Trois ombres

« La peur et la colère ne protègeront pas Joachim »
Trois ombres surgissent au loin, insaisissables, effrayantes. Elles se rapprochent du petit garçon et menacent la douceur de vivre de sa famille.
L'amour d'un papa et d'une maman ne suffiront sans doute pas à affronter ces ombres, il faudra bien se résoudre à accepter l'inévitable. Aucune fuite n'est possible. On ne peut que faire face et accepter la loi de ces ombres, en s'armant de son seul courage. Il n'y a pas d'autre choix.

Très joli conte pour raconter la vie, ses joies et ses peines. Un dessin en noir et blanc, car la vie n'est pas toujours en couleur. Pourtant le petit Joachim nous fait parfois sourire, et l'amour qu'il reçoit est apaisant. On se dit que finalement, c'est le plus important, quoiqu'il puisse arriver. Et puis, le printemps renaît ...malgré les blessures.

Trois ombres et trois phrases pour clore cette histoire émouvante :
« Trois phrases qui me tiennent lieu de refuge… Lorsque je vacille un peu.
‘ Dans ce paysage de printemps, il n'y a ni meilleur ni pire.
Les branches des fleurs poussent naturellement.
Certaines sont longues, certaines sont courtes.'
Tenir debout. Rester du côté des vivants.

Quelle belle B.D ! Comme j'avais beaucoup aimé le 1er tome de « L'âge d'or », j'ai eu envie, en attendant que le second volet soit enfin disponible à la médiathèque, de découvrir d'autres oeuvres de Cyril Pedrosa. Je n'ai pas été déçue, dans un registre très différent de « l'âge d'or », « trois ombres » est une grande réussite.

Le scénario est tout à fait remarquable. Pedrosa parvient à aborder un sujet grave et très difficile en proposant un récit plein de péripéties. C'est là un bel exploit que de parvenir à raconter une histoire d'aventure sur le thème du deuil. Pedrosa fait preuve d'une grande délicatesse, de beaucoup de subtilité tout en oubliant pas de mettre des petites pincées d'humour dans son récit.
La mise en images de cette histoire très émouvante est elle aussi superbe et se marie parfaitement avec le propos. Dans les différents passages de son récit, Pedrosa change subtilement le style de son dessin afin qu'il véhicule au mieux l'émotion qu'il veut faire passer.

« Trois ombres » est une très belle B.D. le thème est délicat et si le récit de Pedrosa est très émouvant, il n'est jamais misérabiliste. Je conseille très vivement.

Le graphisme, entièrement en noir et blanc, change en fonction des moments du récit, parfois éthéré dans les moments de mystère, plus “BD” dans les moments de rencontres avec les autres humains, et plus brut comme lors du départ de la maison, et enfin sombre et chargé de lourdeur dans des scènes plus mystiques, plus symboliques. C'est l'histoire d'un père qui refuse que trois ombres emportent son fils, racontée comme un conte classique, mais qui prend une dimension tragique et intense d'une grande saga, un récit initiatique pour un père. C'est une allégorie sur la perte d'un enfant, la maladie, l'acceptation, le deuil, la douleur du couple… Rien qu'un simple conte, mais chargé de poésie, d'intensité dramatique, c'est puissant et beau, une merveille.

Celle-ci, ça fait longtemps qu'elle attend dans ma PAL.
Comme souvent avec moi, j'hésite à la lire, pressentant le coup de coeur mais craignant d'être déçue ou, au contraire, de tellement aimer que je regretterai un peu de ne plus pouvoir le découvrir.
Et bien, j'ai beaucoup beaucoup aimé et, oui, je regrette de ne plus pouvoir la découvrir...
C'est une histoire qui commence par une sorte de paradis sur terre. Une petite famille qui vit heureuse, loin de tout, se suffisant du bonheur d'être ensemble, du peu qu'ils possèdent et de ce que la vie leur offre au quotidien. Jusqu'à ce que, un jour comme un autre, trois silhouettes apparaissent sur la colline. Trois ombres qu'on ne peut atteindre et dont le but devient vite évident. le narrateur, le père, refuse de se soumettre à ce que la mère a accepté et il décide de fuir. de plus en plus vite, de plus en plus loin, afin de leur échapper...
C'est beau, c'est triste et ça nous encourage à une vraie réflexion.
J'ai couru avec les personnages, j'ai pleuré, j'ai espéré, j'ai compris...
Une fois la dernière page tournée, j'ai pleuré encore.

Quel bande dessinée bouleversante !
Avec poésie et délicatesse Cyril Pedrosa nous entraîne dans son univers onirique à la rencontre d'une famille que la disparition d'un enfant va bouleverser.
Joachim est un jeune garçon, aimé par son papa et sa maman. Leur vie se déroule, douce et tendre lorsque trois ombres font leur apparition. Mauvaise augure, métaphore de la grande faucheuse, les ombres viennent enlever Joachim à ses parents.
Le récit est tendre, plein d'émotions, plein d'amour... J'ai terminé ma lecture, triste même si l'espoir et la foi en la vie est la note de fin de ce roman graphique.
Les illustrations noires et blanches collent parfaitement à l'ambiance de l'histoire. le coup de crayon est simplement sublime, Pedrosa a de la poésie au bout de sa plume. Il arrive à créer un univers qui lui est propre.
Après avoir lu "Les coeurs solitaires", je découvre un autre univers de cet auteur, certes différent mais tout autant sublime.
D'autres lectures de Pedrosa m'attendent... Chouette !

Des dessins noir et blanc qui en disent long, remplis de sens multiples et de symboles. Les personnages se re-dessinent au gré de l'histoire, envahis tour à tour d'états d'âme singuliers, pour accéder parfois à quelque chose qui dépasse, au delà du visible, les dessins nous emmènent dans la magie de la vie. La touche de fantastique de certaines bulles enrichissent encore plus l'épaisseur de cette histoire.
A tout prix on voit l'amour parental se démener avec les compromis, la colère, la tristesse et le déni, les combats, l'abandon et la résilience. Pour protéger une vie.
Je sors de cette immersion complètement émerveillée sur le sens de la vie que Cyril Pedrosa a su retranscrire dans cet ensemble poétique, engagé, sensible. Un livre que je saurai ouvrir très souvent, m'y replonger et savourer les dernières planches, tout est tellement bien amené. Jusqu'au bout. Naturellement.

• « Trois ombres » de Cyril PEDROSA, publié chez Delcourt.

• J'ai commencé cette lecture à la suite du défi de lecture de BD de Babelio, cherchant une BD édité chez Delcourt, dans le but d'étendre ma "culture" BD.

• Jusqu'où irait on pour son enfant ? L'histoire d'un père prêt à tout les sacrifices pour son enfant, envers et contre tout malgré une fatalité qui semble évidente. Une sorte de conte tantôt joyeux, tantôt triste, une aventure que l'on suit tranquillement jusqu'à son dénouement.

• le dénouement de cette histoire justement est à interprétée par soi-même. Bien sûr, on comprend l'idée générale de la fin, mais certains aspects de celle-ci sont plus floues, il faudra creuser pour comprendre entièrement le message de l'auteur. Je pense malheureusement avoir raté l'une de ses subtilités, il me faudra une relecture pour comprendre l'identité véritable des trois ombres et leur symbolique plus profonde.

• J'ai été surpris en constatant que l'oeuvre était en noir et blanc, sans couleur. Je m'attendais à un style plus coloré et chatoyant à l'instar de la couverture. J'ai néanmoins beaucoup aimer le style de l'auteur, c'est le genre de dessin que j'aimais beaucoup dessiner dans ma jeunesse (avec un peu moins de talent, on ne va pas se mentir ;-). ) pour illustrer mes histoires, mes sketchs.

• Pour comprendre encore mieux le but du récit, n'oublier pas de lire la description de l'auteur où est expliquer le pourquoi de son existence. Je l'ai lu après la bande dessinée et ma compréhension de la lecture s'est largement éclairée. On y apprend également que le monsieur derrière la bande dessinée est un ancien animateur ayant travailler chez Disney (sur de très bon films d'animation de la firme si vous voulez mon avis).

• Un beau récit sur la fatalité, le sacrifice et l'amour.

Un petit garçon, nommé Joachim vit paisiblement à l'écart du monde avec ses parents. Mais un soir, ne parvenant pas à trouver le sommeil, ils remarquent trois ombres qui semblent les attendre sur la colline en face... Ces dernières apparaissent sous la forme de cavaliers et s'évanouissent dès que l'on s'en approche. Chaque soir, elles reviennent de plus en plus près. Les parents de Joachim sont inquiets et son père décide d'entreprendre un voyage avec son fils afin d'échapper à ces choses...

Un roman graphique à (re)lire et à (re)voir de Cyril Pedrosa. Les dessins sont magnifiques et on est de toute suite transporté dans une atmosphère mystérieuse. Joachim et ses parents sont des personnages très attachants et l'histoire est très émouvante...
Un véritable coup de coeur ! À acheter et à conseiller à ses proches !

Une vraie réussite !
Deux lectures s'imposent pour ce roman graphique de Pedrosa.
La première, naïve, permet de suivre les aventures de Joachim, bambin joyeux vivant avec sa famille dans une campagne très tranquille. La vie de cette famille bascule le jour où trois ombres apparaissent sur une colline, provoquant un bouleversement inéluctable.
La seconde une fois perçue l'allégorie des trois ombres se fera avec un regard différent sur chacune des planches de cet album très touchant.

Même si depuis quelques années Pedrosa s'est fait une renommée à la hauteur de son talent, Trois Ombres est l'un de ses premiers travaux solo après avoir ses armes aux côté de David Chauvel notamment.

Au-delà d'un périple rempli de péripéties que vont vivre un père et son fils poursuivis par trois ombres qui représentent la mort, cette oeuvre est une référence aux processus d'acceptation du deuil. On va s'attacher à un père qui doit faire ce chemin jusqu'à l'acceptation et c'est ce qui fait la beauté du titre à mon goût.
Une forme de voyage initiatique rempli de différents types d'obstacles à surmonter, plus ou moins difficiles, de la même manière que pour un parent, devoir laisser son enfant dans les bras de la faucheuse.

Outre son trait à la fois fin et grossier, c'est son style avec beaucoup de courbures que j'ai apprécié dans ce titre. Ses traits qui semblent être reliés entre eux et faire toute une continuité, une ligne que le père essaie de ne pas quitter.
Un superbe titre