Mages, tome 10 : Disha

Même si ce tome s'inscrit dans l'arc narratif des Guerres d'Arran, celui ci ne sert ici que de toile de fond à ce récit dans lequel on retrouve Disha et Yoni du tome 6 de la série Mages. L'histoire se focalise d'ailleurs plus sur elle que sur lui même s'il ne passe pas au second rang.
Tout comme le tome 22 d'Orcs et Gobelins, on assiste ici à l'ascension d'un personnage qui va jouer un rôle important dans les Guerres d'Arran. La conclusion est on ne peut plus claire sur le sujet.
Mais cela se vérifie tout au long du récit car Disha acquiert des capacités, des pouvoirs et a accès à des informations et des secrets comme personne d'autre.
En faisant d'elle la narratrice de sa propre histoire, l'auteur, David Courtois (la bibliothèque vivante du monde d'Arran), nous montre bien qu'elle a un rôle essentiel à jouer; il s'attarde sur ses états d'âmes, développe sa personnalité et son histoire en revenant notamment sur son passé et les liens qui l'unissent à Yoni.
Il décrit là une personnalité hors du commun, qui sort des sentiers battus. Ces êtres qui se distinguent par leur caractère, leurs actes et leur choix, ne peuvent que devenir importants. Disha est de ceux là et on aura bien du mal à ne pas s'attacher à elle. D'autant que son récit nous permet de considérer, même de loin puisque ce n'est pas le coeur du tome, les évènements du côté des humains, là où jusque là nous prenions plutôt le parti des opprimés, c'est à dire des Races Anciennes. Mais le ton change en cours de route à l'image de Disha.
L'histoire est portée par des graphismes superbes, rehaussés par une palette de couleurs assez impressionnante. Les Golems, de par leurs teintes criardes, dénotent avec le reste du décor, et cela les met bien en valeur. C'est bien dommage qu'ils ne soient mis en valeur que graphiquement. En tous cas dans ce tome là, car ce n'est pas toujours le cas.
David Courtois nous offre là un tome plus que correct, le point fort résidant biensûr dans la caractérisation de son personnage principal et du potentiel qu'il porte. Disha est une Mage que l'on aimera suivre, à n'en pas douter.

Ce tome 10 de Mages permet de retrouver de nombreux persos déjà exploités dans les tomes précédents. Cette connexion est intéressante et plutôt bien fichue bien que logique, mais encore fallait-il trouver les bonnes idées, le bon équilibre, et là j'admets avoir été conquis, notamment par la façon dont le personnage de Disha est recyclé. Malmenée de bout en bout, elle subit les événements et elle s'en retrouve sublimée. Les personnages secondaires, tels que Yoni, Aliksa, Sael'Xan, ... ne déméritent pas un instant, néanmoins ils sont tous mis à son service et on découvre à travers son regard la tournure que prend le conflit entre les hommes et les anciennes races dans cette partie du monde.

Le dessin est soigné, très détaillé, et je trouve que l'équipe a vraiment réussi à reprendre à son compte le récit là où il s'est arrêté dans le tome 32 de Elfes, que j'avais déjà trouvé génial.

Chapeau bas.

L'empereur de Dumn prépare l'extermination des elfes sylvains de la forêt de Torunn et pour cela il recrute des mages runiques capables de lui fabriquer une armée de golems. Et cela tombe bien, il y en a justement deux qui moisissent dans ses geôles. C'est ainsi que Disha et Yoni se retrouvent à mettre leurs compétences au service du camp des hommes dans la guerre d'Arran.

Un tome très intéressant qui s'inscrit dans le cadre des guerres d'Arran et qui permet de reprendre le fil du destin de Yoni et Disha vu dans un tome précédent.
Les deux mages sont reconnaissants d'être en vie et heureux de travailler dans d'excellentes conditions à leur art magique. Et si Disha garde son esprit critique envers ses dirigeants, mais s'accommode du génocide en prévision, Yoni lui finit par prendre fait et cause contre les elfes. Mais les inévitables horreurs du front vont les faire changer.
Le dessin sont impeccables, expressifs et dynamiques. Ils sont colorisés avec soin.
Nous retrouverons Disha dans un prochain tome avec plaisir, c'est une héroïne intéressante.

Suite des aventures de Yoni et Disha, enfin surtout les aventures de cette dernière car Yoni, le jeune compagnon de la jeune mage va grandir et s'éloigner de sa grande amie. Après quelques pérégrinations qui les méneront en prison, puis à la cour de l'empereur de Torunn, ils sont engagés pour animer les golems crées pour affronter les races anciennes dans la nouvelle guerre menée par les humains. Complément convaincu, Yoni est convaincu de se trouver au bon endroit, son travail lui plait et il ne remet pas en cause la logorhéee des militants de la guerre. Disha est beaucoup moins convaincue : elle suit mais de loin et cherche à partir sans succés. Engagée malgré elle dans une guerre dont elle n'a que faire, elle finira pas s'en affranchir au pire moment.
Plus sombre que le précédent opus, nos héros insouciants ont grandi et la vie est compliquée surtout quand pour exercer leur art, il faut être à la solde des guerriers...
Une fois encore, cette série se réinvente tout en conservant ce qui a fait son succés, un graphisme élégant, des décors somptueux et une intrigue intéressante.

Suite du tome 6, il m'a fallu un petit moment pour renouer tous les fils de l'histoire, et surtout m'adapter à la brusque maturation des personnages. Mais voilà à mon sens un tome qui renoue avec l'épique. Il a de surcroît le grand intérêt de nous faire voir la situation enfin du point de vue humain, même si dans ses aspects les plus noirs.
Au final les personnages secondaires ne sont là que pour donner la réplique à Disha, que l'on suit de bout en bout et qui surtout se complexifie au fur et à mesure de l'avancée du récit. Je serais curieuse de savoir ce qu'il va advenir d'elle, et qui parviendra à percer sa cuirasse de fausse indifférence.
J'ai trouvé le dessin et les coloris superbes, dans une belle harmonie avec le texte, les uns n'empiétant pas sur l'autre et vice-versa.