !)
Leur programme ? Massacrer toute l'humanité (sauf quelques collabos qui s'associent à eux) pour la punir d'avoir maltraité notre Mère La Terre et la remplacer pour repartir du bon pied
Oui, la massacrer toute,y compris sans doute les petits enfants
(On ne nous dit pas comment ils vont s'y prendre concrètement, ça risque d'être difficile, si ça se trouve, on ne va pas se laisser faire, on est quand même sept milliards et on a quelques petites armées.
Bon, je passe sur toutes les absurdités, les erreurs.. Mais quand-même, sérieusement, une race supérieure qui en extermine une inférieure.. moi ça me rappelle vaguement quelque chose.

Maintenant le problème c'est que l'auteur est tout à fait sérieux, pas du tout second degré,, et que l'extermination de la race humaine ne le gêne pas du tout
. D'ailleurs les personnages positifs approuvent le programme et s'y engagent avec enthousiasme. Pour cela ils doivent tuer quelqu'un se manière épouvantable afin d'être engagé. Un de leurs proches de préférence. Je crois que ça se fait dans certains gangs.

En fait, c'est le livre le plus monstrueux et révoltant que j'aie jamais lu. L'auteur est un sadique ou un imbécile. Probablement les deux.
C'est pour ça que j'ai préféré en rire plutôt que d'en pleurer.




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Avez-vous déjà ressenti le grand frisson ?
Celui qui vous mets en face de vos propres contradictions, de vos propres faiblesses ...
J'ose croire que des romans pourraient faire changer le monde, ni plus ni moins, interpeller les consciences, susciter des réflexions existentielles, je n'évoque pas les petites turpitudes du quotidien si signifiants soient-ils mais de parcourir le monde en défiant ses propres frontières, en repoussant un peu plus ses limites et son imagination, sommes-nous programmés et confinés à suivre un chemin déjà tout tracé, à se soumettre et suivre aveuglément des règles pré-établies, peut-être tout était écrit bien avant notre naissance, les gènes, le poids de l'héritage, le triptyque naissance-vie-mort, trois étapes inévitables comme les côtés d'un triangle ou la composante formée par les parents et l'enfant, le monde actuel est-il en train d'emprunter le pire scénario, celui voué à brève échéance ... à l'extinction de l'espèce humaine ?

Un thriller puissant et puisant au plus profond de notre psyché, c'est la garantie de prendre son temps pour en apprécier chaque page, une plume maîtrisée pour aborder des thématiques fondamentales telles que l'origine de l'humanité, les crises identitaires et sociales n'existent pas par hasard, quelle est notre place dans ce monde et quelle trace laisserons-nous après notre trépas ...

Je remercie les éditions Belfond et Melanie pour leur confiance et leur service-presse de m'avoir proposé ce deuxième roman de Fabrice Papillon, Régression.
Du postulat de départ avec une enquête sous haute tension sur l'Ile de Beauté, des découvertes d'une sauvagerie inouïe, tout laisse à croire l'oeuvre d'un esprit hors norme, des gendarmes impuissants à trouver un début de piste, l'auteur a imaginé une implacable machine à remonter le temps, l'alternance passé-présent n'a jamais aussi bien porté son nom, si deux des personnages principaux tirent leur épingle du jeu, force est de constater que l'enjeu global en gestation finit par les rattraper et le thriller se métamorphose en un roman aux multiples tentacules.

Comment appréhender les sciences pour affiner ses connaissances, éviter d'engluer le lecteur dans des hypothèses alambiquées, des théories fumeuses ou de lui faire du lâcher-prise hasardeux sauf à travailler son imagination pour intégrer l'infini savoir dans un récit haletant, à doser sans tomber dans le mur de la lassitude des explications rébarbatives, coller au plus près des dernières innovations ou découvertes scientifiques, ethnologiques ou archéologiques, une rigueur dans les descriptions et toujours cette précision chirurgicale de l'auteur à avoir réussi le mixage de plusieurs courants, à poser les bonnes questions, le lecteur n'aura plus alors qu'à prendre acte des réponses plausibles et d'échafauder à travers les protagonistes, ce qui peut laisser craindre du pire ou de l'espérance, ce futur de toutes les incertitudes, une histoire moderne qui crie la douleur et la souffrance d'une planète en péril, un récit sans complaisance qui dévoile des penchants peu glorieux d'une humanité en perte de vitesse et de valeurs essentielles, comment se relever lorsque tout semble baser sur des édifices branlantes, des vérités bafouées sans omettre le poids des responsabilités d'hommes et de femmes en proie à leur démon intérieur.

Une lecture qui monte progressivement dans l'écheveau narratif, l'enquête déjà passionnante va révéler et surprendre à chaque chapitre, la marque d'un grand thriller doit insuffler une liberté et toute latitude au libre-arbitre, lire c'est prendre du plaisir tout en creusant au fond de soi, quitte à se griffer les bras et les jambes, à sortir littéralement de sa zone de confort, à éprouver viscéralement des sentiments puissants et des émotions telles que des rivières déborderaient de leur enclos, toutes les cellules corporelles réagissant de toute part, est-ce possible à partir d'une succession de mots ?
Après cette lecture passionnante, la réponse est sans appel, un OUI définitif, vertigineuses demeurent les instants qui m'ont fait souffler dans les synapses, intemporelles furent toutes ces rencontres plus vraies que nature, imparable la construction érigée comme un puzzle et cette dernière pièce coïncidant avec l'épilogue ...

Fin de l'acte ou début d'une nouvelle ère, des révolutions la Terre en a connu et des vertes et des pas mûres, nombre de livres ont déjà bivouaqué dans la conscience collective, l'ancrage du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui, Boréal de Sonja Delzongle n'y allait pas par quatre chemin, un huis-clos terrifiant dans les immenses solitudes blanches du Groenland, sensibiliser sous l'angle du thriller des conséquences dramatiques de la main de l'homme, que peut-on encore sauver, que reste-t-il sinon à limiter les dégâts, peut-être n'est-il pas déjà trop tard, peut-être subsiste une once d'espoir, Régression n'hésite pas à lancer un pavé dans la mare, l'essentiel demeure visible aux yeux, ces éclaboussements chacun devrait en recevoir et goûter à l'aspérité de ses propres convictions, endurer ce goût amer, partie de cache-cache entre les vivants et les morts, on parle de voyage livesque, autant couper court, c'est une véritable odyssée, une évasion littéraire qui n'a de nom que ses propres barrières.

On parle souvent d'incivisme ou d'injustice à constater au quotidien, fracture indélébile et choc des cultures ne sont pas choses futiles dans Régression, des turpitudes qui font grandir la colère du peuple mais concrètement, que se passe-t-il réellement, loin de conter une belle histoire sous le spectre d'une terrible affaire criminelle, se poser le temps de s'interroger, sur nos vies et nos garants, notre relation avec la nature des choses, du règne animal à celui de l'homme moderne, de cette politique économique et libérale, de cette course endiablée vers le profit et la réduction drastique des coûts tout azimut, des manipulations en tout genre qui flirtent trop souvent avec l'essence vitale de l'existence, on imagine encore mal aujourd'hui combien les peines infinies provoquées et cette violence impitoyable régissent ici-bas, parler de la théorie de Darwin et sa sélection naturelle est plus que jamais d'actualité, revisiter des périodes cruciales qui ont modifié à jamais le cours de l'humanité, dérèglement et changement climatique, production et consommation de masse avec toujours ces gaspillages outranciers, l'auteur ne ménage pas les coups de théâtre pour provoquer, percuter à chaque fois les esprits, marquer du sceau de l'infamie ou de la beauté iridescente de la simple observation, sans tomber dans le cliché, approcher la biologie ou la paléontologie, les principes philosophiques à portée universelle, explorer des vestiges anthropologiques et architecturaux, c'est redonner sens et vie à l'histoire du monde dans toutes sa primitive création, l'évolution et les secousses qui ont modelé et façonné ce monde actuel, est-il encore temps de voter et d'appliquer des lois draconiennes ou bien alors retourner vers nos origines ... d'il y a plusieurs millions d'années ?

Construire, détruire et reconstruire ...

Roman intelligent, sentiment puissant d'en ressortir avec plus de questions que de réponses mais une chose est sûre, Régression de Fabrice Papillon fait parti de ces romans qui ne laissent pas indifférent, qui donne plus qu'il ne reçoit, reste à nous de savoir ce qu'il reste à faire, le compte à rebours a déjà commencé, en espérant que cela ne soit pas sous sa pire forme, le prix de la survie de l'humanité risque de se payer cash, peut-être saurez-vous ou pas, peut-être nous sauverons-nous ou ... pas.

"Ce n'est pas la plus forte ni la plus intelligente des espèces qui survivra, mais celle qui sera la plus apte à changer" (Darwin)
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