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3,73

sur 218 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Camille Pascal s'amuse et fait de l'esprit en proposant une belle manière de revisiter l'histoire de France. Les royales amours plus exactement. Ainsi il brosse le portrait de Louis XV en « roi maussade et parcimonieux à l'excès » que son grand amour des femmes, hormis la sienne, pousse la cour à mille intrigues et autres cabales.

Comme Camille Pascal on s'amuse. Surtout de la façon dont il met en scène des personnages historiques sans se priver de grivoiseries et de piques acérées. Et si parfois Pascal force le trait — et se complaît dans de longues descriptions vestimentaires ou culinaires — à cette aune on prend un réel plaisir à redécouvrir Louis XV. Hélas en roi souvent plus soucieux de sa vie intime que des choses de l'État (même s'il part en campagne comme à Metz où la maladie manque de lui ôter la vie), entouré d'une cour centrée sur elle-même, symbolisant à eux seuls le début du déclin de la monarchie absolue.
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Après deux de ses soeurs aînées, la belle et ambitieuse Marie-Anne de Mailly-Nesle devient à son tour l'objet de la passion amoureuse de Louis XV. Avec le soutien du maréchal de Richelieu, elle se hisse bientôt à la position de toute puissante favorite en titre, suscitant craintes et jalousies à la Cour de Versailles et s'attirant la haine du peuple français. Ayant poussé le Roi dans la guerre de succession d'Autriche, elle le rejoint à Metz où l'adultère royal publiquement exposé fait scandale. Mais Louis XV y tombe gravement malade, occasionnant un subit renversement de situation. Face à la pression de l'Église et des ministres sur un souverain affaibli, la maîtresse royale risque bien de choir brutalement de sa position…


Camille Pascal s'est imprégné d'une volumineuse documentation pour nous restituer, avec naturel et intelligence, les intrigues de Cour et les manoeuvres politiques autour d'un Louis XV trentenaire qui commence à imposer sa propre manière de gouverner. On y perçoit un roi peu intéressé par la vie politique, plutôt casanier et sans beaucoup de charisme. Déjà transparaissent les grands traits qui altéreront l'image royale tout au long de son règne : l'inconduite de sa vie privée et les intrigues incessantes autour de ses favorites, ses velléités à gouverner seul alliées à un manque de fermeté qui l'amènent à contourner secrètement ses ministres plutôt que d'imposer clairement ses décisions, le mécontentement de son entourage qui multiplie les cabales et contribue à son impopularité croissante. A Metz se joue bien plus que la chute d'une favorite : c'est l'image-même de la monarchie qui en ressort écornée, tandis que l'humiliation publique de Louis XV exigée par le parti dévot motivera pour longtemps la haine du souverain envers les Jésuites.


Historiquement érudit, l'auteur réussit aussi à merveille à recréer l'atmosphère de cette Cour et la psychologie de ses personnages, prolongeant la restitution de leurs lettres authentiques de sa propre rédaction ironique et acérée parfaitement dans le ton. Il nous livre un tableau réaliste et vivant, dont les mille détails éclairent avec humour les failles et les ambitions d'un microcosme bien plus préoccupé par ses luttes intestines pour le pouvoir, la richesse et le plaisir, que par l'exercice de ses devoirs d'état.


Elégant et brillant, ce roman impressionne autant par la clarté de son analyse historique que par le brio de sa plume qui sait si bien rendre l'esprit et la langue de l'époque. Entre les combats sans merci pour s'y faire une place et la conserver, les fièvres que le charlatanisme médical rend encore plus terrassantes, et la peur de l'au-delà entretenue par un clergé avide de sa part du pouvoir, la Cour de Versailles n'y a jamais autant pris les allures d'un éblouissant, mais dangereux et fétide marigot.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La cour de Louis XV dit le Bien-Aimé, ses intrigues, l'avènement et la destinée d'une de ses maîtresses, la duchesse de Châteauroux. le style est agréable et remarquable tout comme l'épisode de la fausse agonie du roi et ses protagonistes : des intrigants tentent de profiter des circonstances au nom de la religion mais le roi une fois miraculeusement rétabli (malgré ses médecins et leurs saignées intempestives !) les chassera tous de la cour .
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Que le Roi collectionne les maîtresses comme les porte-clés, se couche plus souvent auprès d'elles qu'auprès de la Reine, que les duchesses, baronnes, marquises se battent pour devenir la Favorite, rien de plus normal et accepté, sa virilité en est plus éclatante .. mais qu'il tombe amoureux, et d'une femme qui le mène par le bout du nez, cela n'est pas acceptable ! Drôle d'époque qui voyait se succéder les femmes dans le lit du Roi et qui, paradoxalement, plaçait celui-ci comme un être sacré, exemplaire et vitrine de l'exemplarité.
Camille Pascal nous conte ce moment où ce monarque, ligoté, écartelé entre son plaisir et son devoir, sincèrement amoureux, fut tout aussi sincèrement contrit et épouvanté par le châtiment divin. Aucun temps mort dans ce roman intelligent, fin et vif.
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A son tableau de chasse de favorites le roi Louis XV peut y accrocher quatre des soeurs de la famille Mailly-Nesle ...

Camille Pascal a choisi pour ce nouveau roman une période assez courte allant de 1741 à 1746 qui correspond "au tour" de la belle Marie Anne après le décès en couche de sa soeur Pauline et du renvoi de sa soeur ainée Louise, une des conditions exigées par Marie Anne pour accepter les petites visites royales .

L'écrivain entraine le lecteur dans le sillage de Louis XV , plus préoccupé par ses chasses et ses maitresses que par les affaires du royaume laissées au vieux Cardinal de Fleury et à des ministres dont la compétence n'est pas la qualité principale et délaissant la triste et dévote Reine .

Si les nombreux détails sur les différents châteaux royaux, les codes vestimentaires, les usages de la Cour semblent au humble lecteur un peu ennuyeux au début , l'auteur par sa verve, l'humour qu'il met dans les bisbilles entre courtisans, la petite pointe de coquinerie qui s'insinue dans les moeurs de l'époque , arrive à créer un vrai intérêt de voir ces personnages s'aimer, se haïr, diffuser des chansons effrontées reprises par le peuple .

Un monde d'intrigues qui , comme le précédent ouvrage, L'été des quatre Rois , laisse un sentiment de malaise quant au peu de considération qu'à le Roi vis à vis de ses sujets et qui fait comprendre comment la monarchie s'est d'elle même détruite .

Magie de l'écrivain qui entraine son public sur les chemins de l'Histoire !

je remercie vivement NetGalley et les Éditions Plon
#rentreelitteraire2020 #NetGalleyFrance
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Voici un roman que je ne pensais pas à apprécier autant. Non parce que je doutais du talent ou de l'écriture de l'auteur, mais plutôt parce que, dès que les mots : histoire, rois, règne ou autres mots qui rentre dans ce registre sont employés pour résumer un livre, j'ai comme un léger frisson qui m'envoie directement sur les bancs de l'école, en cours d'histoire, ou je n'arrivais jamais à retenir les années, les rois, les guerres etc .
Camille Pascal a su apaiser mes peurs de l'inconnu et grâce à son style, j'ai réussi à lire ce roman historique qui est d'une élégance époustouflante.

Nous voilà à Versailles, sous le règne de Louis XV. Vous pourriez y être découragé par les premières pages qui sont dans un style caricatural de premier choix, mais personnellement, c'est justement ça qui m'a donné envie de continuer ma lecture.
Dans ces premières pages, on trouve le Roi qui pleure la mort de sa maîtresse Pauline, marquise de Vintimille. Il est effondré, il ne mange plus, rien ne le console ...à moins que... mais bien sur, faisons venir Louise , la grande soeur de Pauline , elle saura comment apaiser le roi, en tout cas, lui, il a déjà une idée derrière la tête.
Et voila que le Louis XV a une nouvelle maîtresse. le cardinal Fleury , le Premier ministre du Roi, est satisfait de ce choix, car la nouvelle favorite, n'a pas d'ambition particulière, donc elle ne sera pas dans le chemin de ceux qui tirent les ficelles à la cour.
Mais, un soir de bal, le Roi pose les yeux sur la belle et jeune veuve Marie-Anne, qui, si vous ne savez pas, n'est nulle autre que la soeur de Pauline et Louise! Cette fois-ci, Louis XV est séduit par la beauté et l'indifférence à son égard de la jeune femme et il ne veut qu'elle, à tout prix. Notre cher roi, devra se munir de patience, car Marie-Anne ne compte pas dévoiler de sitôt ses charmes cachés. Appuyée par son oncle, le Duc de Richelieu, elle s'ambitionne et compte bien s'offrir une place de choix a la cour, chose qui ne sera pas au goût de tout le monde. Les évêques, les ministres, les seigneurs, n'étaient pas préparés a ce qu'une jeune veuve bouscule l'ordre de la cour.
La reine, Marie Levinska, ne compte pas. Elle végète dans un cocon bien douillet d'où elle sort rarement, elle n'a pas assez d'emprise sur son mari, elle est avant tout, la mère de ses enfants.
La cour est un monde sans pitié ou les armes les plus puissantes, ce sont les mots ; les aventures amoureuses sont des redoutables moyens politiques pour s'attirer et conserver les faveurs du roi. Camille Pascal nous offre un récit bien documenté, porté par sa plume remplie d'humour pour décrire le cynisme de ce monde, ou les ragots coupent plus profondément dans la chair que les épées.
L'auteur, il use des détails pour illustrer à la perfection le décor de l'époque, ou Louis XV était plus attiré par une vie de luxure et des plaisirs que par son devoir en tant que Roi de France.
Je lirai volontiers "L'été des quatre rois", son précèdent roman !
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Un roman historique qui se lit comme un thriller !

Camille Pascal projette le lecteur dans un espace-temps totalement dépaysant, au milieu des intrigues de la cour la plus somptueuse du monde, celle du roi Louis XV. Un style étincelant, marqué au coin du maniérisme rococo du temps, comme en témoigne les nombreux extraits des correspondances échangées entre les acteurs de cette tragi-comédie de pouvoir, retranscrites fidèlement.

Louis XV est roi depuis 1715, il n'avait que cinq ans. Arrière-petit-fils de Louis XIV, il fut orphelin à deux ans, élevé par madame de Ventadour – qu'il appelle maman – et le maréchal de Villeroy.

L'histoire commence en 1741. Louis est un jeune homme d'une grande beauté, athlétique mais à la personnalité fragile, timide, taciturne. Marié à Marie Leszczynska à quinze ans, il aura d'elle dix enfants, dont un seul garçon.

Louis XV aura pour premières maîtresses officielles quatre soeurs, successivement et simultanément : quatre des cinq filles du marquis Louis de Mailly-Nesles. Au début du roman, c'est Pauline, cadette de Louise qui a évincé sa soeur aînée dans le lit du roi, qui meurt en mettant au monde un bâtard.

Louise est rappelée. Mais bientôt Marie-Anne, la plus jeune des soeurs, va la faire renvoyer à nouveau et définitivement. Elle s'associe de temps en temps avec Diane.

Marie-Anne, jeune veuve sans enfant d'une sublime beauté, portraiturée par Nattier en symbole de la Force, avec glaive, cuirasse et peau de panthère, est une femme ambitieuse. Elle va rendre Louis fou d'amour, multipliant les exigences avant de lui céder en échange d'un titre de duchesse de Châteauroux.

Marie-Anne est la première grande favorite de Louis XV, avant la Pompadour, et nous assistons à sa conquête aussi opiniâtre que minutiueuse du coeur du roi, à son triomphe, puis à son malheur …

Car la cour a ses clans, ses coteries, ses haines recuites. le roi s'intéresse peu à la politique, jusqu'à la mort du cardinal de Fleury, son premier ministre qui fut aussi son précepteur. Mais il a de grands appétits sexuels. Querelles d'étiquette, embrouilles dans la hiérarchie des préséances, beauté des décors, feulement des brocards glissant sur les parquets de la grande galerie, nuages de poudre, cérémonie du lever du roi …

C'est l'ambiance des Liaisons dangereuses, avec ses coups fourrés, sa foi ostentatoire, la crainte terrible des feux de l'enfer, la lutte sournoise des jansénistes, jésuites, dévots en tous genres, sans compter l'émergence récente des francs-maçons venus d'Angleterre et l'ostracisme encore subi par les protestants.

Une nouvelle fois (j'ai adoré « L'été des quatre rois »), Camille Pascal enchante par la précision des situations, des décors, les portraits acérés – j'apprécie particulièrement celui du duc de Richelieu, pour une fois décrit de façon favorable. Nous voici transportés à Versailles, à Choisy, aux Tuileries mais aussi à Metz où le roi vient aux armées et y tombe gravement malade … On en redemande !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La maîtresse du roi Louis XV vient de mourir. A la cour, les jeunes femmes sur les rangs pour lui succéder sont légion mais c'est sur Marie-Anne de la Tournelle, soeur de la défunte, que le souverain a jeté son dévolu. La belle n'hésite pourtant pas à le faire languir, se refusant à lui pour en obtenir encore plus d'avantages. Elle finit pourtant par céder, succédant ainsi à deux de ses soeurs dans le lit du roi et devenant au passage duchesse de Châteauroux.

L'histoire d'amour est donc lancée et la carrière de la duchesse aussi, jusqu'à ce que Louis XV parte en campagne et tombe gravement malade à Metz. La disgrâce semble proche pour la favorite et ses partisans, dont son oncle, le duc de Richelieu qui a largement oeuvré pour qu'elle occupe cette place.

Ce roman traite d'une période assez courte, entre 1741 et 1744 durant laquelle Marie-Anne connaîtra les plus grandes faveurs ainsi que les plus grandes infortunes. Camille Pascal décrit avec précision et toujours autant d'humour les intrigues de cour, les alliances et les trahisons qui sont le quotidien de Versailles. Il dresse le portrait d'un Louis XV guidé par ses sentiments, prompt à renier ses amours lorsque la mort et l'Eglise frappent à sa porte. C'est en effet une époque où la foi et la peur de la damnation restent fortes et où les hommes d'église exercent un véritable pouvoir sur les âmes, fussent-elles royales. 

L'auteur nous conduit avec sa verve habituelle à travers les méandres d'une cour où les alliances ont vite fait de se modifier, de se faire et de se défaire et où le favori d'aujourd'hui peut rapidement devenir l'exilé de demain. 

C'est riche et passionnant. L'écriture de Camille Pascal nous plonge totalement dans l'histoire et nous apprend beaucoup de choses sans en avoir l'air. 
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Une plongée dans le temps, le Versailles de Louis XV et ses amours avec la duchesse de Châteauroux. Cette femme qui refuse de s'offrir au Roi pour mieux le séduire…
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. L'écriture de l'auteur est magnifique et ciselée, sa langue d'une grande richesse tout comme son érudition. J'avoue avoir été perdue, j'ai arrêté ma lecture et effectué des recherches pour me documenter et reprendre cette partie de l'histoire de France qui était pour moi totalement méconnue. Les précisions historiques sont impressionnantes: les passages sur la médecine font froid dans le dos, la Reine est une bigote et le Roi règne avec ses pulsions sexuelles…
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. Ce roman historique, et plutôt pour les amoureux d'histoire, est aussi si j'ose dire un thriller, il couvre la période allant de 1741 à 1746. Nous visitons l'envers des dorures. le duc de Richelieu est aux manettes, son ambition est débordante, il n'est pas le seul, les courtisans sont tous plus fourbes les uns que les autres. Tout est tromperie, pouvoir, apparence, trahisons, coups bas et disgrâce. On a presque l'impression d'être en costumes et transportés à cette époque tant les détails fourmillent.
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. Quand les histoires d'alcôves nous en apprennent beaucoup sur les complots et les manigances de la Cour… A lire pour les passionnés!
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. Merci à NetGalley et à l'éditeur pour son envoi et sa confiance.
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On peut dire que Camille Pascal a vraiment une très belle plume. Pour autant, j'ai beaucoup moins été emballée par La chambre des dupes que par l'été des quatre rois. Pas tant sur la forme que sur le fond, probablement parce que le choix de l'événement historique m'a beaucoup moins intéressé. On peut dire que ce livre est bien renseigné, il y a une liste impressionnante de références bibliographiques à la fin. Pour autant, l'histoire de cette peste ne m'a pas tellement touchée. On a affaire à une femme qui un peu malgré elle est choisi par le roi et qui va poser ses conditions pour accepter d'écarter les jambes. Comme le dit l'auteur, quitte à se vendre, autant que ce soit cher. Malgré une personnalité forte qui sait ce qu'elle veut, qui va réussir à pénétrer les affaires d'état, le portrait qui a été dépeint est celui d'une gamine capricieuse, impertinente et franchement détestable.
La lecture est très agréable, je n'ai juste pas tellement aimé le choix du personnage. Je lirai d'autres romans de l'auteur, j'espère que le prochain sera mieux.
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