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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman tout en subtilité, sur l'amour maternel et la perte des êtres chers. L'autrice joue un jeu avec le lecteur qu'elle rend complice, c'est très agréable. Des fausses pistes se dessinent, on espère autant qu'on redoute la suite. C'est surtout joliment émouvant, j'étais en larme, et pas qu'à la fin. A lire et à relire
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Voici une nouvelle lecture de la sélection des 68 premières fois qui m'a totalement transcendée.


Lui. Elle. Cavalcade solitaire où les émotions prédominent et accaparent.


Lui, peintre. Une première exposition qui éclabousse sa vie de prestige. de son île, il débarque à Paris, terre fertile de la création. Une nouvelle exposition est programmée, il a quelques mois pour clore cette nouvelle collection. Tableau blanc, esquisse inachevée, incomplète. Pourtant, il est là, ce visage, triomphant du blanc, de la solitude. Une insolente esquisse narguant son créateur. Qui es-tu ? Introspection virale, vitale, Lui, désespéramment, s'accroche à cette unique ancre. Des souvenirs, des flashs, sa vie se déroule sur ce tapis amer et azuréen. Et puis la frénésie survient. Explosion d'un passé, d'une fenêtre en face de chez lui, de cette femme où mystère et grâce s'unissent pour l'espoir, la folie, l'envie.


Elle, elle écrit depuis son lit de mort à cet enfant qu'elle n'a pas vu grandir. Un déchirement brutal, sauvage, sa vie en noir et blanc. Elle se souvient de ces moments délicats, de partage, de câlin, de mots interminables. Des souvenirs à la pelle qu'elle garde précieusement au fond de son coeur dans cet endroit où brille encore et pour toujours l'innocence envolée. Elle retranscrit sa douleur et son espoir. Elle rêve de l'homme qu'il est devenu, de la vie qui l'a eu. Mots après mots, phrases après phrases, se dessine ce portrait irrésistible d'une mère qui malgré cette perte fracassante a toujours su s'émerveiller.


Il n'est rien pour Elle. Elle n'est rien pour Lui. Ce trait d'union improbable, mystique. Une ligne qui s'étire dans l'espace-temps et qui s'étiole attendant le moment unique pour surprendre.


Lucie Paye décortique le sentiment de l'abandon avec cette grâce qui hypnotise. Pages après pages, l'envie se fait pressante, urgente. Une plume poétique, captivante qui a su me séduire dès le départ. L'exigence des sentiments absorbe l'esprit. L'amour percute et transcende. La tristesse n'est que joie. La joie n'est que péril. Un roman bouleversant et prenant au coeur de ce monde artistiquement flou qui n'attend que le mot ultime pour se dévoiler, s'épanouir et pardonner.


Un premier roman magnifique et une auteure à suivre absolument !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Lui, c'est ce peintre qui voit apparaître un visage étrangement familier dans ses toiles. Elle, c'est une mère qui ne vit que pour retrouver son fils qui lui a été arraché il y a maintenant de nombreuses années. Tous deux sont en quête d'un autre, une entité presque immatérielle qui s'esquive sans cesse. Et pourtant.

Ce premier roman de Lucie Paye est ingénieux. Les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas, on assiste à ces deux quêtes presque oniriques dans un jeu de soliloques de la part des personnages. Les coeurs inquiets est également à cheval entre la narration et l'épistolaire, ce qui lui donne une belle originalité. C'est intense, l'amour et les interrogations se mêlent sans cesse pour ne former qu'une seule quête : celle de la vérité.

Nous entrons dans l'intimité la plus absolue de ce peintre torturé par le questionnement et de cette mère en fin de vie qui se bat contre son organisme pour ne pas mourir avant d'avoir pu retrouver son fils. Jusqu'à la fin, l'auteure nous tient en haleine sur la nature du dénouement. Lorsque nous croyons enfin déceler les liens et les visages, nous sommes encore bien loin de comprendre l'intrigue !

C'est un jeu tacite que j'ai apprécié jusqu'à la fin de ma lecture tout en admirant cette écriture poétisée et dramatique qui, dans la forme, donne plaisir à avancer dans cette narration. Les coeurs inquiets est littéralement la preuve que le hasard est un concept parfois bien factice…
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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C'est un roman à deux voix. Un dialogue qui s'instaure entre Elle et Lui. Lui vit à Paris, il est peintre, en proie aux affres de la création, en pleine préparation d'une prochaine exposition. Un jour, dans le dernier paysage qu'il lui reste à peindre avant le vernissage, il voit apparaitre une femme. Inconnue et pourtant elle lui semble si familière. Impossible de se défaire de ce visage, de cette silhouette qui reviennent constamment sous ses pinceaux. Trouver l'identité de cette femme tourne à l'obsession. Peindre sans relâche lui fera remonter le fil de sa vie.

Elle, vit ailleurs. Elle écrit une merveilleuse lettre à son unique amour, perdu depuis si longtemps. La lettre de toute une vie, pour révéler un amour qui défie le temps, qui n'a jamais cessé malgré l'absence. Comment fait-elle pour continuer à vivre, à espérer ? Tout est dit dans cette lettre bouleversante.

Le récit alterne entre Elle et Lui. Au départ, on ne sait qui ils sont l'un pour l'autre. Leur histoire se dessine au fur et à mesure que les indices se dévoilent de part et d'autre, par petites touches, avec délicatesse, comme sur la toile du peintre en pleine création artistique. Deux trajectoires de vie s'entremêlent, se rejoignent, soulèvent le pan des secrets de famille, des mensonges qui anéantissent les vies. Deux solitudes hantées par les fantômes du passé, par la douleur de l'absence, se rencontrent dans leur quête obsessionnelle de la vérité.

Lucie Paye signe un premier roman d'une grande intensité avec beaucoup de sensibilité et de poésie. À travers le drame vécu par ses deux personnages, elle explore les processus de création artistique, ce que peut révéler l'inconscient et nous offre une magnifique rencontre entre la peinture et la littérature.
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Un échange qui semble impossible entre deux êtres. A chaque chapitre, l'un prend la parole, Elle et Lui alternent, comme un jeu de miroirs, comme s'ils se renvoyaient la balle.
Lui, c'est un jeune peintre qui a quitté son île natale, Maurice, pour la France, après la mort de son père. Marc, qui anime une galerie d'art, l'a fait venir à Paris après avoir remarqué la qualité de sa première exposition. Alors qu'il a l'habitude de peindre des paysages mauriciens, apparait subitement sur ses toiles une femme dans différentes attitudes mais dont il n'arrive pas à dessiner les traits du visage. Perturbé, hanté par ce qu'il peint, il recommence à plusieurs reprises sa toile pour tenter de comprendre le pourquoi de la présence de cette femme. Les toiles sont sublimes, une exposition est programmée. Il travaille nuit et jour dans son atelier négligeant son amie Ariane qui estime que sa « peinture est sa rivale ». Il remarque cependant par la fenêtre la présence dans l'immeuble voisin d'une femme, d'une belle femme d'une cinquantaine d'années, qui l'intrigue et le captive même.
Elle, c'est une femme qui écrit une lettre à son amour perdu. Au fil des pages, il apparaît qu'il ne s'agit pas d'un homme mais de son fils enlevé enfant par son mari jaloux, enfant qu'Elle n'a jamais revu malgré toute une vie consacrée à sa recherche. Elle est à présent malade, Elle va mourir et toujours confiante de le retrouver Elle lui laisse un message à travers ses différentes lettres. Au début les écrits d'Elle sont très courts et plus le temps passe et plus Elle se confie, s'épanche, sentant sa fin proche.
Ce livre par son contenu très orienté peinture me fait penser à celui de Maylis de Kérangal « Un monde à portée de main » avec de très beaux ressentis de l'artiste - « l'oeil du peintre » - dans la réalisation de ses oeuvres. Lucie Paye explore le rapport de l'artiste à son oeuvre et la part de l'inconscient dans le processus de création. Il y est fait plusieurs fois allusion au tableau d'un artiste flamand, Jan van Eyck, représentant un couple austère, les Arnolfini. Lucie Paye n'a pas choisi par hasard ce tableau. En faisant quelques recherches, j'ai découvert que comme dans l'agencement de ce livre, il y a un miroir dans ce tableau qui montre ce que le spectateur ne peut voir de sa position.
Qui est-Elle ? Qui est-il-Lui ? le lecteur connait à mi-parcours leurs secrets, alors qu'eux doivent encore le découvrir, et cela nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page du livre. J'ai beaucoup aimé l'architecture du livre, ce dialogue distant dans l'espace et le temps, entre deux coeurs inquiets, envahis par l'absence, le mystère de l'autre, une quête sourde. J'ai été séduite par la plume de Lucie Paye, si poétique, si mystérieuse à la fois.
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« L'absurde est la notion essentielle et la première vérité », A. Camus.
Coup de coeur pour ce très beau premier roman.
Deux récits alternent et mettent en parallèle deux vies :
Dans un premier, un jeune peintre en plein processus de création qui voit apparaître sur ses toiles une ébauche de femme mystérieuse. Cette femme lui est familière. Il va errer d'une toile à l'autre pour mener une quête dont il n'en est pas le maître, donner un sens à ce qu'il est et accepter.
Dans le second, une femme, qui, par ses lettres, délivre un amour absolu.
Un dialogue s'installe et dévoile au fil des pages, un secret, une vérité. L'auteur construit un jeu de miroir, un écho entre ces deux voix où les seuls mots d'ordre sont l'absence et l'amour.
C'est vraiment très beau !
Mercu aux 68 premières fois.
Gallimard
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Elle et lui. Un roman rongé par l'intimité, la quête de l'autre, l'amour inconditionnel et inachevé...
Je vous invite grandement à découvrir la délicatesse des tourments de deux âmes qui se cherchent.
C'est une histoire puissante, on comprend très vite où l'auteure veut nous emmener. Pourtant, on continue de tourner les pages les unes après les autres...
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Il y a Elle et Lui .
Il y a deux moyens de combler l'absence , l'écriture pour Elle , la peinture pour Lui .
Il y a deux vies parallèles que l'on aimerait voir se rencontrer , et qui ne peuvent pas se rencontrer .
Il y a surtout des blessures qui ne se referment jamais , des larmes que l'on ne peut endiguer , un manque qui ne pourra se compenser .
Et puis il y a une autrice qui , dès son premier roman , a su toucher au plus profond le lecteur que je suis , avec cette écriture sensible , pleine d'émotion , une langue riche d'affects .
Il y a aussi ce lien avec la peinture , avec l'art , on remonte le temps à l'époque du Titien et de Jan van Eyck . Ce tableau énigmatique et à plusieurs lectures , les époux Arnolfini . Derrière l'aspect hiératique des personnages (des bourgeois ) , on devine aisément qu'ils vont se livrer à l'acte charnel , ce que leur attitude dément totalement .
Ce premier roman fait partie de la sélection des 68 premières fois , et , comme d'habitude , cette sélection est de toute première qualité , ce roman en est le témoignage .
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Un magnifique roman.
J'ai été bouleversée par la force intérieure et le courage de cette mère, et par cet artiste hanté par « le fantôme » de cette femme. Les deux personnages évoluent dans des univers parallèles, mais leur lien est si fort...
Le manque nourrit la littérature de l'une et la peinture de l'autre. Il est au coeur de leur vie, il prend toute la place, car comment réussir à continuer à vivre lorsque l'on a été arraché à la personne que l'on aime ?
L'écriture est superbe.
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Gros coup de coeur pour ce roman très délicat. Je n'ai pas les mots pour dire à tel point j'ai aimé ce roman. La construction du roman glisse entre les pages, l'alternance d'elle et de lui m'a conquis. J'avais hâte de retrouver l'un puis l'autre. Jeux de miroir multiples, des personnages attachants dès les premières pages, une belle écriture. Plonger dans la toile, ce n'est que du plaisir.
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