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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre bien sympathique, même pour moi qui ne suis pas fan de polars historiques. Si j'ai bien compris, il s'agit de la première aventure policière de Nestor Burma - sans le dire, bien sûr, parce qu'il doit y avoir des droits moraux, des droits à l'image, des droits d'auteur et que sais-je encore ? mais pour qui veut bien lire entre les lignes, ce jeune poète arrivé de sa province (Montpellier), qui devient, un peu par hasard, détective privé et qui se fait faire un faux passeport au nom de...Burma, me semble avoir quelques similitudes avec notre héros. L'affaire, peu convaincante mais drôle : des cambrioleurs trouvent un cadavre dans le coffre qu'ils convoitent (houps ! un bien gros coffre alors... Bon, ça passe quand même) l'affaire, donc se passe dans le Paris des années trente, dans des milieux purotins :petits délinquants, anarchistes, poètes faméliques et même poètes surréalistes. Et est narré, découvert par nos traine-savates, le scandale du bassin industriel allemand, préservé pendant la guerre et racheté pour une bouchée de pains par les industriels français. (Assez véridique). Tous ces morts pour rien toute cette horreur... le livre est tout imprégné encore de cette ambiance post 14-18, blessés, gueules cassées et profiteurs de guerre. C'est sans doute ce qui le rend sympa, livre d'ambiance, dans les brouillards et la neige d'un Montmartre aujourd'hui disparu.
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Paris 1926. Montmartre. L'hiver. le brouillard. Les becs de gaz. Les pavés. Les gens de la Butte …

… les hommes : anars post Bande à Bonnot ; ces Messieurs du Milieu, argot titi parisien en bouche et surins faciles en poche, aigrefins et second-couteaux de la pègre ; agents de police à pèlerine, drelin-drelin la sonnette au guidon, sifflet à roulette aux lèvres, vélos préhistoriques à garde-boue lourds comme des tanks à l'arrache sur les raides montées en pavés ; la cloche dans les dortoirs de l'Armée du Salut. Toute une époque : celle de l'entre deux guerres où subsistent encore les séquelles de la Grande Boucherie (veuves de guerre, Gueules Cassées, poilus recyclés, fantômes de soldats morts pour rien …).

… Les personnages principaux : Pipette en « je » narratif (Nestor Burma en devenir, clin d'oeil hommage et préquel à la série signée Léo Malet, mais chut, ne pas trop en dire, juste quelques allusions), pigiste de journal à scandales ou libertaire, rimailleur-poète d'occasion du crépuscule à l'aube dans les bouis-bouis et les boites de nuit, laveur de bouteille (si, si) ; Raymond la Science, as de la cambriole et spécialiste du coffre-fort à démantibuler chez soi ; Leboeuf athlète de foire et chiffonnier-clochard, Collet l'anar.

… les gens du spectacle : Mistinguett, Fréhel, la Goulue (si si..!) et Maurice Chevalier; les chanteurs de quartier, à l'orgue et à la gueulante, au fond des cours d'immeubles, partitions à un sou et piécettes jetées des fenêtres ouvertes) ; les hommes de lettres : André Breton et ses surréalistes … toute la faune d'un Paris qui se cherche dans la joie insouciante de la Paix enfin revenue.

…. Les profiteurs de guerres : hommes politiques marrons et véreux ; pontes de l'industrie à l'épreuve de la Reconstruction, bien trop gourmands et à peine repus en ce post immédiat 14-18. de la vieille noblesse, du parvenu, de l'opportunisme bancaire, du truand de haute volée … Ben, tiens, justement, le butin de guerre, celui teuton, frontalier et encore sur pied … si on le laissait aux pauvres qu'en resterait t'il pour les riches ?

Pipette donc, Leboeuf, Raymond et Collet. La dèche, entre anars, çà se soigne à la cambriole. Suffit de prendre aux riches et de ne redonner qu'à soi. Un coffiot blindé çà se repère dans les beaux quartiers et, quand il n'a pas pu être ouvert sur les lieux de cambriole, çà se bricole tranquille à domicile, à la cave, dans un silence de tombe qui n'attire ni le curieux ni le délateur, à l'arrache, au pied de biche, à la chignole ou au chalumeau, entre complices. Mais quand, la bête de fonte enfin éventrée, montre un beau cadavre faisandé, purulent et boursoufflé (il flatule à son aise), la donne change, il y a matière à chantage, à se faire du beurre sur le dos du proprio qui la fourré ici, comme une sardine dans sa boite.

Ce que j'en pense : un petit polar historique taillé dans un argot habile et aisé ; des péripéties en habits d'années folles ; un (trop ?) court roman, qui, mine de rien, se laisse consommer comme l'absinthe au comptoir, en addiction jubilatoire. Patrick Pecherot y agite les grosses ficelles du genre et de l'époque, çà marche, enchante, on en redemande (çà tombe bien, « Les brouillards de la butte » semble début de trilogie). L'action pétarade au rythme des tacots sur les pavés, des pistolets qui éructent au-dessus des tombes de cimetière, des soupirs de la bonniche qui s'encanaille, de l'imprimante qui débite les faux talbins et les tracs tout autant.

J'adore.

A suivre, donc.

Et, pour finir, de temps en temps, sous la plume acide de Pécherot, en auteur engagé reconnu, gigottent de bien belles gueulantes de haine à l'encontre de la guerre et de ceux qui l'ont mené :

« Sanglé dans un uniforme de planton, il montrait un écriteau de la main gauche. de la droite, il ne lui restait que le souvenir. Sa manche flottait, vide de bras. Encore un amputé de service. Comme des champignons, ils poussaient dans les guérites des usines ou les sous-sols des bureaux. Depuis un bail, les abattis qui leur manquaient servaient d'engrais aux champs de bataille. Eux, ce n'étaient même pas les plus à plaindre. Ils avaient tous un copain revenu les pieds devant ou becqueté par les corbeaux. D'autres, la gueule en charpie, se terraient dans des mouroirs de banlieue. »
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Patrick Pécherot est un auteur et journaliste très proche des milieux syndicaux, né en 1953.

Ces rares informations (comme toujours, je m'intéresse à l'oeuvre d'un auteur et non à sa vie sauf si la seconde peut permettre d'expliquer la première) afin de mieux cerner le récit en question..

Car son roman « Les brouillards de la Butte », premier Tome de « La trilogie Parisienne », s'ancre historiquement dans l'immédiat après première guerre mondiale et plus précisemment sur l'affaire des séquestres et reventes d'usines de sidérurgie allemandes dans l'Est de la France.
Le jeune héros de l'histoire, appelons-le Pipette, puisque c'est son surnom, est monté à la capitale dans le but de devenir poète. Pour survivre, il fait divers boulots, dont celui, moins recommandable que les autres, de cambrioleur en bande organisée.

Avec des amis de misère, il pénètre dans les maisons et embarque objets et coffre-fort (grâce à l'un d'entre eux qui est colosse de cirque).

Mais un soir, dans un coffre-fort embarqué depuis la demeure d'un notable, au lieu de trésor, c'est un cadavre que la bande découvre. de là, l'idée de certains, de faire chanter le propriétaire, sauf que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu...

Patrick Pécherot, dans ce roman, comme les deux autres faisant partie de la Trilogie Parisienne (« Les brouillards de la Butte », « Belleville Barcelone », « Boulevard des branques ») cherche à mélanger plusieurs choses qui comptent à ses yeux.

D'abord, il a la volonté d'inventer la jeunesse de Nestor Burma car, on le découvre en cours de lecture, le fameux Pipette n'est autre qu'une transposition dans le passé du personnage de Léo Malet.

Effectivement, fin connaisseur de l'oeuvre de Malet, Patrick Pécherot incorpore, dans son histoire et dans son héros, des informations biographiques de Nestor Burma que Léo Malet a disséminé dans son oeuvre.

Ainsi, Pipette est né à Montpellier, est monté à Paris dans le milieu des années 20, durant son adolescence (Burma est né le 7 mars 1909). Il fréquente les lieux emblématiques du Tout-Paris et prend fréquemment des coups sur la tronche... sans compter la fausse identité que prend Pipette et que je vous laisse découvrir en lisant ce roman.

Ensuite, l'auteur cherche à inscrire son récit dans une trame historique. Ici, l'affaire des séquestres d'usines allemandes après la première guerre mondiale.

Enfin, Pécherot, probablement pour faire plus vrai, ou, plus sûrement, pour se faire plaisir, incorpore dans son récit des lieux et des personnages ayant existés. Ainsi, André Breton, le poète, prend une part importante à ce récit et même au suivant. Mais les mentions aux acteurs, actrices, chanteurs, chanteuses et autres personnalités de l'époque sont nombreuses.

Et c'est peut-être cette triple direction du roman (et de la trilogie) qui en fait à la fois l'atout et le défaut.

Car, s'il est sympathique, notamment pour les lecteurs de Nestor Burma, de se faire une idée de la jeunesse de leur héros, même à travers les yeux d'un écrivain autre que Léo Malet, s'il est tout aussi agréable que des personnages ayant existés interviennent, que les personnages fréquentent des lieux mythiques et s'il est incontestablement intéressant et enrichissant que le roman informe et dénonce un évènement faisant partie de l'Histoire avec un grand « H », chacune des trois directions nuit aux deux autres tant on a l'impression que l'auteur refuse de choisir la véritable ligne directrice et que chaque point de vue semble vouloir tirer l'intérêt à lui au détriment des autres.

Du coup, du fait de la volonté d'introduire les personnages ayant participés à l'évènement Historique (qu'ils soient fictifs ou non), et de vouloir faire participer des célébrités et des lieux de l'époque, l'auteur multiplie les personnages laissant peu de chance au lecteur de les maitriser tous d'autant que les héros, à eux seuls, sont déjà nombreux (au moins quatre, plus André Breton). Dificile de rester concentré sur une histoire quand on doit faire un effort pour replacer tel ou tel personnage.

L'auteur, me semble-t-il, aurait dû choisir entre les deux volontés (célébrités ou personnages historiques).

Mais la plume de l'auteur n'est pas exempte de défauts. Non pas qu'elle soit terne, dénuée d'humour et irrespectueuse de l'univers de Nestor Burma, au contraire. C'est justement qu'elle est trop respectueuse du matériau d'origine.

Seulement, Pécherot occulte le fait que Léo Malet, écrivant à la première personne, ancre son style et son personnage dans le présent (même s'il écrit au passé simple). Que l'auteur use d'un langage argotique alors qu'il est déjà inscrit dans le langage écrit de l'immédiat après seconde guerre mondiale n'a alors rien d'étonnant.

Mais que Pécherot en fasse autant alors que son histoire se déroule 20 ans plus tôt, voilà qui me gêne un peu. Ceci dit, cela me gêne car je suis habitué à lire des textes policiers datant de la première moitiée du XXème siècle et que je sais très bien que les auteurs des années 1920-1930 n'utilisaient alors pas encore l'argot en littérature (même si celui-ci était déjà usité dans les rues depuis fort longtemps). Ce n'est pas avant le début des années 1940 que des auteurs s'y essayent.

Cependant, l'ensemble demeure intéressant, assez plaisant à lire, mais aurait gagné en qualité, à mon sens, en gommant au moins l'une des trois directions prises par l'auteur.

Au final, un premier opus plutôt sympathique, quoiqu'un peu confus à suivre de par la multiplication des personnages et des lieux et la volonté de relater un fait Historique à travers la création de l'histoire de Nestor Burma avant qu'il ne devienne le détective de Léo Malet.
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Avec une gouaille toute parisienne, Patrick Pécherot nous campe un univers et une atmosphère qui valent presque plus le détour que son intrigue. On arpente les rues de Montmartre de la Place Blanche au Sacré-Coeur à la suite d'un personnage principal débrouillard et attachant, on croise André Breton, Antonin Artaud ou encore La Goulue renvoyée des lumières aux caniveaux de la capitale. Les anciens combattants ne sont pas en reste et l'après-guerre marque fortement l'intrigue.

L'intrigue d'ailleurs reste assez "facile" et classique. Pas de grand rebondissement à la fin, un fil qui se déroule au fur et à mesure et ne surprendra pas forcément les grands lecteurs de romans policiers. Cependant, c'est vraiment pour l'atmosphère et le style qu'il crée que ce roman de Patrick Pécherot vaut le coup d'être lu.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Il y a bien longtemps je lus l'intégrale des romans de Léo Malet édités dans la collection Bouquins. Plus tard je retrouvai, sous les traits de Guy Marchand dans une série de téléfilms, un Nestor Burma actualisé évoluant grosso modo dans un monde contemporain du tournage. Avec "Les brouillards de la Butte", Patrick Pécherot nous ramène aux tout débuts d'un détective qui ne se fait pas encore appeler Nestor Burma, et même à la période qui a précédé ces prémices, au milieu des années 1920. Pipette, c'est ainsi que ses copains le surnomment, Languedocien (comme Léo Malet lui-même) fraîchement débarqué à Paris, subsiste grâce à des petits boulots ou à des piges dans des journaux à scandale. Il participe aussi de temps à autre à des cambriolages que la morale des libertaires qu'il fréquente ne condamne absolument pas, bien au contraire, quand les victimes appartiennent à "la haute". C'est à l'occasion d'une telle visite dans une demeure de grands bourgeois que Pipette et ses acolytes se retrouvent mêlés à une affaire de chantage qui les dépasse totalement. Pipette va y gagner ses premiers galons de détective, au prix d'un tabassage en règle – Nestor Burma sera coutumier du fait – et d'un éloignement volontaire hors de l'Hexagone.
L'intrigue, sans être palpitante, retient l'attention, mais c'est surtout dans la reconstitution du Paris de 1925 que l'auteur excelle, y compris par l'intermédiaire du vocabulaire habituel d'un jeune anar, poète à ses heures, puisque c'est Pipette qui raconte. La décennie 1920, ce sont les Années folles, mais l'amusement et l'extravagance sont assez étrangers aux milieux où ce roman nous balade (les classes populaires et la grande bourgeoisie principalement), mis à part la mouvance surréaliste : André Breton y joue un rôle non négligeable.
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Paris début 1900 Pipette, tout jeune homme (je l'ai imaginé en Rouletabille), tente sa chance à la capitale. Il est, tour à tour, laveur de bouteilles, rédacteur d'articles d'un journal local, chanteur à Montmartre, et cambrioleur. Jusqu'au jour où il découvre, à côté d'un coffre-fort, un cadavre. Les ennuis commencent…
Roman très sympa qui nous balade dans un quartier tout aussi sympathique de Paris, car l'auteur a des descriptions très visuelles. Qui nous fait rencontrer également des personnages sympas dont on connaît le nom ou qui nous rappelle des personnages de romans. du pur bonheur sans prise de tête.
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Enquête policière dans le Paris des années 1925… Et énorme scandale financier au sortir de la guerre de 1918 découvert par une bande de monte en l'air au hasard de l'ouverture d'un coffre. Histoire dans laquelle on croise André Breton (excellent au pistolet), La Goulue (bien mal en point) et bien d'autres personnes… Ce bouquin a reçu le Grand Prix (mérité) de littérature policière 2002.

Lire la suite sur urbanbike
http://www.urbanbike.com/index.php/site/brouillards-de-la-butte-patrick-pecherot/
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Un petit polar bien sympathique qui nous plonge dans le Montmartre de 1926. On y croise quelques figures de l'époque dans une ambiance que l'auteur, de son écriture fluide, arrive bien à nous restituer, les personnages sont attachants et bien campés...
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En lisant la préface on apprend que Patrick Pécherot à écrit ce livre en hommage à Léo Malet et à son héros Nestor Burma.

L'action se situe à Paris, à Montmartre. le jeune héros, Pipette, qui est aussi le narrateur, accumule les galères. Il est monté de Montpellier pour tenter sa chance à Paris. Il écrit des poèmes et les déclament dans des bouges miteux. Nous sommes en 1926, entre les deux guerres et la vie n'est pas tous les jours faciles pour les miséreux. Il améliore donc ses fins de mois en pratiquant la cambriole avec des amis. Mais un jour un coffre-fort volé va dévoiler un butin plus macabre qu'à l'accoutumé car ils vont y découvrir un macchabée. Pipette et ses comparses sont des cambrioleurs mais pas des assassins, ils vont enquêter sur le cadavre et surtout sur le propriétaire du coffre-fort. Lors de cette enquête, Pipette va croiser La Goulue, André Breton et son groupe des Surréalistes. Voici notre héros promu au rang de détective privé.

L'enquête policière est un prétexte pour évoquer les années 30 difficiles pour les ouvriers. La Grande guerre est finie, mais elle a laissé des séquelles. Des magouilles datant de la Grande guerre remontent à la surface. "Les brouillards de la Butte" nest pas un livre triste au contraire l'écriture est pleine de verve et d'humour, et l'accent du Titi parisien et l'argot des ouvriers d'usine résonnent à chaque page.

J'ai apprécié la lecture de ce livre et la gouaille du jeune héros.

J'ai été transporté sur la Butte et j'en suis redescendue avec regret. Je lirai avec plaisir les autres titres que Patrick Pécherot a écrit.


Lien : http://jazz-crime.over-blog...
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Voilà après le macchabée aux buttes Chaumont de Nestor Burma/Malet on passe au macchabée à la butte Montmartre de Pipette/ Pécherot
On reste dans le sujet!
Le sieur Rouleau s'est fait dessoudé et dans le coffre-fort il est devenu un macchabée qui pète
Malet / Pécherot même combat et Nestor /Pipette les deux faces d'un même personnage .
Encore une fan – présuite.

Pécherot a donc écrit la jeunesse de Burma dans une intrigue d'avant guerre le problème c'est que cette narration ressemble plus a un catalogue de la belle époque qu'à une fiction policière

En effet pour être synthétique Pécherot a aligné tous les poncifs du moment

- les apaches estampillés parigots avec surin à l'appui et aux petits pieds

- Les roses blanches... Berthe Sylva…. les chanteurs de rue, la piécette lancée dans la cour...

- Les p'tit boulots pas encore des jobs : les ferrailleurs ou chiffonniers….les « peaux de lapins »… biffins

- l'ambiance artistes foutraques de la butte (façon Dan Franck) , le chat noir etc. La bande à Breton, l'écriture automatique

- l'ambiance annexe à celle précédente : faits divers et grand banditisme teinté d'anarchisme de la bande a Bonnot et sans oublier Raymond « la science » bien sur !

- l'ambiance canaille avec la goulue déchue entrevue comme clocharde disait-on autrefois au coin d'une rue , on a échappé au « désossé »

- Les bourres avec chaussettes cloutées et pèlerines façon Dupondt : Dupont moustache recourbée et Dupond moustache taillée droite appelé aussi X33 et X33bis.mais on ne sait pas et je dirais même plus , si Dupont est X33 ou X 33 bis et vice versa si Dupond est X33bis ou X33 ?
On étoffe un peu la narration de Pécherot...pour les esthètes
- Les inévitables Sacco & Vanzetti… et les nostalgiques qui vont suivre quelques années plus tard : Joan Baez - Here's to you, Nicola and Bart … Scott Walker -The Ballad Of Sacco And Vanzetti, Moustaki
- Et même le bébé cadum apparaît sur une affiche : Pécherot les a tous réunis il n'a rien oublié !
Voilà pour le coté catalogue Ah les aminches un régal

Une intrigue sans effervescence , rien de pétillant, pas vraiment un cordial qui requinque. Intrigue un peu plate, gentillette et proprette mis à part un macchabée pétomane qui fait des bulles sans le savoir comme Monsieur Jourdain la prose et qui aurait pu se produire au moulin rouge à la suite de Joseph Pujol.


Une narration bien polie avec quelques mots d'argot pour faire illusion, juste ce qu'il faut pour ne pas effrayer la ménagère . On est quand même très loin du largonji du louchedem du jargon du boucher qui prend aux tripes, de la prose plus réaliste d' Alphonse Boudard plus légitime pour ce genre de récit et de Léo Malet il faut bien le dire

Des personnages pas très fouillés « aussi épais qu'un sandwich de la SNCF » comme
disait Séchan Renaud tiens lui aussi bobo libertaire amoureux des pavés de Paname Personnages inconsistants et un peu primaires

Un policier somme toute plutôt « petit canaillou »  que vieille canaille

Un florilège de cartes postales, clichés de la « belle époque » ou plutôt un véritable spicilège de documents d'époque une rétrospective nostalgique et sentimentale Que dire ? un catalogue complet des années folles !

Mais est-ce suffisant pour faire un livre ? eh bien non et encore moins pour un bon livre
Il est gentil Pécherot !
Mais bon son catalogue nous aura quand même permis de nous remémorer cette période de Paris dite « heureuse »
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