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Au Gymnasium, un lycée de bonne réputation sur les hauteurs de la ville, j'avais deux grandes passions : les livres et le grec. Depuis que j'avais découvert la Grèce antique en classe de sixième, je mangeais grec, je rêvais grec et je parlais grec. Je n'avais pas d'autres passions. Ni scolaire ni amoureuse et les autres m'étaient indifférents. Moi-même, je ne savais pas vraiment qui j'étais. Un ange, peut-être. J'étais dans une classe où l'on apprenait le russe. Parmi les élèves, il y avait Tadeusz, un fils d'immigrés polonais qui avait le même âge que moi et dont le père tenait une station-service aux abords de la ville. Admis au lycée grâce à son bon niveau, à l'inverse de moi qui venait d'une famille huppée. J'avais découvert, à la bibliothèque du lycée, un gros livre relié de maroquin vert intitulé "Amours des dieux et des héros". Je venais très régulièrement le consulter et m'éblouir de toutes ses images. Or, il arriva qu'un jour, le livre disparut. Et je remarquai, quelques jours plus tard, qu'il fut emprunté par quelqu'un de peu consciencieux. Qui pouvait-il donc intéresser ?

Anne Percin se met dans la peau de cet ange dont on ne connaitra le sexe qu'à la fin du roman. Un ange, qui bien des années plus tard, tremble encore en repensant à cette année au lycée. Cette année au cours de laquelle elle a fait la connaissance de Tadeusz grâce au livre vert. L'auteur dépeint avec émotion l'amitié naissante mais aussi l'adolescence tourmentée, les banlieues, la violence, l'injustice ou encore les inégalités. Une peinture peu réjouissante de la société moderne dans laquelle les adolescents évoluent. L'auteur suggère beaucoup, au lecteur de compléter le tableau. Ce roman, telle une tragédie grecque, émeut de par ses héros si fragiles au destin dramatique. Un roman jeunesse émouvant servi par une plume douce et poétique.
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Histoire maitrisée, parfaitement bien écrite et rondement menée, je n'en attendais pas moins d'Anne Percin, une de mes auteures préférées.

Je termine bientôt ma ronde de littérature pour ados en vue de préparer la rentrée, et ce roman m'a comblée. Je pensais, en voyant la couverture, que je m'étais trompée sur l'âge des lecteurs, mais non, je dirais qu'il concerne les jeunes de 16 ans, tellement l'auteure est fine.

La narratrice raconte, des années après, l'expérience inoubliable qu'elle a connue à 15 ans. Petite bourgeoise négligée par ses parents occupés par leur profession, timide, renfermée, peu sûre d'elle, elle a une grande passion : le grec. A chaque récréation, elle se rend à la bibliothèque de son lycée pour compulser son livre de chevet concernant les mythes et légendes de la Grèce. Mais un jour, le livre est emprunté. Horreur ! Ou pas ? La rencontre avec celui qui s'est permis de reprendre le livre chez lui va bouleverser sa vie…

Les Anciens se heurtent à l'actualité troublée sur fond d'émeutes sociales. Violence et amour de la littérature cohabitent, décrits avec une grande justesse et un vrai sens de la psychologie. La compréhension de l'étranger à soi, la tolérance, le respect face à l'humain, tout cela est abordé dans ce roman très court mais qui va droit à l'essentiel : la vie.
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« Garçon ou fille ? Je ne savais pas.
Longtemps, je n'ai pas su. J'étais un ange, peut-être. Un ange qui attend la chute. »

Le lecteur non plus ne sait pas, il l'apprend très tard, mais il connaît d'emblée son âge : 17 ans.
Et sa passion : la Grèce antique.
Et ses liens avec un élève du lycée, Tadeusz, immigré polonais. Des liens de plus en plus étroits, autour de cette passion commune, mais pas seulement.
Et son ennui, à la maison, enfant unique de parents trop occupés, trop distants.
Et sa fascination pour les mouvements sociaux qui commencent à agiter sa ville, son pays.

Belle intrigue initiatique (éveil d'une conscience politique, questionnements sur l'identité sexuelle, découverte de l'amitié et de l'amour) et d'actualité, car l'Histoire se répète :
« Bien sûr que ça ne sert à rien de foutre le feu à des écoles, à des abris de bus, à des wagons de chemin de fer, disait-il avec son accent chantant. Mais on doit quand même se demander pourquoi ils font ça, non ?
- Evidemment.
- Ils se mordent la queue, concluait-il abruptement. Ça ne mène à rien, c'est sûr, mais c'est pas fait pour mener quelque part, c'est fait pour détruire. Il faut comprendre. Quand tu en as marre, tu as envie de tout casser, même si tu sais que ça sera encore pire après. »

Paru en 2008, ce roman a été réédité ce mois-ci, avec une nouvelle couverture très jolie, mais...
Dès 14-15 ans, pour tous les sexes.
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Tadeusz est d'origine polonaise.
Issu d'un milieu populaire, il étudie dans un lycée huppé, grâce à ses talents en langues étrangères.
Beau garçon ténébreux, il reste à l'écart des autres, jusqu'au jour où quelqu'un d'une autre classe le remarque.
Entre ces deux-là une relation ambiguë s'installe, sur fond de passion commune pour les civilisations antiques.
Comme dans une tragédie grecque, un dénouement violent semble inéluctable...

Dans ce court roman, les thématiques de l'adolescence et de la découverte de soi et de l'autre sont traitées avec beaucoup de finesse.
L'auteure ne révèle les choses que progressivement, laissant le soin au lecteur de deviner doucement ce qu'elle tait.
La chute n'en est que plus émouvante.
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La bibliothèque du lycée. C'était mon sanctuaire. L'abri sûr en cas de coup dur, le lieu saint à l'abri du vulgaire. C'était mon terrain de chasse favori, depuis que j'y avais dé­couvert un gros livre relié de maroquin vert, qui portait sur le dos ces lettres d'or : Amours des dieux et des héros. Je revenais toujours consulter ce livre, rêver à ces amours. M'éblouir d'images jusqu'à me brouiller la vue et la raison. Or, il arriva qu'un jour le livre disparût. Ce livre était ma machine à rêver. Qui avait pu m'en priver, sous prétexte d'un exposé banal, d'une simple lubie....
Ce roman intemporel d'Anne Percin parle toujours au plus près de l'adolescence : la vie en banlieue, les amours balbutiants, les repères identitaires...toujours un succès
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Moi qui m'attendais à un livre doudou, j'ai totalement pleuré à la lecture de ce livre. Une très belle histoire.
On ne connait pas le sexe du narrateur (du moins au début) et c'est très très bien fait, puisque rien ne nous indique réellement si c'est un garçon ou une fille, et mon cerveau (comme quoi on est quand même bien conditionné) a décidé que ce serait un garçon. Ce qui était stupide, parce que tout l'intérêt était justement que ce soit « un ange », pas de sexe. D'autant plus que le personnage lui-même semble ne même pas tout à fait savoir de quel sexe il est. le plus important est qu'il s'agit d'une personne qui se noie dans les livres et se passionne pour le grec, juste quelqu'un de décalé. Quelqu'un a qui je me suis totalement attachée, parce que ça m'a rappelé moi. Toujours le nez dans les bouquins, à rien comprendre aux autres, à chercher sa place, à se chercher soi-même. Cette rencontre entre le narrateur et Tadeusz, c'était beau. Pétri de préjugés à cause de son éducation, le narrateur va bien sûr s'ouvrir l'esprit, revoir son jugement, changer, évoluer, s'attacher à Tadeusz, et leur amitié est magnifique, touchante. Deux mondes qui se trouvent, qui se découvrent, qui apprennent l'un avec l'autre, qui s'ouvrent à autre chose.
L'histoire parle des banlieue, de la pauvreté, de la violence, elle interroge là dessus, elle remet en question. D'une certaine façon elle dénonce également, mais tout en douceur, laisse le lecteur se forger son propre opinion, s'ouvrir l'esprit, réfléchir. Elle interroge aussi sur l'identité.
Et bon sang j'ai tellement détesté le père du narrateur sérieusement (oui je dois le dire, je le déteste totalement !)
Bon c'était magnifique, mais j'ai été une vraie loque à la fin, j'ai pleuré, pleuré et pleuré. Puis j'ai pleuré.
Voilà une très très très bonne lecture (en même temps je savais que je prenais pas vraiment de risque vu l'auteure), un mélange de doudou et de baffe dans la tronche. Ça fait mal mais ça fait du bien. (Ou l'inverse)
Evidemment, je recommande.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Anne Percin nous livre ici un récit original qui traite à la fois de littérature, d'amour, d'amitié, de sexualité, d'école, de lutte des classes, de solitude et de mort. Tout cela en 126 pages, à peine.

Dans un style très classique, elle met en scène des héros atypiques, qui semblent perdus dans un monde qui n'est pas le leur. le narrateur, issu d'une famille aisée (père procureur et mère médecin) se réfugie dans l'étude du grec et de la mythologie pour fuir une vie fade, solitaire où personne ne fait attention à lui. Par l'intermédiaire d'un livre précieux, il fera la connaissance de Tadeusz, un jeune Polonais de la banlieue, dont le père mécanicien travaille dur pour sa famille nombreuse. Malhabile en français, Tadeusz est excellent au cours de russe. Attiré par la Grèce Antique, ses légendes et ses athlètes, il trouvera de l'aide auprès de notre narrateur pour comprendre ce qui lui échappe et en échange lui donnera un petit coup de pouce en russe.

Ce livre qui les unit et les attire présente des gravures, dessins et illustrations qui vantent le culte du corps en Grèce. Dès le départ, on sait le narrateur mal dans son corps, ne cherchant pas à le mettre en valeur et privilégiant l'intellect avant tout ; d'ailleurs, il n'est jamais nommé et il faudra attendre la moitié du livre pour savoir s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille, l'auteur ayant soigneusement veillé à laisser planer le doute. Tadeusz, lui, est grand, fort, sportif et est décrit avec un physique de bucheron imposant. L'un comme l'autre sont isolés au lycée, ne faisant partie d'aucun groupe. le rapprochement se fera donc tout naturellement.

Leur amitié se noue sur fond d'émeutes des banlieues. L'auteure expliquera la situation politique d'aujourd'hui par référence à la Grèce Antique. de jolis passages qui font écho en moi tant la culture grecque me ravit. Une occasion pour les jeunes générations de découvrir un monde qu'ils ne connaissent plus et qui est pourtant à l'origine du nôtre.

Dès le départ, on sait par le prologue qu'un drame se noue et cela crée une tension tout au long de la lecture. D'où viendra-t-il ? Pour quelle raison ? Il faudra attendre la quasi fin du récit pour le découvrir. Mais tout au long de l'histoire, l'auteure distille les indices à mots couverts. Et la lecture commune des deux amis préfigure ce drame.

Critique féroce de la société actuelle et des injustices qu'elle recèle en son sein, ce récit est une fresque où l'implicite tient une part importante. Elle suggère plus qu'elle ne dit et le lecteur est appelé à faire sa part du chemin pour comprendre le destin des deux héros.

Ce roman est aussi une tragédie grecque qui dénonce à la fois les injustices, les inégalités, l'hypocrisie et les phobies qui gangrènent une société dans laquelle les héros sont livrés au fatum (le destin).

Un très beau récit à lire et à faire lire aux adolescents.
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Super livre !!!

J'ai vraiment adoré, l'histoire est très bien. Elle aborde plusieurs thèmes différents et intéressant.

A la fin de ma lecture, j'ai vraiment failli pleurer. C'est une lecture touchante, émouvante et incroyable !

L'histoire est très bien écrite et les personnages sont attachants.

Au début, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais je ne suis pas déçu de l'avoir lu.

Je conseil vraiment ce livre à tout le monde.
A lire !
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Une jolie surprise.
Le titre et la couverture ne m'attiraient vraiment pas et ce livre était passé totalement inaperçu dans les rayonnages !
J'ai découvert une histoire pleine d'humanité, de sensibilité, de vérité.
Les personnages sont touchants, fragiles et forts à la fois. C'est plein de subtilités, de pudeur, on avance vers l'inconnu sans même savoir si notre personnage principal est une fille, ou un garçon ! mais qu'importe, cela amène encore plus à l'histoire qui se déroule.
Une histoire dramatique qui parle des différences, des gens, de l'engagement.
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Anne Percin a vraiment beaucoup de talent pour dépeindre l'adolescence et ses tourments. Ici encore, comme dans le premier été, la narratrice est une jeune fille solitaire, qui fait tout pour se rendre invisible – elle y parvient, même pour ses parents, semble-t-il. Elle se réfugie dans l'étude du grec et se passionne pour la civilisation hellénique. Fréquentant assidûment la bibliothèque du lycée, elle emprunte inlassablement le même ouvrage, Amours des dieux et des héros, dévorant les légendes et leurs illustrations.
Elle croise Tadeusz au cours de russe, jeune polonais fraichement immigré qui dénote dans le lycée du fait de son statut social. Il n'habite pas du bon côté de la ville, n'a pas le bon code vestimentaire et ne cherche pas vraiment à s'intégrer.
Les deux adolescents vont finir par se lier autour d'une passion commune et sortir de leur isolement. L'histoire semble banale ainsi résumée. Pourtant, sur fond de crise sociale et d'émeutes, l'auteur réussit à distiller une réelle émotion, la jeune narratrice sort progressivement de sa coquille pour s'ouvrir à Tadeusz mais aussi à son environnement. Cette rencontre va bouleverser sa vie : elle sort de l'âge d'ange (joli titre) pour entrer dans l'âge adulte, non sans douleur, non sans culpabilité. le récit est court, dense, on sait dès les premières lignes qu'il va y avoir un drame qui façonnera le futur de l'adolescente. Les premières amours, chez Anne Percin, ne ressemblent pas vraiment à des contes de fées… C'est délicat, émouvant, le style sans fioritures, les thèmes - complexes - abordés intelligemment. A conseiller aux adolescents mais pas que. Décidément j'aime beaucoup cet auteur.
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