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Je n'ai pas du tout adhéré à ce roman et ce, pour plusieurs raisons.
Pourtant, ça partait bien. le prologue m'a donné l'eau à la bouche. Et puis l'auteur introduit ses personnages principaux. Je n'ai aimé ni le père qui semble avoir perdu sa femme il y a 3 mois alors qu'elle est décédée depuis 13 ans, ni la fille qui se comporte comme une gamine de 5 ans alors qu'elle en a 15. Et c'est sans compter tous les passages malaisants dans la carrière de sable.
L'auteur a de bonnes idées et sait écrire de bonnes scènes horrifiques bien glauques. Mais il ne parvient pas à maintenir la tension et l'attention du lecteur (en tout cas la mienne). Il m'a noyé sous des explications philosophico-religieuses qui ne m'ont pas du tout intéressée et qui n'étaient pas nécessaire pour comprendre le récit.
Du coup, j'ai très rapidement décroché du récit, sans jamais raccrocher. J'ai pensé à abandonné mais je suis allée au bout par curiosité. Mais la fin non plus ne m'a pas convaincu.
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Avant-propos
J'ai enfin sorti de ma pile à lire le Songe d'Adam ! Je l'ai lu le mois dernier, mais j'ai dû faire passer l'écriture de chroniques pour services de presse avant, aussi j'espère en avoir gardé suffisamment d'essence pour lui rendre à son tour un retour. Globalement, ce fut une excellente lecture, je déplore quelques clichés à l'horreur dirons-nous, et certains éléments pas suffisamment exploités à mon goût. Toutefois, il s'agit du premier roman de l'auteur, depuis, deux autres sont parus, toujours aux Éditions de l'Homme Sans Nom (HSN), et je compte bien me les procurer !
Remarque : l'auteur semble avoir changé de pseudonyme, je possède l'édition mentionnant John Ethan Py, mais les versions plus récentes portent le nom de Sebastien Péguin, je garderai donc ce dernier dans cette chronique.
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Mon retour
Un mélange de fantastique, d'horreur et de thriller
Il se passe d'étranges phénomènes à Gottenberg, Allemagne. Des chasseurs tués par un animal impossible, des lettres du poète Novalis volées à la bibliothèque, une route en forêt qui n'existe sur aucune carte, un cerf mutilé mais vivant qui rôde… Dans ce panel, la plus étrange demeure dans doute la Forêt-Noire elle-même, elle qui parait vivante comme un animal…
Alors qu'Hugo et sa fille Morgane viennent s'installer dans un chalet de la forêt pour plusieurs mois, le temps que le premier finalise sa thèse à propos de Dionysos, à renfort des ouvrages de la bibliothèque de Gottenberg, ils sont très loin d'imaginer les découvertes et les horreurs qu'ils feront.
La thèse d'Hugo va faire montre d'infinitésimales ramifications qui l'emmèneront toujours plus avant dans la mythologie germanique. de Dionysos à la comptine d'un cauchemar de Morgane, tout se relie. En effet, Dionysos, le dieu « verdoyant », est un dieu ressuscité, et le vers poétique conduit à la légende de Johannes et de l'arbre des morts, un arbre divin qui ressuscite les morts.
Telles sont les lignes conductrices du premier roman de Sebastien Péguin, un mélange de fantastique, d'horreur et de thriller. Amené ainsi, cela semble « simple », mais en réalité, l'auteur démontre d'une érudition plaisante à travers les échanges entre divers personnages. Les mystères de ce puzzle se révèlent un à un. À l'image des protagonistes, nous avançons progressivement, vers le coeur de la Forêt, et à chaque pas, la réalité se dilate, l'horreur surgit.
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Hugo, thèse envahissante et fantôme
Les deux protagonistes principaux sont Hugo et Morgane. Toutefois, leur relation s'effiloche à mesure que le temps passe. Car le père est plus accaparé par sa thèse, il est très peu présent pour sa fille. Même lorsqu'il croit être là pour elle lorsqu'elle lui demande d'enquêter sur la bribe d'une comptine tout droit échappée d'un effroyable cauchemar, cela va au contraire l'en éloigner davantage car il va déboucher sur un nouvel axe pour son travail de recherches.
En ville, Hugo côtoie assidument la bibliothèque. Autrefois église, cette incroyable bâtisse a été rénovée de telle sorte qu'elle a pour surnom le « chêne », en effet, elle a des airs d'arbres ; ce qui est loin d'être sans profonde signification.
Hugo s'entoure d'Annah, documentaliste, de Rémi, un pasteur, mais aussi d'Abigail pour avancer dans ses recherches qui ne cessent de s'étoffer à chaque conversation. Il se lie d'amitié avec Rémi, tous deux partagent un sombre passé, celui du décès de leur épouse. Hugo ne parle jamais de Mélanie à Morgane, et, phénomène étrange, les traits de la mère se superposent régulièrement à ceux de sa fille qui lui ressemble tant. Plus inquiétant encore, le fantôme de son épouse accompagne toujours Hugo, ils dialoguent régulièrement, au point qu'il la conjure en se récitant la descente d'Orphée dans le royaume d'Hadès pour retrouver Eurydice.
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Morgane, frénésie et catharsis créatrice
Vous vous en doutez, pendant ce temps, la jeune Morgane, quinze ans, reste toute seule au chalet. Elle fait école à la maison. En arrivant ici, elle pensait s'y plaire, faire moults dessins et croquis pour monter un dossier afin d'intégrer une école d'arts, mais elle va au fur et à mesure des jours être prise dans le tourbillon d'une catharsis créatrice. En effet, Morgane va très vite redouter la forêt, elle la perçoit comme un animal prédateur. Son effroyable cauchemar ? Une créature à la tête de bouc anthropomorphe qui s'est introduite dans sa chambre la nuit, et qui l'a violée… Cauchemar, vraiment ? Alors d'où sortiraient les marques de strangulation autour de son cou et les autres ecchymoses sur son corps ?
Son père l'enjoint de consulter un médecin, un psychologue, mais elle s'y refuse. Hugo a vu les meurtrissures sur le corps de sa fille, pourtant, pour l'aider, il sa faire des recherches sur la comptine que récite Morgane, souvenir de son cauchemar.
L'ambiguïté de Morgane s'accentue suite à cet évènement traumatisant. Non loin du chalet, elle va faire d'une clairière de sable désaffectée son terrain de jeu. Elle va libérer son côté sauvage tout comme sa frénésie créatrice. Elle invente des runes, développant un langage, trouve un arbre totem, déniche une arcade végétale qui semble donner sur une autre partie de la forêt. Dans ses carnets, son écriture devient quasiment automatique, elle trace ses mots, tels des sortilèges et autres incantations, dans des tourbillons labyrinthiques. Elle va jusqu'à hisser un contour de porte aux effroyables gardiens auréolés de symboles végétaux, pour la protéger. Car le bouc n'est pas le seul monstre, il y a le cerf, le cerf anthropomorphe lui-aussi mutilé, qu'ils ont failli renverser, son père et elle, lorsqu'ils sont arrivés au chalet, sur une portion de cette route qui n'existe sur aucune carte.
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L'arbre qui cache la forêt
La Forêt est très mystérieuse, mais empreinte de sombre magie, d'entités malfaisantes et malsaines. Tout autour du chalet de Hugo et Morgane, elle semble les narguer. Il arrivera même un moment où Morgane ne sortira plus, sa peur de la forêt trop débordante pour pouvoir la contenir ; elle cherche à l'exorciser. Les autres individus en contact de la forêt sont celui leur loue le chalet et ses deux fils, des jumeaux. Pourtant, ils semblent en savoir plus qu'ils ne veulent le laisser paraître, et le premier fouille l'avancée des recherches de Hugo lorsqu'il est absent et que Morgane joue dans la clairière.
Qu'est-ce qui est réel ou non ? le fantastique distillé nous détourne sans cesse d'un choix entre réalité et paranoïa. Si le cauchemar de Morgane lui a laissé des marques sur le corps, son père n'a pas senti l'horrible odeur de bouc qui régnait dans sa chambre. Les chemins abandonnés sont peut-être des sentiers mystifiés. le mythe de l'arbre des morts n'est sans doute que cela, un mythe. Mais alors pourquoi de nombreuses traces historiques y sont rattachées ? Et pourquoi Novalis a-t-il participé à cacher une partie des incantations permettant d'accéder à l'Arbre ?
La vérité, c'est qu'Hugo ne croyait pas en l'existence formelle de l'Arbre. Pourtant, tout concorde en sa réalité. Et cela va bien au-delà de tout ce qu'il pensait. En effet, lui qui ne croit plus en Dieu suite au décès de son épouse Mélanie, il va se rendre compte que sa thèse le mène justement sur le chemin de la théologie. Dionysos, le dieu ressuscité, le mythe originel germanique autour du logos (le Verbe), la figure de l'arbre enracinée dans l'identité germanique (« germe »), l'arbre du savoir (la bibliothèque surnommée le « chêne ») qui renvoie littéralement à l'expression « L'arbre qui cache la forêt », mais aussi à l'arbre du Jardin d'Éden, ou encore à Yggdrasil, l'arbre d'Odin (mythologie nordique).
Hugo et Rémi sont-ils sur le point de vivre une expérience divine ?
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Promenons-nous dans les bois… pendant que les loups sont là
Hugo et Morgane sont un duo dysfonctionnel. Ils vivent ensemble mais ne se comprennent pas, ils avancent chacun sur une ramification qui les conduit irrémédiablement sur la même piste. La mort de Mélanie creuse un gouffre entre eux deux, un gouffre qui s'agrandit par les absences répétées d'Hugo, la solitude qu'éprouve de plus en plus Morgane, témoin de l'abominable nature cachée de la forêt.
La monstruosité, l'horreur du récit, prend les traits d'une natur horror, à travers la forêt elle-même, mais aussi par le biais de ces sombres entités anthropomorphes, des erreurs de la nature. La nature et ses entités malveillantes sont des prédatrices. Protègent-elles l'Arbre ? Si Morgane arrive un minimum à s'en préserver grâce à ses incantations artistiques, pourquoi n'attaquent-elles pas Hugo ?
Alors qu'Hugo et Rémi se rapprochent de l'Arbre, des suicides (?) effroyables ont lieu. Les convictions de Hugo sont ébranlées ; sera-t-il prêt à aller jusqu'au bout de ses investigations ? C'est lui qui arpente les chemins cachés de la forêt, qui touche au plus près de son souffle antédiluvien, comme s'il était mis à l'épreuve. Tandis que Morgane est une proie de la Forêt cachée.
La cathédrale végétale, les chemins perdus, l'arcade végétale, l'ancienne carrière de sable qui semble saigner à cause de sa couleur, le dieu « verdoyant », le dieu ressuscité, Jésus ressuscité, Yggdrasil, l'arbre de la connaissance interdit à Adam et Ève, les créations de Dieu, les divinités qui ne peuvent apparaître sous leur réelle forme aux yeux des mortels sous peine de les rendre aveugles ou de les tuer… La terre et le divin sont dissociés, comme Hugo et Morgane. le lien de Mélanie sera-t-il assez fort pour ne pas qu'ils se perdent l'un l'autre ?
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Ce qui m'a fait grincer
Je me suis assez reconnue dans la frénésie créatrice de Morgane : à une époque je gribouillais des notes dans un carnet dont certains mots faisaient écho ou étaient le point de départ de croquis dans un cahier de dessin. Morgane est attachante au début, puis les évènements la détachent du cadre donné ; elle devient un genre d'enchanteresse, à déclamer ses poèmes dans la clairière abandonnée. La Forêt et ses entités sont dures envers elle, elle est leur proie.
Dans cet aspect, je déplore le cliché de la vierge (Morgane a 15 ans), qui est sexuée (le sang des règles, le regard gêné de son père qui constate que son corps change). Elle n'est entourée que d'hommes, même si elle rentra visite avec Hugo à Abigail. le bouc anthropomorphe la viole dans son supposé cauchemar, à une autre rencontre, il a une érection. Tout est malsain : c'est un mélange de pédophilie, de prédateur sexuel qui est un animal anthropomorphe... J'ai trouvé inutile d'en arriver là, c'est comme si ces entités (il y aussi le cerf) cherchaient autre chose que leur rôle apparent de gardiens de l'Arbre, et donc que cela n'apportait tout bonnement rien à l'intrigue. du gore pour du gore en somme, pour un cliché de l'horreur à tendance misogyne , qui prend les femmes pour des objets, qui se répète.
Alors oui, Morgane démontre d'une certaine force, suffisamment pour amorcer une catharsis. Mais cela n'est pas mis suffisamment en avant si l'auteur souhaitait arguer là-dessus. D'autant plus que Morgane n'est pas cru lorsqu'elle parle de son viol, soi-disant cauchemar, à son père, alors qu'il a VU les marques et ecchymoses sur son corps dénudé.
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En bref : Avec le Songe d'Adam, Sebastien Péguin signe son premier roman, un mélange de fantastique, d'horreur, de thriller sous fond d'un antédiluvien mythe germanique. L'auteur fait montre d'une écriture rigoureuse et soignée, à mon sens perfectible, en même temps qu'une érudition plaisante : c'est une profondeur bienvenue !
Références historiques (tel le poète Novalis) et mythologiques (germaniques, scandinaves, chrétiennes) ponctuent le récit, amenant pièce après pièce de ce vaste puzzle. Ce qui offre une ramification très intéressante à la fois au récit comme à l'évolution de l'intrigue et des personnages.
Le roman apporte de nombreuses réflexions théologiques (Dionysos/Jésus, Yggdrasil, l'Arbre de la connaissance d'Adam et Ève), mais aussi sur la création et la catharsis qu'elle peut produire, la recherche de la connaissance/de la Vérité. Tout en traitant également du deuil, de la cruauté, de la solitude, de l'érudition.
Si l'Arbre des morts existe, n'est-t-il pas pure folie que de vouloir le trouver et, pire, chercher la preuve de son pouvoir de résurrection ?
Vous ne verrez plus jamais la forêt ni les mythes de la même manière !
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Connaissez-vous les mythes et légendes germaniques ? Avez-vous déjà entendu parler de l'Arbre des Morts ? Non ? Alors vous êtes au bon endroit !

Dans le but de finaliser sa thèse de philo, Hugo décide de s'installer quelque temps au coeur de la Forêt-Noire avec sa fille Morgane. Mais dans cette immensité boisée et mystérieuse, père et fille vont se retrouver confrontés à une série d'événements étranges et dramatiques. Les non-dits, les cachoteries, les peurs et les doutes vont sournoisement effriter le lien pourtant si fort et si privilégié qu'ils entretiennent. Chacun s'attellant à sa tâche, priorisant sa propre quête, son propre but à travers ses propres recherches au détriment de l'autre.

Le Songe d'Adam c'est un thriller fantastique mais aussi en quelque sorte un roman d'apprentissage. La masse d'informations fournies est impressionnante. Nul ne peut ignorer l'immense travail de recherche effectué par l'auteur. Bluffant. Mais ajoutée au vocabulaire parfois un poil sophistiqué, cette masse alourdit le récit qui devient dense, lugubre et épineux comme la Forêt-Noire elle-même. Cela en fait un roman exigeant et peu reposant car ici la dimension religieuse a son importance, au même titre d'ailleurs que les réflexions philosophiques, la mythologie ou même encore la communion avec la nature. Ces fondements glissent les uns sur les autres avant de s'intriquer en un tout harmonieux un peu mystique, un peu horrifique, un peu surnaturel. J'avoue parfois avoir été perdue par les explications et les concepts poussés à l'extrême.

Et donc après un début addictif, j'ai commencé à me lasser, à me lasser du rythme trop lent et de cette impression de tourner en rond pour finalement décrocher. Les amateurs du genre seront conquis j'en suis sûre. Les autres, devront sans doute s'armer de courage pour s'aventurer dans cette lecture complexe à l'atmosphère lourde. Cela ne m'empêchera pas de lire le Miroir de Peter qui attend bien patiemment dans ma PAL car une chose est sûre l'auteur possède une belle maîtrise de la langue française.

J'émets toutefois un petit bémol sur certains dialogues, qui, selon moi, me semblaient peu naturels notamment certaines des paroles de Morgane que j'ai trouvé en inadéquation avec son âge. Attention aux TW.
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Ce roman me laisse sur 2 impressions complètement différentes!

J'ai adoré la plume! Elle est vraiment agréable, soignée, dynamique et très fluide. Les enquêtes et les recherches du personnage principal, Hugo, sont passionnantes ! Tout au long du récit, on est plongé dans les légendes allemandes, la mythologie et la religion. C'était super intéressant ! Et cette ambiance sombre et secrète de la Forêt Noire est angoissante à souhait!

Mais d'un autre côté, même en sachant que je me lançais dans une lecture fantastique et horrifique, j'ai été saisie et dégoûtée par des scènes très gore, beaucoup trop détaillées et trop imagées à mon goût ! Pour l'une d'elles, j'ai été forcée d'arrêter ma lecture tellement j'avais des haut-le-coeur ! J'aurais préféré être prévenue... Un petit mot en première page aurait été le bienvenu!

En conclusion, si vous aimez les histoires sanglantes et horrifiques très bien écrites, ce livre est fait pour vous. Mais si vous êtes un peu sensible, il vaut mieux vous abstenir!
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Ayant eu un énorme coup de coeur pour le Miroir de Peter, j'avais très envie de découvrir l'auteur dans un autre texte. J'adore l'illustration de couverture de ce roman, sombre et mystérieuse, sur laquelle la forêt semble cacher de sombres secrets. J'ai acheté ce livre à la Foire du Livre de Bruxelles il y a 2 ans : quand l'auteur a commencé à m'en parler, il m'a mentionné Novalis, ce qui ne m'a pas vraiment fait rêver. xD J'ai étudié la littérature allemande pendant 5 ans, et cet auteur ne m'avait pas vraiment positivement marquée, mais je n'avais pas étudié ses poèmes. Ce one-shot fut une belle découverte ! Je l'ai sorti de ma PAL pour le #pumpkinautumnchallenge dans la catégorie « Mon voisin le kodoma », mais il aurait très bien pu aller aussi dans « Misty Day ».

On y suit Hugo et Morgane, père et fille, qui viennent s'installer en pleine Forêt Noire pour qu'Hugo puisse accéder aux ouvrages de la bibliothèque de Gottenberg, et ainsi finaliser sa thèse sur Dionysos. En arrivant, ils se perdent sur une route qu'aucune carte ne semble indiquer et percutent presque un cerf très mal en point. Ceci est le début d'événements plus étranges encore. La Forêt renferme de sombres secrets que le duo va découvrir de gré…ou de force.

Le poids de la forêt qui entoure leur chalet est lourd : l'air est empreint d'une sombre magie, des créatures étonnantes y rodent et l'ambiance y est pesante, teintée d'une inquiétante étrangeté. Morgane est presque tout le temps seule chez elle, au milieu des bois. La jeune fille y fait d'horribles cauchemars desquels elle garde des séquelles en se réveillant. Elle découvre une carrière derrière le chalet et cet endroit devient son terrain de jeu, dans lequel elle laisse son imagination débridée la guider. C'est une artiste, elle dessine, découpe, peint, crée des oeuvres qui deviennent de plus en plus lugubres, voire angoissantes. Son père est cependant trop absorbé par sa thèse, mais aussi par ses recherches, pour y prêter attention.

Ces recherches, ce sont celles qu'il mène avec son ami pasteur concernant la légende de Johannes et de l'arbre de résurrection. Tous deux ont perdu leur femme dans des circonstances tragiques et rêvent de trouver un moyen de la ramener à la vie. Cependant, plus on en apprend sur l'arbre miraculeux, plus on se rend compte que le prix à payer pour bénéficier de cette magie est bien trop lourd…

Le duo de protagonistes est assez difficile à cerner, car le père et la fille ont des comportements fort changeants, quand ils sont seuls, mais aussi ensemble. La Forêt a une emprise forte sur leurs humeurs et l'isolement ne les aide pas à se retrouver. À part le pasteur et le voisin, les autres personnages sont plutôt effacés.

Si j'ai bien aimé découvrir les légendes et le folklore de la région, j'ai parfois trouvé que l'auteur tirait un peu trop en longueur ses explications, faisant preuve d'une très grande érudition sur une variété impressionnante de sujets, mais alourdissant aussi le rythme de la lecture. C'est un ressenti de lecture qui est peut-être due à mon parcours personnel : ayant étudié la littérature générale, puis plus spécifiquement allemande, beaucoup d'éléments m'étaient déjà connus et donc me paraissaient accessoires à préciser ou en surnombre.

La limite entre le réel et le rêve/cauchemar y est très fine. le lecteur doute au départ beaucoup : est-ce que le personnage imagine ce qui se déroule ou cela arrive-t-il réellement ? J'ai beaucoup aimé les scènes plus trashs, dans lesquelles l'horreur était bien présente et la folie à son paroxysme ! C'est la fin du livre qui fait vraiment basculer ce roman dans l'imaginaire.

Un roman atypique à l'ambiance très particulière : une forêt pleine de sombres secrets étend son emprise pesante sur les deux protagonistes, faisant régner une atmosphère angoissante, teintée de folie et à la limite entre la réalité et le cauchemar. Un livre très (trop?) documenté qui nous fait découvrir le folklore allemand, mais aussi d'autres mythologies. Une lecture dense, mais captivante.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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A mi-chemin entre Umberto Eco et Stephen King, Sébastien Péguin nous offre l'érudition du premier et le sens du merveilleux du second dans son roman "Le songe d'Adam".
Malgré quelques très rares imprécisions qui me poussent à baisser la note d'une demi-étoile (page 375: "Ses yeux accomodèrent et refirent des larmes." ??? Allô ? Les correcteurs des édition HSN ?? Sans compter quelques -très rares- fautes d'accords, et puis comme d'autres lecteurs, le comportement de Morgane m'a paru peu crédible pendant la moitié du récit) je dois dire que ce récit coche toutes les cases : d'abord un excellent rythme de lecture dû à une structure ingénieuse et un découpage du texte habile , ceci combiné à une histoire haletante. le roman fourmille de références littéraires et culturelles qui donnent corps au récit. L'auteur est fan d'Umberto Eco, et ça se voit. Toutes ces informations n'ont rien de superfétatoires : elles sont au contraire le coeur même de l'histoire.
Mais "Le songe d'Adam" est aussi un roman fantastique complètement dans la veine de Stephen King, et je pense qu'il n'a rien à lui envier. Tout comme un roman de l'auteur américain, celui de Sébastien Péguin est basé sur un thème sous-jacent: le deuil. Comment surmonter la perte d'un être aimé ? Pourquoi continuer à vivre ? Quel sens donner à sa vie après cela ? Et tout comme chez S. King, le fantastique n'est qu'un ressort stylistique au service de l'histoire et de ce leitmotiv sous-jacent. C'est ce qui fait la différence entre un roman "de genre" quelconque , et le travail d'un vrai grand écrivain qui utilise les outils stylistiques au service du récit. Et Sébastien Péguin est sans conteste un grand écrivain.
"Le songe d'Adam" est le roman que j'ai rêvé de lire depuis tant d'années ... Je l'ai découvert un peu par hasard, et le hasard fait parfois bien les choses.
Petite précision: le roman ne répond pas à certaines questions notamment celle-ci:
Lire les autres livres de cet auteur est une évidence pour moi; j'ai découvert un auteur qui me correspond parfaitement.
Me reste une question (sans doute naïve): pourquoi certains "auteurs" gagnent des millions, deviennent des stars internationales, en vendant des récits mal écrits, prétentieux, avec un suspens risible (je ne citerai pas de noms très connus pour ne vexer personne) et pourquoi de vrais auteurs, qui respectent leurs lecteurs en leur offrant un récit de la qualité de ce "Songe d'Adam" ne sont pas plus reconnus ?? J'espère que ce sera le cas à l'avenir pour Sébastien Péguin qui le mérite vraiment.

Si vous aimez Umberto Eco et Stephen King, si vous aimez être pris par la main pour un voyage littéraire et une histoire merveilleuse très bien racontée, je vous conseille fortement "Le Songe d'Adam". Un des meilleurs romans que j'ai lu ces dernières années.
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Je commencerais par dire que ma lecture fut en demi-teinte. J'ai eu du mal à avancer dans le roman justement pour cela. J'ai beaucoup aimé les passages où l'horreur est présente, le style de l'auteur se révèle vraiment dans ces parties-là. Celles où Hugo était le personnage central n'étaient pas inintéressantes, mais elles étaient plus difficiles à lire pour moi, car les légendes étaient énoncées dans de longs monologues, ce qui faisait perdre le piquant, le mystère, l'angoisse du reste du roman... Un peu comme un film d'horreur qui nous tient en haleine quand il fait nuit, que les atrocités se produisent... mais qui nous ennuie un peu quand il fait jour et que rien ne se passe ou presque.

Malgré cette lecture en demi-teinte, plutôt hachée puisque je pouvais avaler les passages avec Morgane et relire plusieurs fois les mêmes lignes dans les passages avec Hugo, cette lecture fut rafraichissante. le Songe d'Adam ne ressemble pas à tous les romans que vous trouverez sur les devants des étagères dans les librairies. Il est intelligent, bien écrit, contient une masse d'informations sur la culture germanique juste impressionnante, sait faire naître des sentiments chez son lecteur (même si j'ai trouvé que les scènes d'horreur du point de vue d'Hugo étaient moins angoissantes et moins prenantes que celles avec Morgane). C'est rassurant de voir que ce genre de livres existe encore ! Ou peut-être qu'ils ne sont pas assez mis en avant par les éditeurs, je ne sais pas... au contraire de la bit-lit et de la romance qui sont sur toutes les têtes de gondoles.

Ce fut donc une lecture mitigée, mais je n'ai pas non plus détesté le roman. La différence de styles d'écriture entre les différents personnages était peut-être juste trop marquée, c'est tout !
Lien : http://bertieandellie.weebly..
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C'est une histoire passionnante que nous avons là. Sous des couverts de mythologie grecque, romaine, scandinave, biblique et des travaux de différents personnages historiques, nous nous retrouvons dans une forêt obscure à la recherche d'un arbre particulier. Bien vite, les protagonistes comprennent que leur nouveau lieu de vie est particulier, que les recherches intentées par le père peuvent être dangereuses et qu'une grande puissance émerge de la forêt.
Dans ce récit, l'histoire, la science, l'art se confondent et ont leur importance. Générations présentes et passées se croisent. Les travaux des anciens temps pourraient aboutir à une solution actuelle.

Sébastien Péguin nous offre un thriller fantastique bien ficelé auquel je ne m'attendais pas. Je pensais lire un livre d'un autre genre, plus tranquille. Malgré quelques creux, l'histoire est passionnante et bien menée. Plus encore, l'auteur arrive à nous surprendre plusieurs fois par les évènements racontés, les différents dénouements et les angles pris par le récit. C'est assez rare dans mes lectures et cela fait du bien.
Une seule chose me pose problème dans ce livre : c'est la fille du chercheur. Dans le texte, elle a 15 ans, mais elle se comporte parfois comme une fille de 10-12 ans. le père agit d'ailleurs dans le même sens en se posant des questions existentielles sur elle et sur ses libertés. Alors soit l'auteur considère les adolescentes de 16 ans comme des gamines, soit il a un sérieux problème psychologique pour concevoir l'esprit de cet âge. Les agissements, les actes, les paroles sont toutes celles d'une enfant arrivant à l'adolescence, et non ceux d'une adolescente en fin de crise et entrant dans le monde des femmes. Il y a un décalage indéniable qui a pour moi bien terni le récit.
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Une excellente lecture. Un style recherché qui vous emmène pourtant au coeur de l'histoire et de la forêt noire. Une mine de renseignements sur les auteurs allemands comme Novalis, ou les contes ce qui nous plonge dans une ambiance très particulière. Cela a dût demander beaucoup de travail, mais c'est bien imbriqué avec l'histoire d'Hugo et de Morgane. Un petit côté drame et suspens qui n'est pas désagréable du tout donnant un ton un peu sombre au roman. Ce que j'apprécie, c'est qu'on change de point de vue. Pour une fois il ne s'agit pas de sauver le monde, non c'est différent, l'échelle est plus restreinte, mais ça n'en est pas moins terrifiant...

Une réflexions théologique et philosophique sont faites ici, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais cela montre que le fantastique ou la fantasy peuvent avoir plusieurs niveaux de lecture et peuvent être beaucoup plus que simplement du fantastique ou de la fantasy.

Une bonne lecture qui m'a fait passer un moment agréable, m'a fait réfléchir et m'a aussi donné des frissons!
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Un roman d'horreur dans la lignée de Simetierre même si ici le propos est plus "européen" (comprendre que la mythologie utilisée est celle des peuples grecs,scandinaves, celtes et germains) et plus "bibliques" (de nombreuses références religieuses sont présentes dans le texte). le tout est particulièrement bien construit et passionnant. On sent une vraie maitrise du sujet chez l'auteur qui nous balade dans un monde "méconnu". Par méconnu, je veux dire qu'aussi bien construit et intéressant que soit ce livre, il met en avant des concepts philosophiques/religieux/mythologiques assez complexes et pas énormément connus du grand public (pour ma part, j'avoue que sortie d'Acteon, de Dionysos et du concept de l'arbre, j'étais dans les choux.) L'avantage c'est que l'auteur se donne la peine d'expliquer ses références et que, de fait, le lecteur apprend plein de choses (en tous cas, moi j'ai appris plein de choses). L'inconvénient c'est qu'il faut quand même être très concentré pour suivre l'histoire et ça peut décourager quelques lecteurs.

A part ça, j'ai bien aimé le personnage de Morgane, réellement central dans ce roman, à la fois moyen et enjeu. Son père est obsédé par la connaissance et j'ai bien apprécié ce côté "chercheur passionné". La dimension horrifique est bien négociée aussi (même si ça rappelle furieusement Simetierre) et j'ai bien aimé les séides (seul regret, ça manque un peu de dimension sexuelle tout ça). Au final, j'ai passé un bon moment avec cette lecture


Ce que j'aime : le contrat "horreur" est bien rempli, le scénario est riche et érudit, le style de l'auteur très soigné et agréable à lire


Ce que j'aime moins : il faut vraiment rester concentrée pour suivre l'histoire (parfois c'est un peu trop érudit/philosophique) et j'aurais apprécié une pointe de sexe histoire d'accentuer le côté glauque.


En bref : Un roman d'horreur complexe, bien écrit et documenté dans la droite lignée de Simetierre. Très intéressant mais demande de rester concentrée sur l'histoire ! Une très belle découverte et un auteur que je continuerai à suivre


Ma note


8/10
Lien : http://jessswann.blogspot.fr..
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