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« il va donc faire la démonstration à Bermudez que depuis toujours tout le monde se trompe tous les hommes comme lui se sont toujours trompés, car la loi est tout juste une vaine tentative d'organiser le désordre, les inutiles étincelles de la société, pour donner forme à un hasard inéluctable »

Deux personnages, tous deux essoufflés, l'un par sa frénésie sa folie son obsession. L'autre par son divorce, et sa consommation de whisky.

Un élève, un professeur, deux heures par semaine pendant 8 semaines, à Buenos Aires, un professeur de Droit pénal à la réputation internationale, un élève sorti major de son amphi à 23 ans. Paul est un flot continu de pensées à propos de la justice de la connerie de la justice et de Juliette, Juliette Lewis on ne reprend pas son souffle quand il pense il n'y a pas de point, enfin si, il en met un, un point d'honneur à collecter tout ce qui touche à Juliette, à voir tous ses films, Tueurs Nés, Les Nerfs à vif, oui on peut dire qu'il les a à vif, à mettre les vidéos dans un coffre-fort, pierres précieuses, à les acheter en double pour que son père resté en France les regarde et comprenne mais non, il ne comprend rien de toute façon, il ne met pas de point non plus quand il parle de la justice et de la peine accessoire de l'article 52 et compte les pas, les marches de chacun de ses déplacements. du samedi matin au vendredi soir passe le temps à préparer sa thèse sur la justice aveugle qui ne voit rien du tout pas plus loin que la tare de sa balance et même si on lui enlève son bandeau elle continuerait de ne rien voir, il passe son temps à rêver de Juliette sur un pont parisien, il met des chemises Yves Saint-Laurent mange dans les meilleurs restos va voir Juliette au cinéma et planche sur la peine accessoire de l'article 52, Paul veut prouver l'inutilité la connerie de la justice veut prouver qu'on peut tuer sans mobile sans raison, qu'on peut tuer comme ça, au hasard, a passé ces jeunes années à apprendre la justice pour mieux en agrandir les failles pour se jeter dedans à corps perdu aller retrouver Juliette et se marier avec sur le Pont-Neuf ou un autre et pourquoi pas avoir Roberto comme témoin mais Roberto entre deux cours et deux émissions se noie dans le whisky.

Roberto aussi a sa vision de la justice. Il l'enseigne, à Buenos Aires, il en fait même une émission. Il aime la justice il croit en elle mais difficilement en ceux qui la font. Il croit en la justice, mais aussi en la rébellion, il n'aime pas les avocats, prétentieux, qui oublient de se cultiver et préfèrent être surdiplômés, il enseigne à de jeunes avocaillons au chemin tout tracé et pense à ces foutues nouvelles bouteilles avec leur petit réservoir en plastique. Rien ne vaut les bouteilles traditionnelles, et la justice, la justice garante d'équité universelle entre les personnes. Aucune vie n'a d'importance, rien n'a d'importance, si ce n'est la justice.
Même si Roxanna l'a quitté, quelques années auparavant, défiant ainsi l'ordre établi, Roberto enseigne le droit, le Droit pénal, il fait même des émissions, très regardées. Et, entre la préparation de ses émission, et les quelques heures de cours prestigieux qu'il donne, il cultive son goût pour le malt, s'interroge puis s'inquiète de cet élève, Paul, qui parle de viols et d'homicides, avec une avidité, une passion pour ces thèmes, pour les détails, qui a quelque chose d'ignoble, quelque chose qui ressemble à de la cupidité, comme si ces crimes étaient délectables.

Jusqu'au jour, jusqu'à la nuit, où le cadavre d'une femme est retrouvé sous les fenêtres du professeur.

Note : aussi obsédante et oppressante que la B.O. de Requiem for a dream, écoutée seul un soir sans lune
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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La justice est aveugle pas simplement parce qu'elle ne fait pas de différence entre les personnes mais parce qu'elle est incapable de voir quoi que ce soit. C'est ce que pense Paul, un étudiant français major de sa promotion à la faculté de droit d'Assas, au comportement inquiétant, que son père envoie à Buenos-Aires suivre le séminaire de droit pénal de son ami Roberto Bermudez. le père de Paul espère que son fiston déséquilibré comprendra ainsi qu'il ne suffit pas d'avoir 19,5/20 de moyenne, être intelligent, cultivé et distingué mais que pour s'approcher du droit véritable, il faut aussi être un homme juste, bon et intègre, et savoir aider les autres et non les mépriser.


Mais rien ne détourne Paul de son projet pour justifier sa thèse : commettre un crime au hasard, assorti de toutes les circonstances aggravantes possibles afin d'éviter les réductions de peine, et échapper à la justice, prouver que des coupables peuvent rester impunis, que la Loi est une vaine tentative d'organiser le désordre, les inutiles étincelles de la société pour donner forme à un hasard inéluctable.


Thèse sur un homicide raconte le duel au sommet entre deux cerveaux, deux hommes spécialistes du droit pénal. Paul et Roberto s'expriment chacun à leur tour, sous la forme de longs monologues intérieurs qui restituent leurs pensées intimes. le premier chapitre consacré à Paul est constitué d'une seule phrase qui s'étire sur 21 pages, rendant compte de sa confusion et de ses obsessions. Paul voue un culte à Juliette Lewis, actrice américaine rendue célèbre notamment pour son rôle dans Tueurs nés. Il compte les pas nécessaires pour chacun de ses déplacements ou le nombre immuable de gorgées pour boire un café. Les chapitres dédiés à Roberto sont d'une approche plus classique, décrivant un homme désabusé depuis que sa femme l'a quitté, à qui il ne reste plus que la justice et le whisky. Mais lentement, imperceptiblement, Diego Paszkowski modifie les points de vue des protagonistes jusqu'à une inversion du style, à mesure que leurs certitudes respectives évoluent et vacillent.


Exercice littéraire de haut-vol, tant dans sa construction que dans son propos, Thèse sur un homicide est un roman unique en son genre, qui secoue le lecteur, l'oblige à s'interroger sur la justice, l'impunité, la morale et l'éthique. En 2014, sous le titre Hipotesis, Hernan Goldfrid a réalisé une magnifique et fidèle adaptation cinématographique de ce roman avec Ricardo Darin, Alberto Ammann et Arturo Puig. C'est après avoir vu et apprécié ce film plusieurs fois que j'ai eu envie de découvrir l'oeuvre dont il est tiré. Et je ne suis pas déçue !
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Que dire ? au bout de cinq pages j'ai failli fermer le livre pour ne plus le réouvir ... Puis je suis allé sur Babelio pour voire un petit peu les annotations des lecteurs. le premier point apparait au bout de quinze pages... finalement après le style redevient plus conventionnel et les deux protagonistes de ce livre sont vraiment passionnants . En schématisant il s'agit un peu de la lutte du bien contre le mal. Il y'a beaucoup de références cinématographiques , et si vous etes amateur de whisky vous allez y trouver votre bonheur. Ce livre m'a quand meme laissé perplexe ( son gros avantage est qu'il ne fait que 200 pages ).Bonne lecture à tous
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Paul Besançon, un étudiant en droit qui à l'air froid et détaché, même pour sa famille qui ne le comprend pas, mais qui est intelligent et méthodique. le professeur Roberto F. Bermùdez, un homme à qui il ne reste plus que la justice, ses séminaires et sa bouteille de whisky, douze ans d'âge. Deux hommes différents mais pourtant, d'une certaine façon semblables.
Paul Besançon veut prouver que la justice est aveugle, avec une thèse sur un homicide. Pour arriver à ses fins, il va utiliser le Code Pénal, mais aussi les séminaires du professeur Roberto F. Bermùdez. Un soir, Paul va trouver son professeur pour lui poser des questions sur un possible homicide. Je me suis demandée en même temps que Bermùdez, et si Paul passait vraiment à l'acte ?

L'auteur avec des phrases sans fin (plus longue que Proust) va nous entraîner dans les pensées de Paul qui à l'air bien capable d'un meurtre de sang froid. Puis avec des phrases plus courtes, l'auteur nous entraîne dans les pensées de Bermùdez, qui va être déconcerté par cet étudiant. Que ce soit l'un ou l'autre, les pensées sont à la fois réfléchies et dérivantes, comme si les deux personnages étaient à la recherche de quelque chose leur manquant, pour l'un il s'agit d'une obsession, pour l'autre de sa femme partie.
Le style de l'auteur m'a donné l'impression d'être dans un rêve, c'est comme si je flottais au dessus des personnes. J'ai assisté aux évènements sans pouvoir changer leurs déroulements, alors que je voyais où ils se dirigeait au fil des pages, comme si ils étaient inéluctable.

J'ai vraiment apprécié lire ce roman, j'aime beaucoup le style de l'auteur qui à de quoi être déconcertant mais qui est très prenant. Surtout que le processus d'écriture s'inverse, avec des phrases de plus en plus courtes pour Paul, et de plus en plus longue pour Bermùdez, comme si l'un avait plus confiance en lui, et l'autre commençait à douter de sa thèse...
Lien : http://leslecturesdecristy.b..
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Un libre intéressant pour la maîtrise de la narration. Un exercice brillant sur ce point. Sinon, passé la surprise du début sur l'écriture, on s'ennuie un peu quand même ... Je suis tout de même très curieuse de voir l'adaptation cinématographique, pour voir ce qu'ils en ont fait et l'ambiance qu'ils ont su en tirer.
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Ce livre est fascinant. Une fois commencé, il est impossible de le lâcher. L'écriture, nerveuse, retranscrit avec talent le flot de pensées des personnages. On réfléchit avec eux, on est dans leurs pensées. On assiste, en spectateurs impuissants et silencieux, au crime barbare perpétré par un étudiant devenu fou à lier.

Et pourtant cet étudiant captive. Son intelligence machiavélique, son culot, son aplomb, sa détermination, mais aussi la fêlure qui s'insinue peu à peu, la culpabilité, la folie qui le gagne. La folie de son obsession pour l'actrice Juliette Lewis.

Et le personnage du professeur Bermudez, homme de loi et de principes, aux blessures du coeur, qui refusera d'assister sans rien faire au triomphe de ce meurtrier qui le nargue.

Le combat du bien contre le mal. L'efficacité de la Justice.

Chaque chapitre retranscrit en alternance les pensées de Paul Besançon, et du professeur Bermudez. Tandis que ceux concernant Paul relatent sa théorie du meurtre, d'un contenu cynique, obsessionnel, et se font l'écho de son complexe de supériorité intellectuelle, ceux relatifs à Bermudez concernent davantage le récit de sa vie, de son quotidien, de ses blessures. le contraste entre l'homme de bien et l'homme du mal.

Ce livre est puissant. Par certains côtés il m'a fait penser au film d'Hitchcock, « La corde », dans lequel deux étudiants en droit tuent et cachent le corps de leur victime dans un coffre toute une soirée. Soirée au cours de laquelle ils reçoivent leur professeur, et considèrent avoir commis le crime parfait.

Ce roman aborde la délicate question de l'efficacité de la Justice, mais aussi, sous-jacente, la question du meurtre parfait. du déchaînement des passions humaines, de ce que serait une société sans Justice, dans laquelle les Hommes se tueraient entre eux impunément, sans raisons, sans châtiments.

Le duel entre le bien et le mal, entre l'élève et son professeur s'achève de façon magistrale.

Je vous recommande ce livre.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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Paul Besançon, étudiant brillant en droit, se rend à Buenos Aires pour suivre le séminaire du professeur Roberto Bermúdez, professionnel reconnu de ses pairs et ami de son père.

Paul souhaite démontrer à ce prestigieux professeur, qui a une croyance infinie en la justice, que celle-ci est aveugle et qu'elle ne peut pas contrôler le chaos du monde. Et pour cela, il n'hésitera pas à commettre un crime inexcusable !

...
Lien : http://penibles.fr/livre-qua..
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Thèse sur un homicide fait partie de la sélection pour le Prix du Meilleur Polar Points 2015. C'est l'argument qui m'a donné envie de découvrir ce titre.

Le récit est à deux voix : celle de Paul Besançon, un étudiant brillant en droit. Ses parents décident de lui offrir un voyage à Buenos Aires afin de suivre un séminaire en droit pénal, dirigé par un ami de son père. La seconde voix est bien sûr celle de l'ami, le professeur Bermudez.

J'ai eu du mal à lire ce titre pourtant très court. le style est dérangeant : des phrases courtes pour le professeur et des phrases aussi longues que celles de Proust pour l'étudiant. Cela a rendu ma lecture profondément fastidieuse. On se perd dans ses pensées qui se bousculent et dont la plupart n'ont aucun intérêt. Si, me direz-vous, il s'agit de traduire le chaos qui règne dans la tête de Paul et sa folie grandissante mais c'est très pénible à lire je trouve. le professeur n'est pas beaucoup plus intéressant malgré son discours plus lisible.

Et l'histoire ? L'idée est bonne, celle d'un étudiant en droit qui veut passer au-dessus de la justice, pourquoi pas ? Mais je me suis profondément ennuyée et j'ai trouvé Paul plutôt ridicule, hélas. Vous l'aurez compris, ce titre ne m'a pas convaincue mais les avis sont globalement positifs. Je vous recommande donc d'essayer s'il vous tente !
Lien : http://romansurcanape.fr/the..
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Pas facile à lire , genre Proust mais intéressant
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