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3,69

sur 2928 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu en 2017. J'avais beaucoup aimé lire le témoignage de Daniel Pennac, parce que drôle, lucide, sincère et positif. Qui se souvient de la pub "Guy Degrenne" ?! Nombre d'anciens cancres peuplent l'univers artistique et culturel de nos jours, quand d'autres restent en marge, avec leur chagrin enfoui ou refoulé, leur détestation de l'école, leur mésestime de soi.

Au pays de la "cancritude", la norme est reine, le jugement implacable, l'avenir compromis, la tristesse profonde. Pennac y oppose l'écoute, la bienveillance, la confiance, la persévérance et une pédagogie adaptée... Bref, toutes ces perches qu'il a su lui-même un jour saisir, grâce à des rencontres, le soutien de sa famille et sa volonté propre.
L'on pourrait taxer l'auteur d'un discours facile et démagogique, puisqu'il a survécu à son "chagrin d'école" (et est devenu par la suite enseignant) mais non, c'est un ouvrage qui se veut abordable et s'adresse à la société toute entière.
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Voilà un témoignage que je passe autour de moi, en tant que "doit être absolument lu, surtout par les profs".

Une magnifique approche de l'élève, de l'enseignement, de notre époque comme d'autrefois - pas si différents - de l'enfant quoi, celui qui passe pour un cancre et qui a tant de potentiel.
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Daniel Pennac que l'on connaît par la Fée Carabine et autres Monsieur Malaussène revient avec Chagrin d'école, à l'âge de la retraite, sur sa vie d'élève et de professeur et nous offre à partir de sa propre expérience, ses difficultés, ses espoirs, une critique du monde de l'école. C'est formidablement bien fichu, bien écrit et ça n'est jamais "yaka, fokon". Qu'un regret : n'avoir pas eu Daniel Pennac comme prof, c'est pour cela que je lui ai retiré 1 étoile.
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Ce n'est pas un livre de plus sur l'école mais un livre centré sur l'élève en difficulté, sur le fait que ne comprenant pas, se retrouvant en échec, son comportement impacte non seulement celui des enseignants qui se sentent blessés, mais aussi celui de ses parents qui voulaient le meilleur pour lui, et se sentent coupables de ne pas y être arrivés.
En ce qui concerne l'auteur, qui s'appuie sur son vécu, rien ne le prédisposait pourtant à vivre une telle enfance. Il est né dans une famille type pour l'époque, unie et ne connaissant pas de problème d'argent, ni autre problème particulier. Son père était polytechnicien et sa mère, aimante et dévouée, se consacrait à son foyer. Il avait trois frères ainés, tous doués en classe. Lui, en tant que benjamin était donc "le vilain petit canard" de la famille.
Dans ce livre, l'auteur aborde le point de vue et le ressenti de l'élève que les enseignants qualifiaient il n'y a pas si longtemps encore de "cancre". Il essaie en particulier de montrer en s'appuyant sur son vécu, mais aussi sur tous les élèves qu'il a connus quand il enseignait, qu'un "cancre" ne peut être réellement joyeux, même s'il en a l'apparence. Au fond de lui, il souffre, part à l'école la peur au ventre, et son sourire, son insolence apparente ne sont que simple façade. Il développe le ressenti de ces élèves qui sont souvent victimes de préjugés, voire de harcèlement, alors qu'en fait ils sont malheureux, isolés et vivent dans la peur.
L'auteur s'appuie aussi sur son propre vécu pour aborder la pédagogie, les dysfonctionnements de l'institution, la non-formation des enseignants quand il s'agit de faire face à des élèves en difficulté, mais aussi la relation parents-profs, les parents d'élèves en échec étant particulièrement inquiets, susceptibles et à fleur de peau, car se sentant coupables et cela quel que soit leur milieu social.
Il nous montre que pourtant, tous ces élèves que l'on appelle encore parfois les "mauvais élèves", ont une curiosité naturelle au début de leur scolarité, une soif d'apprendre et cela était vrai hier comme aujourd'hui. Ce n'est pas parce qu'ils ne comprennent pas qu'ils sont stupides. L'école ne laisse pas assez le droit aux enfants de ne pas comprendre, d'être plus lents que les autres, de se tromper, toute situation hors norme devenant très vite pénalisante.
Au passage les médias en prennent aussi pour leur grade car ils sont responsables de l'image désastreuse que certaines personnes ont actuellement des jeunes de banlieues. L'auteur ne nie pas la réalité des reportages, ni le vécu des habitants, ni les difficultés des enseignants, mais il "refuse d'assimiler à ces images de violence extrême tous les adolescents de tous les quartiers en péril..."

Ce livre est plaisant à lire même si par moment le lecteur est catastrophé de voir ainsi des élèves "s'autodétruire", car ils sont entrés dans un engrenage et n'arrivent pas à en sortir. Mais ce n'est pas un livre triste car l'auteur nous livre de nombreuses anecdotes vécues lorsqu'il était enfant (et cancre) mais aussi certaines, issues de son vécu d'enseignant. Il montre à quel point les élèves, jeunes ou ados, sont prêts à tout pour être aimés tels qu'ils sont, mais aussi comment ils sont ensuite enfermés dans un rôle dont ils ont beaucoup de mal à se défaire, si personne ne leur tend la main. Il partage aussi de multiples expériences très intéressantes, vécues en classe qui peuvent paraitre idéalisées mais sont à découvrir et pourquoi pas à tester.
C'est le second livre (avec "Comme un roman" lu dès sa sortie mais jamais présenté sur le blog) où il dévoile son passé de cancre, un passé que le lecteur sent encore douloureux tant l'auteur a souffert dans son quotidien en classe et à la maison.
Maintenant qu'il a atteint la soixantaine, qu'il a enseigné pendant 25 ans et publié plusieurs livres, il dit que c'est plus facile d'en parler, de se livrer, de faire remonter des souvenirs précis pour analyser le pourquoi de cette sorte de révolte, de l'enfermement qui a suivi, et de la difficulté de s'en sortir.
Il ne condamne pas les enseignants qui parfois perdent patience, emploient des mots qui font mal, se sentent eux-aussi mal aimés, mal reconnus, et mal formés, ni les parents qui font de même, car démunis, et blessent leurs enfants sans le vouloir, mais souvent durablement.
Il a au contraire envie de remercier les enseignants qui ont cru en lui et en son avenir. Ceux qui savent encore aujourd'hui écouter les élèves en difficulté, les comprendre et les aider. Ceux qui n'ont pas perdu la foi et croient en leur métier et en l'humanité. Les enfants en difficulté sont des enfants qui ont peur et qui sont malheureux.
En écrivant ce livre, en exhumant tous les bulletins, échanges avec ses parents quand il était en pension, il dit avoir enfin pris la mesure de leur angoisse et ressenti leur soulagement quand enfin il a eu un vrai métier.
J'ai été frappée par le côté intemporel de ce livre qui a reçu le Prix Renaudot en 2007. Trop peu de choses ont changé depuis. L'auteur est même d'avant-garde quand il aborde le sujet de l'enfant-consommateur d'aujourd'hui en occident et des modifications de comportement que cela implique quant au savoir et à l'école...Mais je ne vais pas tout vous raconter pour vous laisser l'envie de le découvrir.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Une ode à l'individualité à l'école et au métier d'enseignant!

Daniel Pennac a très mal vécu ses années à l'école. Considéré comme cancre indécrottable, l'institution lui prédit un avenir sombre.
Tristesse des parents, parades de l'enfant, réflexes de protection des profs... Daniel Pennac revient sur cette expérience douloureuse pour tous.

Lui-même retraité de l'éducation nationale, ce petit livre est une ode à la sigularité de chaque enfant. Il est riche d'enseignement pour les enseignants car il donne quelques clés pour comprendre la comédie humaine qui se déroule dans les classes.

J'ai beaucoup aimé ce livre car il parle de chacun d'entre nous, bons ou "mauvais" élèves, et propose des voies de réforme pour une école plus centrée sur l'individu, sans transiger avec les apprentissages.


Lien : https://alombredufrangipanie..
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C'est LE livre qui m'a permis de me remettre à la lecture.
Je n'ai jamais été copine avec cet aspect des cours de français, lire mais pourquoi faire ??
Et ce livre là m'a permis de comprendre, pour s'évader !! Je l'ai lu quand je ne pouvais rien faire d'autre et finalement il m'a sorti de mon lit d'hôpital.
Un vrai bonheur que j'ai hâte de faire découvrir à mes enfants.
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Les cancres comme moi se reconnaîtront et se sentiront moins seuls. Ne pas comprendre ne signifie pas que l'on est stupide, l'incompréhension provient de l'incommunicabilité de la formulation.
J'ai trouvé de l'intérêt a étudier le jour où j'ai enfin pu m'éloigner de la cellule familiale, deux parents enseignants et quatre grands parents enseignants.
J'ai finalement obtenu deux bacs, deux années de médecine, deux cap, exercé diverses professions pendant 47 ans et demi, et suis toujours allé travailler avec le sourire.
Ce livre est un pied de nez au conformisme éducatif.
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Découvrir la plume de Pennac aujourd'hui, c'est vraiment éprouver la joie de se dire qu'il m'en reste tant à parcourir. Ce texte est d'une intelligence remarquable et fait réfléchir sur tout le domaine de l'école, de la société et du rapport entre les deux. Quel plaisir en tant que futur professeur de lire ces lignes, puissent-elles résonner en moi et infuser autant que possible sa philosophie dans ma pratique ! Une merveille, touchante, intime et authentique !
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Chagrin d'école est un plaidoyer en faveur de la lecture, de la (re)valorisation de l'étude, de l'école, du respect de soi et des autres.

Le récit est truffé d'anecdotes et d'exemples issus de l'expérience de l'auteur, expérience vécue des deux côtés de la ligne de démarcation entre l'élève et l'enseignant, d'autant plus révélatrice que cet élève fut un cancre (problèmes de dyslexie et de dysorthographie) et que le professeur se montra doué. Ce dernier comprend que l'essentiel est d' « apprendre à apprendre » et que « c'est ce que l'on n'apprend pas aux professeurs ».

On peut rapprocher ce récit biographique et didactique de l'essai "Comme un Roman", en plus personnel.

Lire plus sur anne.vacquant.free.fr/av/
Lien : http://anne.vacquant.free.fr..
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J ai trouvé ce livre à la fois touchant et utile. Les instituteurs, les professeurs et malheureusement aussi trop de parents ignorent l'importance de leurs mots et de leurs attitudes sur la vie des enfants.
Une parole, en plus si elle est répétée, c'est la méthode Couè à l envers et c' est parfois pire qu 'une gifle.S' entendre dire qu'on est bon à rien, qu' on finira à l ANPE, c'est motivant, bonjour la confiance! A lâge où (presque) tout se joue, les dégâts peuvent être irréparables. Je suis parfois sidérée par ce que j'entends.
Au contraire, et c'est réconfortant d'autres ont l art et la manière de tirer le meilleur de chacun.
Merci à l'auteur d'avoir si brillament abordé ce problème pourtant si important
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