AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 40 notes
5
3 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman vraiment prenant et angoissant et d'une qualité littéraire à souligner !

Troisième découverte aux éditions HSN. Je dis 3, mais je devrais dire 2 en fait, puisque les deux premiers sont deux tomes d'une seule et même saga.
Après mon coup de foudre interplanétaire pour Rose Morte, de Céline Landressie, coup de foudre qui ne se dément pas au fil de mes lectures et qui reste en première place (pour l'instant en tout cas, hihihi), je découvre donc un nouvel auteur HSN, en la personne de Sébastien Péguin.

Et définitivement, je peux vous dire que c'est une maison d'édition dont il faut surveiller, découvrir, connaître et partager les publications. Une maison qui privilégie la qualité aux phénomènes de mode, la réflexion au "tout cuit", la littérature (tout simplement) à la sauce un peu fadasse et sans saveur que nous servent bien des éditeurs avec leurs livres "faciles", leur Young-adult (même si je n'ai rien contre en lire un de temps en temps pour me vider la tête, mais il faut l'admettre, devoir réfléchir, deviner, faire preuve d'empathie pour comprendre, chercher, enquêter, se mettre à la place, c'est juste irremplaçable.).

Je n'ai pas choisi CE titre en particulier, et je n'en savais que le strict minimum avant de l'ouvrir. Il faut savoir que si on m'avait détaillé l'histoire, et demandé si cela m'intéressait, j'aurais probablement dit non. (et j'aurais eu vraiment tort !) En effet, la religion omniprésente, l'Allemagne... à priori, ce ne sont pas des sujets qui m'attirent plus que ça. Et voilà bien tout le talent de l'auteur, qui, grâce à une plume extrêmement soignée et travaillée, nous embarque sans mal malgré un univers global avec lequel on ne sent pas spécialement en amour. Loin de là même, étant totalement athée, je dois avouer que la religion m'ennuie beaucoup en général, et que, parmis tous les pays imaginables pour placer le scénario d'un roman, l'Allemagne est probablement celui que je choisirais en dernier. Et pourtant...

Et pourtant, je dois bien avouer que j'ai adoré en apprendre plus sur les légendes germaniques, sur le rapport des allemands avec la nature et les arbres mythologiques, sur les dieux, et même tous les parallèles faits par rapport à la religion n'y ont rien fait, j'ai vraiment passé un excellent moment avec cette histoire.

Pourquoi ? Eh bien d'abord parce que le style de Sébastien Péguin est vraiment super efficace. de très belles phrases, des tournures vraiment subtiles, et le maniement aisé des termes horrifiques et/ou angoissants nous plongent dans un profond malaise. Il faut bien le dire, me faire peur est de loin ce que je préfère (Eh oh ! On est fan de S. King et des zombies ou on ne l'est pas hein !). Et pour le coup, Monsieur Péguin s'en tire, très très bien. On entre directement dans l'histoire par la grande porte étiquetée "angoisse". Cela commence doucement, au point qu'on n'est pas sûr d'avoir affaire à la réalité ou à un éventuel rêve des protagonistes. Et cela monte, monte crescendo, de plus en plus pénible et cauchemardesque, pour finir par les 100 dernières pages où l'horreur ne nous quitte plus. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que j'ai réellement eu "peur" avec ce livre, mais sachez que je ne suis pas du tout impressionnable en lecture, je n'ai jamais trouvé un seul roman qui me fasse frissonner (de peur en tout cas) pour de vrai. Mais le songe d'Adam se classe très facilement juste après mon auteur préféré en terme d'horreur (The King, bien sûr). J'ai pu sentir un réel malaise, me coucher parfois avec le sentiment désagréable qu'il pourrait bien m'arriver quelque chose dans mon sommeil, et... J'ai adoré cela, tout simplement.

La deuxième raison qui fait que j'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman, est qu'il n'a pas été sans me rappeler un livre qui me tient particulièrement à coeur, comme étant le premier "livre de grand" que j'aie lu, vers 10 ans, un peu mon livre chouchou du coup, pas tellement pour la grande qualité de l'histoire ou autre, mais parce qu'il a une valeur émotive toute particulière, et que je ne saurais me séparer de mon vieil exemplaire tout pourri, tout abîmé, parce que c'est CELUI-LA, et pas un autre, qui m'a réellement donné ce goût pour la lecture qui est le mien aujourd'hui. Il s'agit de Simetierre, de Stephen King. (Oui, j'avais accès à des lectures très bizarres pour une gamine de 10 ans :p )
Il n'est pas question ici de dire que Sébastien a plagié ou a réalisé un remake de Simetierre, pas du tout DU TOUT. Mais on sent les influences du King, on sent que Sébastien doit l'aimer, et peut-être autant que moi. D'ailleurs, il cite un passage de simetierre en ouverture de l'un des chapitres du Songe d'Adam, je pense donc qu'il ne m'en voudra pas d'en parler. Quelques similitudes très générales entre les deux histoires, mais alors, très très vite dépassées pour que le songe d'Adam prenne très vite sa propre personnalité, son propre chemin, et fasse (très bien) monter sa propre mayonnaise.



Je dois le dire, j'ai eu un faible pour son style, sa plume, et le côté légendes (que j'ai entièrement découvertes en plus, puisque je ne connaissais absolument pas les légendes germaniques), peut-être un tout petit peu moins pour les passages plus philosophiques ou religieux, mais l'équilibre étant parfaitement dosé, le roman passe tout seul, tout simplement.



Dans le détail, qu'est-ce que ça donne ?



- La couverture : Très intéressante, et vraiment magnifique. Une fois qu'on a lu l'histoire, elle prend vraiment tout son sens. Il en ressort une ambiance plutôt sombre et angoissante, ce cerf ne semble pas trop chercher les câlins, et cette forêt n'invite pas à la rêverie poétique. Eh bien ça tombe bien parce que c'est l'histoire qui veut ça. En effet, ici, pas de fantasy, pas de paillettes, Sébastien ne nous vend pas du rêve, il nous vend du cauchemar, et il le fait si bien ! le titre m'a plu d'emblée, même s'il ne m'avait pas soufflé en premier lieu (le coquin) que j'aurais affaire à l'angoisse et à l'horreur :).

- le style : Vraiment vraiment vraiment très bon. Il m'a embarquée sans souci même dans les moments où le fond me passionnait moins. Fluide, travaillé, sérieux. Une très très belle découverte pour moi, et j'espère pouvoir lire d'autres romans de cet auteur. Pour autant, j'ai remarqué quelques toutes petites maladresses, des phrases que j'aurais tournées autrement pour qu'elles se lisent de façon plus fluide, ou ce que j'appelle des "mots chouchou" de l'auteur, des mots qu'il semble apprécier particulièrement, car, tout rares qu'ils soient, il les replace plusieurs fois, de manière, parfois, un tout petit peu redondante. Mais franchement, c'est vraiment pour chercher la petite bête et faire une chronique équilibrée en mettant - aussi - un tout petit peu de négatif ;)

- L'histoire : Prenante. Très prenante. On a du mal à reposer son livre, et c'est de pire en pire au fur et à mesure qu'on avance. Beaucoup d'évènements macabres et sanglants, des montées d'angoisse de plus en plus fortes, nous font imaginer le pire, et pour une fois, notre imagination ne va pas forcément plus loin que l'auteur, qui a vraiment le chic pour trouver le mot, et le rebondissement pire encore ! Bravo pour ça !
Malgré tout, certains passages m'ont moins passionnée, comme je le disais plus haut, comme les passages plus religieux ou philosophiques. Je les ai aimés aussi, mais j'étais un tout petit peu moins conquise.
Si la fin ne m'a pas spécialement surprise (pourtant j'aime ça, les fins surprenantes), je ne l'aurais néanmoins pas aimée autrement et je la trouve tout simplement parfaite telle qu'elle est.

- Les personnages : Géniaux. Mis à part 2 ou 3 comportements que j'ai trouvés un peu incohérents avec l'âge/la situation/la personnalité du personnage, je les ai trouvés vraiment bien construits, vraiment attachants, et surtout, vraiment crédibles. Morgane et son papa m'ont fait forte impression et je pense que je vais les avoir dans la tête quelques temps !

- L'édition. Un livre-objet très soigné, doté d'une très belle couverture qui ne laisse pas indifférent et donne envie d'en savoir plus et de percer les mystères qui se cachent derrière cette sombre forêt.

J'ai eu quelques étonnements concernant le chapitrage, assez peu classique, dont forcément un peu surprenant, mais qui est bien adapté, et qui finalement ne gêne, ni ne dessert, la lecture de ce roman.

Au niveau de la correction, j'ai trouvé quelques coquilles, mots manquants ou autres, mais cela reste un travail très soigné car ils sont anecdotiques, et ne m'ont absolument pas empêchée d'apprécier ma lecture à sa juste valeur :)





En bref, un roman que je vous recommande chaudement, et je pense que vous entendrez de nouveau (très vite) parler de cette maison d'édition dénicheuse d'excellents talents français sur mon blog (genre juste après la lecture que je vais commencer ce soir, genre... :p ), stay tuned !



Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
Commenter  J’apprécie          70
Voici le plus flippant livre pour ados et jeunes adultes que j'ai lu jusqu'ici….
Généralement, j'adore les livres à suspense, ceux qui nous font battre un peu plus vite le palpitant, mais « le songe d'Adam » bat tous les records !
Je crois que j'ai eu mon compte des frissons pour l'année à venir.

(Tout d'abord avant de commencer pleinement cette chronique, je tiens à vous expliquer une particularité de « L'homme sans Nom », la maison d'édition qui publie ce roman.
Tous les auteurs qu'elle publie sont (jusqu'à présent) des professeurs ou des enseignants.
Chose qui se ressent complètement dans « le songe d'Adam ».
Fin de cette parenthèse.)
Hugo, brillant professeur à l'université de Strasbourg se rend dans un petit village allemand bordé par la Forêt Noire avec sa fille Morgane, dans le but de terminer une thèse sur un rite païen.
Mais dès le jour de leur arrivée, des choses étranges se produisent ; des route apparaissent et disparaissent, un cerf horriblement mutilé hante les rêves de Morgane, des meurtres inhumains sévisse dans la petite communauté de Gotring.
La même histoire revient sans cesse, un arbre aux pouvoirs incroyable se trouverait au coeur de la Forêt Noire….
Je ne suis pas une personne à qui l'on peut facilement faire peur, mais je dois avouer que vivant à la lisière d'un bois, « le songe d'Adam » m'a fait voire l'autre côté de la nature. Celui qui terrifie les Hommes depuis le commencement…
Ce roman fut une excellente lecture, néanmoins, j'ai trouvé par endroit, le rythme assez long, il y a beaucoup de références, certains passages sont en Allemand, ce que je regrette un peu (même si, le plus souvent, il y a une traduction en bas de page).
Ça mit à part, ce livre est plaisant et passionnant, il nous embarque pour les mystères de la Forêt Noire (la plus grande d'Europe) sur un fond de différentes mythologies réunies (Scandinave, Romaine, Chrétienne, etc.) pour ne plus former qu'un Tout… (Je me comprends)
De plus, il faut bien l'avouer, l'illustration de Magali Villeneuve est tout bonnement S.U.B.L.I.M.E…
Commenter  J’apprécie          50
Je ne suis pas une grande habituée des lectures horrifiques ni même des oeuvres fantastiques (dans le sens premier). Mes dernières découvertes en date m'ont été offertes par Frédéric Livyns grâce à son recueil Les Contes d'Amy et son dernier roman le Souffle des ténèbres, deux titres où l'horreur côtoie le quotidien. Peu habituée donc, mais très curieuse de découvrir ce Songe d'Adam. D'une part car les mentions de la Forêt-Noire allemande et des légendes ancestrales de la région m'intriguaient mais également car je trouve, très « superficiellement », que l'illustration de couverture (signée Magali Villeneuve, à l'origine de l'affiche des Imaginales 2013 mais également auteure de la saga La Dernière Terre publiée chez L'Homme Sans Nom) est magnifique et très parlante.
Je suis sortie du Songe d'Adam très agréablement surprise par ma découverte, convaincue aussi bien par le fond que la forme qui sont, à mon avis, d'une très grande qualité. Et si cette introduction ne vous a pas convaincus, peut-être que les références à Simetierre de Stephen King et à Sleepy Hollow de Tim Burton perçues pendant ma lecture, le feront mieux que moi !

Il y a beaucoup à retenir du Songe d'Adam, mais ce qui se distincte fortement c'est, à mon sens, l'ambiance très particulière que Sébastien Péguin parvient à mettre en place. Les deux héros entrent - non sans encombre - dans la Forêt-Noire et semblent ensuite ne plus pouvoir se défaire de ce lieu marqué par les légendes. Très vite, le lecteur, à l'instar des héros, se retrouvent coincé dans cette atmosphère pesante et angoissante où les plus beaux coins à la lumière du jour se transforment en vision de cauchemar dès que le soleil se couche… Sombre (elle porte bien son nom) et étouffante, la forêt se dévoile petit à petit pour le meilleur mais surtout pour le pire…
Les scènes marquantes ne manquent pas mais j'en retiens surtout deux, survenant en début d'ouvrage. Hugo et sa fille adolescente Morgane sont sur la route et sont entrés dans la Forêt-Noire. Ils cherchent le chemin de leur chalet, leur future demeure. La nuit tombe (ou est tombée), les grands arbres sombres encadrent le petit sentier sur lequel ils se sont engagés et qui n'apparaît pas sur les cartes que Morgane s'évertue à regarder. La tension monte, Hugo est agacé par la non-réussite de sa fille et petit à petit, les deux protagonistes de la voiture se demandent s'ils ne sont pas victime d'une hallucination collective quand, tout à coup, surgissant de nulle part, la silhouette d'un cerf difforme et monstrueux apparaît devant eux. Evitant l'accident in extremis, le père va fouiller dans les buissons et du côté des arbres inquiétants pour voir, à la supplique de Morgane, si l'animal (ou la chose ?) n'est pas blessé. Evidemment, rien à voir sur le bas-côté. Voilà qui commence fort pour les deux nouveaux arrivants… accueil étrange de la part de la forêt ! Un peu plus loin dans le texte, alors que la jeune Morgane (qui va sur ses 16 ans), dort dans son lit, elle entend des coups donnés sur ses volets (est-ce le vent, les branches des arbres ou un « simple » cauchemar ?), bientôt, ceux-ci s'ouvrent laissant apercevoir la silhouette monstrueuse d'une créature mi-homme, mi-cerf, mi-bouc. La fenêtre s'ouvre, la créature entre dans la chambre, s'avance au pied du lit et… je ne vous en dis pas plus ! Mais je pense que vous avez réussi à capter l'atmosphère du texte et l'intensité angoissante des scènes (surtout les scènes nocturnes d'ailleurs)…
Sébastien Péguin amène le fantastique dans son sens d'origine (des évènements étranges dans le monde réel qui font douter les personnages et évidemment le lecteur : est-ce le héros qui a des hallucinations ou une force supérieure est-elle à l'oeuvre ?… un à l'image du Horla de Maupassant ou de la Vénus d'Ille de Mérimée) et c'est ce qui m'a plu. Pendant une bonne partie du texte, les visions horrifiques se multiplient sans qu'une explication « terre à terre » puisse les expliquer mais en même temps, les héros sont un peu désorientés (surtout Morgane) alors s'agit-il du résultat de troubles psychologiques ? Mystère. Et même quand Hugo se livre à quelques expériences particulières, le doute persiste… jusqu'à la découverte des résultats. Je ne vous en dis pas plus mais vous conseille vraiment cette lecture si vous vous languissez d'atmosphères bien travaillées où le doute demeure pendant un bon moment…

L'autre gros point positif du texte - qui peut aussi être un point négatif pour certains lecteurs, tout dépend de ce que vous recherchez dans cette lecture - c'est l'aspect philosophique et surtout théologique apporté par l'auteur. Passionnés par les légendes locales (en Allemagne du sud-ouest donc), les mythes scandinaves, le culte de Dionysos ou même les textes bibliques, cette histoire horrifique pourra vous satisfaire. On sent le travail de recherche derrière le texte et l'on devine la formation « scientifique » (dans le sens « méthodique », « savante ») de l'auteur lorsqu'il insère des morceaux de légendes, des explications liées aux textes bibliques. Hugo, son personnage principal, étant chercheur en thèse (sa thèse concerne le culte Dionysiaque), c'est plutôt pertinent. J'avoue être un peu allergique à la philosophie mais suis très ouverte aux approches théologiques (mon cursus d'histoire de l'art m'a permis de découvrir ce domaine dans des religions diverses et variées, souvent anciennes et « éteintes ») et ai donc beaucoup apprécié les nombreux passages sur le sujet.
En revanche, je comprends que quelqu'un de moins passionné pourra trouver ces paragraphes assez longs et cassant un peu le « rythme » bien que dans le Songe d'Adam, le rythme ne soit pas l'élément à retenir. En effet, si vous cherchez une lecture épique et regorgeant d'actions, mieux vaut passer votre chemin. le roman de Sébastien Péguin est plus « contemplatif » et oui, « philosophique » que « dynamique ». Mais cette relative « passivité » de l'intrigue permet la mise en place de l'atmosphère et des éléments fantastiques donc… ne m'a pas gênée, bien au contraire !

Le seul regret que je peux avoir en prenant un peu de recul, réside dans ma relation avec les personnages, notamment les deux principaux : Hugo et sa fille Morgane. Je n'ai pas ressenti une grande empathie envers eux, surtout envers Morgane, que j'ai trouvée très « déconnectée ». Mais c'est sa personnalité un peu solitaire et en dehors de tout qui veut cela. Je me suis sentie un petit peu plus proche d'Hugo dans sa quête effrénée de la Connaissance, au détriment de tout le reste.
Ce ne sont pas des personnages auxquels on s'attache beaucoup puisqu'il y a comme une certaine distance entre eux et le lecteur mais je les ai tout de même trouvés assez bien croqués, avec des personnalités intéressantes. J'ai pris du plaisir à les suivre et étais très curieuse de connaître le dénouement et ce que l'auteur leur avait préparé.
En parlant de dénouement, j'ai vraiment beaucoup aimé celui-ci et il a parfaitement rempli son rôle. C'est ce que j'attendais (je n'avais pas deviné la fin mais en souhaitais une de cette trempe) et ai donc tourné la dernière page très satisfaite.

De façon très concrète, je n'oublie pas de signaler la mise en page du texte : chaque chapitre est introduit par une citation (d'origines diverses et variées) et la police change en fonction du « protagoniste ». Vous verrez très vite qu'Hugo entend la voix de sa défunte femme, voix retranscrite de façon particulière dans le livre. A priori, cela engendre des difficultés de lecture ; pour ma part, habituée à la correspondance à la plume, je n'ai pas été dérangée plus que ça. Mais ce ne sont que quelques phrases de-ci de-là, ne vous angoissez pas à ce sujet !


Le Songe d'Adam est une sorte d'OVNI dans mes lectures. Généralement habituée aux histoires plus « simplistes », plus en surface et moins matures, l'aspect très travaillé du fond (une intrigue fouillée, des références complexes) et de la forme (de belles descriptions conduisant à une atmosphère très marquée et marquante) a pu me surprendre légèrement au début mais a su me convaincre très rapidement. Je regrette juste ce léger manque d'empathie envers les personnages, mais c'est un ressenti très personnel.
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          50
Ayant eu un énorme coup de coeur pour le Miroir de Peter, j'avais très envie de découvrir l'auteur dans un autre texte. J'adore l'illustration de couverture de ce roman, sombre et mystérieuse, sur laquelle la forêt semble cacher de sombres secrets. J'ai acheté ce livre à la Foire du Livre de Bruxelles il y a 2 ans : quand l'auteur a commencé à m'en parler, il m'a mentionné Novalis, ce qui ne m'a pas vraiment fait rêver. xD J'ai étudié la littérature allemande pendant 5 ans, et cet auteur ne m'avait pas vraiment positivement marquée, mais je n'avais pas étudié ses poèmes. Ce one-shot fut une belle découverte ! Je l'ai sorti de ma PAL pour le #pumpkinautumnchallenge dans la catégorie « Mon voisin le kodoma », mais il aurait très bien pu aller aussi dans « Misty Day ».

On y suit Hugo et Morgane, père et fille, qui viennent s'installer en pleine Forêt Noire pour qu'Hugo puisse accéder aux ouvrages de la bibliothèque de Gottenberg, et ainsi finaliser sa thèse sur Dionysos. En arrivant, ils se perdent sur une route qu'aucune carte ne semble indiquer et percutent presque un cerf très mal en point. Ceci est le début d'événements plus étranges encore. La Forêt renferme de sombres secrets que le duo va découvrir de gré…ou de force.

Le poids de la forêt qui entoure leur chalet est lourd : l'air est empreint d'une sombre magie, des créatures étonnantes y rodent et l'ambiance y est pesante, teintée d'une inquiétante étrangeté. Morgane est presque tout le temps seule chez elle, au milieu des bois. La jeune fille y fait d'horribles cauchemars desquels elle garde des séquelles en se réveillant. Elle découvre une carrière derrière le chalet et cet endroit devient son terrain de jeu, dans lequel elle laisse son imagination débridée la guider. C'est une artiste, elle dessine, découpe, peint, crée des oeuvres qui deviennent de plus en plus lugubres, voire angoissantes. Son père est cependant trop absorbé par sa thèse, mais aussi par ses recherches, pour y prêter attention.

Ces recherches, ce sont celles qu'il mène avec son ami pasteur concernant la légende de Johannes et de l'arbre de résurrection. Tous deux ont perdu leur femme dans des circonstances tragiques et rêvent de trouver un moyen de la ramener à la vie. Cependant, plus on en apprend sur l'arbre miraculeux, plus on se rend compte que le prix à payer pour bénéficier de cette magie est bien trop lourd…

Le duo de protagonistes est assez difficile à cerner, car le père et la fille ont des comportements fort changeants, quand ils sont seuls, mais aussi ensemble. La Forêt a une emprise forte sur leurs humeurs et l'isolement ne les aide pas à se retrouver. À part le pasteur et le voisin, les autres personnages sont plutôt effacés.

Si j'ai bien aimé découvrir les légendes et le folklore de la région, j'ai parfois trouvé que l'auteur tirait un peu trop en longueur ses explications, faisant preuve d'une très grande érudition sur une variété impressionnante de sujets, mais alourdissant aussi le rythme de la lecture. C'est un ressenti de lecture qui est peut-être due à mon parcours personnel : ayant étudié la littérature générale, puis plus spécifiquement allemande, beaucoup d'éléments m'étaient déjà connus et donc me paraissaient accessoires à préciser ou en surnombre.

La limite entre le réel et le rêve/cauchemar y est très fine. le lecteur doute au départ beaucoup : est-ce que le personnage imagine ce qui se déroule ou cela arrive-t-il réellement ? J'ai beaucoup aimé les scènes plus trashs, dans lesquelles l'horreur était bien présente et la folie à son paroxysme ! C'est la fin du livre qui fait vraiment basculer ce roman dans l'imaginaire.

Un roman atypique à l'ambiance très particulière : une forêt pleine de sombres secrets étend son emprise pesante sur les deux protagonistes, faisant régner une atmosphère angoissante, teintée de folie et à la limite entre la réalité et le cauchemar. Un livre très (trop?) documenté qui nous fait découvrir le folklore allemand, mais aussi d'autres mythologies. Une lecture dense, mais captivante.
Lien : https://livraisonslitteraire..
Commenter  J’apprécie          40
Dès les premières pages ont est plongé dans une ambiance sombre et surtout où la Forêt Noire (et la forêt tout court) a tout de suite une importance primordiale et va être le centre de tout le livre. Hugo et Morgane viennent habiter dans un petit chalet un peu paumé et dès leur arrivé on sent que leur séjour ne va pas être de tout repos. Avant de lire ce livre, je ne pensais pas qu'un cerf pouvait faire peur. En fait si, ça peut être carrément flippant un cerf.
Le livre mêle assez bien je dois le dire philosophie, ésotérisme et horreur. On va retrouver pas mal de réflexion sur l'humain, la religion (particulièrement sur le christianisme, les mythes grecques et les mythes nordiques (mes préférés), on a aussi quelques références aux légendes Arthurienne), la vie et la mort. Plusieurs légendes vont apparaître aux fils des pages et le personnage de Hugo a un esprit assez tortueux, il se pose énormément de questions, mais cela n'est pas ennuyant. J'ai trouvé au contraire cela assez intéressant et que les questionnements s'alliaient bien avec le livre lui-même.
Au début j'ai eu du mal avec les personnages, très peu attaché à Hugo et Morgane, je ne me souciais pas vraiment de leur sort, surtout que leur comportement m'exaspérait, j'avais envie de leur dire de partir tout de suite ! Mais bien sûr les personnages ne nous écoutent jamais. La façon dont Morgane se mettait en danger était énervante, mais peut-être que l'on peut se dire que c'est le comportement d'une ado laissée à l'abandon, qui en plus de se séparer de son père, cherche également à ce qu'il soit là pour elle. En tout cas au fur à mesure du livre, j'ai fini par m'attacher à Morgane (malgré son amour pour la corrida, car je déteste la corrida) et par me sentir triste et mal pour elle. J'avais tellement envie de gifler Hugo pour son comportement. On sent bien que la relation des deux personnages va jouer dans l'histoire, et que les décisions d'Hugo (de toujours aller plus en avant vers la connaissance) vont aller vers quelque chose d'irrémédiable (et de pas forcément très bon).
Le livre contient des passages assez violent et gores, sans en être remplis, ils sont à mon avis justifié vu le fondement du livre. Et puis ça donne un peu de pep's au rythme du livre qui reste assez lent par certains côtés (sans que ça ne dérange aucunement, car au contraire cela donne une ambiance assez sombre et malsaine).
Il y a pas mal de révélations tout au long du livre, de rebondissements, ainsi que du suspens (bon pas sur tout, parfois c'était limpide comme de l'eau, on savait ce que les personnages allaient faire), et on est baladé au fil des pages dans la Forêt Noire (qui ne m'a franchement pas paru rassurante).
C'était une lecture vraiment prenante, et plutôt originale. Nous nous retrouvons face à un savoir qu'il vaut mieux ignorer.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          40
Connaissez-vous les mythes et légendes germaniques ? Avez-vous déjà entendu parler de l'Arbre des Morts ? Non ? Alors vous êtes au bon endroit !

Dans le but de finaliser sa thèse de philo, Hugo décide de s'installer quelque temps au coeur de la Forêt-Noire avec sa fille Morgane. Mais dans cette immensité boisée et mystérieuse, père et fille vont se retrouver confrontés à une série d'événements étranges et dramatiques. Les non-dits, les cachoteries, les peurs et les doutes vont sournoisement effriter le lien pourtant si fort et si privilégié qu'ils entretiennent. Chacun s'attellant à sa tâche, priorisant sa propre quête, son propre but à travers ses propres recherches au détriment de l'autre.

Le Songe d'Adam c'est un thriller fantastique mais aussi en quelque sorte un roman d'apprentissage. La masse d'informations fournies est impressionnante. Nul ne peut ignorer l'immense travail de recherche effectué par l'auteur. Bluffant. Mais ajoutée au vocabulaire parfois un poil sophistiqué, cette masse alourdit le récit qui devient dense, lugubre et épineux comme la Forêt-Noire elle-même. Cela en fait un roman exigeant et peu reposant car ici la dimension religieuse a son importance, au même titre d'ailleurs que les réflexions philosophiques, la mythologie ou même encore la communion avec la nature. Ces fondements glissent les uns sur les autres avant de s'intriquer en un tout harmonieux un peu mystique, un peu horrifique, un peu surnaturel. J'avoue parfois avoir été perdue par les explications et les concepts poussés à l'extrême.

Et donc après un début addictif, j'ai commencé à me lasser, à me lasser du rythme trop lent et de cette impression de tourner en rond pour finalement décrocher. Les amateurs du genre seront conquis j'en suis sûre. Les autres, devront sans doute s'armer de courage pour s'aventurer dans cette lecture complexe à l'atmosphère lourde. Cela ne m'empêchera pas de lire le Miroir de Peter qui attend bien patiemment dans ma PAL car une chose est sûre l'auteur possède une belle maîtrise de la langue française.

J'émets toutefois un petit bémol sur certains dialogues, qui, selon moi, me semblaient peu naturels notamment certaines des paroles de Morgane que j'ai trouvé en inadéquation avec son âge. Attention aux TW.
Commenter  J’apprécie          20
Le Songe d'Adam est un livre original, extrêmement construit et travaillé ! C'est une excellente découverte !

Une oeuvre dense et complexe mais terriblement passionnante et prenante, qu'il est très dur de synthétiser !

Le lecteur va suivre Morgane une jeune fille de 16 ans et son père Hugo. Morgane n'a pas vraiment de souvenir de sa mère Mélanie, morte quand elle était encore toute petite. A 16 ans, elle a encore un pied dans l'adolescence mais l'autre déjà dans le monde des adultes. Hugo, qui a élevé seul sa fille, en est assez dérouté. Ils sont très complices mais ces derniers temps, Hugo travaillant beaucoup, il a moins de temps à accorder à sa fille. Ce séjour d'un an en Forêt Noire pour sa thèse sera peut être l'occasion de passer du temps avec elle.

Hugo va cependant passer beaucoup de temps en dehors du chalet qu'il loue à un vieil original du coin, principalement pour ses recherches, sur Dionysos, la résurrection, … Une thèse vaste avec de nombreux recoupements, d'idées… du coup, Morgane va se retrouver seule assez régulièrement et va combattre sa solitude en prenant possession d'un lieu proche du chalet : une carrière en bordure de la Forêt Noire.

Leur séjour ne sera pas de tout repos. Après avoir aperçu une créature étrange sur leur route, un cerf déchiqueté, ensanglanté mais pourtant bien debout sur ces pattes en travers de leur chemin, plus rien ne sera pareil pour Hugo et Morgane …. Notamment, cette dernière sera réveillée une nuit par des coups sourds à sa fenêtre. Une créature mi-homme, ni-cerf lui apparait alors… Ce qui ne manquera pas de la perturber. A-t-elle rêvée ? Était-ce réel ?

Hugo est un père affectueux mais perdu, très pris par ses recherches. Il va promettre à Morgane de se renseigner sur ce qu'elle a semblé voir/vivre au cours de cette nuit-là. Mais plus Hugo va creuser sur les légendes ancestrales allemandes, sur la Forêt Noire, plus il va faire des liens avec certaines de ses recherches, plus il va s'enfoncer vers un but inattendu. Et s'il parvenait à découvrir des secrets cachés depuis des siècles? Tout cela, dans une ambiance de plus en plus oppressante et pesante, habilement créée par Sébastien Péguin. Certaines scènes sont fortes, le lecteur a l'impression d'étouffer, une aura malsaine attend son aile sur le récit. C'est peut être maladroitement dit de ma part, mais c'est un compliment, j'adore être happée dans une ambiance, une atmosphère étrange, malsaine qui sert le récit. Là, on a presque l'impression de ressentir les odeurs et les sensations de la carrière, de la forêt, …. Et puis certaines scènes, rien que d'y repenser …

Le récit qui va creuser plein de choses mais qui vont servir l'histoire. L'auteur, rencontré aux Imaginales m'a avoué qu'on lui avait reprocher un côté académique trop marqué, un récit trop développé. Personnellement, je n'ai pas eu cette impression. de toute façon, j'adore les récits développés où j'apprends beaucoup ! Et là, j'ai lu cette histoire et les explications de façon linéaire, j'ai trouvé que les éléments donnés étaient utiles pour comprendre toute l'histoire et qu'ils n'étaient pas superflus. Comme quoi, chacun sa perception de la lecture, moi j'ai adoré !

J'en reviens aux thèmes développés. Moi, qui ne connait rien à l'Allemagne, j'ai été captivée par les légendes narrées. Par leur côté sombre et terrible. L'auteur utilise racines et étymologie pour expliquer certaines choses par le biais d'Hugo et un homme qu'il rencontre en Allemagne. C'était fort intéressant. Il y a plusieurs croisements, de mises en abyme entre la religion et les mythes grecques, sur la résurrection, les croyances. L'auteur sublime tout ça avec en filigrane le mythe d'Orphée que j'apprécie énormément ^^

Le lecteur avance donc avec Hugo dans les déductions qu'il fait et comme lui, il a envie de savoir si ce qu'il apprend, ce que les gens du cru raconte est vrai. Hugo va-t-il vraiment découvrir quelque chose? Personnellement, je me suis plus attachée à Hugo qu'à Morgane. Pourtant ce sont deux personnages intéressants. Morgane est accablée par sa solitude et ne comprend pas toujours son envie créatrice exacerbée. A un moment donné, on ne sait plus si elle a des hallucinations, si elle devient folle, si elle cherche à attirer l'attention, à se faire du mal ou si tout ce qui se passe autour d'elle est réel. Hugo lui est dépassé par certains événements, il a un peu trop tendance à repenser au passé mais c'est un personnage qui m'a touchée. Les personnages secondaires sont aussi passionnants. Mais je vous laisse les découvrir par vous même :)

On sent que ce roman est le fruit d'un gros travail par quelqu'un de passionné. C'est dense et travaillé. Sombre, complexe. Pour apprécier la lecture, je pense qu'il faut éviter d'être de trop perturbé et de la couper le moins possible. C'est un récit plus atypique, où l'on frissonne d'horreur, où le cerveau travaille, où l'on se questionne. C'est très appréciable d'alterner les lectures plus légères avec un roman de cette qualité où l'on doit être attentif.

La couverture de Magali Villeneuve est magnifique, elle retransmet parfaitement l'idée qu'on se ferait de la Forêt Noire sans trop en dévoiler non plus. Parfaite. le récit comprend des typographies différentes. Qui permettent de bien s'y retrouver. Même si une d'entre elle fatigue assez rapidement les yeux, j'ai trouvé. Mais ce n'est pas un défaut, juste que j'ai pas une super vue lol

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. Que je pense relire quand quelques années pour retrouver l'ambiance décrite et peut être découvrir des choses qui m'auraient échappés à la première lecture ^^ Je recommande.
Lien : http://lesdecouvertesdedawn...
Commenter  J’apprécie          20
C'est une histoire passionnante que nous avons là. Sous des couverts de mythologie grecque, romaine, scandinave, biblique et des travaux de différents personnages historiques, nous nous retrouvons dans une forêt obscure à la recherche d'un arbre particulier. Bien vite, les protagonistes comprennent que leur nouveau lieu de vie est particulier, que les recherches intentées par le père peuvent être dangereuses et qu'une grande puissance émerge de la forêt.
Dans ce récit, l'histoire, la science, l'art se confondent et ont leur importance. Générations présentes et passées se croisent. Les travaux des anciens temps pourraient aboutir à une solution actuelle.

Sébastien Péguin nous offre un thriller fantastique bien ficelé auquel je ne m'attendais pas. Je pensais lire un livre d'un autre genre, plus tranquille. Malgré quelques creux, l'histoire est passionnante et bien menée. Plus encore, l'auteur arrive à nous surprendre plusieurs fois par les évènements racontés, les différents dénouements et les angles pris par le récit. C'est assez rare dans mes lectures et cela fait du bien.
Une seule chose me pose problème dans ce livre : c'est la fille du chercheur. Dans le texte, elle a 15 ans, mais elle se comporte parfois comme une fille de 10-12 ans. le père agit d'ailleurs dans le même sens en se posant des questions existentielles sur elle et sur ses libertés. Alors soit l'auteur considère les adolescentes de 16 ans comme des gamines, soit il a un sérieux problème psychologique pour concevoir l'esprit de cet âge. Les agissements, les actes, les paroles sont toutes celles d'une enfant arrivant à l'adolescence, et non ceux d'une adolescente en fin de crise et entrant dans le monde des femmes. Il y a un décalage indéniable qui a pour moi bien terni le récit.
Commenter  J’apprécie          10
Une excellente lecture. Un style recherché qui vous emmène pourtant au coeur de l'histoire et de la forêt noire. Une mine de renseignements sur les auteurs allemands comme Novalis, ou les contes ce qui nous plonge dans une ambiance très particulière. Cela a dût demander beaucoup de travail, mais c'est bien imbriqué avec l'histoire d'Hugo et de Morgane. Un petit côté drame et suspens qui n'est pas désagréable du tout donnant un ton un peu sombre au roman. Ce que j'apprécie, c'est qu'on change de point de vue. Pour une fois il ne s'agit pas de sauver le monde, non c'est différent, l'échelle est plus restreinte, mais ça n'en est pas moins terrifiant...

Une réflexions théologique et philosophique sont faites ici, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais cela montre que le fantastique ou la fantasy peuvent avoir plusieurs niveaux de lecture et peuvent être beaucoup plus que simplement du fantastique ou de la fantasy.

Une bonne lecture qui m'a fait passer un moment agréable, m'a fait réfléchir et m'a aussi donné des frissons!
Commenter  J’apprécie          10
Un roman d'horreur dans la lignée de Simetierre même si ici le propos est plus "européen" (comprendre que la mythologie utilisée est celle des peuples grecs,scandinaves, celtes et germains) et plus "bibliques" (de nombreuses références religieuses sont présentes dans le texte). le tout est particulièrement bien construit et passionnant. On sent une vraie maitrise du sujet chez l'auteur qui nous balade dans un monde "méconnu". Par méconnu, je veux dire qu'aussi bien construit et intéressant que soit ce livre, il met en avant des concepts philosophiques/religieux/mythologiques assez complexes et pas énormément connus du grand public (pour ma part, j'avoue que sortie d'Acteon, de Dionysos et du concept de l'arbre, j'étais dans les choux.) L'avantage c'est que l'auteur se donne la peine d'expliquer ses références et que, de fait, le lecteur apprend plein de choses (en tous cas, moi j'ai appris plein de choses). L'inconvénient c'est qu'il faut quand même être très concentré pour suivre l'histoire et ça peut décourager quelques lecteurs.

A part ça, j'ai bien aimé le personnage de Morgane, réellement central dans ce roman, à la fois moyen et enjeu. Son père est obsédé par la connaissance et j'ai bien apprécié ce côté "chercheur passionné". La dimension horrifique est bien négociée aussi (même si ça rappelle furieusement Simetierre) et j'ai bien aimé les séides (seul regret, ça manque un peu de dimension sexuelle tout ça). Au final, j'ai passé un bon moment avec cette lecture


Ce que j'aime : le contrat "horreur" est bien rempli, le scénario est riche et érudit, le style de l'auteur très soigné et agréable à lire


Ce que j'aime moins : il faut vraiment rester concentrée pour suivre l'histoire (parfois c'est un peu trop érudit/philosophique) et j'aurais apprécié une pointe de sexe histoire d'accentuer le côté glauque.


En bref : Un roman d'horreur complexe, bien écrit et documenté dans la droite lignée de Simetierre. Très intéressant mais demande de rester concentrée sur l'histoire ! Une très belle découverte et un auteur que je continuerai à suivre


Ma note


8/10
Lien : http://jessswann.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (81) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2866 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}